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Published: December 26th 2016
Unplanned friends
Ceux dessinés exactement pour l'aventure du moment.J’écrivais récemment que je ne suis pas fait pour les voyages à la planification défaillante, aux objectifs imprécis, et où les défis ne sont pas relevés. Vraissemblablement (assurément?), j’avais tort. Certes, je n’ai pas tous les réflexes de l’aventurier solitaire, et en fait, mon idée semble simplement ne pas être du côté de la prévision/organisation/déplacement/réalisation en solitaire. Mais de toute façon, le voyageur ouvert est-il si souvent solitaire? Lors d’une récente période de questionnement, et après un phase silencieuse, je me suis mis à discuter de la situation à d’autres amis, plus ou moins lointains. Il n’en fallait pas vraiment plus pour faire dissoudre ce que je percevais come des chaînes, des entraves. Bien entendu, les idées et commentaires de ces amis y sont pour quelque chose; ces points de vue extérieurs apportent si souvent des idées nouvelles! Mais je vois surtout que de simplement exposer la situation/problème vers l’extérieur, parfois même seulement en pensant à voix haute, permet de franchir les limites de notre propre schème de pensé. Comme si la réflexion silencieuse ne pouvait prendre place qu’à l’intérieur des paramètres mêmes du problème, mais que de l’exposer élargissait d’autant ces murs, ces paramètres. Une expression on-ne-peut-plus-simple du célèbre «
Unplanned objectives
Ceux qui bousculent, mais ouvrent l'esprit! Think outside the box », puisqu’on intègre alors à la boîte de notre réflexion une part de cet extérieur.
Ainsi, alors que je voyais une impasse à mon voyage, ces discussions ont repris la même situation, et y ont fait apparaître une multitude de chemins; on venait d’allumer la lumière. Un autobus plus loin, une bouffée d’air frais, comme si le voyage reprenait son envol.
J’ai alors pu rencontrer ma sœur et une nouvelle amie, découvrir des endroits qui peuplaient mes rêves, mais ne croyait pouvoir voir ou vivre avant longtemps, et explorer différents aspects de l’aventure.
En premier lieu, cela m’a permis de confirmer un besoin d’indépendance, ou du moins, une liberté de mouvement, que j’avais sentie par le passé, mais que je n’avais jamais clairement nommée. Que ce soit par une voiture, un vélo ou alors des déplacements d’autobus/train bien ficelés, j’ai besoin de pouvoir bouger aisément plus que beaucoup d’autres choses. Ce n’est pas le manque de projets, mais plutôt l’immobilité physique qui me draine. Pouvoir louer une voiture avec ma sœur, ou partager la route avec mon amie, on valut pour beaucoup dans tout ce voyage. Un point fort à considérer pour l’avenir.
Unplanned conditions
Qui nous amènent à s'impliquer et se supporter entre amis. Mais cela a également mené à une redécouverte, un point que j’apprends à apprivoiser tranquillement; ne pas être en parfait contrôle des objectifs. J’adore ce paradoxe; lorsque je suis en préparation d’un projet, j’ai l’impression de devoir connaitre et contrôler les étapes. Probablement chacune des étapes. Mais lorsque je suis lié à d’autres personnes et leurs projets, je perds ce contrôle (j’apprends de plus en plus à le laisser aller)... et découvre chaque fois du nouveau! Car on prévoit/organise selon ce qu’on connait, selon nos expériences. Je m’épate de trouver toujours autant, et souvent plus de plaisir et d’apprentissages à travers des activités que je n’aurais pas initiées de mon propre chef. Cette randonnée facile donne le temps de mieux analyser les écosystèmes qu’on parcourt, de voir des éléments que la vitesse ou l’effort auraient occultés. Ce passage en ville qu’on n’aurait pas fait nous fait découvrir et apprécier de nouveaux endroits, et faire des liens avec des lectures ou des récits de voyages d’amis. Ce séjour loin d’où on pensait camper permet de tisser des liens plus forts, et de souffler un peu par rapport au rythme auquel on est habitué. Définitivement, se joindre aux projets d'autres voyageurs
Unplanned feelings
Those who stick the longest. enrichir un périple d’une manière unique, un tableau aux couleurs qu’on n’aurait pu peindre.
Bien sûr, ces rapprochements ne se font pas sans collisions. Je ne parle pas ici des heurts directs, des confrontations, mais plutôt de ceux moins visibles, associés aux liens d’amitié et à l’intimité partagée avec ces gens dans nos aventures. Je ne suis pas de ceux qui se lamentent des séparations ou se sentent déchirés par elles. Cependant, il existe bel et bien une symbiose particulière avec certains individus sur la route. Un sentiment qui nourrit pendant qu’il est actif, et qui laisse certes un certain désarroi lorsqu’il cesse. Mais du coup, je constate que plutôt qu’être blessé par ce vide, il ne me permet que de mieux souligner la richesse de la relation qui a été vécue. Ce sont ces rencontres qui ne peuvent être provoquées, mais qui participent à édifier les structures de notre expérience. Je suis rempli de gratitude envers ceux et celles qui m’ont fait une place dans leur intimité. Plutôt que de tenter de les retrouver, je pense que cette réalisation mène plutôt à plus d’ouverture pour les prochaines et prochaines qui se joindront à ce long périple.
Finalement,
ces projets, simples ou rocambolesques, soulignent la réponse à cette question que l’on voit apparaître de plus en plus souvent : avec l’avènement du plein air, des médias, des outils, reste-t-il des endroits dans le monde où on peut encore vivre l’Aventure, la vraie? Pour moi, me faire surprendre par les éléments même dans la plus classique des randonnées, tenter d’improviser un chemin plutôt que de virer de bord lorsqu’un obstacle survient ou encore redécouvrir sous un nouveau jour une activité que l’on croit connaitre, sont des signes clairs que l’aventure est toujours bien vivante.
">Ce vidéo traduit le sentiment d'aventure mieux que je ne le pourrai jamais.
Pour ramener une ébauche projetée après avoir été rebutés par la montagne l’an dernier :
Parce qu'il y aura toujours un autobus pour nous passer sous le nez... ou une montagne pour nous narguer! Une vie, ça ne doit pas qu'être un "bullet list" de trucs à enchainer rapidement, sur un horaire serré sans marge d'erreur ; c'est d'abord et avant tout de découvrir ce qui
nous fait vibrer, et trouver sur son chemin le détail, le virage, le clin d'oeil qui nous permet d'aller chercher cette lumière que seul nous pouvons voir.
