Australie Partie I : Là où le duo devient un quatuor


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Oceania » Australia
June 12th 2010
Published: July 12th 2010
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Dès l'aube ce matin, un dernier tuk-tuk nous mène à l'aéroport de Phnom Penh au Cambodge. C'est le temps de quitter l'Asie pour un nouveau continent : l'Océanie. Mais la transition est marquée par quelques petits moments d'angoisse. Le premier, dès notre enregistrement à l'aéroport, lorsque l'agent de Thai Airways nous annonce que notre dossier n'indique pas nos numéros de visas électroniques pour nous permettre d'entrer en Australie?! Eh oui! Deux voyageurs aguerris comme nous, sur la route depuis six mois, peuvent complètement oublier quelque chose d'aussi primordial qu'un visa!!!

Après avoir été pris de panique pendant 15 minutes, s'imaginant manquer nos autres correspondances de la journée, l'agent nous dit finalement qu'il peut faire la demande directement dans notre dossier puisqu'il reste plus de 24 heures avant notre arrivée en Australie. Ouf, quel soulagement...

...temporaire! Car une fois arrivés à notre premier escale à Bangkok (qui est de plus de sept heures), nous nous rendons vite compte qu'il aurait peut-être été préférable de rester pris à Phnom Penh pour les prochains jours... Puisque, en vérifiant nos courriels à l'aéroport, nous apprenons que le large de la ville où Michael (le très bon ami de Kim que nous allons visiter)
Un bel acceuil!Un bel acceuil!Un bel acceuil!

Cannonvale, Australie
habite est sur le point d'être frappé par un cyclone.

À quelques heures d'affronter la tempête, et occupé à bien armer sa demeure contre le cyclone Ului, Michael trouve quand même le temps de nous aider à contacter la compagnie aérienne qui devait desservir notre vol domestique une fois arrivés à Sydney. En effet, puisque tous les vols vers la région affectée par le cyclone sont suspendus jusqu'à la fin de la tempête, nous passons les prochains sept heures à vérifier les mises à jour des avis météorologiques, à parler à Michael de la situation sur place et à tenter tant bien que mal de changer notre vol vers Sydney afin de coucher à Bangkok pendant qu'Ului fait des siennes. En vain, nous nous résignons à faire des réservations d'hôtels pour deux nuits à Sydney...

Nous passons donc notre séjour forcé à Sydney à dormir ou à se ravitailler à l'épicerie du coin. Deux jours plus tard, le cyclone passé et les vols ayant repris, nous arrivons enfin dans les Whitsundays. Heureusement, la mer a aussi retrouvé son calme pour notre trajet d'une heure en traversier depuis l'aéroport jusqu'à Airlie Beach où Michael et son copain Dylan nous attendent.

À peine débarqués du bateau que l'on aperçoit déjà Michael en train de nous croquer sur le vif avec sa caméra! Une fois les retrouvailles terminées, nous faisons aussi la connaissance de Priscilla, leur campervan qu'ils ont ainsi baptisée et dans laquelle ils ont vécu lors de leur arrivée en Australie. C'est aussi à bord de celle-ci que nous parcourerons, tous les quatre, le pays au cours des prochaines semaines! Heureusement, et contrairement à certaines demeures et bateaux qui ont été balayés par le vent, Priscilla et leur appartement n'ont pas trop été affectés par le cyclone. Ceci dit, cela fait quand même plus de quatre jours qu'ils sont sans électricité lorsque l'on arrive...

Nous passons ensuite les prochains jours à se reposer, à se la couler douce, à regarder des films (l'électricité étant maintenant revenue!), à jaser et même à profiter de la piscine située à environ un mètre et demi de leur appart! Nous profitons aussi de la sédentarité temporaire et de l'ordinateur de Michael pour compléter nos rapports d'impôts! Des heures de plaisir! ;-b

Nous procédons aussi à quelques achats importants : en plus de nous procurer nos billets d'avion manquants pour l'Île
Cours de cuisine coréenneCours de cuisine coréenneCours de cuisine coréenne

