Pune / Puna (Diesel and Mosquitoes)

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8 déc.

Encore un déjeuner club-sandwich débordant d’oignons ce matin. Et je m’enfile aussi un "italien espresso" dans un café occidentalisé de style ‘’Second Cup’’.

La décision est prise: on quitte Mumbai pour se rendre à Pune.

On se fraye un chemin comme on peut dans le "Victoria train station". Je suis à deux poils de pogner les nerfs. Trop d’informations trop rapidement. Et pis il y a trop de monde dans ma bulle d’occidental. Vite vite, on monte dans le train, question de s’assoir et de respirer enfin.



4h45 de train à faire.



On discute avec un jeune indien durant tout le trajet. Le brillant jeune intello nous raconte l’histoire de l’Inde, de sa période Moghol jusqu’ à l’indépendance de 1947. Il nous raconte Shiva, Gandhi, la tolérance de l’hindouisme, etc. Enfin, une discussion intelligente avec un Indien. Imaginez : sa famille et lui ont amassé 70 000$ canadien pour qu’il puisse aller étudier à Toronto. Il part à la fin du mois... Vu la faible valeur du Roupie indien, ça relève carrément du miracle! Seriez-vous capables d’économiser 70 000$.... x 38... pour deux années d’études universitaires outre-mer?

"I m risking a lot" nous dit-il.

" I think too" lui dis-je.



Alors qu’on discute avec le jeune intello, une bizarre d’indienne apparaît devant nous et nous quémande 10 roupies. On lui en donne 8. Elle nous remercie et quitte en relevant sa jupe, nous dévoilant sa toison touffue.

" She’s a transexual" nous apprend notre copain l’intello.

" There’s a lot of them in India" rajoute-t-il

Qqqqoi? Kossé ça encore? Pas moyen de vivre une seule journée en Inde sans voir du loufoque!



On arrive à Pune (Puna). Comme partout en Inde, les gens carburent au diesel. Mais ici, on dirait que c’est pire qu’ailleurs. Motos, auto-rickshaw... 2 millions de ces bêtes mécaniques sur une superficie comme la ville de St-Jérôme. J’étouffe solide. On nage dans le Monoxyde de carbone. On voit notre premier éléphant... en pleine ville. Je me demande s’il est réel ou s’il fonctionne au diesel.



La chambre d’hôtel qu’on a trouvé pour les prochains jours ressemble à une grange. Comme la maison abandonnée dans "Fight Club". C’est trop grand, les plafonds sont trop hauts, les murs sont trop sales... mais ça ferait un maudit beau local de pratique pour mon Band de musique.





9 déc.

......."Votre Hot-chicken, vous le voulez viande blanche ou viande brune?"



"Ohh! Mais vous avez de la viande blanche? C’est bien meilleur avec de la viande blanche!".....







.... 2h30 AM. Je suis incapable de dormir. Je me fais littéralement dévorer par les moustiques. Il n’y a pas de moustiquaires après les fenêtres à 2 pouces du plafond cathédral. Je dois donc m’enfermer dans mon sleeping-bag comme dans un cocon. Les mini-hydravions se font entendre alors qu’ils rodent dans la noirceur. Ils se posent sur ce qui me sert de carapace. Il fait chaud. Je transpire. Je dois me laisser une minuscule fente pour respirer. Un de ces foutus insectes me pique le bout du nez. Je veux dormir cAAAAlisss. Demain soir, je prends un bain de Muscol avant l’dodo!!



On déjeune à midi. C’est un nain indien à la voix d’hélium qui nous sert.

"Salut Atchoum!", lui dis-je en sortant.



Visite d’un temple et d’un Fort vraiment poche. J’ai des brûlements d’estomac. Fruits et fromage cottage en Inde... mauvaise idée.



Je vais relaxer à l’hôtel.... lire et dormir sous un arbre avec les 8 chiots qui s’y trouvent.

J’vous l’ai tu dis qu’j’ai mal dormi la nuit passée?





10 déc.

Douche frette, et on part à la recherche d’un resto pour déjeuner.

On opte pour une épicerie à grande surface. Jamais j’aurais cru en trouver une en Inde. Mais elle était bien là, à Pune, à côté du Mcdo, du Pizzahot, du Reebokshop et de United Color of Beneton. On s’offre des tits yogourts et un fromage cheddar... au même prix qu’à la maison (c’est à dire au même prix qu’un souper gastronomique complet dans un resto chic d’hôtel en Inde).



