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Published: February 19th 2010
Salut !
Notre arrivee tard a Bagan nous laisse entrevoir quelques uns des milliers de temples parsemes dans la plaine, certains etant eclaires et ca nous donne envie de voir tout ca au plus vite. Notre premier jour sur place se transforme vite en veritable marathon ayant pour but : en voir le plus possible !
La zone d'interet s'etend sur quelques kilometres meme si les temples continuent d'abonder pedant plusieurs autres aux alentours. Notre guide de voyage nous en conseille plusieurs, les plus vieux, les plus sacres, les plus beaux... on note tout ca sur la carte et on se lance a velo sur les routes. On a tot fait de se retrouver avec un guide personnel a qui on indique bien qu'on a pas d'argent pour lui, mais il insiste que c'est pas important pour lui... on a pas la coeur de le renvoyer et il nous accompagnera tout le reste de la journee. Il est bien fin et parle un anglais etonnant et avec lui on perdra pas de temps a se demander si on est a bon temple et par ou est le prochain : il connait tout ca par coeur. On en verra beaucoup de
Champ de temple
Une des vues de haut sur la plaine parsemee de miliers de temples aussi loin que le regard peut porter... a couper le souffle !temples et je vous les decrirai pas un pas un, mais chacun a son charme, ses particularites : des peintures originales sur les murs vieilles d'un siecle et plus, des sculptures aux motifs d'influences khmers, hindous et evidemment bouddhistes, des etages superieurs d'ou on peut avoir une vue des alentours tres impressionnants (un veritable champ de temples, un coup d'oeil qui donne seulement une idee de la magnificence de la ville de l'epoque), des architectures colossales et delicates a la fois, des Bouddhas geants en veux-tu en v'la et des pointes de toitures effilees dorees qui etincellent au soleil.
Plusieurs structures sont affaiblies par leur grand age (souvent millenaire) et par un important tremblement de terre il y a quelques dizaines d'annees, ce qui nous en interdit l'acces tout court dans certains cas ou nous empeche de monter aux etages superieurs pour admirer la vue. De toute facon, ils sont souvent encore plus beaux de l'exterieur.
Tout ca dans un cadre marchand assez derangeant avec des vendeurs au pied de chacun des temples qu'on va voir : peintres, vendeurs de souvenirs (qui vendent apparemment tous la meme junk) et petits enfants dont le sale-speach comprend une partie je suis
Un petit vendeur
Un des nombreux enfants qui est venu faire connaissance pour mieux vendre ses cartes postales. Technique d'usure celui-la et il est passe de tres charmant a tres irritant ! ton ami, j'apprends a te connaitre (tu viens d'ou, c'est quoi ton nom) pour mieux te faire sentir cheap de pas acheter quand la partie "achete mes cartes postales" commence. Pauvres petits pits font pitie au fond, mais sont tellement tanants avec leur tactique d'usure !!!! N'empeche, on commence a en avoir tellement notre voyage qu'on leur repond qu'on vient du Pakistan et que notre guide nous apprend a dire "on achete pas" en birman !
D'un autre cote, on tombe en plein festival bouddhiste birman alors que des paysans des alentours se rassemblent dans la plaine pour celebrer le soir. Ils sont tous venus avec une charrette a boeufs et ca en fait des boeufs, mais le plus etonnant, c'est tous ces birmans de la campagne qui ont jamais vu de touristes et qui nous regardent fascines en prenant des photos. J'ai meme une petite fille qui me touche le bras au passage pour s'assurer que je suis bien reelle !
Pour diner on fait honneur a la cuisine birmane qui nous le rend bien avec un curry de mouton excellent. On mange vraiment bien dans ce pays ! Ben pogne un flat apres quelques autres visites,
Exemple de peintures originales a l'interieur de certains temples
Ces dessins datent d'un millier d'annees !! A certains endroits, ils sont recouverts de clotures a poules pour empecher les gens d'y mettre les doigts... ce qui nous force a arreter pour le faire reparer et a jaser un peu avec la petite famille qui tient le "garage". La mere nous montre un de ses enfants dont le bec-de-lievre a ete repare par un chirurgien etranger et qui peut maintenant aller a l'ecole... c'est super, mais evidemment il faut payer cette ecole et elle a des livres a vendre pour se financer... on se retrouve donc avec un petit livre de legendes birmanes, au moins ca fait un beau souvenir !