Cannonvale, Australie
de Pâques et le Pérou (notre dernière destination), nous choisissons également d'ajouter une nouvelle destination à notre itinéraire. En fait, suite aux tremblements de terre qui ont récemment dévasté une bonne partie du Chili, nous sommes un peu perplexes à l'idée de visiter le pays, tel que prévu. Notre visite allait-elle aider l'économie fragilisée de ce pays ou plutôt être perçue comme du tourisme sans scrupule? Incapables de décider, nous optons donc pour remettre la visite du Chili continental à l'un de ces quatres. Pour compenser, et comme nous nous retrouverons sous peu en Nouvelle-Zélande, proche voisine des îles du Pacifique, notre choix s'arrête sur les îles paradisiaques de la Polynésie française!

Lors de notre séjour à Cannonvale, même si nous sommes bel et bien en sol australien, c'est la cuisine coréenne que nous avons le plaisir de découvrir grâce aux talents culinaires de nos deux hôtes (Dylan étant Coréen et Michael y ayant vécu pendant six ans). On décide alors de transformer l'expérience en véritable échange culturel alors que nous faisons découvrir ou redécouvrir à nos amis les plaisirs de s'attabler autour d'un bon vieux pâté chinois ou... d'une bonne grosse poutine, notre première depuis plus de six mois (quoique les puristes diront "avec sauce et fromage non authentiques")!

Pour nous, c'est un bonheur de pouvoir passer quelques jours au même endroit et d'arrêter un peu les déplacements. Cela dit, comme le bail de Michael et Dylan tire à sa fin, nous devons bientôt quitter les lieux... et (re)partir à l'aventure! Mais avant de ce faire, nous allons en ville afin de trouver un bateau et un équipage avec lesquels nous pourront découvrir la magnifique région des Whitsundays. Notre choix s'arrête sur l'Alexander Stewart, un superbe voilier entièrement construit à la main sous cinq générations. C'est à bord de celui-ci que nous passerons les trois prochains jours.

Nous quittons donc l'appartement vide de nos amis très tôt le 2 avril au matin en direction de la marina. À peine deux heures plus tard, nous voilà déjà aux larges de la côte est australienne! Le cyclone a peut-être laissé quelques traces puisque la mer est passablement houleuse ce matin, laissant Kim et Dylan un peu blêmes... et un peu perplexes pour les prochains jours. Mais bonne nouvelle pour nous, la mer retrouve bientôt son calme et les deux apprentis-matelos, leurs couleurs... pour la majorité de notre séjour, les gravols aidant sûrement!

En après-midi, c'est l'heure d'enfiler notre combinaison marine, nos palmes, notre masque et notre tuba car nous sautons à l'eau pour quelques heures de « snorkelling ». Alors que Kim est fébrile de retrouver les fonds marins de cette partie du monde (elle était ici il y a environ sept ans), J-F est impatient de découvrir ce qui peut bien se cacher sous ces eaux. Et nous ne sommes pas déçus! Nous sommes vite entourés de milliers (!) de poissons aux couleurs de l'arc-en-ciel qui semblent à peine dérangés par notre présence. Il y en a des bleu électrique, des vert fluorescent, des mauve éclatant, des turquoises, des jaunes et noirs, des oranges et blancs, des petits, des gros et des moins gros! Les scènes multicolores se succèdent et nous sommes complètement hypnotisés par la beauté de ce qui défile sous nos yeux! Si les poissons nous émerveillent par leurs formes et leurs couleurs variées, les coraux le font tout autant! Nous sommes ébahis devant ces magnifiques sculptures naturelles! À un point tel que nous en oublions notre retour et sommes les derniers plongeurs à regagner le voilier en fin de journée!

Nos soirées sur le bateau sont très agréables alors que l'on nous sert des repas généreux et que nous avons la chance de prendre un verre en toute tranquilité sur le pont supérieur du bateau. Pour notre première soirée, nous écoutons aussi notre jeune capitaine nous parler de l'historique de notre embarcation et de la diversité marine que l'on retrouve dans les environs. Si nos soirées sont agréables, notre première nuit l'est un peu moins grâce à la brillante idée de J-F de vouloir dormir à l'extérieur sur le pont du bateau plutôt que de profiter du confort de notre petite cabine privée dans la calle. En effet, les ronflements incessants des autres voyageurs et la pluie battante (!) nous gardent éveillés (et trempés) pratiquement toute la nuit... À cinq heures du matin, on finit (enfin!) par abandonner et on rentre se réfugier dans notre cabine!