Plan pour aujourd’hui: le Lion Fort à 35 km de Pune.

On veut prendre le CityBus pour s’y rendre (32 roupies comparativement à 300 roupies pour un Rickshaw). On se renseigne à 5 personnes différentes, question de savoir comment faire pour se rendre au Fort en Bus. On a peine à se faire comprendre et à comprendre ce que les indiens nous disent. On assemble tous les mots qu’on croit avoir compris pour en faire une phrase. Le résultat est ‘’turn left to jeep in 30 roupies to go up after the blue stop number 50 there there there no prrrroblem".

Merci. On va prendre un Rickshaw.



30 min de rickshaw et 10 km de jeep pour enfin se rendre au Lion Fort, tout en haut d’une montagne. La vue de là est splendide quoique le smog étouffe toujours autant le paysage.

On se fait encore prendre en photo. Parfois on se fait demander "picture picture". On finit par comprendre que les Indiens aiment beaucoup SE faire prendre en photo, question de se voir la binette sur notre kodak numérique. Ça fait des photos un peu bizarres: moi, main dans la main avec un père de famille à la chemise pêche à pois verts, Marilou et une foule d’inconnues souriantes... Croyez-moi, ça ne restera pas bien longtemps dans la boîte à images! (Le piton "poubelle" est si près du piton "photo" sur ma petite Canon.)



Départ du Lion Fort: 10 km de jeep pour descendre de la montagne. On est 19 personnes dans la jeep à 5 places.

On se re-essaye avec le CityBus pour retourner au centre-ville de Pune.

C’est le bus 50.

On saute dedans alors qu’il est déjà en marche.

On fait pas plus de 2 km avant qu’un Cloc! se fasse entendre. On a de toutes évidences frappé quelque chose dans la noirceur.

Les gens dans le bus rient.

Le bus s’arrête.

On attend.

Une ambulance part avec ses gyrophares dans la nuit.

Le Cloc! était quelque chose qui mérite de l’attention finalement.



On repart.

On arrête.

On change de bus.

On ne change pas de bus.

On rembarque.

On repart.

On s’arrête de nouveau.



Un autre bus



…non, pas d'autre bus.

Redépart.

Re-arrête.

On perd nos repères. Merci.

On se prend un Rickshaw.



Au total : 2h30 pour faire 35 km, du Lion Fort à notre hôtel. Nous sommes épuisés.



On se boit une bouteille de vino indien, question de s’assommer encore plus dans le creux de notre chambre. Le sommeil se trouve facilement au fond d’un p’tit rouge qui tache.



Notes à Moi-Même:

1-Mieux vaut être dans le bus que trop près du bus.

2-Dans le vin, il y a des Grands Crus et des petits crus.

Le vin indien n’est pas un Grand Cru.





11 déc.

Nu sous l’eau frette de la douche, je savonne mon linge sale avant de l’accrocher un peu partout dans la chambre humide. Odeur de buanderie.



On se promène sur l’artère principale de Pune, question de tâter le pouls de la population. On bouquine dans une shop sans-dessus-dessous. Il ne s’y trouve aucun livre en français.



On décide ensuite d’aller lire au jardin botanique de la ville étudiante.

Plein de couples "discutent" sur les bancs de parc, sous le regard scrutateur des agents de sécurité. Une pancarte en hindi rappelle aux indiens ‘’qu’il est interdit de faire du touche et retouche avant le mariage". Bon. C’est en fait ce que je crois qu’il est écrit.



Noël approche et ça se sent à Pune (je n’aurais jamais cru!) Des boutiques de guirlandes ont ouvert leurs portes. C’est vraiment paradoxal de voir le gros bonhomme blanc et barbu, les deux pieds dans la neige, sur les cartes de vœux en Inde. Va-t-il y avoir une parade du père noël à Pune? Et une fée des étoiles en saris, assise sur un éléphant? Et puis des cannes de noël au curie? Je ne sais pas. Mais je connais un serveur nain qui pourrait très bien distribuer les cadeaux.



De retour à l’hôtel, Marilou s’excite. Dr. Doolittle devient gaga en voyant les 8 chiots. "Gagagigigougou", les chiots s’énervent et splat! Marilou en effouare un par inadvertance. La tite bête hurle à plein poumons.

Ohhhhh! Mais quel aventure!







Etienne X l'explorateur

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