Déstabiliser "l'objectivité" de nos sources d'informations


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North America » Canada » British Columbia
October 17th 2016
Published: December 26th 2016
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Marches, tronc, pont...?Marches, tronc, pont...?Marches, tronc, pont...?

Certains y voit une rampe d'accès. D'autres un escalier. La plupart sont content d'emprunter ce "pont" pour éviter le ruisseau dans lequel il est déposé. Mais peu saisissent l'ampleur de ce seul et unique arbre (brisé au centre) transformé en passerelle complexe comprenant 61 marches travaillées, ne pourrissant pas, et qui offre le mélange de confort et de minimalisme qu'on cherche dans ces endroits aménagés, mais pas trop touristiques.
Ce passage en ville me permet de reconnecter avec un monde que je connais trop peu. Ici, je vois les gens lire le journal du coin, s’arrêter devant les panneaux publicitaires, discuter sans complexe ni profondeur des «actualités ». J’ai aussi la chance de partager un foyer avec mes hôtes dont la journée est ponctuée d’émissions radio (très intéressantes) et de télévision, entrecoupées des toujours plus présences publicités (Je suis d’ailleurs toujours impressionné du mélange de grossièreté et de finesse qu’on y trouve... comme s’il fallait réinventer sans cesse la manière de vendre un produit, mais pas tout à fait...). J’imagine que ça ne fait que souligner mon état un peu trop ermite, mais je suis tout de même frappé par ce vrombissement perpétuel que j’avais appris à quitter durant mes années d’étude. À un tel point que je croyais qu’il s’était estompé pour l’ensemble du monde.

Mais ce qui me frappe le plus, c’est le choix des enjeux, le choix des débats... et le monopole de certains enjeux sur d’autres. Je comprends que certains évènements ou enjeux majeurs fassent plus parler que d’autres; nous vivions dans ce village global, et les actions de partout à travers le monde nous
Iona beachIona beachIona beach

Une promenade à cette "plage", qui est en fait un aménagement utilitaire et informatif d'une station de rejet d'eaux usées (après traitement) dans l'océan. Parce que notre vie citadine a bien des externalités, qu'on connait trop peu.
affectent, nous concernent. Mais en regardant cela de plus près, il me semble évident que le choix des sujets (dans les médias dits d’information) ne sert pas qu’un dessein d’information pur. Sinon, comment expliquer que la majorité des sujets récurrents portent sur des éléments hors de notre contrôle, ou ayant peu d’impact sur notre vie, notre société?





Hier, je lisais que l’eau potable de milliers d’habitants était menacée par un projet de pipeline, et que les peuples autochtones étaient encore aujourd’hui opprimés, réprimés dans la simple recherche de leurs droits fondamentaux. Un débat qu’on entend d’ailleurs partout à travers le pays. En ratissant quelques textes que j’avais archivés par manque de temps, je lisais plus tôt un ami qui parlait de notre rapport biaisé avec la géopolitique internationale, et l’empathie sélective de notre peuple si informé, mais si peu instruit sur notre monde. Un texte qui faisait d’ailleurs parfait écho aux propos d’un documentaire dramatique, mais on ne peut plus actuel qui vient de paraitre (
); ces médias et ces outils ont vu le jour / ont été accueillis avec l’idée que l’on pourrait ainsi être informé en détail et toujours, sur l’ensemble des enjeux,
Pemberton hot springsPemberton hot springsPemberton hot springs

Suite à une inondation dévastatrice, une partie de la carte de Pemberton a été rasée. Pourtant, plutôt que d'avoir disparue comme aimeraient nous le faire croire les employés d'Hydro One, elle laisse place à des paysages dramatiques d'une rare beauté.
et surtout sur l’ensemble des points de vue. Or, ils ont évolué pour spécifier le contenu qui nous est présenté, de sorte qu’on perd au contraire de plus en plus cette variété d’opinions et de sujets, pourtant si chers à un esprit critique, ouvert et affranchit des barrières de notre entourage immédiat. Depuis quelques jours donc, j’ai la chance de côtoyer des médias que je connais moins. J’entends et je lis quelques articles forts intéressants sur une multitude de sujets. Mais le point qui retient le plus mon attention, c’est la forte proportion du temps associé à de « faux » débats. Alors qu’il est clair que le monde vit une période importante avec l’élection américaine tant attendue, quelle est réellement l’importance de connaitre et d’analyser chaque détail de cette campagne? Je ne pense pas qu’il soit mal de poser de telles analyses et de suivre ainsi certains évènements majeurs, mais n’est-il pas étrange de mieux connaitre la santé émotive et les bourdes politiques d’un millionnaire égocentrique, que la situation des peuples de nos propres provinces, ou la position politique de nos chefs d’état sur les catastrophes humaines et naturelles qui affectent certaines parties moins favorisées de notre monde? À la limite, ces analyses de « l’actualité » pourraient bien engendrer des discussions, des réflexions sur des enjeux qui nous affectent, ou que l’on peut transposer ici pour améliorer notre société. Mais malgré quelques capsules de cette qualité, le tout est trop souvent noyé dans un équivalent grand écran du showbizz et des potins de stars. Pour reprendre le cas de l’autre côté de la frontière, parle-t-on surtout de ce que la situation nous enseigne sur l’état de la démocratie, ou sur l’ampleur de la grossièreté des débats? D’après vous, laquelle de ces discussions risque le plus de nous faire avancer? Pour des sociétés éduquées et où les médias jouent un rôle aussi présent, il me semble qu’il y aurait plus à faire avec ce temps d’antenne.



Mais au-delà du propos direct que l’on peut entendre ci et là, c’est peut-être la diversité des opinions, des approches et des analyses qui portent le plus de valeur. Un esprit critique et la capacité d’échanger ouvertement sur ces idées devient alors un outil bien plus valable que la simple écoute d’un message formaté. Ne serait-ce pas justement la perte de profondeur de nos échanges et la surspécialisation des informations que nous recevons/accédons, qui nuirait plutôt à la santé générale de nos débats sociaux?





Pourquoi ne pas troquer un peu de ce temps d’écoute pour une bonne discussion? Et pourquoi pas, essayer d’avoir cet échange avec quelqu’un qui ne partage pas notre point de vue! C’est fou ce qu’un café (bière!) et un peu d’ouverture peuvent transformer ce que les plateformes d’échanges nous offrent, pour le mieux...


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