Salar d'Uyuni & desierto del sur Lipez...

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Journées des vendredi 8, samedi 9 & dimanche 10

J'ai caillé toute la nuit, peu dormi. C'est vrai que ça pèle ici. Nous sommes à 3656m d'altitude (sans chauffage), la ville n'a pas grand intérêt, de grandes avenues très larges où le vent glacé vient s'engouffrer et vous saisir les quelques millimètres de peau exposée. J´ai multiplié les couches : 1 caleçon, 1 short, 1 pantalon doublé polaire, 1 pantalon de toile. 2 paires de chaussettes en laine. 3 t-shirts, 1 polo, 1 pull en Alpaca, 1 veste en Alpaca... j´ai froid !! Jacqueline m´a dit d´acheter écharpe, bonnet et gants, je comprends mieux pourquoi... Je trouve un bonnet en laine de Lama pas trop moche, des gants énormes en laine, une écharpe très jolie en Alpaca. Je ressorts, c´est mieux ! Mais je ressemble au bonhomme Michelin... Je passe à l´agence qui organise mes trois prochains jours au travers le Salar d´Uyuni et le Sud Lipez. La nénette me loue un sac de couchage sarcophage, Jacqueline me l´a aussi recommandé, ça va beaucoup plus cailler après... Je dois aussi m´acheter du PQ... je crois que je ne vais pas connaître le moindre confort ces prochains jours. Je fais connaissance avec mes compagnons de route : 1 hollandaise, 1 argentin et 3 anglais. Ensemble depuis plusieurs semaines, ils forment un groupe très soudé et très sympa... 6 dans le 4x4, c´est serré... les sacs à dos sont sanglés sur le toit, un sac à mes pieds, un autre sur mes genoux... A l´avant, à côté du chauffeur, notre cuisinière, une vieille indienne. Ca fait chic mais autant être tout de suite très clair, ce n´est pas Bocuse, le bouffe est tout juste digérable... Pas le choix, il n´y a rien sur la piste, pas de restau, pas de snack... le désert.

10mn de piste, nous arrivons au cimetière des trains, très chouette. Je m´éclate à shooter dans tous les sens. De très belles couleurs. Les carcasses de trains sont bouffées par la rouille, un vrai régale à photographier. Mes compagnons font les cons sur le toit des wagons, nous n´aurons pas le même style de photos... Ils sont marrants et très gentils.

Nous repartons pour le fameux Salar ! Une grande tache blanche au loin, nous arrivons... waouh ! C´est sublime, une étendue blanche, pareille à de la neige, à perte de vue. Nous avons la chance d´avoir un temps magnifique. Ciel bleu et sol blanc immaculé, la luminosité est violente... c´est superbe ! Mes compagnons se shootent, l´un faisant le poirier, l´autre avec un casque de viking... ils me font marrer. J’essaie de faire de belles photos. Pas facile. Pas le droit de les foirer avec un sujet aussi somptueux. Résultats assez décevants, je ne parviens pas à retranscrire la beauté de ce lieu. Nous continuons quelques heures en 4*4 au travers le Salar. Arrivée à la Isla del Pescado. Une petite île peuplée de centaines de cactus pouvant atteindre les 12 mètres. Très jolie mais hyper touristique. Pas mal de voitures 4*4, une organisation rodée de chez rodée, le site est perpétuellement visité. Un peu frustrant mais c´est tout de même magnifique. Nous escaladons l´île jusqu´à son sommet puis descente et déj près du 4*4 sur une table en sel. Tout est prévu : les tables et bancs en sel tous les 10 mètres. Pas très authentique mais c´est normal, nous ne sommes qu´à 3h d´Uyuni. Le Sud Lipez sera plus sauvage. Nous continuons notre traversée du Salar quelques heures puis le chauffeur nous annonce que nous devons aller dans un hôtel de sel à 10km pour choper des chambres. 1ers arrivés, 1ers servis. En revanche après, nous devrons rester à l´hôtel loin du Salar.