Un coucher de soleil sur la plaine herissee des centaines de pointes de toitures de temples conclut notre visite-marathon de plus de 20 temples. Il y a foule, mais on s'est assis sur une corniche donc personne peut nous cacher la vue. Quand on redescend, on conscent a acheter une peinture a note guide "gratuit" pour le remercier et lui permettre de feter un peu (probablement beaucoup) ce soir-la au festival.
Notre chambre sera notre havre pour la soiree, equipee d'une TV qui marche !!! wow
Le lendemain, on oublie la plaine qu'on a finalement assez vue pour se concentrer sur le mont Popa : une espece de montagne (tres surprenante
Exemple de gravure dans les temples
Cette gravure est particuliere car elle evoque une divinite hindou, signe plutot rare d'une periode ou l'hindouisme a influence cette region autrement tres bouddhiste. par sa forme qui semble surgir d'une plaine autrement tres plate) surmontee d'un monastere aux allures de chateau (surtout de loin finalement). Le trajet d'une heure en Jeep est borde de jeunes enfants qui nous saluent au passage. C'est charmant jusqu'a ce que le chauffeur nous explique qu'en fait ils quetent... oups, moins cute ! En face de l'entree des marches qui menent au sommet de la montagne se trouve un petit batiment tout simple qui abrite pourtant un bijou des croyances birmanes. Y sont exposes les 37 nats (ou esprits gardiens) legitimes comme culte par un roi, que le peuple prie pour les problemes de la vie presente autant que Bouddha pour les bienfaits que cela leur procure pour leurs vies futures. On arrive a identifier celui qui doit servir aux problemes d'alcool avec sa dizaine de bouteilles de fort qu'il trimballe, les autres nous sont plus obscurs.
Des macaques nous observent monter les centaines de marches qui menent au monastere a 1520 m du niveau de la mer, nous fournissant un peu de divertissement dans la longue montee. Les touristes birmans, comiques dans leur facon de nous fixer du regard et de devenir tout excites quand on
leur envoie la main, finissent de nous desennuyer ! La vue sur les plaines est bien jolie, mais sinon l'endroit est pas si interessant et la visite se fait rapidement. On relaxe le reste de la journee et on se couche tot avec le seul bus pour notre prochaine destination partant a 3h30 am !!
Et quel bus ! Petit et vieux avec le vent froid qui s'y engouffre par la porte pliante du cote, on oublie de dormir pour essayer de garder une temperature corporelle acceptable. C'est le seul bus, locaux et touristes confondus, et la pleine capacite est une notion qui leur echappe. Tant que ca rentre, ca rentre... Les petits tabourets de plastiques dans l'allee deja etroite se rajoutent sans cesse et on en croit a peine nos yeux quand ils en sortent encore et encore. C'est pas long qu'on fait partie de la grande famille birmane et que les locaux s'accotent sur l'epaule de Ben pour dormir. Faut bien rigoler puisqu'on en a pour 13h de trajet de meme, une veritable epreuve de patience avec les genoux qui elancent, coinces dans le dossier en metal du banc d'en avant. Un probleme mecanique juste avant la
derniere grande cote, mais c'est vite regle et on finit par arriver, trop contents de sortir de cette boite de fer sans pitie.
On s'installe dans un guesthouse sympathique ou la tenanciere appelle tous ses clients sister ou brother (au debut je comprends pas a qui elle parle !) et on s'accorde un souper cher de pizza italienne. C'est la veille du jour de l'an quand meme et avec la journee qu'on a eu, on peut se permettre ca !! On passe ensuite au depanneur chercher un peu d'alcool pour se mettre de meilleure humeur et on cherche le party. Il y a bien des jeunes qui passent a toute vitesse en motorbike a travers la ville, mais on sait pas ou ils vont et tout ce qu'on trouve, c'est un hotel a touristes ou quelques etrangers boivent tranquillement autour d'un feu, mais avec de la bonne musique. On s'installe pas loin a cote ou on a la chance de trouver un petit feu abandonne en face d'un banc. On profite de la musique en buvant nos bieres en se disant qu'on va traverser apres. La musique en face s'etant deterioree et les touristes rechauffes dansant en tournant autour
Un Bouddha geant !
