Plaines du Nullarbor : en voilà une bonne trace !


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Published: April 9th 2011
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Et voilà, on est de l’autre côté… Nous avons passé la grosse étape de la plaine de Nullarbor qui fût en soit une très belle expérience, une bonne trace, pleine de magnifiques paysages désolés, de tranquillité au milieu de l’aridité. Tout cela a ravivé encore plus notre faim des kilomètres ! C’est une chose qui nous manquera sans doute lorsque nous ne tracerons plus par nos propres moyens dans quelques semaines.
Revoyons un peu tout cela en détail :

La plaine de Nullarbor est une énorme région plate aride à semi-aride d’environ 200'000 km2 qui se localise entre l’Australie Occidentale et l’Australie du Sud.
Nullarbor vient du latin « nullus » et « arbor », littéralement « aucun arbre ». Ça veut un peu tout dire. Bon, des arbres on en a vu quand même mais c’est vrai qu’une large majorité du paysage présente plutôt une végétation basse très sèche, résistante aux conditions extrêmes qui peuvent régner ici. Des températures de 48,5 degrés ont pu être enregistrées en journée dans cette zone alors que la nuit, il peut geler. Autant dire qu’il faut une bonne résistance pour survivre ici, d’autant plus que l’eau n’est pas une denrée facile à trouver ! D’ailleurs, le nom aborigène de la région est « Oondiri » ou « sans eau ».
La région est toujours désertique de nos jours, avec juste quelques maison par ci par là (d’ailleurs on se demande bien ce qu’elles font là ! habitées ?) mais sinon aucune trace d’âmes qui vivent !

Si on remonte un peu dans l’histoire, cette zone a été d’abord habitée par des populations semi-nomades d’aborigènes avant que l’homme blanc débarque et veuille faire sa loi, comme d’habitude.
C’est un Européen, John Edward Eyre, qui voulut tenter l’expérience le premier, malgré les conditions difficiles. Il eut quelques problèmes lors d’une première tentative où il dût revenir en arrière, chevaux morts car assoiffés. Puis c’est en 1841 qu’il traversa péniblement la zone en passé 4 mois de sueur et de déshydratation. Il décrivit cette zone comme « hideuse, paysage de cauchemar, erreur de la Nature »…. Mouais, un peu fort en même temps, nous on l’a pas fait à dos de cheval ni à pied…
Son nom fût repris pour nommer la seule route goudronnée qui traverse la plaine aujourd’hui, la « Eyre Highway ». Cette route passe au sud de la plaine de Nullarbor et longe la « Grande Baie australienne » ou « Great Australian Bight », côte sud de l’Australie, plus ou moins entre Esperance à l’ouest et Port Lincoln à l’est.

C’est sur cette route que nous nous sommes aventurés, en partant de Norseman, une ville à l’ouest, encore en Western Australia, pour atteindre, 3 jours plus tard, Ceduna, première ville après plus de 1200 km sans habitations, située elle en South Australia. On change de zone. Et d’horaire aussi d’ailleurs. Ici on ajoute +1h30 à notre montre depuis Norseman. Ouais c’est un peu bizarre, les Australiens ont coupé la poire en deux et on a donc des « moitiés de fuseaux horaires » par ici. C’est l’horaire du centre australien.

Sur la route, c’est parti : rythme classique vite adopté : se lever à 6h, plier bagages, tracer le plus vite possible, chaque station essence : s’arrêter (pas nombreuses dans le coin, mieux vaut pas tenter d’en sauter une !) : faire le plein (monstre cher par ici, folie !), nettoyer le pare-brise très vite entaché de multiples insectes venus faire leur dernière crash sur notre vitre, charger le café à boire en route, petit passage aux WC et c’est reparti.

Nous avons ainsi traversé des paysages changeants, au fil des kilomètres, passant d’une terre rouge à une terre plus blanche, d’un goudron gris foncé à un goudron rouge bordeaux, d’une végétation assez verte avec des arbres à une végétation très basse et sèche sans arbre, au milieu de la rocaille parfois, puis à une végétation de hautes herbes jaunes sèches au final.
Niveau température : ça va, le soleil a bien tapé durant tout le trajet mais nous n’avons pas touché les 48,5 degrés dont je vous parlais avant, et heureusement. La nuit, nous avons par contre goûté plusieurs fois au bon froid, demandant une bonne polaire et un bon pantalon-chaussettes pour tenir.

