Advertisement
Published: April 13th 2010
Nous franchissons la frontière bolivienne à Villazon, c’est assez free style et c’est le minimum que l’on puisse dire : nous sommes une bonne vingtaine dans le bureau de l’immigration qui ne doit pas faire plus de 10 mètres carrés. Les locaux nous passent devant et bien évidemment nous ne leur en voulons pas, mais il est temps de s’incruster ; quelques mains et quelques bras plus tard, nous voici marchant le long des rails pour atteindre la gare et son train, que l’on attendra 2 bonnes heures et qui nous emmènera à Tupiza.
On ne se rend pas encore tout à fait compte que les prix sont plus bas en Bolivie, et l’on choisit une chambre matrimoniale dans un hôtel assez classe, pour la même somme qu’un lit dans les dortoirs argentins… Cela ne durera pas !
Réveil un peu tendu car la bonne femme de l’hôtel nous met la pression pour partir « dans l’heure » direction le salar d’Uyuni. Dans quelques jours ce sont les élections municipales, et comme dans tous les pays d’Amérique latine semble t’il, les jours d’élections, c’est la paralysie totale. Ce jour là, la circulation sera interdite dans tout le pays, il nous faut donc
choisir très vite : partir maintenant ou attendre 4 jours… le choix est vite fait, cher 4x4 nous voilà !
Pendant 4 jours nos dos en bavent dans ce 4x4 néanmoins récent doté d’amortisseurs convenables. Notre guide, Caramelo, n’est pas très bavard, il reste souvent en retrait et se renferme sur lui-même lorsqu’on lui rappelle gentiment qu’il nous avait promis une pause pipi (« cinco minutos ») il y a…20 mn ; un peu rancunier mais très sympathique !
Nous traversons les étendues impénétrables de l’altiplano, et nous restons de nouveau bouches bées devant des paysages lunaires, de fin du monde et de rêves hallucinés…
Montagnes désolées, déserts colorés, lamas et flamants rose, déserts de sel, geysers, lagunas blanca, colorada, verde pleines de borax, de soufre et autres produits toxiques. Sans oublier ce salar immense, d’une blancheur immaculée. On nous dit que l’extraction du sel ne profite qu’au marché bolivien, très bien ; nous savons également que dorment sous ce salar de précieux gisements de lithium, que quelques entreprises étrangères convoitent avidement (ce très cher Bolloré notamment). Sur ce sujet notre guide ne s’étendra pas, et nous dit qu’à l’heure actuelle aucun lithium ne sort d’ici…
Il faut dire que ce
Tupiza
fete locale du mais, les enfants sont convies avec leur maman a preparer differents plats a base de cette cereale et a les vendrelithium est une ressource stratégique, car elle participe à la fabrication des batteries de nos appareils photo, de nos téléphones (etc.) et de nos futures peut-être voitures électriques… Il n’y a décidément pas de solution n’est-ce pas ?
La région repose essentiellement sur l’élevage des lamas et l’exploitation minière ; notre guide nous indique de nombreuses montagnes anciennement (et encore pour certaines) mines de cuivre, d’argent et d’or. Nous découvrons sur la route de nombreux villages abandonnés, victimes de la fin d’une époque, surexploitation coloniale, appauvrissement des sols, pillage d’un continent… Ces mines sont la fierté des boliviens, et le gouvernement tente d’en rouvrir certaines à l’heure actuelle.
Ainsi tout se répète, serait-ce le cycle de la vie, ou bien de la nature humaine ? Vaines réflexions car toujours pas de solution…
Nous sommes également les témoins d’une grande victoire : depuis quelques années, la loi protège la vigogne, espèce menacée car tuée à outrance pour la qualité de sa laine, bien plus fine que celle du lama ou de l’alpaga, et qui fait donc le bonheur des grandes fortunes de notre bien cher monde… Et les vigognes, on ne les compte plus aujourd’hui, nous en avons vu
des centaines sur le chemin, des troupeaux entiers, broutant l’herbe sèche de l’altiplano, galopant vigoureusement, effrayées par les 4x4 qui déversent leur touristes avides de photographier ces bêtes sauvages ! Car sauvages elles le sont bien les vigognes ; il existe 4 sortes de camélidés en Amérique latine : lamas et alpagas sont domestiqués pour leur laine et leur viande, mais guanacos et vigognes demeurent sauvages car protégés. Nous avons eu la chance d’apercevoir ces quatre espèces à l’envi au fil des Andes…
Mais les photos parlent mieux que les mots. Profitez-en messieurs dames !
Advertisement
Tot: 0.062s; Tpl: 0.012s; cc: 8; qc: 25; dbt: 0.0393s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1mb
