Maracaña...


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Published: August 31st 2007
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Levé a 8h15 (mais couché à 5h30...) pour finir mon sac et tel à la miss pour savoir ce qu'elle fait. J'ai dit à Margarida (proprio de la pousada) que je partais aujourd’hui. Cela fait 10 jours que je lui dis quotidiennement que je pars le lendemain...

Je ne parviens pas à joindre Erica de la matinée... Je m'inquiète et me dit qu'il peut lui être arrivé quelque chose ou surtout qu'elle m'a zappé... Cette dernier option, très présente dans mon esprit, me parait peu plausible mais me travaille tout de même violemment les neurones. Ce qui me plait entre autre chez Erica, c'est son extrême franchise, alors je n'y crois pas, surtout après nos dernières conversations ! Vers 12h00, c'est elle qui me tel à la pousada... voix d'outre-tombe, elle m'annonce qu'elle est à l'hosto avec sa mère. Je savais sa mère malade (ostéoporose) mais là il semblerait que ce soit un problème de coeur. Les examens sont en cours. Je lui propose de la rejoindre et me tiens à sa dispo pour toute aide que je pourrais lui apporter. Elle décline mon offre et je lui propose de la rappeler plus tard pour prendre de ses news.

Pierre & Alex me proposent alors de me joindre à eux pour une petite balade dans Leblon avant de partir à la finale au stade Maracaña. Moi qui voulais y aller last week, l'occasion est inespérée ! Tite balade le long de la plage d'Ipa puis Leblon avant de chopper un tax pour le nord de Rio...

Le match commence à 16h, il est 15h30 et nous n'avons même pas de billets ! Le taco ne mettra que 15 minutes pour nous amener jusqu'au fameux stade de Maracaña. Nous arrivons aux abords... des flics courent le long du trottoir, la matraque en l'air. Le chauffeur nous demande de payer et de descendre vite, vite, vite !! Ca commence bien... nous décidons de marcher un peu le long du stade pour prendre le pouls... C'est noir de monde. Les forces de l'ordre sont très présentes et lourdement équipées. L'ambiance est très tendue. Le match oppose l'équipe de Flamengo à celle de Botafogo, deux quartiers de Rio.

Nous achetons des places au black, 5 fois le prix d'origine en négociant, nous étions prévenus... Nous rentrons dans le stade : une foule impressionnante et une sécurité franchement ridicule : aucune fouille au corps, les vigils nous demandent juste de lever notre t-shirt au niveau du ventre mais pas du dos, aucun vérification de ce que nous avons dans les poches. L'arrivée dans les gradins est saisissante : une masse humaine considérable (+ de 80.000 personnes) dans ce stade qui est le plus grand du monde. Pour la 1ère fois que j'assiste à un match de foot, je suis plutôt privilégié. Un finale en plus ! Comme tout le monde, nous nous mettons debout sur les fauteuils pour voir le terrain. Il y a des couleurs partout, des fanions, des drapeaux, d'énormes ballons, des feux de Bengale, des tambours... C'est la fête.

La rencontre débute. L'ambiance est sensible mais encore réservée. Je n'y connais rien mais je trouve que le jeu est un peu mou. Mes acolytes, experts en foot, me confirment que le jeu est décousu et manque de professionnalisme. Nous sommes dans une tribune de Botafogo. Nous nous prenons en photo avec un jetable acheté par Alex & Pierre a Leblon (clichés on-line d'ici quelques semaines). Des flics et des militaires restent en permanence autour du terrain. Après la mi-temps, nous décidons de passer du côté des Flamengos, visiblement plus vivants. Quelques minutes et c'est le 1er but de ces derniers : Waouh ! C'est impressionnant ! Les gens hurlent, sifflent, dansent, tapent sur les fauteuils... J'en ai des frissons dans le dos. La puissance d’une telle émotion collective est saisissante. Les autres marquent 1 but puis 2, ils se font copieusement insulter par nos voisins. Nous en sommes à 2-1 pour Botafogo. Je vois des gens qui prient dans les tribunes, qui chantent et qui tapent des mains pour encourager les Flamengos. Ces derniers égalisent et là c'est l'explosion... C'est hallucinant l'intensité émotionnelle qui se dégage ! 1ère erreur : nous regagnons le côté Botafogo pour les tirs aux buts (j'ai bien appris ma leçon...). 2ème erreur : En principe, nous devrions nous casser. Le Routard, comme mon pote André, recommande fortement de partir 20 minutes avant la fin du match. Nous nous disons que c'est plutôt bon enfant et décidons de rester jusqu'au bout...

Flamengo gagne ! Les supporters ne reste pas pour acclamer leurs héros, ils se précipitent vers les sorties. Nous les suivons promptement en repensant aux recommandations... Nous nous approchons de la sortie du stade... une 1ère explosion... Pétard ? Il doit être balaise... une 2nde alors que nous ne sommes qu'à 50m de la rue... C'est pas super rassurant mais pas de mouvement de panique alors...

