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Published: July 31st 2011
Nous y voilà, la Bolivie ! Le pays qui représente le plus ce que l’on s’imagine de l’Amérique latine. Le pays le plus pauvre aussi. Peut-être le plus authentique également…
La Bolivie c’est bientôt 10 millions d’habitants, c’est 4 langues officielles (espagnol, quechua, aymara, guarani ; les 3 dernières étant surtout parlées par les peuples des montagnes ou de l’Amazonie). C’est tout juste 9 habitants par km2 (c’est pas encore la Nouvelle-Zélande, mais c’est pas mal). C’est aussi une monnaie tellement dérisoire pour nous autres (surtout cette année, vive le franc suisse !), c’est-à-dire presque 1 franc suisse pour 7 bolivianos. C’est rien.
La Bolivie, niveau géographique, c’est aussi un mythe qu’il faut casser : l’Altiplano, cette zone particulière à plus de 3000 mètres que l’on voit sur toutes les photos de la Bolivie, c’est seulement 14% du pays ! La majeure partie de la Bolivie c’est l’Amazonie, avec 67% du territoire ! Le reste est réparti sur des vallées entre 1500 et 2500 mètres au climat plus tempéré.
Bon, pour ce qui concerne notre traversée du pays, nous allons principalement rester sur l’Altiplano parce qu’on aime les températures glaciales, la poussière, la sécheresse (notre mutation en peau de
crocodile a déjà commencé !) et les UV destructeurs ! :D Bon d’accord, aussi parce que les principales villes et attractions du coin sont par-là, pour autant qu’on ne veuille pas aller se frotter aux moustiques porteurs de malaria ! :D
Nous avons donc pénétré sur ce territoire en arrivant par les hauteurs, par le lac Titicaca. En venant de Puno, dernière escale péruvienne, nous avons pris un bus plein de touristes pour amorcer les 3h (en fait plus que 4h avec le cirque de la frontière) qui nous séparent de notre première halte bolivienne : Copacabana !
Non, on ne s’est pas trompés, on n’a pas basculé sur terre brésilienne ! Copacabana est bien le nom de ce petit village bolivien, principalement touristique, collé sur les rives du lac Titicaca. Mais ce nom a été emprunté par la fameuse Copacabana brésilienne (plage de Rio réputée).
Pour y arriver, pas simple ! Déjà bien sûr, on est en Amérique du sud, donc c’est tout à fait normal de partir avec 45 minutes de retard et de s’arrêter encore faire le plein du bus 2 minutes après le départ (remplir un réservoir de bus c’est long !), car bien
entendu, le faire AVANT le départ ne serait pas logique…
Ensuite, arrivés à la frontière Pérou-Bolivie, c’est le comique sud-américain qui prend le dessus. Imaginez 4 gros bus de touristes bien pleins, qui doivent tous passer à la « police péruvienne » faire tamponner la date du jour (seulement ça oui !), puis qui doivent refaire la queue pour le service de « migration péruvienne » pour faire tamponner une autre date de sortie et vérification du nombre de jour sur place puis, après une traversée à pied d’environ 300 mètres, refaire une autre queue pour faire tamponner la date d’entrée en Bolivie, avec obtention du visa bolivien ! Tout ça évidemment avec 1 personne au guichet, pour passé 200 touristes ! Ça fait du coup des files d’attente très très longues, debout avec nos affaires dans la brise matinale glaciale du lac… quelle efficacité, il y a pas à dire ! :D
Après cet intermède assez comique il faut le dire, nous arrivons enfin à Copacabana, en avançant notre montre d’1 heure, décalage horaire oblige.
Copacabana, 6000 habitants, est principalement tournée vers le tourisme. C’est une escale souvent effectuée entre l’axe « classique » Cuzco-La Paz. Mais
malgré l’afflux assez impressionnant de touristes, les infrastructures proposées pourraient être de bien meilleure qualité. Les prix y sont assez chers pour ce que l’on a à la fin… Mais bon, visiblement c’est à l’image de la Bolivie, un peu le chaos…
Nous prenons donc une chambre dans un premier hôtel, moyennement propre et à la salle de bain inondée après environ 4 secondes d’ouverture de la douche. Mais avec les jours, on remarquera que c’est un grand classique par ici, même en changeant de ville !
