Cusco, Peru (ou Comment se Rendre au Pays des Incas)


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March 13th 2012
Published: March 15th 2012
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12 mars 2012

(Toujours à Amantani...)



"Holà" que nous glisse par la fente de la porte métallique l'hôtesse de notre famille adoptive. 7h00AM. La grosse femme porte encore son déguisement d'hier et sent fort la sueur. C'est à croire qu'elle n'ait pas une garde-robe très très diversifiée.

J'ai juste le temps d'avaler une crêpe et de me faire une toilette très très de base avant de quitter la fermette en montagne qui nous a servit de gîte.

L'hôtesse me sourit anormalement à mon départ. Je me rappelle m'être rendu à la bécosse tard dans la nuit, qu'en caleçon et sur la pointe des pieds dans la terre humidifiée par la pluie. Mmm. J'espère qu'il n'y a pas de lien entre son sourire et le fait de m'avoir promener presque nu dans sa cour arrière...



On reprend le bateau pour visiter l'île de Taquile avant de retourner à Puno.

J'ai un point dans le dos et les deux danoises et moi reniflons comme des érables dans le temps des sucres. On est toujours entre la grippe et le coup de soleil ici.

Taquile est une autre île de paysans où les moutons bêlent bêtement à notre passage.

Petite bouffe et quelques clichés plus tard, on reprend le large en direction de Puno, à trois heures de naviguation sur le Titicaca. Le capitaine s'endort littéralement à la barre de notre embarcation. Même pas eu le temps de m'inquiéter... que rapidement, l'endormi se colle une motte de feuilles de coca sur les gencives. Allez Hop! Même pas besoin d'arrêter au Tim Horton. Ici, on a toujours ce qu'il faut au fond d'une poche pour se garder réveillé.



J'arrive à Puno pour repartir à Cusco. Bus de luxe, avec beaucoup de touristes mais aussi beaucoup de locaux. Elles ne voyagent jamais léger les péruviennes. Elles sont bruyantes dans le bus aussi, et elles tentent de faire entrer leur immense sac-couverte multicolore au dessus de leur banc. Elles jacassent en Quechua comme une série de perroquets sur la même branche.

Il est 9h30PM et je sens que je vais mal dormir. J'ai le banc de l'allée et le ronfleur à mes côtés est un paysan qui sent le pet et qui dort le cul collé contre moi. J'espère ne pas mourir asphyxié cette nuit, je n'ai même pas encore vu le Muchu Pichu.



Note à Moi-Même:

1- Les policiers, flashlight à la main, ont fouillé sous nos bancs durant la nuit. Ils vérifiaient si notre bus n'était pas piégé. Non mais c'est du sérieux cette histoire de manifestation.

2- Je peux souligner et mettre des mots en caractère gras si je veux.





13 mars 2012



4h30AM. Les néons du bus nous arrachent de notre sommeil. Les paysannes de l'avant jacassent déjà comme des poulets dans leur poulaillier au levé du soleil. Comme prévu, j'ai très mal dormi. Moi qui dort sur le ventre habituellement... ouf, il fallait me voir essayer de trouver une solution pour dormir sur le ventre, sur le banc, sur le ventre, sur le banc.

Je descend de mon supplice roulant et je vais reprendre mes esprits dans le terminal de bus de Cusco.

"Hostel? Taxi?"

"Taxi? Hostel?"

Un instant les copains, je me décrotte les yeux...

Bien, maintenant que c'est fait, hop! Je me trouve un endroit où me poser le voyageur.

San Blas Hospedaje Turistico sera mon choix. Bien joué. Excellent choix en effet. Je suis à quelques minutes de la Plaza de Armas de Cusco. Je prend enfin une douche bouillante et me désinfecte de mes trois jours d'attente. J'ai encore une face derrière toute cette barbe.

Petite sieste méritée avant la découverte de la ville mythique qu'est Cusco. Je vais dormir sur le ventre cette fois.

Zzz.

Deux immenses églises de style espagnol surplombent la Plaza de Armas, centre touristique de Cusco. Et puis au centre, une impressionnante fontaine fait le guet au milieu des lampadaires et des bancs de parc. Les rues pavées sont étroites. Les voitures peuvent à peine y passer.

Certains bâtiments sont encore soutenus par des fondations de la période inca. En fait, Cusco était le centre économique et culturel des incas tandis que le Machu Pichu en était le centre religieux. Les espagnols, ayant découvert Cusco, ont tenté d´éradiquer toutes traces culturelles et religieuses des indigènes dans la ville. Ils ont bâti des églises catholiques sur les cendres des symboles religieux incas. Mais les espagnols n'auraient jamais découvert le Machu Pichu. C'est pourquoi le Machu Pichu est plutôt intact aujourd'hui, et c'est pourquoi on y porte autant d'attention aussi.



