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Published: November 29th 2010
J'arrive à Sacha Yacu, dans la jungle amazonienne, à une heure de bus de Puyo, dimanche soir. Sacha Yacu est un refuge pour animaux sauvages crée par la famille de Marcia, qui habite le long de la route Puyo-Arajuno. Les animaux qui sont ici sont des animaux issus du trafic d'animaux dont est victime l'Equateur. Dans tout le pays, des animaux sont utilisés dans les hotels et les auberges pour distraire les touristes, et vivent dans des conditions très difficiles. Le centre a pour but de les réintroduire dans leur habitat naturel, mais en fin de compte, un certain nombre ne pourra jamais être réhabilité car ils ont trop été habitués au contact humain. Certains d'entre eux ont besoin d'être cajolés comme des animaux de compagnie et d'autres ont une haine féroce envers les humains, et même si ils étaient relachés ils essaieraient de retrouver des humains pour s'en prendre à eux. C'est assez triste je trouve.
Le premier jour, Carolina, une biologiste espagnole qui coordonne le centre me présente les différents animaux. Ils ont tous leur petit caractère et leur particularités; certains n'aiment pas les enfants, d'autres les femmes ou les hommes. Le centre est divisé en deux parties:
les primates d'un coté et les oiseaux et mamifères de l'autre. On y trouve une quinzaine de capucins, qui vivent dans des grandes cages, en groupe, avec les dominants et les dominés; les oiseaux sont principalement des perroquets qui ne peuvent plus voler mais qui doivent tout de même être dans des cages car sinon les singes en liberté leur volent leur nourriture. En liberté autour du centre, il y a pleins de petits singes écureuils, qui surveillent nos moindres faits et gestes, en espérant qu'on leur donne un peu de nourriture. Il y a également 2 coatis, des mamifères avec un long museau et une longue queue toute douce. L'un d'eux est totalement domestiqué et se régale de nos caresses en émettant un petit cris. L'autre est plus sauvage, et il faut éviter tout contact avec lui car il pourrait être remis en liberté. Le kinkajou est un petit mamifère nocturne, qui a une tête très mignonne, mais qui est très dangereux. Dans son habitat naturel il est inoffensif, mais sa captivité l'a rendu très aggressif. Et puis il y a Songo songo, un singe avec de longs poils angoras. Enfin, il y a les cochons sauvages, qui sont
très dangereux car ce sont des animaux qui, si ils chargent ne s'arrêtent de charger que si il sont abattus.
Chaque matin, il faut nourrir tout ce petit monde. Chacun a son menu quotidien, composé surtout de fruits et pour certains de viande. Les premiers jours, je m'occupe des singes. Il faut tout d'abord isoler les dominants dans une cage avant d'entrer, nettoyer la cage et les nourrir en déposant la nourriture dans des petits coins pour forcer les capucins à chercher la nourriture. Pendant qu'on travaille, les singes viennent nous voir, et jouent avec nous. Il faut toujours faire attention que les dominés mangent un peu avant que l'on parte car les dominants risquent de les priver de nourriture. Le plus intelligent des capucins est Princesse, une femelle qui s'est échappée il y a plus de 3 mois et que personne n'a réussi à ramener dans sa cage. Elle est très intelligente et nous suit toujours à distance pour voler de la nourriture. Un jour, on laisse la fenêtre de la cuisine ouverte et on la retrouve dans la cuisine, une tasse dans une main et un fruit dans l'autre ! Jeudi, l'un des singes, Naughty, s'échappe de
sa cage et sa rencontre avec Princesse est pour le moins explosive. On est en train de nettoyer une cage lorsqu'ils commencent à se battre. Tous les singes s'agitent et se mettent à crier. Quelle fanfare ! Il faudra qu'on jette un saut d'eau sur Princesse et Naughty pour qu'enfin ils se séparent. Plus tard, à l'aide d'une banane et avec un peu de patience j'arrive à faire rentrer Naughty dans sa cage. Le jour le plus amusant est celui où chaque singe à droit à un oeuf dur. C'est comme si on donnait un Kinder surprise a un gamin ! Ils sont tous contents et s'empressent de l'eplucher et de le manger. Chacun a sa préférence et certains mangent d'abord le jaune avant le blanc ou vice versa. Il y en a même qui le gratte contre du bois avant de le lécher. Moi j'ai une nette préférence pour Ada, un petit singe qui veut toujours jouer avec moi et surtout avec ma montre !
En fin de semaine, je m'occupe des autres animaux. Les perroquets sont assez malins, et il y en a même un qui m'écorchera le bras en me donnant un coup de bec. Quant
au coati, il est adorable et je le caline comme un petit chat.