Au pays des Bouddhas geants, celui-ci est cloitre dans une piece qui le contient a peine, symbolisant l'insatisfaction d'un des roi ayant regne sur la region ayant ete confine a ses appartements par un renversement militaire. du feu me tentant de moins en moins, on finit par rester aupres de notre petit feu. Des gens du village viennent parfois se chauffer et echanger quelques mots d'anglais avec nous. Quelques uns sont presents quand les touristes d'en face partent le decompte et on se souhaite tous la bonne annee en echangeant des sourires. On doit sauter la grille barree pour rentrer se coucher, claques apres 21h d'eveil.
Jour de l'an, journee off. On a quelques jours au lac Inle et on compte bien en profiter pour ralentir et recuperer. On jase avec des touristes allemands, on mange et remange, on lit, on ecrit et on se repaye la traite dans un resto italien en soiree. Aaaaaah rien faire !
Le 2, on se lance dans le tour du lac en bateau, sortie organisee et incontournable. Le petit matin est froid, la traversee du lac a toute vitesse n'aide pas et je suis contente d'avoir mis mon manteau. Premier arret dans un marche local rassemblant plusieurs villages de minorites ethniques des montagnes environnantes. Deuxieme arret dans un village specialise dans la production artisanale de poterie ou on a droit a une demonstration d'habilete au tour qui
me laisse bouche bee et a l'attention des enfants du village qui nous font bien rire avec des mimiques comiques. Ensuite, c'est la tournee des differentes productions locales et tentatives de ventes plus ou moins subtiles. D'abord un atelier de tissage ou Ben achete son longi (sorte de longue jupe faite d'un seul morceau de tissu porte par tous les hommes birmans), puis l'atelier du forgeron ou quatre hommes battent le fer de concert (il en mange une maudite !). Break pour diner puis c'est l'atelier d'orfevrerie ou je m'achete un pendentif et Ben un anneau. L'arret suivant nous a ete presente comme : "vous allez voir des longs-cou"... oui bon, il y a bien deux femmes au long-cou dans l'entree qui disent bonjour aux touristes qui debarquent des bateaux, mais sinon, c'est un gros magasin flottant de souvenirs a touristes hors de prix... on s'attarde pas ! La barque nous promene dans des jardins flottants qui couvrent quelques kilometres carres de lac et ou poussent legumes et fleurs pour les marches des alentours. Cela nous mene a notre dernier arret : le monastere des chats sauteurs Nga Phe Kyaung. Les moines manifestent une lassitude extreme de voir des touristes
Exemples de grands temples
Ceux-ci sont tous tres gros et montrent les subtilites architecturales les differenciant les uns des autres. debarquer tous les jours a toutes les heures et les chats sont prostres dans des positions de repos... Le show est fait par une bonne femme dont l'amour de chats ne saute pas aux yeux et qui arrive d'un pas presse en agitant un pot de croquettes qui ranime les felins. A genoux avec son cerceau, elle met les chats en position sans menagement et ils sautent sans grande conviction contre 2-3 petites coquettes chaque fois... c'est plaaaate ! Ca me donne juste envie de mettre le video qu'on a fait sur YouTube pour que les gens voient que ca vaut pas le detour et que les moines aient la paix qu'ils semblent tant vouloir. Retour a travers le lac alors que le soleil descend et laisse le vent nous geler. On descend pourtant du bateau l'air combles, Ben en hypothermie que le manque d'eau chaude (pas d'electricite = pas d'eau chaude, la generatrice fournit juste la lumiere) n'aide pas.
