Singapour: ville idéale?

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Recette pour une ville "idéale":

Ingrédients

Climat agréable
Bonne localisation
Architecture ancienne & moderne
Beaucoup d'arbres & plantes
Un gout certain pour le développement contrôle
Capitaux étrangers

Recette

Prenez une ile bien localisée, au centre d'une région a haute croissance par exemple, comme l'Asie du Sud-Est. Un climat tropical mais non violent favorisera le développement d'une végétation luxuriante, même en pleine ville. Commencez par un apport de capitaux d'une puissance étrangère, par exemple la Grande Bretagne, pour lancer le processus. Alors que vous versez les capitaux de manière régulière, placez l'architecture coloniale sur un bout de l'ile, de jolie manière si possible. Faites cuire à petit feu jusqu'à obtenir l'independence.
Apres avoir rangé la puissance étrangère a sa place, assurez de garder en tout temps un contrôle ferme sur le développement urbain et économique. Saupoudrez l'ile de parcs et allées ombragées, tout en développant en pièce centrale un espace marina & business center en architecture ultra moderne et gratte-ciels. La pièce centrale devra être joliment agencée autour des anciennes constructions.
Assurez des précipations régulières pour faciliter la croissance végétale, mais empêchez tout excès climatiques.
Agrémentez le tout de centres touristiques artificiels, magasins haut de gamme, lieux de gastronomie de qualité, et pourquoi pas un immense complexe alliant centre culturel, casino, bars & restaurants, et l'un des immeubles les plus avant-gardes d'Asie.

Bravo, vous avez terminé une ville, probablement très semblable à Singapour, et qui fut pour Mariko et moi un terrain de jeux le temps d'un weekend.
Et l'expression terrain de jeux n'est pas choisie par hasard, car Singapour est en effet l'une de ces villes où l'on se sent de nouveau enfant, les yeux émerveillés par les lumières, les choix culinaires, les parcs d'attraction et autres merveilles modernes. Je vous en dis plus :

1er Jour : Petite balade sur Mont Faber, là où se trouve la forêt tropicale la plus ancienne de Singapour, tout ça en pleine ville. Notre but était de rejoindre les télécabines qui partent du haut du mont pour rejoindre l’ile de Sentosa. Courte balade, et l’arrivée imminente d’un orage nous a fait apprécié l’aspect tropical de la vue, tout en nous donnant plus de motivation pour arriver au sommet ! La pluie a commencé alors que nous étions bien installées dans les télécabines, qui offrent une vue imprenable sur le mont et sa forêt, puis un port de bateaux de croisière entouré de nouveaux développements immobiliers, et enfin Sentosa, ile artificielle ou tout n’est qu’amusement. Ce lieu très apprécié des habitants de Singapour pour une excursion de weekend compte plusieurs parcs et attractions, depuis la volière aux papillons, jusqu’à l’espace Universal Studios, en passant par des parcours d’aventures, des restos et shopping malls, et sans oublier les plages artificielles. Celles-ci sont des merveilles d’aménagement urbain, avec beau sable blanc, palmiers bien agencés, petites iles aux larges, et de nombreux bars et restaurants. On se croirait dans un lagon isolée, si ce n’est la présence des super tankers et porte containers amarrés au large, et la couleur que cette activité industrielle donne à l’eau. Et il aurait été bon de faire un petit plongeon, car il faut rappeler que Singapour se trouve sur l’Equateur, et un peu d’eau fraiche aurait été bienvenue, mais il nous a fallu nous contenter de la petite brise tropicale qui soufflait par intermittence. Puis retour vers l’hôtel via le monorail gratuit de l’ile, un autre petit aspect parc d’attraction.

