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Published: February 6th 2007
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Depuis trois semaines, nous faisons du volontariat dans un orphelinat a Sucre. L'expérience a vraiment été enrichissante, a mon avis autant pour nous que pour les enfants. Je dois d'abord préciser que Sucre est une ville complètement différente de toutes celles visitées en Amérique latine. Une énergie des plus rassurante et positive s'y dégage, nous pouvions nous promener la nuit sans craindre pour notre sécurité, encore moins qu'à Montréal. J'avoue que nous nous sommes fait attaqué vers minuit une fois, mais une attaque à Sucre équivaut à quelques jeunes de 15 ans qui te lancent des ballounes d'eau. La semaine du carnaval aprochant, il est très fréquent de se faire arroser dans la rue par des gens se promenant en auto. En plein carnaval, il n'y a presque plus personne qui osent marcher dans les rues de peur de se faire asperger de la tête aux pieds. Il fait bon vivre à Sucre, la température avoisinant toujours les 25 degrés et les merveilleux paysages ainsi que l'architecture nous font apprécier pleinement ce coin de pays. Nous avons donc fait du bénévolat chaque jour au Hogar Tata Juan de Dios, tenu par une religieuse. Le hogar s'adresse aux enfants de 0 à
6 ans et se divise en deux sections, les petits de 0 à 2 ans et les grands de 2 à 6 ans. Nous avons été la majorité du temps avec les grands puisque la demande en volontaires était plus grande, les gens préférant normalement aller jouer avec les bébés de quelques semaines, ça recharge la batterie affective comme dirait Pierre, un volontaire Québécois. Le seul hic, est qu'on ne peut que rarement manipuler les bébés. Ils passent la journée dans leur lit si aucun volontaire ne vient les voir. Chaque matin, le bain qui est sencé, selon moi, être une activité amusante est plutôt un travail à la chaîne rapide et froid. Le bébé est lavé a l'eau froide avec une éponge à vaisselle (côté rugueux, côté doux) qui sert ensuite a chaque autre bébé. Qu'ils ne s'étonnent pas qu'il y ait eu une épidémie de furonculose et de grippe...Surtout que c'est encore cette éponge qu'on utilise pour laver les fesses pleines de caca d'un bébé à l'autre. Le biberon est donné couché sur le dos dans son lit, appuyé sur une couverture pour que le biberon ne tombe pas. Et si le bébé pleure, on le couche sur
le ventre ou il finit par ètre oublié et souvent s'étouffer. Il nous était interdit de prendre le bébé pour lui donner à boire, ou même de lui faire faire son rot. Il doivent s'habituer à pleurer seul et à ne rien demander des autres...aucun contact humain, aucune stimulation, je ne vois pas comment ils pensent faire des enfants au développement normal avec ces règles staliniennes. En fait, plusieurs jeunes ont des problèmes d'hyperactivité, des retards moteurs, de langages et pour certains un retard intellectuel. Leur comportement a été pour moi très intéressant à observer. La grande solidarité entre jeunes et le besoin de justice et d'équité est beau à voir. Mais ces jeunes ont une grande carence affective difficile à combler, leur demande d'attention est constante. Certains ont été arraché des bras de leur mère retrouvée saoule dans la rue ou simplement retiré de leur famille pour cause de mauvais traitement. Les énormes cicatrices sur certains jeunes font peur, de savoir qu'une personne peut faire cela à son bébé, de si grandes marques avec des materiaux de construction et probablement des produits chimiques, personnellement ça me terrifie... Comme chaque enfant qui vient dans ce monde, ils ne demandent qu'a
être aimé et à avoir une certaine stabilité pour bâtir des relations significatives. Pour eux, chaque adulte qui s'occupe un tant soit peu d'eux est maman ou papa, ce qui a été notre nom pour les trois semaines à peine quelques minutes après avoir rencontré les jeunes. Le premier mot des bébés est maman, même si elle est rarement présente dans leur décor. Bien sûr et heureusement, certains vont partir en adoption, mais les familles recherchent principalement un bébé parfait, ce qui donne peu de chances aux plus vieux. Cristian, qui a été en processus d'adoption a finalement été rejeté par sa famille à la découverte de ses tâches de naissances sur la poitrine. Pour ma part, c'est complètement absurde, quand tu adoptes un enfant il ne faut pas s'attendre à recevoir un enfant sur mesure, il faut l'accepter comme il est, voir même adopter celui qui paraît avoir le plus de problèmes, pour lui donner une chance d'atteindre son plein potentiel. Mais bon, j'admire quand même les gens prêts à vouloir s'investir dans la vie de ces enfants. Notre départ s'est fait vite pour éviter qu'il soit trop difficile. Nous avons eu la chance d'être logée et parfois même
nourrie par le hogar, c'était grandement apprécié. Après une vingtaine d'heures d'autobus, nous voilà en Argentine, plus précisement à Salta pour le dernier mois de notre aventure, le compte à rebours commence... 😞
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Manon C.Besner
non-member comment
salut Gabrielle, hier tonpère m'a dit comment accéder à ce site. je trouve ça très beau ce que vous faites. au plaisir de te revoir à St-Bruno