15- Du blanc au noir


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Managua, NicaraguaManagua, NicaraguaManagua, Nicaragua

Les transports bondés du Nica
Nous sommes encore le jour de Pâques, un évenement très important en Amérique latine, une terre fermement croyante. Après l'obtention de l'étampe nica*, nous parvenons à dénicher un bus dans toute cette désorganisation. Vers la fin d'après-midi, nous mettons enfin le pied à San juan del sur, station balnéaire populaire auprès des locaux. La plage est recouverte de monde et de leurs déchets! Une fois de plus, nous sommes témoins du manque flagrant de conscience écologique, comme nombreux endroits que nous avons visités, au cours des dernières années!!! La plage est désolante, mais la chaleur gagne, nous sautons dans l'océan. Vide d'énergie, on s'allonge pour un repos bien mérité... après une première intégration au Nicaragua. Le lendemain, nous mettons le cap vers Managua, la capitale.

Ça bouille de chaleur! Le pays est littérallement brulant et la station de bus de la ville de Rivas est un brouhaha incessant. Ici, aucune file, aucune règle, lorsque le bus vers la capitale arrive, on court, on s'accroche à la carcasse, on entre de tous les côtés, par la porte d'urgence, peu importe... ça joue du coude férocement! Bien sûr, les deux uniques blancs se font déplacer, bousculer, mais malgré l'intimidation, nous fonçons avec
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Les transports bondés du Nica
tout notre chargement dans ce bus bondé. Aucun siège n'est disponible et aucun nica tente de nous aider à première vue. Sac au dos, il est maintenant impossible de reculer et on nous empêche délibéremment d'avancer. Soudain, un ange parmi les démons fait surface. Une mère et ses trois enfants, avaient pris soin de nous réserver deux sièges, pas les meilleurs, mais tout de même!!! La bonté humaine existe toujours et elle est encore plus apprécié, dans ce genre de situation. La musique à fond la caisse, entassés comme des sardines, le bus continue de prendre des ¨passajeros¨. À travers cette foule qui déborde, les vendeurs crient à tue-tête pour enterrer la musique latine...on sue, on manque d'air, ca bouille de chaleur, est ce qu'on l'a déjà dit? Ce deux heures de bus, aura paru beaucoup plus long qu'ils en étaient!

Le Nica nous donne du fil à retorde. Sur nos gardes, à l'affût, comme deux gazelles parmi les lions, nous marchons dans les rues peu rassurantes de Managua, à la tombée du jour. Le destin nous pousse à entrer dans une "tienda" et juste avant d'en sortir... nous apprenons qu'au prochain coin de rue, deux nicas armés attendent
Rama, NicaraguaRama, NicaraguaRama, Nicaragua

Départ de Rama en "fastboat" pour atteindre le village garifuna de Bluefield
patiemment le passage de "gringos" se dirigeant vers leur "hostal" à petit budget, tous situés dans ce même secteur. Loin d'être fous, ces personnages connaissent bien leur pays et sont très conscient du manque d'infrastructures bancaires sur les sites touristiques populaires. Résultat: nous avons tous les poches remplies de ces fameux billets verts américains!!! Nous attendons donc un taxi à la porte du petit commerce, sous le regard d'une autre âme bienveillante. Nous évitons ainsi la catastrophe en payant 2.00 $ pour faire moins de deux rues et entrer paisiblement dans notre hôtel entourrée de barbelés et d'un murêt saturé de lames de rasoir tranchantes!


À moins de 20 jours de notre retour à la maison, quelques pensées récurrentes hantent l'esprit des 2 Trotteurs. Le sujet d'actualité tourne autour de ce qui constitue l'agréable confort de la maison. Nous parlons ici de nos proches, de nos recettes préférées, de l'odeur réconfortante de notre "spice box" indienne, de notre lit douillet, de notre bain, etc... L'éventualité d'un prochain voyage est évidemment avancé, Sri Lanka, Inde de l'est, Népal, Chine, travail à l'étranger, toutes les possibilités sont envisagés devant notre repas de fin de soirée. Nous discutons des améliorations éventuelles.
"Little corn island", Nicaragua"Little corn island", Nicaragua"Little corn island", Nicaragua

La sensation de bien-être que procure, presque instantanément, le mélange d'eau turquoise, de sable blanc et de palmiers
Nos ambitions de trotteurs évoluent, même si on ne réussit pas à mettre le doigt dessus, nous soumettons des idées et nous échangeons nos points de vu. Mais par dessus tout, à cette étape du voyage, c'est le désir de savourer les derniers moments et de poser notre sac pour plusieurs jours qui devient le besoin numéro 1 à assouvir... la playa para descansar un poco*!! C'est dans cette optique que nous décidons de partir à la conquête de la Isla del Maïs(Corn Island) avec une idée en tête: flotter dans les eaux turquoises des caraïbes, se gaver de fruits tropicaux et faire, d'un bungalow en bordure de mer, notre chez-nous temporaire!

