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Published: September 22nd 2007
Journées des mercredi 6 & jeudi 7 Mega ti-déj au Kultur Café Berlin. Tenu par le consul allemand de Sucre, ce café fait office de centre culturel et sert de copieux ti-déj dans une cour intérieur très agréable, ensoleillée et fleurie. Je pars ventre à terre en taco à la gare routière, je suis encore à la bourre... J'ai mon bus ! Il est pourri. Je m'assois. Un mec arrive, il fait 2 fois mon envergure. Il s'assoit à côté de moi, forcément, son coude est du mauvais cote de l'accoudoir, il bouffe la moitié de ma place, j'ai l'oreille droite ventousée à la vitre... ça promet ! Je me fais à l'espace (ou plutôt au manque) mais pas à l'odeur, pas de chance, je suis tombé sur un crado. Mélange de transpi, d'urine et de bouffe... J'ouvre la fenêtre, il la referme et me dit qu'il a froid ! Comment te dire... ?! Je tiendrai jusqu'au bout. Il est adorable, nous parlons beaucoup mais qu'est ce qu'il fouette ! Un VRP vient nous faire une demo d'une crème miracle (genre Tiger Baulm) pendant le voyage. Il en file une grosse noix à mon voisin qui s'en colle sous le
pif, derrière les oreilles, dans le cou et sur les bras. Super, il ne manquait plus qu'une odeur de suppo !
Arrivée à Potosi. Je guette une femme censée m'attendre, personne ! J'ai oublie de préciser que l'hôtel de Sucre m'a refilé le contact de Jacqueline, la gérante d'une agence spécialisée sur les trips dans le sud de la Bolivie. Je l'ai appelé et elle m'a assuré pouvoir m'organiser mon périple d'Uyuni à San Pedro de Atacama. Elle devait venir me chercher à la gare routière... Je l'appelle d'un centre Entel (tél publique). Elle arrive dans 5mn. Un 4*4 se gare avec trois minettes dedans, j'ai vraiment pas de cul, moi ! Ce sont ses soeurs. Jacqueline est beaucoup plus jeunes que je ne l'imaginais (31ans). Elles sont toutes les 3 ravissantes. Nous partons. Une des soeurs me réserve une chambre dans l'hôtel Compania de Jésus. En plein centre, dans un ancien couvent carmélite. L'extérieur est magnifique, l'intérieur moins... Un des plans les moins chers de la ville, 60bols tout de même. Potosi n'est pas réputé pour offrir des prix bas. Je largue mon sac dans la piaule et ressors mitrailler tout en prenant la direction de l'agence de
Jacqueline, nous avons rendez-vous 1h après pour définir concrètement ce que nous faisons. Les rues sont superbes. J'adore. Je préfère largement Potosi à Sucre. Cela dit, j'enfonce des portes ouvertes, classée par l'UNESCO (Sucre aussi...), la ville de Potosi a toujours été considérée comme une merveille !!
Petit point culturel : cité coloniale de 145 000hab à 4 090m d'altitude, c'est la ville de + de 100 000 hab la plus haute au monde. Elle est considérée comme une des plus belles villes d'Amérique du Sud. La ville a connu une richesse inestimable grâce à une fabuleuse mine d'argent aujourd’hui épuisée. Charles Quint lui donna la devise "je suis Potosi, le trésor du monde, la reine des montagnes et la convoitise des rois". Exploitée pendant trois siècles, la mine aurait produit suffisamment pour paver d'argent une route à deux voies jusqu'à Madrid.
Ti hamburger avant de passer à l'agence. Nous voyons tous les points, ce n'est pas cher, environ 700bols pour trois jours en 4*4, hébergements et cuisinière compris.
Jacqueline m'invite chez elle ce soir. C'est la fête du Corpus Christi. Je ne connais pas. On va bouffer des gâteaux et boire du chocolat. Je suis ravi,
petit partage du quotidien d'une famille bolivienne, tout ce que j'aime.
En attendant, je pars à la recherche de fringues, Jacqueline m'a prévenu qu'il faisait beaucoup plus froid à Uyuni qu'ici. Déjà que j'ai le pif gelé... Elle me recommande de m'équiper de gants, bonnet, écharpe et manteau. Je trouve une chemise doublée polaire assez sympa (les ponchos sont vraiment trop moches...). Je me prends un sac en plus because plus de place dans mon coffre arrière. Le tout 210bols, c'est rien. Je rentre à l'hôtel, Jacqueline passe me chercher. Elle m'amène chez elle. Je rencontre sa mère et retrouve ses deux soeurs. Il y a aussi trois enfants, avec lesquels je vais pas mal jouer et discuter pendant que les femmes mettent la table. J'ai proposé mon aide... Le petit garçon est le fils de Jacqueline, les deux petites filles sont les enfants de ses soeurs. Ils sont 11 enfants dans la famille (5 filles et 6 garçons). Jacqueline a monté l'agence il y a 5 ans, ces soeurs travaillent avec elle. Elle m'explique la signification de chaque biscuit et m'invite à reculer mon départ pour Uyuni et venir demain avec elle pour la suite de Corpus Christi.