Nous passons une journée et demie tranquilles, à organiser la suite de notre programme, à changer d’hôtel (!), à se balader dans la ville, à se reposer et à attendre nos repas (notre plus longue attente de tous les temps dans un resto : 1h45 pour avoir un plat pas bien compliqué à préparer ! Wow !!)
Copacabana possède une jolie basilique et un sympathique point de vue au-dessus de la ville et du lac, à l’accès « respiro-dépendant » étant donné qu’il doit se situer environ 200 mètres au-dessus de la ville. C’est en fait un chemin de croix. Sur la route, 14 croix où se pressent plusieurs croyants, faisant
des prières ou des souhaits en lançant une petite pierre sur le monument en pierre. Beaucoup de locaux, même des enfants, qui récitent des prières tout en montant les marches rudimentaires jusqu’au sommet. Et au sommet, une messe en face du lac Titicaca… ou alors un lieu de bénédiction sur un petit hôtel avec une Vierge Marie.
Et on peut y faire bénir tout et n’importe quoi, on a même vu un type en train de faire bénir sa liasse de bolivianos… Hum… Va savoir ce qu’il compte faire avec cet argent ! :D
En tout cas, on l’a remarqué, la Bolivie semble déjà très croyante. Et vous ne savez pas tout encore… (ci-dessous :D)
Et puis pour nous, depuis le haut du « Calvario » (charmant nom : le calvaire), magnifique vue sur les environs !
Après cela, nous allons assister à une scène des plus insolites : le baptême de voitures !
Les gens de la région, voire des pays alentours, viennent ici, devant la basilique de Copacabana (très belle en passant) pour faire baptiser leur véhicule ! Et on voit de tout, du rafiot tout pourri au camion transportant du combustible, à la top Mercedes !
Tout un commerce est organisé là-autour : un nombre incalculable de petits stands tenus par des « mammas traditionnelles » où se vendent des décorations multiples à mettre sur la voiture avant le baptême, guirlandes colorées, confettis, petit chapeau traditionnel, cœur en papier, etc… Et ensuite on attend que le prêtre vienne avec son eau bénite faire son office, en n’oubliant pas évidemment d’ouvrir le capot pour bénir le moteur aussi !
Ensuite on peut accrocher à son véhicule une petite banderole en tissu coloré « Bénis à Copacabana » ! :D C’est ainsi que l’on a même croisé un bus avec cette banderole au Pérou.
Très étonnant toute cette cérémonie ! :D On a hésité à faire bénir nos sacs à dos, mais on les avait oubliés à l’hôtel… et on s’est dits que ça allait pas faire vivre nos vieux slips plus longtemps… quoique…
…
Après ces 2 jours tranquilles, nous avons décidé de réitérer une expérience qui nous avait fort plu lors de notre première venue au Pérou : aller visiter et dormir une nuit sur une île du lac Titicaca…
La première fois, nous étions allés sur Taquile, une petite île située à 3h
de Puno, au Pérou. Expérience des plus authentiques, des plus marquantes surtout en y rajoutant que nous avions dormi chez l’habitant. Cette fois, nous sommes partis sur l’« Isla del Sol », une île située juste en face de Copacabana, mais tout de même à minimum 1h30 de trajet.
Cette île, longue d’une dizaine de kilomètres, possède 2 ports, l’un au nord et l’autre au sud.
Nous sommes allés jusqu’au nord, Challapampa, pour commencer la traversée de l’île à pied, jusqu’au sud, Yumani, un trajet d’environ 9 km en tout. Au passage, visite de ruines Incas, sur l’île même…
Petite parenthèse pour les bateaux empruntés pour les trajets : des rafiots ! Des bouts de bois cloués ensemble, très rassurants, encore plus lorsqu’on se retrouve en plein courant et que ça tangue de toute part… C’est des rigolos ces boliviens quand même… Heureusement, pas de vomissements cette fois, même si pour le retour c’était limite !