À seulement 1 heure de vol de Managua, ces îles sont maintenant facilement accessibles... peut-être un peu trop facilement d'ailleurs. On entreprend plutôt le trajet par la terre, un peu plus aventureux et bien plus amusant! 5 heures de bus bondé vers Rama, pour ensuite planer littéralement au dessus de la Rio Escondido, à 80 km/h dans un "fastboat". Nous prenons seulement 1h45 pour atteindre Bluefield un grand village garifuna sur la côte caraïbéene. Un trajet stimulant à travers la jungle luxuriante de l'est du Nicaragua. Nous
"Little corn island", Nicaragua"Little corn island", Nicaragua"Little corn island", Nicaragua

On profite de la brise que nous offre la plage du côté sud-ouest
reprenons quelques forces dans un lit confortable dans une chambre sans artifice dans cette vile à l'ambiance africaine et à la réputation plus ou moins sécuritaire. Le lendemain à l'aube, nous sautons sur une barque: 6 heures dans les eaux tumultueuses de la mer des caraïbes avant d'apercevoir enfin la couleur de la plus grande des 2 "Corn Island". Une Toña*, un riz frit et un "pescado frito" bizzaroïde plus tard, et nous voilà filant à toute allure sur une autre chaloupe supersonique vers notre destination finale: "Little Corn island". Dès notre arrivée, nous profitons enfin des effets apaisants que procurent, curieusement presque instantanément, le mélange d'eau cristalline, de sable blanc et de palmiers.

Nous sirotons notre flor de caña* sur notre balcon en profitant de la brise constante que nous offre le sud-ouest de l'île. Nous nous moquons amicalement des touristes qui reviennent avec leur noix de coco et leurs mangues fraichement cueillies, tel des Robinson Crusoé des temps modernes en quête d'une auto-suffisance qui n'est "malheureusement" pas vraiment nécessaire aujourd'hui dans les pays d'Amérique centrale et quasi nulle part ailleurs... excepté peut-être dans les coins reculés de la Papouasie.

Presque tout est réunis, chaleur, soleil, bungalow
"Little corn island", Nicaragua"Little corn island", Nicaragua"Little corn island", Nicaragua

Vue de notre balcon à l'hotel Elsa sea breeze!
rustique, eau turquoise, sable blanc, seuls les fruits tropicaux et les spécialités culinaires caraibéenes manquent à l'appel. L'éloignement de l'île jouent assurément sur la disponibilité des produits et le peu d'achalandage du secteur, semblant être oubliés par les voyageurs, n'encourage guère les restaurateurs à user d'originalité dans leurs menus et d'hospitalité à notre égard. Nous découvrons tout de même un filete de polo y salsa de curry* délicieux qui ravit nos palais, midi et soir, pendant 3 jours.

Ce n'est que la troisième journée que notre niveau de vitamine C atteint un niveau dramatiquement bas. Nous comprenons alors qu'un être humain en carence de vitamine peut devenir dangeureusement audacieux. Armés d'une perche, nous scrutons tous les palmiers des environs et décrochons directement les noix de coco qui constitueront notre déjeuner de demain. Nous apercevons alors le vrai visage de cette île... comme les touristes qui nous amusaient hier, nous revenons les mains pleines de fruits fraichement cueillis. Rapidement grâce au précieux conseils de certains locaux, nous devenons experts dans l'ouverture des noix de coco. La technique est simple, efficace et nécessite plus de précision que de force herculéenne.

C'est sur ces notes relaxantes que nos derniers moments du côté Atlantique s'achèvent. Nous entreprenons le trajet de retour vers Managua. Nous trinquons une dernière fois au rhum nicaraguéen, cette fois-ci sur le quai en attente de notre "ferry", avec Anthony un catrachos* amusant de Roatan*. Nous en apprenons un peu plus sur le vie de marin, sur le "nightlife" des Bay Islands du Honduras et même sur la sensualité des colombiennes! Adios moreno* y que le bailla bien! Les transports s'enchainent difficilement et l'on atteint enfin la capitale près de 24 heures après notre départ des îles. Certe le Nica a beaucoup plus à offrir mais il est temps de quitter. D'un commun accord, c'est au El Salvadore sur les plages volcaniques de El Tunco que nous allons achevé notre projet de cette année.

Et c'est ainsi que nous passons du sable blanc au sable noir...

Les 2 Trotteurs

Nica: Diminutif employé pour désigner le pays ou le peuple
La playa para descansar un poco: Signifie "la plage pour se reposer un peu"
Toña: La biere national du Nicaragua
Flor de caña: Un rhum brun ou blanc délicieux fabriqué au nord de Leon, au Nicaragua
Filete de pollo y salsa de curry:Filet de poulet grillé accompagné
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Sur notre balcon, nous apprenons rapidement la technique pour ouvrir les noix de coco efficacement, sans force herculéenne
d'une sauce au lait de coco et curry jaune.
catrachos: Les lecteurs les plus assidus se rappelleront du surnom donné aux habitants du Honduras.
Roatan: Une des îles au nord du Honduras... le paradis de la plongée, de la plage et de la fiesta!
Moreno: Surnom espagnol que donnait Anthony aux hommes de race noir


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"Little corn island", Nicaragua"Little corn island", Nicaragua
"Little corn island", Nicaragua

La dégustation de tous les matins, une eau de coco ouverte par mon amoureux!!!
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Flor de caña, le rhum national du Nica, que nous dégustons quotidiennement au coucher de soleil
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Notre dernier coucher de soleil sur la Isla del maïs


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