C'est donc extrêmement fatigués que nous entreprenons ce matin notre petite excursion sur l'île principale des Whitsundays qui porte le même nom. Cette île est surtout reconnue pour sa plage immense qui change continuellement de forme sous les hauts et les bas de la marée. Les contrastes entre la mer azur et le sable blanc comme neige rendent également cet endroit idyllique. Malheureusement pour nous, le ciel est plutôt nuageux aujourd'hui, ce qui atténue passablement l'effet. Nous y passons tout de même de beaux moments à nous prélasser sur le sable blanc.

De retour sur l'Alexander Stewart, c'est la dolce vita qui nous attend! Nos seules préoccupations se limitent essentiellement à se demander où se trouve la crème solaire, si nos livres vont s'envoler, à quand la prochaine session de snorkelling ou quand nous servira-t-on le prochain repas. C'est donc le coeur léger et l'estomac bien rempli que nous parcourons cette région magnifique ne comptant pas moins de 74 îles. Lors de nos trois jours, notre capitaine s'assure d'ailleurs de nous en faire voir le plus possible en ne s'amarrant jamais au même endroit pour la nuit.

Pour le reste de notre séjour sur le bateau, nous avons aussi la chance de refaire du snorkelling et nous sommes à chaque fois tout aussi émerveillés par la beauté de la diversité aquatique. Puis, le troisième jour en fin d'après-midi, nous accostons au port d'Airlie Beach et disons aurevoir à l'équipage, aux autres voyageurs (dont deux couples français et australiens fort sympatiques)... et bientôt à toute la région!

Pour célébrer le début de notre « roadtrip » et la fin du séjour dans les Whitsundays de Michael et Dylan, nous commençons la soirée par prendre un verre au bar de notre auberge pour ensuite se payer la traite dans un grand resto du coin. Un repas délicieux et une soirée fort mémorable entre amis! Puis, le lendemain matin le cadran sonne et c'est un départ! Nous sommes le 5 avril et Priscilla, pleine à craquer, nous attend pour notre grande aventure à travers cette île géante, parfois même appelée continent, qu'est l'Australie!

Notre première vraie destination s'avère la forêt tropicale (rainforest) Daintree qui longe l'océan au nord-est du continent. On met deux jours pour s'y rendre, s'arrêtant le soir dans la petite ville touristique de Port Douglas pour souligner la fête de Michael. Déja une routine s'installe : Le soir, nous couchons dans des terrains de camping réservés aux campervans et tentes puis tandis que Michael et Dylan défont la banquette arrière pour la transformer en lit, J-F et Kim montent la petite tente qui leur servira de maison pour les prochains 23 jours, y transfèrant aussi tous leurs effets personnels. Le matin,
Allez hop, cascade!Allez hop, cascade!Allez hop, cascade!

Devil's marbles, Northern Territory
même manège à l'inverse : refermer le lit en banquette, retransférer nos effets de la tente à leurs compartiments bien précis éparpillés dans la van puis démonter la tente... et ceci, 15 fois puisque nous changeons de site pratiquement tous les jours, OUF! En rafale : Townsville, Port Douglas, Mount Garnet, Georgetown, Pentland, Mount Isa, Tennant Creek, Alice Springs, Uluru, King's Canyon, Marla, Coober Peddy, Port Augusta, Nuriootpa...

