Chapitre 11 - Tierra de fuego y Patagonia, Chile y Argentina, 19 de enero - 15 de febrero 2010


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South America
February 18th 2010
Published: February 18th 2010
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Patagonie sauvage intense immense irrésistible, battue par des vents souvent glacials. Les heures de bus s’enchaînent… pas loin de 40 pour atteindre Ushuaïa en Terre de feu. La mythique ruta 40 qui traverse l’Argentine étant bloquée pour cause de malo tiempo, nous faisons un authentique détour latino par Comodoro Rivadavia sur la côte est où nous retrouvons notre cher atlantique. Port pétrolier et plateforme importante pour les businessmen qui viennent y négocier sec, la ville n’a pas grand charme. Sur la côte atlantique argentine alternent villes quasi abandonnées et ports délabrés, victimes désenchantées d’une économie centrée sur Buenos Aires… les ¾ de la population du pays se concentrent dans la capitale. Des exonérations de taxes et primes diverses furent allouées pour développer l’économie à Buenos Aires et environs. Les indiens, gauchos et autres populations autochtones n’étaient pas (ne sont pas) la priorité des gouvernements successifs, le but étant de faire du capital pour satisfaire l’Angleterre au siècle dernier puis les potes étatsuniens… vous connaissez le processus…

Ainsi nous roulons sur des pistes toujours aussi tape-cul, et défilent ces étendues immensément vides où le grand rien domine. Nous attendons 2 bonnes heures à la douane, puis 4 heures de plus face au détroit de Magellan avant de pouvoir le traverser. La nature règne en maître, le vent porte une violente plainte et retarde imperturbable la traversée en ferry. Nous avons faim : les deux mini sandwichs au fromage (peut-être au fromage on sait pas en fait) ne sont décidément pas nourrissants, et on ne trouve rien à grailler dans ce p….. de trou paumé ! C’est pas grave on y est !
Arrivée à Ushuaia à 2h30 du mat’ - on trouve 2 lits dans un hospedaje super sympa - ouf !

Que dire de cette ville du bout du monde ? Peut-être qu’elle ne mérite pas son titre car Puerto Williams sur l’île chilienne Navarino, de l’autre côté du canal de Beagle, est plus australe encore… On tourne un peu en rond à vrai dire, c’était à prévoir vous nous direz. Néanmoins calme et reposante, nous récupérons de cet éprouvant voyage en bus… Voici le paradoxe du routard : des distances énormes, des heures interminables de bus pour trouver un endroit pour se poser et se reposer… Ce n’est pas tout à fait vrai, mais c’est vite le problème lorsque l’on a choisi d’aller en Patagonie en bus. Il nous faudrait au moins 6 mois et notre propre véhicule pour profiter au mieux de l’étendue de la chose.

Maintenant que l’on est au bout d’un bout, il nous faut bien remonter. Retour au Chili via Punta Arenas et Puerto Natales. Puis c’est le choc : nous avons fait un W avec nos pieds, et ce fut magnifique ! Choc des paysages tout d’abord : le sud prend ici toute son ampleur. Nous ressentons enfin la magie des grands espaces, harmonie de la nature conjuguée à l’infini… le temps disparaît tout à fait. Puis c’est le choc mystique : la nuit nous faisons des rêves étranges, alambiqués et désordonnés, des rêves éveillés à la frontière d’une autre réalité… C’est pas une blague, nous avons rencontré d’autres personnes qui ont remarqué la même chose.
Bref, 5 jours de trekking dans cette nature bien réelle, sur un circuit en forme de W, quelques 83 kms de marche, oui m‘sieurs dames on l‘a fait ! Sans avoir l’impression de faire partie d’un troupeau de mouton, il y a tout de même beaucoup de monde sur les chemins. Le parque Torres del Paine est réputé dans le monde entier ; il s’agit, dit-on,
Comodoro RivadaviaComodoro RivadaviaComodoro Rivadavia

rrroooh les touristes
du parc le plus beau d’Amérique du Sud… Les randonneurs y sont à la fête et les jeunes chiliens et argentins viennent y passer quelques jours de vacances sportives. Nous remarquons d’ailleurs sur tous les chemins de rando que nous parcourons bien plus de jeunes que par chez nous…

Les chocs se succèdent avec le Perito Moreno, un des poumons de la planète ou le plus grand glacier du monde qui serait un des seuls à continuer son avancée. Des kilomètres de passerelles en bois bien fatigantes à monter et à descendre, pour admirer ce monument sous toutes ses coutures. Le glacier est majestueux, le chant sourd des blocs de glace qui craquent, se détachent et s’effondrent nous émeut ; une vieille dame pleure à côté de nous lorsqu’un pan de 40 mètres de haut sur 20 de large tombe là, juste devant…