"Nous irons nous baigner dans des sources chaudes." J'ai une ouverture ou je rêve ?! Je décline l'invitation, je veux voir mon Clément, je ne peux pas prendre de retard. Nous débarrassons et cette fois j'impose mon aide ! Les deux plus grands enfants veulent aller faire un tour en voiture dans le centre ville pour voir s'il y a de l'animation. Nous ferrons trois ou quatre tours de la ville. A chaque passage devant mon hôtel, elle me demande si je suis fatigué ou si j'ai envie de refaire un tour avec elle. Je lui réponds "avec plaisir". Le courant passe, c'est évident, mais je pars demain. Je finis par descendre de la voiture, nous nous voyons le lendemain, je vais visiter les mines (à tous points de vue très impressionnantes, parait-il...). Je ne rentre pas à l'hôtel mais trouve un cyber café. Liliana est en ligne. Elle est à Sucre, je crois comprendre ! Qu'est ce qu'elle fout là-bas ?! On a laissé tomber l'idée qu'elle me rejoigne, je ne pouvais pas l'attendre et elle était bloquée à Santa Cruz. Elle veut me rejoindre à Potosi désormais. Je lui dit que je pars le lendemain mais lui propose
de se joindre à moi pour la traversée Uyuni-San Pedro de Atacama... Elle accepte. Nuit froide... j'étais prévenu ! Les 5 ou 6 couvertures ne sont pas suffisantes, je pèle grave mais je suis content de voir Liliana demain...
Réveil matinal, je vais visiter les mines de Potosi ! Nous sommes quatres : une guide anglophone et une touriste coréenne et un guide francophone et moi. Jacqueline se joint a nous pour les présentations et nous abandonne. Je dois passer la voir plus tard pour que nous échangions nos e-mails. Elle compte venir quelques mois en France pour apprendre la langue de Molière: Nous nous verrons à cette occasion. Elle connaît bien Asnières, elle a des amis qui vivent dans mon coin...
Le Minibus nous conduit vers la mine, mon guide me briefe: « Tu me suis pas à pas…, fais exactement ce que je fais... ». Xavier, mon guide, aborde le sujet des accidents dans la mine. Je l'interrompt et lui dit que je préfère poursuivre cette conversation après la visite. Il se marre et accepte ma requête. Nous sommes au pied de la montagne, il y a un petit marché.
La coutume veut que nous
achetions quelques cadeaux aux mineurs pour les remercier de leur accueil (boissons, feuilles de coca et... explosifs). Je prends pour 30 bolivianos de flotte, sodas, clopes et feuilles de coca. Vient ensuite le tour de la dynamite ! J'achète 1 bâton, 1 mèche relativement longue (5mn) et 1 sachet de poudre dont je ne me rappelle plus le nom mais destinée à être malaxé avec la dynamite pour en décupler la puissance... Ce doit être le seul endroit au monde où tout un chacun peut acheter librement de quoi faire péter un immeuble !
Etape suivante : bottes en caoutchouc + combinaison en plastoc + casque de mineur avec lampe frontale... t'as le look coco ! Petit tour pour admirer Potosi de haut et c'est parti... Nous sommes à 4250m d'altitude, le guide me file des feuilles de coca à chiquer. C'est une première pour moi, je ne la consommais que sous forme d'infusion. Sympa ! Je vais y prendre goût... La babine gauche gavée de feuilles vertes, nous approchons d'un petit trou noir dans la paroi. Ah Oui ! Quand même ! Pour celui ou celle qui serait un chouilla claustrophobe, il vaut mieux oublier.
Nous rentrons
dans le Cerro Rico. C'est tout noir, forcément ! Il n'y a pas de marches, c'est une vraie mine en activité dans un volcan qui ne s'est jamais éveillé. Les visiteurs sont tolérés, rien n'est aménage pour les touristes, j'adore ! Début casse-gueule (surtout en botte en caoutchouc) puis vient un endroit plus étroit ou le quatre pattes est obligatoire. "Ensuite ce sera plus facile", dit le guide. Mieux, c'est le terme. 1 peu plus haut, c'est sûr, mais suffisamment bas encore pour que je m'explose la tête sur la roche toute les 3mn. Je comprends mieux le concept du casque... C'est très impressionnant, il y a des immenses trous partout. Le guide me surveille, il fait super gaffe à moi, il faut parfois les enjamber. Certains sont tellement profonds qu'il est impossible d'en voir le fond. 1 touriste c'est viandé l'an passe (+ ou - 15m de gamelle), il n'est pas mort. Après 30mn de galerie, nous rencontrons notre premier mineur. Quelques poignées de Coca, 1 soda et quelques toffs pour moi. Le guide me parle de leurs conditions de vie. Ils gagnent beaucoup mais l'espérance de vie ne dépasse pas les 40/45ans. Ils meurent pratiquement tous de Silicose
ou d'accidents dûs aux explosions. Quelques privilégiés parviennent cependant à l'âge de la retraite fixée en moyenne à 1000 bols, soit 100€ par mois. Ils ont environ 250 feuilles de coca dans les babines pour tenir jusqu'à 24h d'affilée. Quand ils sortent, ils se bourrent la gueule toute la journée et la nuit. J'en ai vu, c'est impressionnant ! A ce sujet, j'ai oublie de dire que j'ai aussi acheté aux mineurs de l'alcool (96°) qui sert à la consommation mais aussi comme offrande à El Tio, déité diabolique pour les espagnols mais protectrice des mineurs.