Priscilla a été configurée pour profiter au maximum de chaque petit racoin possible : un coffre « Thule » sur le toit, des bacs de plastique pour nos vêtements, un immense coffre-fort antivol soudé au plancher, des paniers suspendus, par-terre, accrochés, empilés contenant un amalgame de bric à brac: quatre chaises, une table, trois tentes, deux poêles portatifs, une batterie de cuisine, de la vaisselle, un mini-frigo, une glacière, des piles de livres, de guides et de cartes routières, des tonnes d'oreillers, deux sacs de couchage, trois matelas, nos toiletteries respectives, des médicaments pour à peu près tout, une planche de surf, des serviettes, des draps, d'innombrables appareils informatiques, sans compter toutes les caméras (six ou sept!) et les lentilles de nos trois fanatiques de photo (devinez qui ne l'est pas!),
Le quatuor au milieu de Devil's MarblesLe quatuor au milieu de Devil's MarblesLe quatuor au milieu de Devil's Marbles

Outback australien, Northern Territory
un bac et des sacs de nourriture et de boissons, etc!!!

...Pricilla semble avoir à peine de l'espace pour tous ses passagers. Nous sommes trois à l'avant et une personne à l'arrière, étendue ou assise, tel un pacha sur une montagne d'oreillers à se laisser conduire à travers « the land down under »! Il faut dire que le campervan contient non seulement nos baggages pour notre petite aventure mais aussi les possessions entières de Michael et Dylan - Pricilla étant donc de facto redevenue leur maison. Sceptiques au départ, on s'aperçoit vite qu'ils ont très bien su maximiser l'espace restreint que l'on doit partager pour les prochaines semaines! Tout a une place - suffit seulement de tout remettre exactement à la même place, à chaque fois! ;-)

Comme dans tout bon « roadtrip », la musique joue aussi un rôle central. Quoiqu'il faut dire que l'on ne partage pas tous les mêmes goûts musicaux, tout le monde réussit à y mettre du sien. En effet, grâce à la « super-duper » amanchure que nos deux amis ont « patenté », nous sommes équipés d'un système de haut-parleurs ♫ surround sound ♫ relié à leur ordinateur portatif et
Ah, le grand air!Ah, le grand air!Ah, le grand air!

Quelque part dans le Outback
leurs deux ipod touch! Oui, oui, vous avez bien lu, Priscilla est une centrale de gadgets informatiques ambulante!! Malgré les différences de goûts, la trame sonore de notre voyage s'avère être les chansons indémodables du groupe ABBA, qui non seulement plaisent à tous mais que l'on s'amuse à chanter à tue-tête en plein désert australien, se remémorant les longues promenades en auto de notre enfance!

Après avoir pris un traversier, nous arrivons enfin à la forêt tropicale Daintree où l'on passe la journée à explorer sa bio-diversité luxuriante en sillonnant ses sentiers pédestres. Nous avons même la chance de voir de près un cassowary qui nous surprend pendant notre pique-nique du midi. Ce gigantesque oiseau en voie d'extinction mesurant jusqu'à deux mètres ne peut voler mais peut, si aggressif, attaquer à mort un humain en lui déchirant les entrailles avec ses pattes... Mais pas aujourd'hui puisque celui-ci continue calmement son chemin sans même nous regarder.

En après-midi, on doit rebrousser chemin lorsque nous tombons sur un tronçon de route inondée nous barrant l'accès au Cape Tribulation. Dommage, se dit-on, changeant notre parcours. Malheureusement, ce ne sera point la fin de nos ennuis avec les inondations... Mais avant ce
Uluru dans toute sa splendeurUluru dans toute sa splendeurUluru dans toute sa splendeur

Au coeur de l'Australie
deuxième chapitre, la route nous mène vers un charmant petit vignoble qui se spécialise dans la production de vin et de liqueurs de mangues.

Après avoir roulé pendant deux jours complets en direction de Darwin sur une route alternative, pensant sauver du temps, on arrive dans le petit village perdu de Croydon où l'on nous dit tout bonnement que la route entre le prochain village et la ville de Darwin est complètement fermée suite à une inondation de plus de HUIT mètres!!! Il va sans dire que notre patience envers la saison des pluies et les autorités australiennes s'effrite alors complètement! On se demande encore comment un pays développé comme l'Australie peut omettre de poster des avis le long des routes ou sur leur site web prévenant les voyageurs d'une telle situation!? Après le choc, la colère et la déception passés, nous rebroussons encore une fois chemin et reprenons la route pour refaire les 650 kilomètres déjà parcourus en sens inverse. Et croyez-le ou non, nous retournons à QUATRE heures à peine de notre point de départ, cinq jours plus tôt...! Même si accessible par une autre route, nos amis décident alors de couper Darwin de notre itinéraire, à notre grande surprise et déception. Mais en bout de ligne, la traversée du pays se serait sans doute avérée trop longue...

