Malaisie : Retour à Bornéo


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Asia » Malaysia » Sabah » Semporna
October 5th 2009
Published: October 9th 2009
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Une promesse à tenir

Incontestablement, il est des promesses plus faciles à tenir que d'autres. Celle que je m'étais faite il y a un an et demi en revenant de Malaisie – retourner à Bornéo si mes pas venaient à me conduire à nouveau en Asie du sud-est – fait partie de celles-là. J'avais à l'époque passé dix jours sur l'île, dans l'État du Sabah, les meilleurs de mon séjour, contrairement à ce que je prévoyais initialement. J'étais parti avec le regret de ne pas disposer de plus de temps pour explorer également le Sarawak voisin. Aujourd'hui, j'ai tout mon temps (ou presque) ; c'est donc l'occasion idéale d'honorer cette promesse comme il se doit.

Les joyaux de la Mer des Célèbes

Aaah les voici les mots et les images au fort potentiel déprimant pour l'esprit en mal de soleil et de plages. Adeptes du farniente sur le sable blanc ou amateurs de plongée en eaux turquoises, vous voilà prévenus ! Fermez cette page illico si vous pensez qu'elle pourrait vous faire du mal ; je décline toute responsabilité en cas de lancé de PC par la fenêtre ou de fracassage d'écran... pour les autres, nous voiàa partis sur la Mer des Célèbes !

Après deux heures et demi de vol depuis Singapour, me voilà arrivé à Tawau, un petit coin perdu aux confins du Sabah, près de la frontière indonésienne. Dans le 4x4 d'un autre âge qui m'emmène vers Semporna, je contemple à nouveau ces paysages familiers faits de collines couvertes de jungle et de plantations de palmiers à huile à perte de vue. Semporna est un petit port de pêche situé au nord-est de l'île de Bornéo. Après les étincelantes Tokyo et Singapore, il faut ici se réhabituer à voir des rues défoncées jonchées de détritus malodorants, des enfants qui s'égaient à travers à pieds nus et des clebs nonchalants à la gueule lacérée par la gale. Pas le même décors. Pas le même niveau de vie non plus. Même en comparaison nationale, les salaires sont ici quatre à cinq fois inférieurs à ceux de Kuala Lumpur, la capitale. Passant d'un extrême à l'autre, j'ai tout de même eu un choc quand je me suis attablé au bistrot du coin, où l'on peut se restaurer comme un roi pour presque rien.

Mais ce qui attire de plus en plus les touristes dans ce petit bout de Malaisie, ce sont les îles qui constellent la Mer des Célèbes, à l'est, à quelques milles des Philippines. Quarante minutes en bateau rapide depuis Semporna suffisent pour vous transporter sur ces petits édens entourés de récifs coralliens. Prononcez le mot "Sipadan" et vous verrez le regard des amateurs de plongée briller de convoitise ou se voiler en se remémorant un souvenir magique. Considérée comme l'un des plus fantastiques sites de la planète pour la plongée, cette île est devenue une destination extrêmement prisée. Faisant partie d'un parc national protégé, il est interdit d'y passer la nuit. Les autorités en ont strictement régulé l'accès, limitant le nombre quotidien de plongeurs autorisés à aller observer ce formidable vivier de vie marine, où toutes sortes de créatures remontent vers la surface, le long d'une falaise qui plongerait à plus de 600 m dans les profondeurs de la mer. Les clubs de plongée basés à Semporna se partagent les autorisations et font payer cher ce sésame.

Visiter les autres îles de la région sur trois jours a déjà suffit à émerveiller le débutant que je suis en la matière. Comble du bonheur, les tortues marines – qui s'étaient obstinément dérobées à ma vue l'année dernière – ont montré le bout de leur carapace plus souvent que je n'osais l'espérer. A Mantabuan (ah j'adore le nom de ces îles, ils sont si évocateurs), ce ne sont pas moins de cinq tortues de mer qui sont venues saluer ma première journée de snorkeling. Et pas de petits modèles comme dans les jardins japonais, on parle ici de placides géantes pouvant atteindre jusqu'à 1 m 50 de longueur pour plus de 250 kg. Alors, "nager avec les tortues", c'est fait ; je peux biffer ça de ma liste.

Le lendemain, la journée fut plus studieuse mais non moins récréative pour deux plongées découvertes sur l'île de Mabul. Juste fabuleux. Après une courte introduction théorique et quelques exercices de sûreté dans l'eau, nous voilà partis. A dix mètres à peine de profondeur et quelques coups de palme du ponton, le récif cache des poissons-rocs, de petites raies bleutées, des poissons-trompettes, des bancs de barracudas et... une tortue, tranquillement posée sur un replat rocheux pour un brin de repos, qui nous a observé de son énigmatique regard noir, pas le moins du monde impressionnée par notre présence. Il est assez bluffant de constater les progrès du novice entre la première plongée, où l'on ne lâche pas son instructeur, incapable que l'on est de trouver le bon équilibre sous l'eau, et la seconde immersion, où l'on peut déjà progresser individuellement le long du corail. Mais ce n'est pas pour autant que je me sens vraiment à ma place sous l'eau. L'expérience a pour le moment comblé mes envies de plongée.