C'est pas tant les nombreux arrets du tour du lac qui valent le detour que les moments en bateau eux-memes qui ont fait l'interet de la journee. La vue des pecheurs dans leurs barques qui etendent leurs filets ou
ramassent leurs paniers a crustaces et qui rament avec leur pied (une technique unique a ce lac), le lac immense et scintillant fendu par les bateaux a moteurs pleins a craquer (ou a couler !) de gens et de marchandises, les productions flottantes entretenues par les habitants du lac vivant eux-memes dans des maisons juchees sur tres longs pilotis loin des rives au milieu de nulle part, les monasteres, restaurants, hotels, ateliers sur l'eau, les gens qui vivent du lac, y mangent, s'y lavent, y jouent, s'y deplacent, y cultivent. Et tout autour les rives encerclees de montagnes aux aretes arrondies cachees par le brouillard ou la fumee des nombreux feux presque toute la journee ou vivent les ethnies. Tres romantique comme endroit, un charme que le tourisme omnipresent n'a pas encore reussi a gacher.
Ben est donc grelottant et ca ne s'arrange pas sous les couvertures. Il n'en sortira plus que le lendemain. Je soupe seule au resto de l'hotel et sors de table bourree a l'extreme et n'ayant pas reussi a venir a bout des portions pensees pour deux.
Ca nous fera une journee tres pogne-cul le lendemain a recuperer et se laisser chauffer au soleil. Le
4, Ben se sent assez bien pour qu'on aille en velo a pres d'une heure sur une roue cahoteuse aux sources chaudes du coin. C'est pas trop exigeant comme journee non plus, on se prelasse dans les eaux chaudes en lisant pendant pres de deux heures puis on s'y lave dans une douche chaude (enfin !). Souper italien, on y vraiment pris gout et puis c'est tellement bon apres des mois de riz.
Le 5 deja et on doit repartir du lac Inle. Heureusement, notre trajet de retour a Yangoon ne prend "que" 13h et on a un bon bus qui nous laisse somnoler un peu. On cherche a se loger pres de l'aeroport mais c'est trop cher alors on retourne en ville au meme guesthouse cheap, mais sympathique qui nous a deja acceuilli deux fois. On s'y recouche et on passe la journee sans but sinon de profiter encore un peu de l'atmophere amicale du Myanmar en attendant de prendre l'avion tot le lendemain matin.
Experience birmane tres enrichissante au niveau humain et de l'authenticite asiatique d'un pays ferme a l'influence occidentale (pour le meilleur et pour le pire), mais je suis pas fachee de partir retrouver
Petit vendeur de cartes portales
On regardait le soleil se coucher, a au moins quatre etages de lui... les conditions de vie d'un pays developpe (electricite !, transports). Derniere epreuve de patience, le vol est retarde de 3h (qu'on aurait aime dormir !) puis je dois endurer un petit morveux chinois dans le siege derriere moi qui me kicke dans le dos tout le long... on respire par le nez !
Le retour a Bangkok, ville immense, industrialisee et occidentalisee est un choc auquel on a beau s'attendre, ca reste toute une transition ! On vous en parlera la prochaine fois !
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P'pa
non-member comment
Téou là ?
Je lis bien que tu es au Myanmar, début janvier; mais aujourd'hui, 21 février, où donc es-tu rendue? Je suis toujours aussi envoûté par vos récits. Sur Google. je suis allé regarder des photos du lac Inle et du mont volcanique Popa (quel joli petit nom attendrissant!): assez étonnante, en effet, la technique de ramage du pied. Google prend la peine de préciser que les femmes rament assises sur la poupe et manuvrent la rame avec leurs bras (sexisme ou pudibonderie?) Je suis assez intrigué, par ailleurs, par ce nouveau type de journées que vous avez, semble-t-il, inventé:'pogne cul'dis-tu....Explique moi donc en quoi ça consiste au juste; nous partons bientôt pour quelques semaines et ça pourrait peut-être nous dépanner, à l'occasion, si c'est pas trop exigeant athlétiquement parlant.... Enfin, ce passage de ton carnet: **Expérience birmane très enrichissante au niveau humain et de l'authenticité asiatique d'un pays fermé à l'influence occidentale** ce passage donc, est si évocateur que je ne saurais le commenter sans le réduire: alors je le récite et je ......rêve! Nous attendons la suite toujours avec le même intérêt; entre-temps, dis-nous donc où tu es, en chair et en os, ça nous rassurerait. Popa.