Trieste, Italia & Retour à Ljubljana, Slovenia (Mission: Pizza)


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December 2nd 2022
Published: December 5th 2022
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29 nov

(Toujours à Piran, Slovénie)



Le seul autocar qui rejoint l'Italie à partir de Piran demande aux voyageurs de se lever bien bonne heure: départ vers Trieste à 6h45AM.

Les quatre places de stationnement réservées pour les grands bus à la ville portuaire se font balayer par le vent noir du large. Toutes les lumières sont éteintes au Café Neptune d'à côté, là où j'avais prit l'habitude de commander des Cappuccinos que je buvotais silencieusement en observant la mer.

Je ne suis pas le seul dans la navette ce matin, mais peu iront jusqu'à l'Italie.

Inaperçue, la frontière passera sans rien dire, quoique les rebords de la grande Trieste (+ ou - 235 000 habitants) me laisseront tout de même présumer ma sortie de Slovénie (il n'y a que 25 kilomètres qui séparent Piran de Trieste).



Le port italien est ici décuplé, et les voiliers accrochés aux docks grillent l'océan comme des rangées de légionnaires.

Peu de marins ont osés les flots aujourd'hui: le vent froid rappelle que Noël approche.

Trieste est bel et bien à la hauteur de l'Italie. Tellement de souvenirs me reviennent en tête de ce mois passé à traverser la Toscane avec le frangin en 2015. L'architecture grandiose, la langue brusque et sautillante, les jolies femmes, la bouffe et la classe, tout de l'Italie me fait du bien. La différence est marquante d'avec la Slovénie, là où j'avais souvent l'impression d'être le personnage d'un vieux conte raconté sur le bord du foyer depuis Ljubljana.

À la gare ou dans les parcs, des migrants apparaissent groupés comme des pigeons. Jeunes, basanés, syriens ou libyens, ils attendent dans les limbes alors que la routine de la Cité grouille autour d'eux. Ils ne savent pas ce qu'il adviendra d'eux. Personne ne le sait vraiment en fait.



Ma mission de manger de la pizza en Italie ne sera pas difficile à accomplir finalement. Autour de l'Hotello Hostel (200 lits en dortoir ici), les nombreux restaurants s'appuient les uns sur les autres, passant du chaleureux petit ristorante familial aux nappes carrelées rouge et blanche jusqu'aux luxueux étoilés Michelin.

J'ai assouvi mon besoin dès le premier midi: pomodoro, proscuitto, mozzarella. Un Classique.

Puis la fruita de mare pour le second repas, et puis une autre encore. J'aurais pu ne jamais m'arrêter.

J'ai certainement dû être un italien dans une autre vie.



Mon introduction à Trieste passera très rapidement, entre les impressionnantes églises, le petit théâtre romain, les gelatos et la dispendieuse exposition de Bansky (quelle ironie). Ma décision de venir passer 2 jours ici conclue définitivement bien mon périple dans la région.



30 nov

Mon retour à Ljubljana est imminent. Et je tenais mordicus à y retourner par les rails, moi qui n'a pas encore testé le train dans les Balkans à part le petit charroi tranche-montagne de Postojna (10 points pour avoir employé le mot tranche-montagne).

Je retrouve qu'une poignée de passagers dans les wagons Trieste-Ljubljana, dont Julia d'Albanie qui va rejoindre une copine chez les slovènes. Alors que l'on change de train à l'invisible limite de l'Italie (ce n'est pas la même compagnie qui gère le chemin de fer des deux côtés de la frontière), le nombre de voyageurs se coupera de moitié. La mouvementée Trieste est laissée derrière alors que la paisible et plus que tranquille Slovénie ouvre grands ses champs et ses forêts lavés par cette bruine éternelle qui gorge toujours les campagnes (en Slovénie, la forêt occupe 61 pourcent du territoire… et les terrains voués à l'agriculture, 31 pourcent).

''It's like a Fairy Tale'' que me dit l'albanienne qui assiste pour la première fois à la Slovénie.

Sur les collines, de toutes petites chapelles blanches comme le sucre rappellent peut-être justement un Hensel et Gretel,

et ce corbeau sur un arbre perché, certainement un Lafontaine.

