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Boum immobilier au Malawi
Les maisons que l'on croise en route Jeudi 27 octobre - Iringa to Chitimba (Malawi)
Ce matin nous nous levons avant les oiseaux et bien avant le soleil. Il est 4h30. Nous avons une très longue journée de route à faire.
Les gens marchent le long de la route et marchent et marchent. Hommes, femmes, enfants. C’est une procession sans fin de marcheurs, souvent pieds nus, qui défilent devant la fenêtre du camion. Les hommes se déplacent aussi à vélo. De vieux machins tout défraîchis, rouillés mais robustes. Parfois ils poussent des brouettes remplies de marchandises. Les femmes portent des bidons remplis d’eau sur la tête et un enfant attaché dans leur dos dans une couverture. La vie passe. Lorsqu’on arrête sur le bord de la route pour installer nos tables et chaises à pique-nique, les enfants du coin arrivent en courant, comme c’est le cas chaque fois qu’on s’arrête. Ils n’ont rien, souvent pieds nus avec des haillons poussiéreux qui pendent sur leur frêles corps, ils nous sourient. Comme s’ils n’avaient aucun souci. Nous mangeons en tentant de les ignorer car si on donne un peu de nourriture à l’un, il faut en donner à 100 enfants! Une tâche tout à fait impossible.
Nous traversons
au Malawi et nous arrivons à notre terrain de camping avant la tombée du jour! Youpi! C’est tellement plus facile de monter la tente à la clarté. De défaire mon sac et trouver mes vêtements pour le lendemain. Quel luxe. Nous campons sur le bord du lac Malawi. Ce lac est le 9e plus grand lac au monde. Il mesure 560 kilomètres de long et 80 km de large. On dirait une mer. Il couvre près du cinquième du pays. Nous sommes très fatiguées et nous nous couchons à 9h30 ce soir.
Vendredi 28 oct. Chitimba
Chitimba c’est le nom du campement où nous sommes installés, sur les rives du grand lac Malawi. Aujourd’hui, nous visitons le village. L’endroit a été découvert par un explorateur britannique en 1859, David Livingstone. Nous passons à travers les champs, près des huttes habitées. Les enfants nous accompagnent. Se battent pour nous prendre la main. Les femmes nous saluent. Ces gens vivent avec rien. La cuisine se fait à l’extérieur et la vaisselle sèche au soleil sur une table rudimentaire construite de branches d’arbres. Les femmes travaillent assises par terre, dans la terre et la poussière ou penchées en deux. J’ai mal aux
Jeunes mamans
L'ado qui m'a offert son bébé. Sa mère est derrière elle. reins juste à les regarder. Il n’y a pas d’eau courante ni électricité, mais le puits est tout près. Heureusement. Nous visitons l’école des orphelins, de mignons petits enfants dont les parents sont surtout morts du SIDA. La classe est constituée de 4 murs en béton. 2 ou 3 petites chaises de plastique, un tableau. Pas de pupitres, ni de cahiers ni de crayons. Nous offrons aux enfants crayons, papiers, bonbons. Nous avions été prévenus des besoins et nous sommes arrivés préparés. Ensuite nous avons visité la clinique. Le médecin est seul et de garde 7 jours sur 7. Tout ce qu’il avait sur son comptoir est un gros flacon d’aspirine. Il n’avait rien d’autre et attendait des médicaments du gouvernement. Il n’y a pas d’électricité non plus et il n’a plus d’huile ni de paraffine pour allumer les lampes et les chandelles. Le médecin soigne tout avec de l’aspirine. Les gens attendent silencieusement leur tour et repartent après avoir pris leur cachet.
Nous finissons cette visite chez le « sorcier du village ». Un vieil homme rabougri habillé d’un costume ridicule avec une grosse croix rouge pour signifier son statut de « médecin ». Il porte une ceinture
Le bébé qu'on m'a offert
Elle était si mignone, si lègère. Qu'aurais-je pu faire? de mini-cloches à vaches d’où pendent des lanières de peau d’un quelconque animal. Nous entrons dans sa hutte avec 2 joueurs de tam-tam et tous les habitants du village qui peuvent s’y entasser.
Tout d’abord, le sorcier nous montre ses potions magiques. Une pour ensorceler l’homme de sa vie, une pour le garder, une pour éloigner une rivale, une pour soigner un mal de ventre, une migraine. Il nous les montre toutes. Parfois des potions liquides, parfois un mélange de terre, de feuilles et de racines.
Après nous avoir tout montré. Il s’assoit sur une chaise, la seule dans la hutte. Il semble méditer, se frappe la tête sur le mur de boue. Lentement, les musiciens commencent à jouer du tam-tam, ils battent la cadence et notre sorcier se met une poudre dans la face, une sorte de farine, pour mieux communiquer avec les esprits nous dit-on. Ensuite il se met à danser en se branlant les fesses pour faire tinter les clochettes. Il semble être en transe. Je trouve cela très amusant d’autant plus que notre fameux sorcier se prend très au sérieux. Le rythme des tam-tams s’intensifie, la danse aussi. Le sorcier nous invite à danser
tour à tour avec lui.
Après ce déhanchement général, nous sortons tous de la hutte. Pour 2$ US nous pouvons avoir une séance privée avec lui. Il nous parlera de notre avenir. Je suis la deuxième à entrer. L’interprète me fait signe de m’asseoir par terre… sur la terre. Le sorcier, lui, occupe l’unique chaise tandis que l’interprète est assis sur une bûche. Il me regarde et commence. J’aurai trois enfants. Deux garçons et une fille à trois ans d’intervalle. Je travaille très fort dit-il et mes patrons sont très contents de moi. D’ici cinq ans, je deviendrai le patron et j’aurai beaucoup d’argent. Il me dit que mon voyage en Afrique continuera de bien se dérouler. Que je n’aurai aucun problème et qu’à mon retour, toute ma famille me recevra dans la joie. Je me suis retenue pour ne pas m’esclaffer lorsqu’il a mentionné les enfants. À 46 ans avec mes enfants de 19 et 21, je me voyais difficilement en avoir trois autres! Et encore lorsqu’il a parlé de mes patrons. Mais enfin, nous contribuons à l’économie du village et on a tous ri un bon coup quand on s’est rendu compte qu’il nous avait dit à
peu près la même chose. Pas très original le gars.
Pendant qu'on attend les autres qui consultent le sorcier, les femmes et les enfants du village viennent nous voir. Ils nous parlent, nous touchent, nous montrent leurs bébés. Une jeune fille, une adolescente de 13 ou 14 ans approche avec un tout petit bébé enroulé dans une couverture. Elle me le tend. Je la prend, elle pèse une plume. Elle est si mignone. L'adolescente est la mère. Elle me demande si je veux garder son bébé et l'emmener au Canada. Elle insiste. La vie est si dure ici qu'elle est prête à se séparer de son enfant pour que celle-ci ait une meilleure vie. Je me sens tellement impuissante. Que peut-on faire?
Après la visite, nous sommes retournés à notre camping. J’ai fait mon lavage à la manière africaine dans le lac Malawi. Je me suis ensuite baignée et j’ai profité de la journée. Il fait chaud et le soleil nous bronze la peau. Le farniente est à l’horaire aujourd’hui. Puis plus tard, un peu de shopping. Il faut rapporter des souvenirs.
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