Essaouira, Maroc (Tous les Chats sont Rois)


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Published: April 8th 2013
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5 avril

La pluie tombe sur Marrakech à mon réveil, puis se calme, et repart de plus belle au petit-déjeuner.

"Parapluiiiiiiiiiiiiiiiiiiie!" que lance à tue-tête les habituels vendeurs de lunettes-soleil, seuls sous l'orage.

La température m'importe peu aujourd'hui.

C'est que j'ai prévu me rendre à ma dernière destination pour ensuite boucler la boucle et revenir à Casablanca dans quelques jours.

Je prend donc la route, comme je l'avais planifié, et je part pour Essaouira sous la rageuse ondée marocaine.

Les sombres nuages ici se vident comme on tord une serviette.

Schlack! D'un seul coup... et puis tout s'arrête sèchement.

Comme on ferme la radio.



J'arrive à la ville portuaire d'Essaouira en fin d'après-midi, somnolent, sous un soleil frileux enseveli sous les couvertures cotonneuses gris-sales des nuages.

Les égouts devant la gare routière n'arrivent plus à supporter toute la soudaine pluie de la journée, ce qui finit par noyer les rues d'une eau terreuse, à la limite d'être boueuse.

Heureusement, la médina derrière les remparts de la ville est si près de l'océan déchaîné, que l'eau des rues s'évacue au fur et à mesure qu'elle tombe dans les allées de pierres enchevêtrées.

L'hôtel que je me trouve se situe justement là, dans la médina, derrière la solide muraille qui protège ma chambre plus haute que large du vent violent qu'expire l'océan.

Essaouira: "la Cité Africaine du Vent", là où le vent est supposé rendre fou.



Notes à Moi-Même:

1- Les femmes voilées ont au moins l'avantage d'être protégées de la pluie.

2- Parlant encore de voiles, si vous êtes une femme voilée complètement de noir, de la tête aux pieds... et que le regard des hommes vous est encore insupportable... et bien la solution est facile: c'est de porter aussi des verres fumés.





6 et 7 avril

L'ambiance décontracté d'Essaouira a tout pour plaire. Les gens sont calmes et la vue sur l'océan colérique est superbe.

Je marche sur les remparts de la ville où de vieux canons pointent d'invisibles navires de guerre qui tenteraient peut-être de prendre possession du port. C'est que les quais sont achalandés ici, et la pêche est bonne.

En matinée, les pêcheurs revenus du large exposent leurs prises sur des présentoirs qu'observent les restaurateurs, les goélands et les chats affamés.

Un grand type portant une tuque orangée se choisit une anguille morte dans un seau gluant sous la table juste là. Le pêcheur agrippe et sort donc la bête pour en faire des filets. Et hop! La tête ira pour les chats. Et ce que les félins refuseront, ça ira aux centaines de mouettes qui voltigent comme des mouches sur le port poissonneux d'Essaouira.

Je vous avoue que je n'ai jamais vu autant de ces oiseaux marins au même endroit.

Pareillement pour les chats de gouttières. C'est fou, j'en ai compté onze sur le même coin de ruelle tout près de mon hôtel. Onze! C'est pas des farces! Il y a des animaleries qui en moins que ça!

Sans contredit, ici, les chats sont rois. Et la royauté est bien nourrit.



Je flâne donc, ici et là, sur la plage ou dans le port, entre les démêleurs de filets et les grilleurs de sardines... ou dans la médina des boutiques de souvenirs, ou le souk aux souvenirs qui ne s'achètent pas.

Le soleil est bon et l'alizée est fort.

Quand on a pas les yeux vers l'horizon qu'offre l'Atlantique brouillé par le remous, ou dans le fond des boutiques, on les a rivés vers le ciel, espérant ne pas se faire chier dessus par les goélands.

Je passe aussi de restos en cafés, essayant les plats de poissons et testant les soupes tièdes (Harira), souvent assis devant des games de foot où je me fie à la fumeuse clientèle pour savoir à quel but au juste je dois applaudir.

Je me retrouve parfois aussi dans des pâtisseries à étirer le temps devant une théière de thé à la menthe. J'espace longuement chaque gorgée en me perdant les idées au fond du carrelage usé des tuiles de céramique du plancher.

A chaque fois, un matou vient rôder et finit sans cesse par trouver refuge sur moi.

Que voulez-vous que j'y fasse?

C'est qu'ils portent la couronne les félins d'Essaouira!



Notes à Moi-Même:

1- Sacrilège! Il est défendu de vider une conserve de macédoine dans un plat en terre cuite et d'appeler ça une tajine de légumes.

2- Vu dans les menus marocains:

a) Spaghetti au frosmage

b) Bbrochettes de foie (2 fois c't'e plaît!)

c) Spaghetti Chapinion

d) Chawarma falafile (à chacun son tour)





Etienne X


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