Sur la route coupant pratiquement le pays d'est en ouest, les paysages de petites villes côtières, de forêts tropicales verdoyantes, de vues imprenables sur l'océan azur, de plantations de bananiers, de manguiers et de sucre de palmes, font place petit à petit aux paysages désertiques du « Northern Territory »; une longue route droite pratiquement vide de voitures, des plaines à n'en plus finir qui ne sont pas sans rappeler le centre du Canada, et l'absence totale de villages pour des kilomètres et des kilomètres. Le seul signe de vie semble être les milliers de papillons, les centaines d'oiseaux multicolores et les douzaines de kangourous et de wallabis que nous croisons. En fait, nous rencontrons tellement de kangourous sur cette route, particulièrement à la tombée du jour, que nous évitons de justesse une collision avec l'un d'entre eux, plutôt gros et doué pour les zig-zags imprévisibles au beau milieu de la route alors que nous sommes aveuglés par le soleil! Un coup de roue erratique de Michael et un virement de dernière seconde de la part du kangourou nous épargne un face-à-face certain... Pfffffff!!

Après cette quasi-collision, on s'aventure à goûter à un hamburger à la viande de... kangourou (!) dans l'un des « roadhouses » où l'on s'arrête un midi. Verdict : on préfère le boeuf!

On s'arrête bientôt à notre première destination-désert : « Devil's Marbles », ou les billes du diable. En effet, on se retrouve entourés d'immenses roches sphériques qui semblent être éparpillées pour des kilomètres au beau milieu d'une partie de billes géantes! Les couleurs sont éclatantes : les rochers, orangés et le ciel, d'un bleu éclatant. On s'y amuse une bonne partie de l'avant-midi avant de reprendre la route et s'enfoncer davantage dans le outback australien!

Puis, après 3831 kilomètres depuis notre départ de la côte, nous atteignons enfin Alice Springs. Petite ville au centre du pays où l'on s'arrête pour deux nuits pour reprendre notre souffle, reposer notre dos dans un lit d'hôtel, faire du lavage et passer du temps chaque couple de son côté. Le soir, Michael nous apprête un vrai repas australien : des steaks au kangourou sur le « barbie » (BBQ)! Deuxième verdict : meilleur et plus tendre que les hamburgers mais... on préfère toujours le boeuf! ;-b

C'est aussi à Alice Springs que le fossé entre les Australiens de descendance européenne et les aborigènes est malheureusement le plus frappant depuis notre arrivée au pays. En effet, l'Australie a une histoire assez triste en ce qui concerne les aborigènes. Suite à l'invasion européenne qui commença en 1788, la décimation de la population indigène, installée ici depuis déjà 40 000 ans, fût dramatique et soudaine. La population, alors d'un million, chuta drastiquement et ne représente aujourd'hui que 2,7 % de la population totale du pays. Le traitement des aborigènes en tant que citoyen de deuxième ou troisième ordre continua au 20e siècle. Entre 1918 et 1970, le gouvernement de l'Australie arracha plus de 100 000 enfant aborigènes (la plupart âgés de moins de cinq ans) à leur famille et les relocalisa à des centaines de kilomètres dans des institutions ou avec des « familles d'accueil blanches ». Afin d'assurer une assimilation complète, on les relocalisa toujours assez loin pour empêcher que les enfants ne retrouvent leurs parents et on alla même jusqu'à leur dire que leurs parents étaient morts. En plus des souffrances psycologiques, beaucoup ont souffert d'abus de toutes sortes. Des blessures si profondes qui tardent encore à guérir aujourd'hui. On nomme ces pauvres âmes « the stolen generation » (la génération volée). Pour en savoir plus sur cette difficile période, on vous suggère fortement l'excellent film « Rabbit Proof Fence » (Le chemin de la liberté) de Kenneth Branagh. Tout ceci n'est pas sans rappeler les histoires douloureuses des pensionnats indiens au Canada...