Après avoir nourri les animaux, on s'occupe du centre. Il faut réparer les cages, fabriquer et installer des jouets pour les animaux. On passera également de nombreuses heures à descendre des briques pour la construction d'un nouveau centre, plus loin dans la jungle. Les journées ne sont pas de tout repos ! Un autre activité consiste à préparer un cours pour les enfants de l'ecole d'à coté. On y passera une matinée à leur présenter les différents animaux du centre et à leur parler de ressources naturelles.
On est 6 volontaires dans le centre, et un planning désigne qui doit cuisiner et faire la vaisselle chaque soir. Moi je suis contente d'aider à la cuisine, et bien qu'on dispose de nourriture assez peu variée, les repas sont bons. Un jour on cuisiner même du poulet au feu de bois. Les journées sont assez chaotiques, car les pannes d'électricité et d'eau sont monnaie courante, mais c'est la jungle et il faut bien faire avec !
Vendredi, on se dépêche de nourrir les animaux pour assister à 11h du matin à la parade des écoles du
canton, dans la petite ville d'Al Triunfo, à une vingtaine de minutes du centre. C'est toute une expédition et on est vingt dans le pick-up. Sur la route non goudronnée, ça secoue ! Adrian, l'un des fils de Marcia nous emmène ensuite faire une petite rando jusqu'à une cascade où on se baigne dans l'eau fraiche. Le soir on retourne à Al Triunfo et c'est la fête ! Il y a un grand feu d'artifice (je me demande d'ailleurs comment ils paient ça...) Une espèce de grande fusée est placée au milieu d'une place, et la foule se concentre a 5m des explosifs ! La sécurité, c'est le moindre de leur soucis... La soirée est écourtée car un orage menace la zone. On rentrera dans le coffre du pick up, trempés jusqu'aux os.
Je m'entend bien avec Marcia, qui, à 44 ans, a 8 enfants ! Elle est très gentille et on se lie rapidement d'amitié car elle fait de la céramique ! Ils récupèrent de la terre dans les environs, fabriquent leurs engobes, cuisent les pièces au feu de bois et les venissent avec de la sève. J'apprend à Marcia les rudiments de la céramique au colombin et
au tour à main (à l'aide d'un tabouret...) et lui explique que si ses pièces sont si fragiles c'est probablement car elles ne sont pas cuites à une température suffisante. Elle aimerait apprendre à faire des émaux, mais on manque de produits pour les fabriquer. Le week end, Marcia me propose d'aller dans sa famille, plus loin dans la jungle. On part avec tous les volontaires pour la journée. La nièce de Marcia vit dans une maison en bois, au bord d'une rivière et cultive de nombreux fruits et légumes. On fait du canoé et on se baigne dans la rivière avant de manger tous ensemble. Puis les autres volontaires veulent rentrer pour aller faire la fête à Puyo. Marcia me propose de passer la nuit ici, ce que je m'empresse d'accepter, parce qu'en ce qui me concerne, je ne fais pas ce voyage pour aller m'enfermer dans une discothèque ! On passe donc le reste de la journée à pêcher et à installer un grand filet dans la largeur de la rivière. Le soir, les femmes cuisinent les petits poissons qu'on a pêché à la main. Ils boivent un lait fait à partir de manioc, qu'ils m'offrent de bon
coeur, mais c'est vraiment dégoutant. Finalement je m'en débarasse en le donnant à l'un des enfants. Le soir, on dort à 3 dans un lit ! Ce n'est déjà pas facile, mais en plus avec le violent orage, le bruit de la pluie et les éclairs qui illuminent toute la pièce, je ne dors pas beaucoup ! Le lendemain matin, à 7h c'est l'heure du petit déjeuner, et c'est à nouveau poisson, riz et manioc ! Je fais l'impasse car c'est un peu trop pour moi à cette heure. Quelques minutes plus tard je suis prise de fortes douleurs adominales et finirais la journée au lit. Mes médicaments sont restés au centre et j'attend patiemment qu'on rentre, mais la pluie a endommagé la route et les bus ne passent pas ! Finalement on rentrera à l'arrière d'un pick-up de la police. Je suis bien contente de rentrer car d'une, je peux prendre un médicament et de deux, car Marcia était toute contente de ma montrer ce qu'ils avaient ramasser dans la jungle pour manger le soir: des énormes vers de terre blancs avec des espèces de cornes marrons... répugnant ! Mais j'ai tout de même passé un excellent week end
et c'est avec pleins d'excellents souvenirs que je quitte Sacha Yacu lundi matin.
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navelmaniac
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Coati
Moi la première fois que j'ai entendu parler du coati, c'est là: http://www.google.com/images?hl=fr&rlz=1G1GGLQ_FRZZ276&q=pedro+le+coati&um=1&ie=UTF-8&source=univ&ei=91_zTISYMsqXhQfzlqThDA&sa=X&oi=image_result_group&ct=title&resnum=1&ved=0CC8QsAQwAA&biw=1280&bih=827