C’est long…Ceylon !

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Notre silence s’explique par A) une viree au Sri Lanka et B) une escapade dans les poumons de l’action spirituelle de l’Inde (lire : un ashram).

Le Sri Lanka d’abord. L’ile est un veritable festin pour les sens.Si ce n’etait pas des tensions interethniques qui rendent l’avenir du pays (et des voyageurs qui s’y trouvent) incertain, nous vous sommerions de partir immediatement a la decouverte de ce petit bout de terre tout vert et luxuriant qui traine a la pointe de l’Inde comme une parure ala cheville d’un geant ; une emeraude echouee aux confluents de la mer arabe et de la baie du Bengale.

Et il n’y a pas que le climat politique qui est chaud. A califourchon sur l’equateur, le soleil nous donne l’impression d’evoluer dans une rotisserie. Les curry nous font l’effet d’une comete sur la langue. Le the (delicieux) est servi brulant, une coulee de lave dans nos verres…Les Sri lankais, toute origine confondue, sont chaleureux et ont l’invitation facile ; il nous est difficile de comprendre comment des gens aussi candides puissent vivre dans (et contribuer a) un pays dechire par une guerre civile…Un quart de siecle de conflit opposent les Cingalais (majoritaires) aux Tamouls (minoritaires).

Plus d’un million de mines anti-personnelles inexplosees pourissent les champs. Des centaines de milliers de familles ont ete decimees ou dechirees par l’exil et le regime de la guerre. Un fosse toujours plus large se creusent entre les deux ethnies.

Tandis que la commuanute internationale a ouvert tout grand son porte-feuille pour venir en aide aux victimes du Tsunami au sud, le nord devient un desert de ruines sous le pilonnage de l’armee gouvernementale (et les ripostes des Tigres tamouls). Nous n’avons pas de parti pris, car tous sont a blamer. Les cingalais bombardent. En guise de represailles, des kamikazes tamouls se deguisent en TNT pour aller se faire sauter en pleine foule. C’est dommage. Bien dommage. Une ile si belle et genereuse empoisonnee par l’esprit belliqueux des Hommes…


Le Ashram. Apres la guerre, nous avons cru pouvoir retrouver un peu de paix a travers le yoga…ecarteles dans tous les sens, on ne pense pas a autre chose qu’a la douleur lancinante qui nous assaille le derriere des cuisses…

Sommairement, le terme ashram signifie « lieu d’epanouissement » et reflete la croyance hindouiste que la vie est un penible cycle de douleurs et de reincarnations (en insecte, en pinson, en quoi que soit). L’avatar humain constitue la seule opportunite de se liberer du cycle pour atteindre moksha ou la liberation de l’esprit. Cette liberation (toujours selon la philosophie hindoue) s’obtient a force d’abstinence, de rites (parfois douteux, genre boire une tite gorgee de Gange…hmmm…) et de gestes bons (qui determinent si notre karma est bon).

Enfin, c’est ce qu’on en a compris en ecoutant notre swami (chef spirituel). Prise avec discernement, l’experience d’un ashram est enrichissante. Toutefois, nous croyons qu’il faut obligatoirement garder un œil critique sur ce qu’on y enseigne…Beaucoup de voyageurs partent pour l’Inde a la recherche d’eux-memes. Parallelement, des hordes de gurus ne demandent qu’a les guider vers la realisation du soi. Or, leur elixir de Verite, plutot que de nous liberer, peut nous paralyser plus surnoisement que le venim d’une vipere. Tous les gurus n’ont pas les motifs les plus nobles et la possibilite de faire un peu de fric peut pervertir memes les intentions les plus nobles…



De notre cote, notre sejour aupres des idees de Sri Vishnu Devananda nous aura surtout ouvert les portes des mantras ou chants sacres (supposes stimuler la vibration de l’energie cosmique…). C’est interessant d’en comprendre l’origine et la raison. De plus, c’est reposant et ca nous a permis de faire le plein d’energie avant de reprendre nos sacs a dos et repartir, cette fois, a la recherche des instruments de musique ancienne pour le plaisir de nos oreilles-et de notre enregistreuse.



Om Shanti !!!

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