Piran, Slovenia (ou La Cadence des Terrasses)


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November 29th 2022
Published: December 2nd 2022
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27-28 nov

Je m'éloigne enfin de Postojna alors que la ville baillait sans cesse depuis le début du weekend. Je suis ce matin dans le premier bus qui part vers la mer Adriatique. J'ai comme plan de m'établir pour deux jours à Piran, ville côtière compressée entre l'Italie et la Croatie. Tout se passe comme prévu.

Le territoire bosselé nous fait faire le saute-mouton dans les collines encore givrées par la nuit. Hors des patelins éteints, les rares demeures aux toitures rouge brique détonnent dans le fond des pâtures allumées ou bien dans les oliveraies. Les plateaux se courbent, se recourbent puis s'allongent jusqu'à rapidement annoncer les villes de la côte: Koper, Izola puis enfin Piran, ancien port vénitien tout droit sorti d'une toile de la Renaissance (population: 3804 habitants).

La vieille ville ici s'étire en pointe dans une baie poissonneuse où zigzaguent les chalutiers à la recherche des spécialités sur les menus des restaurants. On est maintenant dimanche et un soleil radieux pas encore vu depuis mon arrivée me tiédit enfin les vacances. Il fait 11 degré, peut-être 12, et les tables des terrasses se saturent d'Aperol Spritz, de vins blancs et de Limoncello. De belles grandes femmes derrière des lunettes fumées fumotent en cajolant de tout petits chiens princiers. Leur mari jouent les monarques. On est tout près de l'Italie ici: les serveurs se font remercier avec des grazie mille et des arrivederci parfumés. Les tables sont rapidement désservit et renappées en un mouvement de vague. Tavolo per 2 e un cane per favor.

Plus que jamais, la slovénie se présente romantique, et presqu' en crinoline cette fois

Je n'ose même pas imaginer l'épicentre de Piran par un beau samedi soir d'été.



Le coeur coincé de la vieille ville bat autour d'une église pointue postée tout en hauteur. Les passages entrelacés qui y mènent peine souvent à laisser passer plus gros qu'un cheval. L'ensemble des toitures triangulaires en tuiles grenat forment un tout serré qui détonne sur le bleu grisé de l'eau, s'étirant presqu'à se confondre avec le ciel. L'horizon est absent. Il réapparaitra plus tard seulement alors que se rougeoiera l'après-midi.

Au port, les mouettes chialent. Les pêcheurs démêlent leurs filets: il y aura du maquereau au menu ce soir.

Je passe donc mon après-midi à longer la côte et à carburer aux cappuccino en traînassant.

Ça ressemble de plus en plus à des vacances tout ça.

Le dimanche passe doucement au lundi alors que ralentit maintenant la cadence des terrasses.

Je me pose à un restaurant un peu vieillot où un bulldog fatigué peu souriant me refile le menu. J'y puise des calamars frits et une coupe de vin rubis beaucoup trop bon pour l'ambiance du resto en ce lundi refroidit de novembre. Au milieu des tables, des petites éprouvettes soutiennent des roses bouffies comme des choux de ruban. Les serveurs n'ont pas besoin de sourire à Piran: le décor sur la ville sourit pour eux. Et les cuistots ont quand même trouver la recette pour transformer un 20 euro en bonheur.



C'est le silence plat à l'auberge. Dans la cuisine communautaire, un couple de retraités mijote parfois du potage de rutabaga ou de la minestrone, et puis un vieux pet ronfleur aussi (mais horriblement. N'en parlons plus) semble en attente d'un document officiciel pour quitter la Slovénie.

Il s'y trouve aussi deux paysannes ukrainiennes de Zaporizhia ayant fuit les feux qui ravagent leur Pays. On ne se comprend pas elles et moi.

Elles rient.

Peut-être pour ne pas pleurer.

L'une d'elles me Google translate: Le français magnifique.

Elle me Google translate une fois encore:

Je ne parle pas le français magnifique.

...

Mes jours sont désormais comptés: je dois retrouver Ljubljana dans quelques jours pour retourner peut-être repus sur Montréal.

Mon plan initial consistait à rejoindre d'abord le nord pour m'établir à Ptuj (on dit ''Ptouille'') avant de redescendre vers la capital pour ma dernière nuit. J'avais choisi de me rendre à Ptuj uniquement parce que le nom de la ville me faisait rire (je suis un étrange slow tourist). Mais sur un coup de tête (ça devait être à l'heure du repas) j'ai laissé tombé le nord... juste à cause d'une envie de manger de la pizza.

Mais pas n'importe laquelle: celle que l'on mange uniquement en Italie.

Tant pis pour Ptuj que je me suis dit, c'est ma faim qui finira par gagner à la toute fin.

Arrivederci

Demain matin, je quitte pour Trieste, Friuli Venezia Giulia, Italia.

Ces deux prochains jours se passeront en Italie.



Etienne X



Note à Moi-même:

Je suis du genre à boire du vin rouge avec tout, même avec le poisson.


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