Road trip 1ère étape: Les rizières en terrasse du Nord


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July 17th 2016
Published: August 2nd 2016
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ROAD TRIP 1ère étape : les rizières en terrasse

1er JOUR : Banaue-Pula-Kampulo

Le bus de nuit tant redouté car sur internet réputé glacial est finalement très correct. Nous arrivons à Banaue tôt dans la matinée ce qui nous permet de partir à la recherche du meilleur prix pour un trek de 3jours dans les rizières. Au viewpoint de Banaue qui domine la vallée et ses rizières en terrasse classées au patrimoine de l’Unesco (cf post précédent), nous avons un premier aperçu de celles-ci. Il est difficile de ne pas s’émerveiller devant cet amphithéâtre vert aux gradins parfaitement dessinés. nous voilà parties. Pour la première étape, il est prévu 7h de marche. Nous la ferons en 5, au plus grand étonnement du guide. Pour débuter, celui-ci nous dit que c’est du plat. Nous n’avons pas la même définition du plat, que personnellement j’appelle pente. Pour rester dans la métaphore des hauteurs, Marion est au fond du trou et en sueur^^. Heureusement, après la randonnée est plus cool mais les paysages pas extraordinaires. Nous sommes juste dans une forêt. Il nous faut juste faire attention car tout le long du trek, les sentiers sont humides donc glissant. L’après-midi, le trek devient plus intéressant car nous arrivons dans les rizières en terrasse avec le village de Pula. Le chemin allant à notre étape du soir, Kampulo, longe une rivière sinueuse, sur fond de terrasses creusées dans la montagne. Le paysage est magnifique avec une multitude de teintes de vert allant jusqu’au marron en passant par le jaune. Tout dépend de l’ « âge » du riz planté. Le reflet du soleil sublime tout cela. On monte, on descend à travers les rizières tout en jouant les équilibristes sur le bord de tes terrasses. Bien sûr, les photos sont de mises.

Pendant la randonnée, le guide nous explique la culture du riz. D’abord, il y a une première plantation sur une seule parcelle parmi plusieurs. Après 4 mois, le riz devient brun et on récolte chaque pied qui contient environ 40 grains de riz. Il faut replanter un par un ces derniers dans la totalité des parcelles. Sur la première parcelle désormais inutilisée, les plants sont fauchés et enterrées sous celle-ci pour la fertilisée. Dans les autres parcelles toutes juste plantées, il faut attendre 4 mois pour que le riz soit prêt à être récolté. Une fois la récolte faite, le riz est mis à sécher pendant une semaine. Il faut savoir que dans la région, le riz est quasiment exclusivement réservé à un usage familial, d’autosuffisance. Il n’est pas vendu. Il est donc réparti entre les membres de la famille. Après, il s’agit de nettoyer les parcelles, les murs, de reconstruire ces derniers, les chemins ainsi que le système d’irrigation. D’ailleurs, au niveau de l’irrigation, chaque parcelle n’est irriguée que trois-quatre jours de suite pour ensuite avoir une pause du même temps. Cela permet un cycle. Pour finir, les parcelles se « reposent » pour un ou deux mois (tout dépend s’il y a une seule récolte ou deux dans l’année). Parfois, elles sont utilisées pour la culture de légume (patates douces, choux…) pour que les familles les vendent et obtiennent un salaire leur permettant d’acheter du lait, de la viande, de la coco… Sinon, quand les rizières ne mobilisent pas toute la famille, certains membres vont dans d’autres villages pour trouver un travail et gagner de l’argent.

Après cette parenthèse agricole, retournons à notre randonnée. En fin d’aprem, nous arrivons au village reculé de Kampulo. Celui-ci n’est accessible qu’à pied et n’a l’électricité que depuis 3 ans et toujours pas de signal téléphonique ni internet. C’est donc assez rudimentaire et très local ce qui nous va très bien. On profite de cette atmosphère pour parler avec notre guide et essayer le « Moma » (noix de coco, tabac, poudre de carapace d’escargot et palmier). Ici, tous les hommes machent cela à longueur de journée, comme la coca dans les Andes. Quand ils crachent, cela laisse des traces rouges sur le sol. Je vous laisse imaginer l’état des dents. Il nous explique que « moma » signifie engagement. Du coup, quand une femme demande de la moma à quelqu’un elle flirte.

Ensuite, nous observons la séparation du riz et de son enveloppe. Il faut piller le riz pendant une vingtaine de minute puis le tamiser pour enlever l’enveloppe et la donner à manger aux poulets. L’opération est à renouveler deux fois et est incroyablement physique et précise. En 30s d’essai, nos bras souffrent.

Après ce moment de vie local, à chaque fois, qu’ils veulent manger du riz, il s’agit de faire cette opération…, discussion avec Geoffrey sur le mariage et les coutumes qui l’accompagnent pendant que Marion observe le tri des grains de riz un par un pour enlever les dernières enveloppes. Concernant le couple, l’homme doit donner un porc et un poulet à à la famille de sa dulcinée et attendre un mois pour enfin pouvoir vivre avec cette dernière. Pour la mariage, la veille au soir, une grande fête à lieu avec repas pour chacun veut (y compris l’ami de l’ami de l’ami). Tout le monde est convié. Le lendemain matin, le mariage a lieu et s’ensuit le déjeuner, toujours ouvert au plus grand nombre. Pour payer la nourriture, les invités laissent souvent un peu d’argent.