Julia s'endort avec mollesse devant moi alors que nous ballotte les rails.

De mon côté, mes yeux refuseront de quitter ce décor toujours aussi pictural qu'à mon atterrissage, voilà presque deux semaines déjà.



On retrouve Ljubljana en un 3 heures de train (ça aurait prit 1h30 en autocar) alors que je retrouve aisément mes repaires sur la capitale. Julia sort son cellulaire et se GPS rapidement une route sur la ville. J'irai rejoindre moi le Celica Hostel de mes premiers jours.



Au coeur de la Cité, Noël s'est maintenant déversée dans les rues: les lumières ambrées, la musique classique me rappelant Home Alone et puis les effluves giroflées aussi. Même le grand sapin Mélania a enfilée sa plus belle et plus scintillante robe de soirée.

Le long du Ljubljanica River, les artisans du fonds de leurs cabanes vendent du miel doré, de petites céramiques peintes à la main ou des saucissons de cervidés ou d'ours brun (il y a d'importantes populations d'ours en Slovénie). Au creux de leur bonnet, des femmes aux pommettes rosées par le froid vendent des marrons fumant ou du vin réchauffé par les braises crépitantes de sous leurs tonneaux métalliques. J'ai de bons souvenirs de Kiev d'avant la guerre qui me reviennent en tête cette fois.

Devant l'église, un homme courbaturé joue de l'accordéon. Autour de nous, les cheminées signent le ciel de ses doubles-croches et de ses triolets cahotant.

Il y a une fine pluie qui refuse de s'éteindre sur la Pays depuis mon retour d'Italie. Les timides précipitations trempent la pointe des collines dans un frimas annonçant l'hiver. La neige ne tardera plus maintenant à blanchir tout le Pays, juste à temps pour Noël.

Mais pour l'instant, c'est une température de parapluie.

...

Il est désormais le temps de partir. Je me remplis une dernière fois le coeur de choucroute tiède, de boudin, de jota et de bons vins avant de retrouver Montréal.

Voilà l'une des belles choses qui me manquera de ce Pays: cette boustifaille réconfortante et rassembleuse de ces novembres grisaillant la Slovénie.

Adȋjo




Etienne X



Notes à Moi-Même:

Pourquoi aller en Slovénie, Pays méconnu existant que depuis 1991 :

1- On retrouve de tout dans ce petit Pays: montagnes époustouflantes, bord de mer, campagne et vie nocturne (à Ljubljana). On vend la Slovénie comme ça: Visit SLOVEnia

2- La Slovénie est l'un des Pays les plus Green d'Europe. 70 pourcent de ses déchets y sont recyclés. Il y a des pistes-cyclables partout (partout partout je veux dire).

3- Pays peu cher tout de même (pour un Pays d'Europe)

4- On y mange très bien, et leur vin est magnifique. By the way, l'eau est potable dans les robinets.

5- Je m'y suis toujours senti en sécurité, de jour comme de nuit, n'importe où et n'importe quand.

6- Il y a très peu de population en Slovénie (2.1 millions dans tout le Pays). Ça laisse beaucoup d'espace pour respirer.

7- C'est vraiment très facile de voyager à travers le Pays. Le réseau de bus et de train est excellent (avec des prix spéciaux très bas le weekend pour les bus).

8- Tout est beau, à la ville comme à la campagne. Et puis c'est très très propre (les déchets par terre sont presqu'inexistants).

9- Le niveau de littératie est très élevé en Slovénie (école gratuite pour tous, Université aussi). Les gens sont vraiment gentils, aidants, intelligents et cultivés.




Pourquoi ne pas aller en Slovénie?

Je sais pas. Je cherche mais je ne saurais pas quoi répondre.

Les taxes sont élevées peut-être? (Socialisme et services publiques obligent)

La température maussade de novembre peut-être aussi...



En fait, la Slovénie vient de s'ajouter à ma trop courte liste de Pays où je pourrais aisément y vivre

(il y en a deux maintenant, avec la Nouvelle-Zélande).


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