Souper dans un restaurant chic avec vue sur la Plaza. J'ose me commander du cochon d'inde comme repas (...après avoir mangé du chien au Vietnam, pourquoi ne pas continuer mes découvertes culinaires?)

Le serveur à cravate me pose l'assiette devant mes yeux ébahis: j'y retrouve trois demies patates trop cuites et la bête en plein centre. Les pattes, la queue et la tête y sont toujours. Tout ce qui manque, c'est le poil. Je regarde l'animal directement dans les orbites (ou l'endroit où aurait dû se trouver des yeux). Le museau, les dents aiguisées sont encore là.

J'ai l'impression d'avoir un rat dans mon assiette.

La chair ressemble et goûte un peu comme celle de l'agneau. Ça va pour le goût... mais je donne zéro pour la présentation. Et puis zéro pour la portion aussi. Je vous l'avoue, il y a très peu de viande sous la pelure d'un cochon d'inde. Je quitte donc le resto un peu déçu de mon expérience.

Et puis là, je me cherche une pizzeria.



Note à Moi-Même:

Partout ici, il y a des écriteaux qui nous mentionnent où se réfugier en cas de secousses sismiques: -S, Zona Segura En Casos De Sismos-

Autre réalité. C'est du sérieux.





14 mars 2012



Petite expédition dans la vallée sacrée pour découvrir les sites de Maras et de Moray. C'est fascinant. Les salines de Maras reposent en étages sur le flanc d'une montagne. Les incas utilisaient déjà le lieu pour récolter le sel par évaporation. Quant au site de Moray, il présente un laboratoire agricole inca en spirale. Difficile de concevoir qu'on l'utilisait avant l'arrivée des espagnols. Jamais rien vu de tel.

Le seul Hic! est que la guide ne cessera pas de nous materner durant l'entière expédition. Son insécurité est probablement dû à son problème de décoloration de la peau au niveau du visage: j'ai un peu pitié tout de même, elle semble avoir la map du Pérou au milieu de la face. Elle n'arrêtera pas de nous mitrailler des "vamos" (traduction: " allez, on bouge!") non stop.

"Hey oh, Pépé-la-Piou, pas certain que je vais revenir ici d'ici peu, alors on se calme le "vamos", d´accord?" .... que j´ai alors pensé en moi-même.... mais comme je suis bien élevé, j'ai prit un grand respire et je me suis calmé. Bon, et je lui ai laissé un pourboire aussi.



De retour à Cusco, je vais m'empiffrer de burgers chez Bembos.

Alors que j'ai terminé mon trio, deux gamines en habits scolaires viennent timidement me voir. Elles veulent le restant de mes frites. Alors que j'acquiesse à leur demande, les deux mouettes se lancent dans mon restant de lunch et s'emplissent les poches de mes frites froides. Pour un court moment, j'ai perdu le contrôle de mon cabaret. Alors que je suis bouche-bée devant ce qui vient d'arriver, l'une des deux fillettes revient me voir avec un petit sourire en coin.

Elles avaient oublié de prendre mon petit cup de ketchup.



Je passe le reste de la soirée à préparer mes quatre prochains jours car, qui l'eut cru, je me lance dans le fameux Inca Trail demain matin.

Je voulais effectivement me planifier un trek pour me rendre au Machu Pichu. En réalité, j'avais mis de côté la possibilité de faire l' Inca Trail car la demande est si forte et l'offre si basse (un nombre maximum de trekkers peuvent y gambader chaque jour) que les gens qui veulent emprunter la mythique route inca doivent réserver des mois d'avance... par internet. Mais voilà que la providence en a voulu autrement.

Plusieurs agences m'offraient différents treks intéressants. Mais quand je mentionnais l'Inca Trail, toutes me répétaient que c'est impossible car complet bien d'avance. Je n'étais pas surpris de leur réponse.

Mais lorsque je suis entré dans cette agence plutôt invisible, et que le mec presqu'aveugle et collé à l'écran plat de son ordinateur m'a avoué la possibilité de participer à l'Inca Trail... là, là je suis resté surpris pour vrai.

"Look" m'a dit le type aux grands yeux clignotants.

En effet, l'écran me le disait clairement: quatre places n'avaient pas encore été comblés pour le 15 mars. Le reste du mois: Zéro. Niet. Full.

"Oh mais c'est un signe" que je me suis dit.

"three places left" me lance-t-il alors que je réfléchissais.

"Oh et puis merde, je m'y lance" avais-je alors décidé.

Plutôt cher (juste pour le droit de passage, le gouvernement exige une taxe de 75$) et plutôt touristique l'Inca Trail... mais bon, offert sur un plateau d'argent comme ce fût le cas, je ne pouvais pas refuser l'expérience.

Je verrai bien ce qui en retourne.

Départ demain matin, entre 6h30AM et 7h00AM.

À nous deux Machu Pichu.



Etienne X


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