Je suis donc retourné au snorkeling pour le troisième jour. Une journée assez fabuleuse passée à Sibuan, une de ces îles "carte postale" avec ses cocotiers, sa longue langue de sable blanc qui disparaît dans des eaux limpides et... son avant-poste militaire. Enfin, si on peut appeler ça comme ça. Il doit y avoir une ou deux baraques minuscules, quelques mètres de barbelés et une poignée de soldats en tongs qui doivent trouver le temps long. Bon, vous me direz, y a pire comme endroit pour être de garde, c'est sûr. Je m'étais déjà rendu à Sibuan lors de mon précédent passage. Elle était mon île préférée et elle le reste toujours. L'endroit est cerné par les coraux à cinq ou six mètres de profondeur. Ceux-ci forment un véritable dédale aquatique, refuge d’une ribambelle de poissons colorés ; le paradis du snorkeleur. J'ai passé plusieurs heures en compagnie de poissons-perroquets, de poissons-bannières, de poissons-papillons et même de poissons-chauve-souris (les Batfish). L'après-midi, j'ai pris le sillage d’une tortue marine, bataillant pendant 10 minutes à contre-courant pour essayer de m’en approcher. Dur, j'ai fini par lâcher prise, à bout de souffle. Seul petit bémol de cette journée presque parfaite, le soleil. Sibuan est à juste titre surnommée Sunburn Island. Je n'y ai pas échappé. A force de contempler les coraux, je me suis pris une bonne surchauffe sur le crâne. La soirée avant mon départ s'est donc essentiellement passée au pieu à récupérer. C'est finalement pas trop cher payé pour tout ce qu'il m'a été donné de voir durant ces trois jours passés à barboter dans ces eaux turquoises.

Sepilok, le sanctuaire de l'orang-outang de Bornéo

A 300 km au nord de Semporna, sur la route menant à Sandakan, se trouve la réserve de Sepilok, un petit bout de forêt presque vierge au milieu d'un océan de palmiers à huile. Mieux vaut être prévenu pour éviter d'être déçu, il y a longtemps que le Sabah n'est plus une terre couverte de forêts inextricables et de marécages infestés de crocodiles. La Malaisie est le premier producteur mondial d'huile de palme, une production qu'elle se partage quasiment pour moitié avec l'Indonésie. Lorsque l'on sait que cette huile est de nos jours la plus consommée dans le monde et que la demande ne cesse de croître, les habitants de la fameuse rainforest de Bornéo, déjà sévèrement menacés de disparition, ont encore du souci à se faire. Il est certes toujours possible de se trouver un coin loin de tout en pleine jungle, mais pour combien de temps encore ? D'un autre côté, cette industrie a permis le développement de l'économie locale et a apporté une certaine prospérité au Sabah. Tout est toujours une question de point de vue...

A Sepilok, divers projets scientifiques sont menés en vue de l'étude de la rainforest et de la protection de cet écosystème. Le plus renommé est le centre de réhabilitation des orang-outang, qui s'efforce de recueillir ces animaux blessés ou orphelins et de les préparer à la vie en milieu sauvage. Les visiteurs peuvent notamment se rendre dans la réserve et observer, deux fois par jour, le nourrissage des singes. Ça fait un peu zoo, mais toujours est-il que le centre reste l'un des rares endroits au monde où l'on peut voir autant d'orang-outang dans la nature.

La séance matinale n'a pas été très palpitante pour moi qui connaissait déjà les lieux. Seuls quatre pensionnaires se sont montrés pour prendre leur petit déjeuner quotidien. En revanche, l'après-midi fut bien plus riche en émotions, grâce à la présence du king de la réserve : Siaidi. Le grand mâle dominant du centre est donc venu rouler des mécaniques sur la plateforme. Ah, il faut reconnaître que le mâle orang-outang adulte c'est autre chose, la bête en impose : silhouette massive et trapue comme un gorille, petite barbe rousse et cette gueule si particulière, encadrée par de larges protubérances osseuses grises. Personne n'ose contrarier Siaidi dans les environs et il le sait bien. Il se poste sur la plateforme, les poings fermement posés au sol et scrute les fourrés où sont tapis les nourrisseurs. De temps en temps, il se met à siffler curieusement et jette quelques regards en coin aux visiteurs. Il n'est pas encore 15h00, mais Siaidi a déjà droit à son repas. Contrairement à ce qu'ils font pour les autres singes, les membres du staff ne s'approchent pas et nourrissent la bête à distance en lui lançant des fruits. Un responsable m'expliquera par la suite que la gueule peut se montrer extrêmement agressive vis-à-vis de toute personne s'approchant de trop près des femelles. Il importe donc de le nourrir en premier. Une fois occupé à crouter, le staff peut alors approcher les autres singes pour leur donner à manger, sans trop risquer d'éveiller la jalousie du maître des lieux. C'est comme ça, dans la vie y a des priorités, et la bouffe est souvent la première sur la liste.


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9th October 2009

Va fodes !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Tous est dis dans le titre :p
9th October 2009

AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH c'est tout le bras qui me vient de m'être arraché... MAIS bon, c'est vendredi et ce soir c'est le comptoir VS ! On se rassure comme on peut :D T'as quand même les poses clés sur tes photos c'est de la bonne :) Allez bonne suite Sneix
11th October 2009

LOL DO, j'avais prévenu hein :) Aaaah, le Comptoir, je l'avais oublié celui-la. Encore une année de plus que je le manque, ca commence a faire désordre ! J'espere que vous avez bien forcé sur les spécialités pour moi :) Ouais merci pour les poses, ca se travaille a longueur de journées, mais je commence a prendre le pli maintenant !

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