Court passage à l’hôtel pour se préparer pour notre soirée culture : représentation de Macbeth dans le cadre de « Shakespeare in the Park » sur le superbe site de Fort Canning , parc luxurieux aux bâtiments coloniaux, et vue sur la skyline de la City depuis notre « théâtre vert ». La représentation, une interprétation moderne de Macbeth avec costumes tantôt empire, tantôt contemporains, fut à la hauteur du site, avec un très bon jeu d’acteurs, et des effets sons & lumières qui ont parfaitement ajouté l’aspect sinistre que cette pièce demande. Les acteurs étaient en grande majorité européens, et l’on peut être amené à regretter ce manque de représentation locale, mais il faut dire que l’accent british était plus adapté à du Shakespeare que son adaptation locale. Devrais-je préciser ici que la langue officielle de Singapour est l’anglais ? Tout y est donc écrit, et bien, dans la langue de Shakespeare, ce qui facilite la vie, mais une tournure singapourienne est bien présente, et l’accent n’est pas toujours le plus aisé à comprendre pour une oreille non acclimatée, surtout s’il s’agissait de comprendre du vieil anglais ! Tout ça pour dire que la qualité du théâtre, le cadre unique, et je devrais aussi ajouter le fait que l’aspect culturel des choses fait un peu défaut à Phnom Penh, ont fait de cette soirée une expérience inoubliable. La pluie qui avait eu la mauvaise idée de repartir de plus belle en fin d’après-midi a elle-même laissé place au spectacle, pour notre plus grand bonheur du fait de notre installation précaire sur un bout de sac plastique sur des marches en bric, en bordure de pelouse, sous notre unique parapluie. Heureusement nous avions prévu un bon en-cas de mets asiatiques divers pour nous requinquer.

La soirée n’allait pas s’arrêter là, et nous avons ensuite rejoint un ami de Mariko et sa copine, couple que j’avais d’ailleurs rencontré la semaine d’avant un Phnom Penh, à la suite d’une coïncidence temporelle et spatiale qui nous surprend parfois. Tous deux ont des activités plus « modernes » que ce que l’on peut trouver à Phnom Penh, lui travaille en marketing pour des produits de beauté, et elle sur les programmes internationaux d’une des universités. Nous avons donc trinqué à nos « retrouvailles » autour d’un bon petit verre dans un lieu qui me semble unique à Singapour : un ancien couvent aux murs d’une blancheur éblouissante, ou les dépendances ont été reconverties en haut lieu de la vie nocturne un peu classe de Singapour, avec de nombreux bars et restaurants, qui offrent une belle vue sur la cour intérieure et l’église qui en marque le centre. Je vous rassure, l’église est toujours un lieu de culte, mais il faut avouer que l’endroit est surprenant, et très agréable. Nous avons ensuite fini la soirée dans un bar sur la marina, lieu moderne et flambant neuf, même si les anciens hôtels de l’empire britannique, palais de justice, et autres églises sont juste au coin de la rue. Et c’est avec une vue sur le nouveau symbole architectural de Singapour, le Marina Bay Sands, que nous avons devisé sur le développement extraordinaire de cette ville état.

Point culinaire de la journée : Raviolis chinois à tomber par terre dans la chaine de restau Din Tai Fong, rien que d’y penser me met l’eau à la bouche ! Et pour le soir, sushis et brochettes à emporter, qui, bien qu’ils provenaient d’un centre commercial, étaient d’une qualité égale à de très bons restaurants, quand je vous disais que la cuisine de Singapour valait le détour !