Nous voyageons ensuite vers l'un des sites naturels les plus impressionnants au monde et revêtant une très grande importance spirituelle pour les Aborigènes du pays : le désert du centre de l'Australie où est situé la spectaculaire formation rocheuse Uluru (Ayers Rock), l'intriguante formation voisine, Kata Tjuta (les Olgas) et l'imprenable King's Canyon.

La première vue d'Uluru (Ayers Rock) est franchement impressionnante. Apercevoir une telle masse de roche orangée, vieille de 600 millions d'années (!), poindre à l'horizon au beau milieu de ces plaines semi-désertiques qui s'étendent à perte de vue demeure une vision que nous ne sommes pas prêts d'oublier! Et pour ajouter à sa beauté, nous avons la chance d'arriver sur les lieux en toute fin de journée, alors que le soleil illumine Uluru de ses derniers rayons. Le gigantesque rocher passe alors d'une teinte orangée au ocre puis au pourpre, en passant par le rouge écarlate, au grand émerveillement des voyageurs venus admirer le tableau. Puis, une fois le soleil disparu, c'est au tour du ciel de nous éblouir par sa palette de couleurs.

Le lendemain, pendant que Michael et Dylan préfèrent garder la voiture afin d'explorer les environs, nous optons plutôt pour le sentier pédestre de 9,5 km qui entoure l'immense amas de grès. Nous avons ainsi la chance d'admirer de près les contours et les crevasses de cette merveille. Il faut dire que la surface et les textures uniques du rocher nous impressionnent tout autant que sa stature.

Seule ombre au tableau lors de notre passage à Uluru, le nombre incalculable de mouches!!!!!! Honnêtement, nous n'avons jamais rien vu de tel nulle part ailleurs! Par moment, nous avons même du mal à prendre une seule photo de nous sans avoir le visage, la bouche ou les yeux couverts de mouches... de quoi virer fous!!! En dépit des mouches, nous passons l'après-midi à contourner l'immense rocher, croisant au passage de nombreux sites sacrés où les Aborigènes ont laissé sur ses parois nombre de gravures et de peintures rupestres.

De retour au campement, mais non sans avoir pris la peine d'admirer un dernier coucher de soleil aux abords d'Uluru, nous décidons de ne pas trop étirer la soirée car un réveil avant l'aube nous attend demain.

Même si c'est bien Michael et Dylan qui insistaient hier pour assister au lever du soleil, tous deux sont toujours bien endormis à l'arrière du campervan tandis que J-F est au volant, s'efforçant de garder les yeux ouverts. En effet, il fait toujours nuit ce matin, lorsque nous filons en direction des Olgas, une autre magnifique formation rocheuse de grès. Les Olgas, ou « Kata Tjuta » qui signifie « plusieurs têtes » en anangu, sont le lieu matinal de prédilection alors que l'on peut y voir le soleil se lever aux côtés d'Uluru éclairant au passage cet autre amalgame de rochers orangés. On dit que ces rochers, arrondis par le temps, nous laissent entrevoir à quoi ressemblera Uluru dans quelques centaines de millions d'années : des dômes de grès affaisés, éclatés, pourpres. Puis, après avoir exploré les environs, nous quittons en direction de King's Canyon, une autre merveille naturelle du centre australien.

À SUIVRE...







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JFK à bord du voilierJFK à bord du voilier
JFK à bord du voilier

Whitsundays, Australie


13th July 2010
Le quatuor sur un voilier au milieu des Whitsundays!

That's right!
C,est effectivement la meilleure photo!!!! :) hehehe
13th July 2010
Au coeur de la forêt Daintree

Bokeh!
J'aime vraiment cette photo-ci. Avec le bokeh......c'est un peu mystiérieux! Love it!
13th July 2010

C'est beaaaaaaaaaaaaaau

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