De Tiwanacu a Sucre...


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Published: September 22nd 2007
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Journées des lundi 4 & mardi 5

Lundi

Couché tard mais nuit dans un chambre plus confortable que d'hab : j'ai ma propre SDB ! Tentative de trouver de quoi ti-déj mais en vain, j'achète un pain fourré au fromage... à vomir ! Poubelle ! Mon bus pour Tiwanacu est à 9h. La minette de l'hôtel m'attrape un taco, elle est adorable. Grosse discussion avec le taximan, comme à chaque fois d'ailleurs, j'aime bien discuter avec eux parce qu'ils me posent toujours les mêmes questions, je leurs réponds toujours la même chose avec de plus en plus d'aisance, j'ai l'impression d'être bilingue, je parle super vite sans fautes jusqu'au moment où un grain de sable vient gripper la machine : il me pose une nouvelle question ! Là, malaise : "No entiendo", "Puede repetir, por favor ?!"... Je ne me sens plus du tout bilingue...

Il me jette au cimetière près du bureau de la compagnie de bus qui m'emmène à Tiwanacu. J'y vais à la cool, pour une fois que je n'ai pas à courir comme un malade... La minette qui m'a vendu le billet à Copacabana, m'a filé le nom du contact sur place : Dona ou Dorra, je ne sais plus... J'arrive devant le bureau, deux nénettes racolent le client. Je leur demande où est Dora (ou autre...), l'une me répond "c'est moi". Je lui tends mon billet avec un grand sourire. Elle le regarde, le retourne, le retourne encore et me lâche "il n'y a pas le nom de la Cie qui vous a vendu le billet... il ne peut être valable." Ti coup de pression, mon sourire vacille quelques secondes avant de sombrer définitivement... Je lui réponds que son nom est écrit sur le billet comme contact, que le billet est frappé du logo de la compagnie pour laquelle elle bosse, que c'est un billet tout à fait valable. Elle me répond qu'elle ne sait pas qui me l'a vendu et que, par conséquent, elle ne peut pas être payée de son côté. Elle me rend le ticket, genre désolé y'a rien à faire. Je déteste me faire avoir, ça me met hors de moi, la minette ne veut pas m'aider, pour elle l'affaire est classée, je dois racheter un billet. C'est plutôt rare mais là pas le choix, je suis obligé de taper un scandale dans la rue, devant le bureau. J'élève la voix et lui demande comment la personne qui m'a vendu le ticket peut connaître son nom et avoir des billets officiels. Elle me répond qu'elle est originaire de Copacabana et que là-bas tout le monde la connaît. Je me fous de sa gueule en lui disant que c'est évident, toute la Bolivie la connaît et dispose de carnets officiels de billets de sa boite. Elle me dit qu'elle ne peut rien faire si je ne lui donne pas le nom du contact qui m'a vendu le billet. Je la pourri en lui disant que c'est son boulot, pas le mien, que ce n'est pas mon problème, que c'est à elle de bosser pas à moi. Elle se ferme et me dit qu'elle est désolé mais qu'il n'y à rien faire. Je lui réponds que je ne bougerai pas de l'entrée de son bureau et que j'expliquerai à tous les clients éventuels que cette boite est malhonnête. Je fais les cent pas devant, super vénère. Après 10mn, elle voit que je ne déconne pas et que je vais vraiment lui pourrir son business, elle part se renseigner, fait des allers-retours et me dit qu'un chauffeur croit savoir qui m'a vendu le ticket, il va justement a Copacabana, il fera le lien avec le bureau de La Paz. Elle me dit que ça roule... Je retrouve le sourire et la remercie. Le Mini Bus est en retard, je n'ose plus gueuler, c'est pas grave je suis en vacances... Nous attendons assis sur le trottoir. Je me fais chier, j'allume mon MP3. Je suis un peu à l'ouest, dans ma musique. J'aperçois au dernier moment deux mecs, de vrais sales gueules, qui se pointent vers moi en me parlant. Je n'entends rien forcément. Ils sont à moins de deux mètres. La minette s'interpose alors que je coupe ma musique. Ils essaient de passer, elle les empêchent et me dit de rentrer vite dans le bureau. Je me rapproche de l'entrée sans trop comprendre pourquoi (un peu quand même...). Les deux mecs se barrent, elle me dit qu'ils sont très dangereux, qu'il ne faut pas qu'ils m'approchent, ce sont des voleurs. Un mec, témoin de la scène, confirme et me dit qu'ils sont très violents. En gros, j'allais m'en prendre une et me faire dépouiller a 9h30 du mat' dans une rue passante. La minette que j'ai pourrie 15mn avant m'a sauvé la mise en me servant de bouclier. Elle a des corones la mujer ! Je la remercie platement. Forcément, je me sens con maintenant. Les deux blaireaux attendent sous un porche à 30 mètres en contrebas. Ils me regardent. Apres 20mn, ils remontent la rue, passent devant moi sur le trottoir d'en face et me gratifient d'un goodbye appuyé d'un petit salut de la main. Je suis au taquet maintenant. J'ai quasi tout mon matos photo sur le dos, pas question de me faire braquer. Le Minibus arrive avec 1h de retard, je monte. Minibus = miniplaces, j'ai les genoux explosés contre le dossier du siège de devant. 1h30 à tenir et j'ai déjà un mal de chien aux guiboles... Après 30mn, la douleur finie par s'estomper où je m'y habitue. Voyage sans intérêt.