2eme jour : Journée moins remplie du fait d’une matinée presque éclipsée par la nuit ! Mais une excellente journée malgré tout, avec un passage par Orchard Road, temple du shopping de luxe s’il en est, ou la concentration de boutiques Vuitton, Prada et Gucci au km2 est surement l’une des plus élevées du monde. Il y a quand même quelques magasins qui se laissent approcher, fort heureusement, et présentaient une occasion très utile pour un shopping rapide. Puis direction le « food court » du grand magasin japonais Takashimaya, ou là aussi nous avons pu déguster des mets japonais exquis. Ensuite direction le bâtiment d’à coté pour, vous ne devinerez jamais, deux cours de hip hop ! Vous vous demandez peut-être pourquoi nous avons fait ce choix quelque peu inattendu d’aller a des cours de danse au lieu de visiter la ville, mais il faut dire que nous avions déjà vu une bonne partie de la ville qui somme toute n’est pas très grande (en tout cas pas au niveau des lieux un peu touristiques), il pleuvait, et nous voulions vraiment prendre des cours de hip hop ! Mariko en avait pris beaucoup quand elle habitait encore au Canada, et j’avais moi-même eu plusieurs occasions semblables à Paris, Londres et Sydney, et il était temps de rafraichir notre hip hop attitude ! Les cours furent intenses, rapides, plutôt difficiles, mais très satisfaisants ! Et ils nous ont donné une opportunité d’interagir un peu plus avec la jeunesse singapourienne, très friante de ce style de musique et danse. L’Asie entière d’ailleurs se passionne plus pour le hip hop, et peut-être les tendances de Singapour annoncent-elles les nouveaux développements du reste de l’Asie ?

Apres cette activité des plus divertissantes, il était déjà temps de se préparer pour la soirée, et c’est après un court repos que nous sommes repartis vers deux autre lieux uniques : Tout d’abord le bar Ku De Ta, sur le toit du Marina Bay Sands, ou la vue sur la city, la marina, et les milliers de bateaux à l’ancre est des plus impressionnantes. Les cocktails étaient aussi parmi les meilleurs jamais goutés, et cela nous a aussi donné l’occasion d’aller admirer la piscine à débordement, où les clients de l’hôtel ont l’impression de nager entre ciel et terre. Puis direction une ancienne base militaire, elle-aussi reconvertie en haut lieu de la gastronomie, et c’est sur un restaurant fusion France-Asie que nous avons jette notre dévolu. Bien nous en pris, car encore une fois le repas était à la hauteur de nos attentes, et de son prix singapourien tellement plus élevé que la base phnom penh-oise, c’est à croire que la modernité a son prix !

3eme jour : Notre avion était malheureusement en début d’après-midi, mais nous n’allions pas nous lever aux aurores non plus ! Du coup nous avons eu le temps de profiter d’un brunch qui aurait été à sa place à Paris, Londres ou New York, dans un quartier un peu bo-bo, aux rues calmes, petites maisons et volets peints. Encore une fois, ce fut un délice, et c’est bien repus que nous avons repris l’autoroute bordé de grands arbres qui nous porta sans heurts jusqu’à l’aéroport, en seulement 20-30 min depuis le centre de la ville, la modernité a aussi ses aspects pratiques !

Impression générale : Singapour est une ville qui vaut vraiment le détour, et qui présente une alternative de weekend parfaite en venant de Phnom Penh, du fait des différences importantes qui existent entre les deux villes. En particulier, c’est une ville on-ne-peut-plus propre et ordonnée, ou tout fonctionne sans à-coups, où tout est facile, bien loin du « désordre organise » de Phnom Penh. Mais cela peut parfois donner à la ville un aspect un peu froid, planifié, manquant de spontanéité. Les prix y sont malheureusement exorbitants, et une bière coute en général entre $12 et $16 du fait des taxes élevées sur l’alcool. (Phnom Penh : $1 à $3). Mais alors que j’écris ses lignes la ville continue sa croissance folle, de nouveaux complexes immobiliers, parcs, gratte ciels sont en construction, et son port industriel reste un des centres de commerce les plus importants de la région. Il sera intéressant d’y revenir, peut-être dans 5 ans pour en voir l’évolution, mais aussi j’espère très bientôt pour pouvoir se baigner avec une vue époustouflante depuis la piscine du Marina Bay Sands, et encore une fois revenir en enfance à travers la magie d’Universal Studios !

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Photos

Telecabines
Les telecabines vont du haut de Mount Faber jusqu'a l'ile artificielle de Sentosa