Dans cette belle traversée, nous avons également pu admirer les falaises caractéristiques de la côte sur la Grande Baie australienne. Ces falaises, hautes d’environ 60 mètres, donnent directement sur l’océan austral un peu plus bas, océan riches en requins blancs et en baleines australes (visibles selon les périodes de l’année depuis la côte). Impressionnant.
Ou alors nous avons roulé sur un des tronçons de route les plus longs du monde en ligne droite : 146,6 km, encore assez vite passés faut dire. Mais c’est sûr que si c’est le dernier bout d’un long voyage, ça devient dangereux pour l’assoupissement soudain !

J’en viens maintenant à nos compagnons de route. Durant ce voyage, nous avons été accompagnés très régulièrement par 2 entités bien australiennes mais qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre : le gros corbeau noir au cri presque humain (!) quasi omniprésent sur les terres australiennes, surtout aux alentours des aires de pic-nic ou proches de cadavres sur la route et le Road Train, véhicule emblématique des grands espaces australiens !

Le corbeau noir : vous verrez une photo, est un très gros corbeau au plumage noir brillant, à l’œil bien blanc et rond, au gros bec noir puissant, à la « barbe » noire qui se gonfle lors d’un cri, habitant fréquent de l’Australie, qui a vraiment un cri très spécial. On dirait soit un gémissement de bébé soit un cri d’un homme à voix rauque. C’est vraiment cocasse !
Cet oiseau peut vivre jusqu’à 21 ans. On les reverra donc quand on repassera par là un de ces quatre ! :o)

Le Road Train : alors ça, c’est tout un mythe. On en avait déjà bien entendu parler en lisant par ci par là des infos sur l’Australie mais jusqu’à Esperance, on en avait jamais aperçu un seul. Avec notre traversée du Nullarbor, on a fait le plein, je peux vous dire ! La deuxième journée de trace a été la plus productive, on en a croisé une bonne centaine, photos à l’appui !
Le Road Train ou comme on pourrait le traduire en français, « train routier » est en fait un long camion avec plusieurs remorques (souvent 3 ou 4) qui atteint des longueurs impressionnantes (jusqu’à 56 mètres ici en Australie) et possède presque une cinquantaine de pneus (j’en ai compté 48 au maximum sur ceux qu’on a croisé). De quoi avoir de sacré chances de crever ! :o)
Ces véhicules ont des accès limités évidemment et ne peuvent pas rouler en milieu urbain. Ils sont vraiment faits pour les grands axes rectilignes, évidemment !
Le dépassement est si possible à éviter, bien sûr, faut avoir une sacré marge de mètres et de visibilité pour le faire. Mais on l’a quand même testé plusieurs fois, particulièrement lorsqu’il y a des petites pentes car là, c’est dur pour eux, pauvres moteurs !
Sinon ce sont assez les traceurs fous, d’où leur mythe justement : on savait qu’on devait laisser la place à ces bêtes au volant lorsqu’on les croisait, même se mettre de côté si possible car eux ne s’arrêtent pas et tracent à mort, remuant la poussière au passage ! Et avec notre petit van, on a bien assez senti le vent et le déséquilibre lorsqu’on passe à côté de ces monstres.
Bon, visiblement, d’après la littérature, on peut en voir des bien plus longs que ceux qu’on a vu, allant jusqu’à 6 remorques après la semi-remorque ! Truc de fou ! :o)

Dans la même catégorie, on a aussi croisé un convoi particulier sur le Nullarbor, des « Oversize », ou des camions transportant des objets très gros. On se rend bien compte qu’on est sur un axe routier important quand on voit ça, ça pourrait pas être faisable ailleurs. On a en effet croisé une camionnette, gyrophares allumés suivie d’une voiture de police, également gyrophares allumés qui avertissaient que 2 énormes camions arrivaient derrière, transportant des petits chars ou camions pour les mines, super larges ! Tous sur le côté et on laisse passer ce petit monde ! Ou sinon on se fait raboter ! :o)

Voilà, ainsi s’achève notre aventure du côté « Western Australia » et nous attaquons donc la « South Australia » où nous resterons plus ou moins deux petites semaines avant d’attaquer la partie nord. A la prochaine ! :O)



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27th April 2011

GG
Vu avez pas vu Stallone avec sa casquette qui s'entraînait à mort pour son bras-de-fer ? :-) Sinon Gratz, la traversée du Nullarbor ça se mérite et on est tout de suite plus rassuré lorsqu'on retourne à la civilisation.
27th April 2011

Stallone.... mmmmh peut-être c'était celui qui nous a klaxonné lorsqu'on a essayé de le dépasser, javer de cet affront ?! Ou alors peut-être cet homme qui buvait un verre au bar mais qu'on a pas osé approché, sa carrure trop impressionnante nous gardait à distance... A part ça, cette traversée était mémorable, c'est sûr. Faut l'avoir fait une fois, belle xp !

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