Arrivée a Tiwanacu. Je ne comprends rien aux recommandations de l'accueil du musée, je me barre dans mon coin, je ferai le tour du site tout seul peinard, à l'abris des groupes de touristes. Je pense même avoir fait du hors-piste en m'aventurant sur des lieux de fouille interdis au public. Tout le monde mate mon matos photo. J'ai collé le 70-200 sur mon 20D, c'est impressionnant. Les gens doivent me prendre pour un photographe pro accrédité, je vais ou je veux, c'est cool... Je me retrouve un moment au milieu d'une aire de fouille. Les indiens qui creusent et tamisent la terre récoltées se font un ‘ti gueuleton. L'un d'eux m'invite à les rejoindre et becter en rond avec eux. Trop con, je refuse poliment. Je m'en veux maintenant, c'était une occasion géniale mais comme je n'avais pas le droit d'être là, je ne voulais pas m'éterniser. Le site est vraiment impressionnant, c'est magnifique et le fait que les fouilles soient toujours en cours lui donne un côté magique et mystérieux. Petit tour ensuite dans un premier petit musée sans grand intérêt puis visite d'un 2ème site de fouille avec d'autres débris de la civilisation de Tiwanaku, qui précéda les incas. A voir: la célèbre Porte du soleil, l'extraordinaire rectitude des murs du temple de Kalasasaya, le temple semi souterrain et les statues dont la plus connue avec les bras replies sur le torse. Cf. Tintin et le temple du soleil, toutes les icônes et tous les symboles prétendument Incas vienent d'ici. Petite leçon d'histoire : Il est établi que Tiwanacu connut son age d'or entre le VIII et le XII après JC, au terme d'un long processus de plus de 2000 ans. Le site était la capitale d'un empire théocratique Aymara qui s'étendait du Lac Titicaca en fusionnant avec l'empire Huari, au Pérou. C'était aussi un centre culturel. Ses habitants qui, en outre, savaient traiter les métaux, avaient de fines connaissances en maths, en astronomie et surtout en ingénierie hydraulique et en agronomie. Les Suka Kollos, leurs techniques agricoles, sont aujourd'hui vues comme une alternative aux techniques actuelles très peu productives.

Voila, ça c'est fait ! Retour a mes aventures ! Visite d'un second musée beaucoup plus intéressant. Superbes mises en scène et reconstitution d'un bateau de l'époque, nombreuses statues monumentales très bien mise en valeur. Très impressionnant. Les photos sont interdites précisent des panneaux tous les 5 mètres. Un gardien vient me voir. "Vous voulez prendre des photos ?". Non, je lui réponds, c'est interdit ! Il sourit et me dit "si, vous pouvez, si vous me donnez 5bol". Trop fort Hector ! Je ne m'attendais pas à de la magouille dans 1 musée. Je décline l'invitation, finis mon tour et me casse chercher un Minibus pour rentrer. J'en trouve un, retour plus confort, je suis monté à l'avant, à côté du chauffeur. Petite frayeur, un autre Minibus passe devant nous et menace de piquer un client qui attend à 300 mètres sur le bord de la route. Furax, le chauffeur nous tape une petite bourre en descente sur la file inverse. On sent que la caisse est à bout, la tenue de route est mauvaise. Il me fait un peu flipper, ça sent le fait divers... Finalement, on se rabat ric-rac devant l'autre qui accélérait aussi comme un porc, bien sûre. Gagné, nous avons le passager ! Pour 2bol, cela aurait été con de ne pas prendre le risque de se crasher ! Nous arrivons dans les hauteurs de La Paz, tout le monde jarte, il fait 500 mètres de plus et m'invite à descendre. Non mais il me prend pour un con ?! Ce n'est pas le cimetière, je connais le coin, c'est le plus dangereux de La Paz et ce couillon me demande de descendre pour prendre un autre bus parce qu'il n'y a plus que moi dans le sien et (sous-entendu) que ce n'est plus rentable pour lui. Alors là, tu rêves ! Je lui dis que j'ai payé jusqu'au cimetière, il m'y amené un point c'est tout. J'obtiens gain de cause, forcement j'ai toujours le billet sans lequel il ne peut être payé. Je lui remettrai à destination, na !