A 20 mètres de la rue, un cri collectif très grave (du genre "à l'attaque") suivi de cris plus aigus et décousus de terreur. Oh putain ! Ce sont les hooligans de Flamengo qui chargent ! Panique générale, ils sont à 15 mètres, ils courent vers nous et n'ont pas l'air supers sympas... Pierre est 5 mètres devant nous, nous l'interpellons violemment et demi-tour toute, nous partons Alex et moi dans un sprint effréné en direction de l'intérieur du stade. Le regard des gens que nous croisons et qui prennent progressivement conscience du danger, est effrayant. Ça me glace le sang. Cris de terreur, yeux exorbités, des gens qui courent partout, qui se pètent la gueule... ça fout les chocottes ! Evidement, nous nous perdons Alex et moi. Je passe l'entrée du stade et me fous tout de suite a couvert derrière un gros mur bleu sur ma droite alors qu'Alex continu sa course vers l'intérieur du stade. Ça gueule de partout et ça coure dans tous les sens...

Très vite l'attaque est réprimée par les forces de polices et les gens se hâtent à nouveau de regagner les sorties. La tension reste palpable, je ne suis pas du tout rassuré d'autant que je suis désormais seul. Un blanc-bec a la sortie du Maracaña, dans le quartier le plus pourri de Rio... Cela fait plusieurs jours que je me sens tel un gyrophare. Ma peau blanche un peu cramée et ma tête de poupon joufflu me place en tête du hit parade des touristes de base à dépouiller. Je joue donc les méchants en renvoyant un regard froid et dur aux mecs que je croise. Pas sûre d'être crédible mais ce type de bluff m'a déjà sauvé la mise... Je me retrouve sur la chaussé. Pas plus rassurant ! On se croirait après un attentat ! Les gens speedent, se jettent sur les taxis qui accélèrent comme des malades. Les voitures passent à fond, évitant de justesse les piétons. On se croirait en pleine guerre civile. Je repère un taxi stationné plus loin. Je lui demande de m'emmener à Ipanema. Il me demande 70R$ ! Je lui dis qu'il est malade, nous avons payes 25R$ à l'aller ! Il ne veut pas négocier. Pas question de payer ce prix là, c’est devenu une question de principe. Je me casse en me disant que je suis peut-être un peu con de vouloir faire des économies dans de telles circonstances...

Les autres taxis sont déjà pleins quand ils passent, je me décide donc à remonter la rue pour les chopper en amont. Le problème est qu'il y a limite une émeute là-bas, je ne suis pas le seul à vouloir me casser fissa ! J'y go quand même, pas le choix. J'approche d'un groupe de flics façon CRS avec guêtres, petit casque & co... et me retrouve nez à nez avec les 2 loustiques ! Oh, ça fait du bien de ne plus être seul ! Nous parvenons à ralentir un taco (il ne s'arrêtera jamais...), donner notre destination et nous engouffrer un à un dans la caisse. Je suis Alex à l'arrière, Pierre prend la place du mort :-)). Je n'ai qu'une fesse dans la voiture quand le chauffeur met un coup de patin. Ok, je me magne de m'installer ! On verrouille toutes les portes. Là, on pourrait croire que la pression retombe... que dalle ! Le taximan est complètement hystéro : coups d'accélérateur, coups de frein, coups de volant à droite, coups de volant à gauche... il est super stress le garçon ! On sent qu'il n'a qu'une envie, celle de dégager au plus vite. Malgré la peur d'un carambolage ou d'une sortie de route, nous en profitons pour échanger nos expériences. Pierre nous a vu détaler comme des malades, il a suivi le mouvement après déchaussage en règle d'une de ses Havaianas. Courant un pied nu, l'autre crispé à sa tong, il a pu rejoindre Alex à l'intérieur du stade. Adorables, ils ont tenté de me retrouver et ne voulaient pas partir sans moi ! Merci les gars ;-)

Nous arrivons enfin à la pousada encore bien stressés et partons nous faire une ‘tite bouffe Ao kilo pour fêter cela. Nous irons ensuite nous prendre une petite bière au bord du Lagoa, dans le bar super romantique ou m'a emmenée Erica...

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30th September 2007

Un petit commentaire...
Un petit commentaire pour dire que je sais me servir de ce blog!!! Gros bisous le frèro et funky jojo!! de la part de sido et proutman! 07/05/2007 18:28
11th October 2007

La route est encore longue...
Ah Erica, Erica... ça va se terminer comment? Je t'embrasse mon fils préféré 06/05/2007 19:08 (http://mamichaasouris.spaces.live.com/)
11th October 2007

La route est encore longue...
Ah Erica, Erica... ça va se terminer comment? Je t'embrasse mon fils préféré 06/05/2007 19:08 (http://mamichaasouris.spaces.live.com/)
11th October 2007

Très loin du Brésil...
La France : Sarko est élu président de la république.... 53% Tel César "vini, vidi, vici", oui , mais quel sera l'avenir de la France avec lui? wait and see!!! quelques voitures commencent à flamber.. 06/05/2007 21:41 (http://mamichaasouris.spaces.live.com/)

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