Nous arpentons les galeries pendant près de 3h. Debout, à quatre pattes, en rampant, en équilibre sur une planche en bois au dessus d'un trou sans fond... On est loin de nos normes de sécurité ! On sent que le touriste n'y afflue pas non plus. Nous rencontrons quelques mineurs. La plupart sont très distants, je les comprends. C'est un peu gênant pour moi d'être là avec mes appareils photo à les mater bosser, se détruire la santé et s'approcher chaque jours plus rapidement d'une mort prochaine et inéluctable. Le mineur troc sa vie contre l'argent. C'est clair pour tout le monde ici.
C'est très difficile à concevoir pour nous. Visite sans souci, quelques explosions par-ci, par-là, dans d'autres galeries au-dessus ou en dessous... impressionnant ! Offrandes à El Tio : quelques feuilles de coca sur sa tête et ses bras puis l'alcool ! Quelques gouttes sur ses yeux pour voir où sont les minerais, quelques goutte sur ses bras pour avoir la force de l'extraire, quelques gouttes sur sa poitrine pour avoir la santé de travailler et quelques gouttes sur sa quequette pour de nombreux enfants... ensuite, cul sec ! Je précise que c'est un alcool de canne a sucre à 96° ! Ca cogne ! Le contenant ressemble à une bouteille de White Spirit ou d'alcool à brûler... Le guide me dit que je ne dois pas faire de grimace. Pour les mineurs, ce serait un signe d'homosexualité et une expulsion manu militari de la mine. Hop, cul sec ! Ca brûle, j'ai les lèvres gercées, ça me crame les babines... mais c'est plutôt bon ! Quand je pense que les mecs se ruinent avec du 96° toute la journée... Une petite heure encore dans la mine pour trouver la sortie, certaines galeries se sont éboulées, mon guide doit improviser... Retour
a l'air libre plutôt appréciable, ça fait du bien...
Retour a l'hôtel. Pas de message de Liliana, je ne la comprends pas. Je profite de mes quelques heures avant mon bus pour Uyuni pour changer ma veste achetée la veille (manche décousue...), rattraper un peu mon retard sur mon blog et manger une part de pizza sur le pouce. Pas facile de trouver de quoi déj, tout est fermé pour la fête. Il est 17h, je passe à l'agence de Jacqueline, c'est fermé. Elle m'a proposé de m'emmener a mon bus... je prends un taco. Je suis à la gare routière, j'attends le départ en chiquant de la coca assis sur le trottoir. 30mn avant le départ (là, je ne suis pas en retard...), un 4*4 se gare de l'autre côté de la rue, c'est Jacqueline. Je la rejoins, elle me fait monter dans sa voiture. Elle s'excuse de ne pas avoir été à l'heure à son bureau et me tend un papier avec ses coordonnées. Je lui note les miennes, nous discutons un peu, elle compte venir en France fin 2007, début 2008. Elle me demande si j'ai une couverture pour le voyage qui promet d'être muy frio.
Je n'en ai pas. Elle m'invite à la suivre, elle s'adresse au chauffeur du bus, nous présente, lui demande d'être à mes petits soins et s'il peut me trouver une couverture. L'homme accepte. Nous continuons à taper la discut' tous les deux. Le bus s'apprête à partir. Nous nous embrassons. Je monte. Elle attend mon départ et me fait de multiples au revoirs de la main. Je déteste ces moments interminables où le sourire se crispe, ou l'on se regarde mais on ne sait plus quoi faire si ce n'est un énième petit au revoir de la main. Nous partons. 7h de trajet, arrivée vers 1h du mat’. Petite pause "dîner" dans 1 patelin paumé sans éclairage. Petit ‘dwich oeuf/tomate et quelques poignées de feuilles de coca pour couper la faim. La coca ne vaut rien. 3 bolivianos le sachet de 300g environ. J'ai de quoi tenir une semaine avec ça. Arrivée a Uyuni, taxi jusqu'a l'hôtel, alimentation de quelques batteries et dodo vers 2h30.
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pouicpouic
non-member comment
décidemment très sexy...
...surtout avec ce casque de chantier ! un régal pour yeux ! 11/06/2007 16:39