Après cette passionnante discussion, retour à des choses plus triviale : la mise à mort du poulet. Tout se fait dans la hutte traditionnelle donc dans une atmosphère très sombre correspondant à l’action^^. Notre guide nous propose de tuer nous-même le poulet, ce que Marion, en futur médecin, fait sans aucune appréhension. Il s’agit de trancher la moelle épinière entre deux vertèbres. Une fois cela fait, on récupère le sang pour, plus tard, cuisiner les intestins du poulet avec. Geoffrey plume ensuite ce dernier s’aidant du feu pour griller les plumes afin de les enlever plus facilement. Ensuite, nous assistons à l’éviscération du poulet pour pouvoir cuisiner la quasi-totale intégralité du poulet. On nous détaille chaque étape jusqu’à la cuisson. 30min plus tard, le poulet en question nous ait servi avec du riz bien sûr. Je teste les pattes (pas fameux) tandis que Marion ne peut manger les intestins dans le sang bouilli. Perso je me régale^^. Après ce délicieux repas, concert au coin du feu avec guitare. Les chansons s’enchainent et les guides sont ravis d’avoir de la compagnie. Après cette journée bien remplie et forte en émotion, dodo.

2ème JOUR : Kampulo - Batad

Réveil difficile car Marion est malade. La randonnée de seulement 2h vers Batad s’avère donc très dure surtout que les montées sont conséquentes. Lors des passages très pentus, nous nous arrêtons toutes les 10marches, Marion se sentant très faible et vraiment mal. Ça se voit que ce n’est pas du chiqué. A côté le paysage est toujours aussi beau. Le viewpoint se trouvant sur la crête nous donne à voir le cœur du village en contrebas, perdu au milieu des rizières. Nous resterons dans le haut, les hébergements s’y concentrant. Nous rejoignons ensuite notre guesthouse où Marion passera tout le reste de la journée à se reposer et dormir.

De mon côté, je me rends au chutes d’eau réputée impressionnante tout en bas de la « vallée ». Je profite de ce moment pour faire un peu de sport, courant dans les rizières, essayant d’arriver le plus vite possible en bas pour remonter toujours le plus vite possible. Avec ma musique, le paysage, le soleil, c’est le bonheur. La dernière partie de la descente se fait en marchant, les marches étant tellement hautes (environ 50cm) qu’il faut faire très attention. La cascade se révèle impressionnante avec ses 15m de haut (environ). Surtout, je me rafraîchie en nageant dans la piscine naturelle. Après cette pause forte agréable, il s’agit de remonter ce qui est réputé très dur. Ne sentant toujours pas la fatigue, je m’amuse une fois en haut à redescendre pour aller dans le village et remontée à la guesthouse. Pour finir, je vagabonde sur le haut de la crête tout en commençant à sentir la fatigue dans mes jambes. Le soir, je dine à la terrasse de la guesthouse en compagnie de deux israéliennes, qui me parlent de leur religion (plus que contraignante), de leur mode de vie, de l’atmosphère au sein de leur pays. C’est très instructif. Je travaille ensuite un peu sur mon mémoire et dodo.

3ème JOUR : Batad – Banaue

Après une nuit horrible, en particulier pour Marion, celle-ci a faim. Nous sommes sauvées^^. Toutefois, pour rejoindre la route menant à Banaue à 20min de montée de Batad, c’est l’épreuve. Marion très faible souffre mais résiste. Péniblement, nous rejoignons notre tricycle. Là, la route est tellement pentue que je dois descendre et marcher sur un long tronçon afin que le tricycle puisse avancer. Il faut savoir que la route ne date que de trois ans. Avant, il fallait faire 3h de marche pour la rejoindre… Heureusement que ce n’est plus le cas. Nous imaginons cependant que l’axe routier doit souvent être coupé étant donné les éboulements qui ont lieu. Le revêtement est recouvert de cailloux parfois même de rochers. Ça fait peur…



Sur le trajet nous ramenant à Batad, nous nous arrêtons à la « natural pool », sympa mais sans plus. Ayant fortement sympathisé avec le guide lors de ces quelques jours, il nous propose de monter une part une sur le toit du tricycle. L’expérience est super sympa sachant que nous traversons également les rizières de Bataang. Arrivées à Banaue, nous reprenons contact avec la civilisation et profitons du wifi pour rassurer la famille. Après un bref tour dans le village, Marin préfère se reposer dans une chambre tandis que je décide de retourner au viewpoint en marchant une petite heure pour profiter de la vue durant tout le trajet. A peine arrivée, des trombes d’eau se mettent à tomber. Entre deux averses je m’empresse de redescendre vers la ville. Là, j’achète souvenirs et retrouve Marion pour prendre le bus et retourner à Manille.


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