Nous négocions une alternative. Il nous lâche là, en plein milieu du Salar avec quelques affaires, il part retenir nos piaules à l´hôtel et revient nous chercher en fin de journée. En échange, nous lui filons 10bols chacun pour ses frais d´essence... il accepte. Nous descendons le minimum vital. Je prends tout mon matos photo et ma caméra, quelques batteries et cartes mémoires, mon sac de Coca, écharpe, pull, veste, gants, bonnet... ça va cailler sec ! Mes nouveaux potes s´habillent chaudement et débarquent... quelques bouteilles de pinard, des packs de bières et des gâteaux d’apéro ! On va bien s´entendre. Nous voila plantés au milieu de nul par, c´est génial. Pas un touriste à l´horizon et, comme je le disais précédemment, l’horizon est à perte de vue... Petit apéro devant le coucher de soleil sur le Salar d´Uyuni, inoubliable. Je dois flinguer 2 gigas de cartes mémoires...

Le chauffeur revient. Après une bonne 1/2h, il parvient à nous rassembler tous dans le 4*4. Dur de partir... L´Hôtel de sel est plein, nous partons pour San Juan... 1h30 de piste de nuit pour arriver à une maison pourrave qui loue trois de ses chambres. Deux par chambre, ça caille, heureusement j´ai le sac de couchage... Nuit très courte à tenter désespérément de conserver chaque millimètre de ma peau au chaud...

Réveil 7h pour un départ à 7h30. Pas d´eau chaude, pas de douche. Ti-déj des plus frugales. C´est repartie : cinq lagons dans la journée pour finir au célèbre Laguna Colorada. C´est magnifique, les lagons sont tous de couleurs différentes. Plus nous progressons vers le sud (vers l'Argentine), moins il y a de touristes. Déj supportable. 10h de pistes dans la journée. Nous dormirons dans un Alojamiento rudimentaire au bord du Laguna Colorada. Le site est somptueux, le confort moins. Un dortoir d´une dizaine de lits, une première pour moi...), pas d´eau chaude, de l´électricité de temps en temps, des bouts de carton en guise de carreaux aux fenêtres, pas de chauffage (nous sommes à 4300m...). Dîner pas top mais soirée très arrosée. Tentative de dormir quelques heures malgré le froid... Nuit blanche.

Levé à 5h. Nous partons pour les Geysers Sol de Manana. Nous sommes à plus de 5000m, il fait -10°, ça pèle grave !! Pas pu prendre de ti-déj, pas une seconde de sommeil dans la nuit, froid terrible et quasi nuit noir, dur d´émerger ! Petite promenade en solitaire au milieu des cratères pour essayer de faire quelques belles photos. Je fais super gaffe, le gaz est a près de 200°... Nous partons ensuite faire trempette à 4800m, dans une source chaude... Le plus dur étant de se mettre en maillot et de faire ensuite les 200 mètres qui nous séparent du bassin d´eau fumant, pieds nus et avec seulement un short de bain... il fait -8°. Petite baignade d´1h et ti-déj bien mérite au cul du 4*4. Il faut ensuite lever le camp rapidos, le chauffeur doit me lâcher près de la frontière chilienne où je trouverai un bus pour San Pedro. Avant cela nous avons une heure de route avant de rejoindre le Laguna Verde ! Traversée du Désert de Salvador Dali, superbe. Près du Salar de Chalviri, hommage au peintre catalan. Entre le Laguna Colorada et le Laguna Verde, c´est un des plus beaux déserts au monde.
Arrivée au Laguna Verde, la pointe de la Bolivie, le bout du monde ! À près de 4500m, on respire avec difficulté si on ne s´est pas suffisamment habitué à l’altitude avant. Dans le fond, le volcan Licancabur, derrière, le désert d´Atacama et les côtes que le Chili a volé à la Bolivie en 1879... C´est un spectacle grandiose qu´il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie...

Nous sommes à la bourre et ce n´est pas ma faute... Le chauffeur conduit comme un malade sur les pistes défoncées. Il doit ma larguer pour que je chope le bus 4*4 quotidien pour San Pedro de Atacama. Nous arrivons à l´heure. Je monte dans le bus, le chauffeur nous interroge "vous avez de la nourriture, des drogues, de la coca... ?". Je réponds, un peu gêné, " Heu… de la coca, oui...". Je sors mon sac plastique gonflé à bloc. Tout le monde se marre. Le chauffeur me dit que je dois m´en débarrasser, il est interdit d’en importer au Chili ! Je file mon stock à un gars dehors, je suis vert...

1h de trajet jusqu´a l’immigration, fouille très poussée des bagages (on vient de Bolivie aussi...). Il est 12h, nous repartons pour San Pedro de Atacama, nous y serons dans 20mn...

(Il est 3h30am, je suis vanné... SUITE ASAP dans un nouveau billet, changement de pays, changement de page...;-)

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