Nous avons beaucoup de chance, le temps est de la partie, dans cette région où le quotidien se résume bien souvent à grisaille, pluie et vents violents…
Nous arrivons tout de même sous la pluie à El Chaltén. Cette ville nouvelle fut construite dans l’urgence en 1985 par les argentins avant que le Chili ne
Detroit de MagellanDetroit de MagellanDetroit de Magellan

mais que fait-il ?
s’accapare l’endroit. Depuis que nous sommes « au sud », nous faisons des zigzags entre ces deux pays qui se sont longtemps disputés cette frontière australe et ces lieux mythiques souvent inhospitaliers, au climat plutôt rude.
El Chaltén est le point de départ des randonnées vers le Fitz Roy, massif imposant ses 3400 mètres au milieu de glaciers et de lagunes vertes. C’est également le paradis des amateurs d’escalade, qui doivent être patients pour espérer y grimper, car le climat capricieux n’offre pas souvent de fenêtre favorable. Nous avons rencontré des brésiliens qui attendent depuis 2 mois…
De notre côté nous ne faisons que marcher ; l’exercice est incroyable sous la neige fondue dans un vent terrible. Il fait bien froid le soir dans notre campement, et nous nous sommes faits aux soupes minute dégueu, pourtant agrémentées de pâtes ou de riz… l’essentiel étant de se réchauffer… Mais nous sommes comblés car le Fitz Roy nous apparaît dans la descente (presque) en entier, chanceux que nous sommes ! Une nouvelle merveille dans ce voyage où l’on commence à ne plus pouvoir les compter…

Nous quittons cette fois l’Argentine pour un bon moment, retour au Chili via la carretera australe, l’autre route mythique. Climat et géographie ont longtemps favorisé l’isolement de cette région ; cette route est à la fois volonté politique et défi humain, dans le but d’atteindre ces contrées toujours plus lointaines. L’homme est extraordinaire, il peut tout faire ! Sur le terrain, ce sont de mauvaises pistes qui serpentent parmi montagnes, glaciers, lacs turquoises, cascades et quelques villages tranquilles. Pour le plaisir des yeux et pas celui des fesses, cette carretera vaut la peine. Et là encore, nous regrettons de ne pas avoir notre propre véhicule et 6 mois de plus devant nous…

Nous descendons jusqu’à Caleta Tortel, village de pêcheurs assez marécageux (il y pleut… souvent) dont la spécificité est d’avoir construit un réseau de passerelles en bois pour communiquer, la géographie et le climat empêchant toute rue ou chemin de rester en place. Nous l’avons bien vu en faisant une randonnée dans les environs, puisque nous sommes revenus aussi boueux que le chemin.

Puis nous profitons à Cochrane d’une rencontre traditionnelle de huasos (les gauchos du Chili) pour découvrir les coutumes et savoir faire locaux : comment tuer et dépecer un agneau, le lancer de fer et ses paris, et le rodéo ! Dès l’âge de 5/6 ans, les enfants montent sur les moutons ; les chutes sont rapides et les éclats de rire tout autant. Les plus vieux montent les vachettes puis les taureaux (préalablement capturés/aplatis dans l’arène à coups de lasso - une prouesse de précision). Bref, ce fut une journée très intéressante, nous nous sommes gavés d’empanadas !

La route continue et nous remontons toujours plus au nord, direction Puerto Cisnes, une mignonne petite ville coincée dans les bras d’un fjord. Nous profitons d’une journée de repos avant de prendre un bateau pour rejoindre l’île de Chiloé.
Nous voici à peu de choses près à la moitié de notre périple (oui déjà…), et quoi de mieux que 26 heures en mer pour faire le point ?
Tant de choses nous attendent encore…


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UshuaiaUshuaia
Ushuaia

bateau amarre depuis des lustres
UshuaiaUshuaia
Ushuaia

voila ce que ca donne
UshuaiaUshuaia
Ushuaia

Glacier Martial. Le glacier pas terrible mais la vue sur le canal de Beagle assez geniale non ?
UshuaiaUshuaia
Ushuaia

une adresse sympa
UshuaiaUshuaia
Ushuaia

finalement...
Torres del PaineTorres del Paine
Torres del Paine

nos premiers icebergs !
Torres del PaineTorres del Paine
Torres del Paine

le glacier grey et son champ de glace s'annoncent
Torres del PaineTorres del Paine
Torres del Paine

pause devant le glacier grey
Torres del PaineTorres del Paine
Torres del Paine

Il y a pas mal de passerelles dans le genre sur le chemin
Torres del PaineTorres del Paine
Torres del Paine

des arbres morts figes sous le vent fou


19th February 2010

Ici les grues redescendent vers le Sud, nous avons eu un peu de froid et quelques maigrichons flocons.... Le rêve bien réel au bout du bout du monde quelle aubaine dans l ' immensité d' une nature cinglante, époustoufflante de pureté, ça souououffle, ça craque, ça lave le regard. Je n ' ai pas assez de mes deux yeux pour m ''imprégner de votre fabuleux voyage. C' est vrai qu ' il ne manque ,que les bruits saisissants du fracas des glaces, les plaintes du vent dans tout leurs tourments et les parfums qui exultent tant de beauté sauvage mais il faut bien faire travailler l ' imagination de nos sensations. Merci et bravo pour toutes ces images déroutantes, enivrantes qui nous font décoller de notre ronron à belles enjambées. Les Dahuts argentins sont dévoilés dans l ' ombre de leurs skis !..... A bientôt pour un autre grand grand bol d ' air d' infini de bleu et de brume que l ' on boit à petites lapées Bises ensoleillées de février Tine
1st March 2010

incroyable
Excellent-Magnifique-Irrésistible-le texte et les photos sont à tomber par terre, surréaliste !! les bisous aux travellers

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