Je me casse au plus vite de ce coin craignos a la recherche d'une agence susceptible de m'organiser mon passage d'Uyuni à San Pedro de Atacama. Ma demande n'est pas courante, évidemment. Je trouve un presta qui pourrait m'organiser cela mais je suis seul... pas rentable pour eux. Je me pète les dents et je suis encore en retard pour mon bus ! Taco en urgence pour récupérer mes affaires a l'hôtel, 2ème taxi en mega urgence pour me rendre au terminal des bus. J'y suis ! Pile poil a l'heure, j'ai même 5 à 10mn avant que le bus parte. Je vais faire un ‘ti coup d'internet. Je chope le bus de justesse, c'est un semicama, c'est à dire que les sièges s'inclinent beaucoup mais pas complètement. Une horreur, ma voisine ronfle, ce n'est pas confortable. Je passerai les 14h de bus de nuit éveillé.


Mardi
Arrivée à Sucre a 7h du mat. Taco pour le Mercado, j'ai repéré un hôtel pas cher, bien placé et propre. Il n'y a plus de chambre premier prix, je suis contraint à en prendre une avec SDB privative... 65bol. Pour Info 10bol = 1€. Les chambres que je prends habituellement sont entre 20 et 40bol, pas cher, non ?! Je jette mes affaires sur le lit et ressors me manger un sandwich au Chorizo made by les Soeurs des 7 lunes, à l'intérieur du marché couvert. Je tel à Liliana, sans succès. La ville est gavée de musées, je choisis les deux plus importants.
Los Museos Universitarios, divisé en 3 grandes parties : une collection d'art colonial (peintures religieuses, portraits de la noblesse espagnole, secrétaire en marqueterie, meubles peints et sculptés, orfèvreries religieuses, chapelle portative...), une section ethnographique (tissus, masques, parchemins, instruments de musique, objets domestiques, artisanat indien, jouets, armes, coiffures tribales, vêtements...), une partie anthropologique (poterie, silex, objets et bijoux en bronze, os et pierre, tissus anciens, momies (flippantes !), collection de crânes Incas déformés et trépassés. j'ai particulièrement apprécié la collection d'art colonial. Je suis ensuite allé au Museo de Arte Indigena (ou Museo Textil). Je pensais m'y emmerder sévère, j'hésitais même à y aller mais la critique du Routard est tellement bonne... j'ai adoré, passionnant. Histoire du textile dans la région de Sucre, explication de la symbolique des motifs pour chaque ethnie.

Après avoir changé les derniers Reals qu'il me restait et m'être acheté mon billet pour Potosi, je prends un taco pour le quartier du Mirador. Une superbe vue sur tout Sucre. Un super café aussi ou je m'envoie quelques jus et un ‘dwich assez balaise en regardant le coucher du soleil vautré dans un transat. Trop dur !

Je rentre à l'hôtel et petite séance web dans le cyber café tout proche. Je chatte avec Liliana. Elle me déclare son amour... Tite bouffe dans un restau branchouille, 36bol, ça va ! Retour a l'hôtel, finalisation de mon sac et dodo...


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11th October 2007

Culture
Plein de détails culturels et artistiques, super interressant. Bravo 04/06/2007 20:18 (http://mamichaasouris.spaces.live.com/)
8th December 2010
Tiwanacu

This Monolito knows what happened
It´s a great picture. It makes me think that if this Monolito could talk, he would tell us who the Tiwanacotas were. The Bolivian high plateau is full of marvelous misteries indeed.

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