Revenons à notre île : depuis les hauteurs de l’Isla del Sol, somptueux paysages, ce lac est quand même magnifique ! Par contre on ne vous cache pas que la traversée fût longue, surtout à la fin, car il faut bien
comprendre la situation : malgré les photos qui semblent paradisiaques donc sortant tout juste d’un lieu méga chaud, c’était pas le cas ! Un vent glacial nous a accompagnés durant les 4 heures de marche, rendant l’exercice pas forcément toujours agréable. Quasiment aucune pause durant 4 heures car sinon on se transforme en glaçon (transpiration et vent : arf…). Le trajet se situe tout le long quasiment sur les crêtes de l’île ou légèrement en contrebas, le vent est donc bien présent. Et on est aussi à passé 4000 mètres, donc l’effort est un peu plus difficile, quoique, il faut dire qu’on remarque que notre corps s’est habitué, on ressemble moins à des gros ventilateurs lorsqu’on arrive en haut des montées, tant mieux !
Les paysages traversés, d’une aridité certaine, se suivent, entre petites criques désertes, vue au loin sur la Cordillère Royale en Bolivie (concurrente de la Blanche au Pérou), vue sur l’immensité des eaux du lac ou sur les divers monts qui nous entourent.
Un petit point négatif tout de même : cette île est très touristique, donc certains bouts de route ressemblaient plus à un cortège de touristes qu’à une promenade authentique, dommage ! Et du
coup, les habitants de l’île ne se font pas prier pour en profiter : nous avons passé en tout 3 « péages » durant le trajet : un pour l’arrivée aux ruines, l’autre pour l’entretien du sentier soi-disant (c’est sûr, il doit y avoir du boulot, les cailloux bougent la nuit donc il faut les remettre en place !!) puis l’entrée au village d’Yumani ! Mouais……… cela ternit un peu la balade.
Arrivés dans le village du sud, nous cherchons une chambre pour la nuit, pas difficile d’en trouver une ! À peine on entre dans le coin habité qu’on peut lire de toute part « Hostal » ou « Restaurante » ou « Pizzeria », etc… encore un petit dommage, cette île a perdu un peu de son charme car vraiment très tournée vers le tourisme. Ici on ne dort donc pas chez l’habitant mais dans une vraie chambre d’hôtel… Bon, on a trouvé tout de même un endroit charmant pour passer la nuit, un petit hôtel construit directement par 2 propriétaires de l’île, pas encore fini, en travaux depuis 3 ans ! La chambre, très bien présentée, reste toujours une chambre bien froide mais tout à fait
convenable pour dire qu’on est sur une île du lac Titicaca ! Et même, on a eu droit du coup à une salle de bain toute neuve, ça change tiens ! Même si évidemment, comme dit précédemment, l’inondation de la salle de bain est inévitable, même ici.
Être sur les îles c’est aussi voir des couchers et levers de soleil splendides ! La dernière fois sur Taquile, c’était déjà un événement en soi. Cette fois-ci par contre, seul Ben a bravé le froid durant 2 heures pour aller voir le coucher de soleil, également somptueux mais bien plus froid que la dernière fois. Rose est restée « au chaud » (c’est beaucoup dire) en attendant le retour du guerrier photographique.
Puis après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner, nous avons encore profité une bonne heure des magnifiques paysages qui se sont offerts à nous, en descendant tranquillement la route jusqu’au petit port de Yumani, au milieu des lamas, des ânes et des paysans occupés à tourner leur terre ou à ramasser leur céréales, sous un soleil déjà bien présent.
Cette petite journée a été très agréable, ressourçante par la nature que nous avons
côtoyé mais dommage qu’elle ne soit pas autant authentique que celle que nous avions vécue sur Taquile.
De retour sur «le continent », nous avons 1 heure pour récupérer toutes nos affaires et prendre un bus pour la capitale bolivienne, La Paz, à 3h30 de là.
Nous faisons nos aurevoirs au lac, qui nous a accompagnés cette dernière semaine, en se disant encore une fois que c’est un petit paradis cet endroit.
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Frisco
Ferd
Suréquipés !
Salut l'équipe ! Effectivement, ça fait un peu bizarre de vous voir équipés à coeur alors que le soleil semble tapper dur sur les paysages désertiques. Vous aimez la sueur hein ?! ^^ Mais les rives et îles du Titicaca, ça me parle pas mal je dois dire ! A part ça, pas besoin d'aller jusqu'en Bolivie pour expérimenter au quotidien la douche qui inonde, les doux refoulements d'égoûts ou les plombs qui sautent une fois sur deux; je vous inviterai tester le tout dans mon taudis sédunois à l'occaze :p