Mongolie - le Gobi : Ivresse des grands espaces


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Asia » Mongolia » Gobi Desert
May 31st 2009
Published: June 14th 2009
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Ulan Bator, le 25 mai 2009. C'est presque avec étonnement que je me retrouve, ce matin-là, à bord d'un mini-van tout terrain de conception russe, prêt à partir pour un périple de 20 jours qui me mènera des dunes du sud Gobi jusqu'aux eaux cristallines du Lac Khovsgol, en passant par les montagnes de l'Arkhangai et l'antique cité de Karakorin. Il faut dire que, depuis mon arrivée à Ulan Bator, il y a moins de 36 heures, les événements se sont enchaînés rapidement, sans que je m’en rende compte. Retour sur image.

Le voyage en bus local depuis Ulan Ude jusqu’à Ulan Bator fut long, mais riche de souvenirs. Le passage de la frontière russe, d’abord, au milieu d’un "no man’s land" indescriptible. Une chose est sûre : il faut pas être pressé par ici : le bus est entièrement vidé et examiné à part, les passagers sont contrôlés dans les règles de l’art. Du côté mongol, on nous scanne la caboche pour déceler d’éventuelles traces de fièvre porcine. Dans les files d’attente, je ne passe guère inaperçu, ce qui me donne l’occasion d’échanger quelques mots d’anglais avec une jeune Mongole qui rentre voir sa famille. A côté de moi dans le bus, une mémé à la pauvre apparence me fait comprendre de recompter pour elle le nombre impressionnant de billets de banque qu’elle planque dans son sac à main. Une petite fortune, j’ai l’air digne de confiance! En remerciement, elle me coachera pour le choix du repas de midi, étant donné que pour moi, la carte se révèlera des plus mystérieuse. A peine la frontière passée, les premiers troupeaux de chameaux font leur apparition, le long de lacs salés, tandis qu’au loin, l’on discerne des "yourtes" éparpillées, minuscules taches blanches au cœur des steppes. Après un arrêt pipi en rase campagne (les hommes d’un côté de la route, les femmes de l’autre), nous essuyons une tempête de sable qui oblige le chauffeur à s’arrêter quelques minutes, ainsi qu’une petite rixe au fond du bus, entre deux jeunes Russes inertes et un groupe de Mongols peu enclins à se laisser faire.

J’atteins finalement Ulan Bator. La plupart des gens affirme que la capitale mongole n'a rien d'autre à offrir au voyageur de passage que des rues poussiéreuses, où pullulent les pickpockets aussi jeunes que rusés et, à la nuit tombée, les ivrognes rendus agressifs par l'abus de vodka bon marché. C'est donc tout naturellement que les étrangers ne s'y attardent que pour organiser leur voyage vers l'intérieur du pays ; pas d'autres choix. Bien que je ne partage pas ce point de vue, je dois concéder que le premier regard posé sur "UB", comme la surnomme ici, n’a rien de très engageant : rues défoncées, immeubles en état de délabrement avancé, circulation bruyante et chaotique, pauvreté et quartiers industrieux crasseux forment un tableau sur lequel l'on a pas vraiment envie de s'attarder. Pourtant, la ville n'est pas dénuée d'intérêts. Le centre ville offrant un choix honorables de musées, de bistrots, de marchés et de temples. Mais le fait est qu'on ne vient évidemment pas en Mongolie pour "UB". Donc, un peu comme tout le monde, je me suis mis rapidement en quête d'une expédition vers les grands espaces qui couvrent le pays. Ma première intention était de voyager avec une organisation offrant l'opportunité de vivre avec des familles de nomades et de partager leur quotidien. Mais leur office était clos durant deux jours, ce qui a suffit pour qu'une autre solution, plus facile, se profile. C'est ainsi qu’en me laissant convaincre par "Jo", une petite Irlandaise aux allures de hobbit, j'ai rejoint quatre autres voyageurs venus d'Écosse, d'Angleterre et d'Australie pour trois semaines d'aventures aux quatre coins de la Mongolie.

Dès les premiers km, l'ambiance à bord est détendue et les plaisanteries vont bon train : le ton est donné pour le reste du voyage! Sur le passage du mini-van qui file plein sud vers le Gobi, les troupeaux de chèvres et de moutons tourbillonnent, tandis que les aigles majestueux s'envolent aussitôt que les objectifs crépitent. L'asphalte n'a pas encore imposé sa loi ici, loin s'en faut. C'est donc sur des pistes, ou simplement là où le terrain paraît le plus propice que nous progressons. Bayra, notre chauffeur, est un artiste de la route, ce qui rend les étapes plutôt confortables, vu les conditions. Le gars est un ancien professeur de ski (si si) et un grand adepte de la lutte mongole, comme en témoigne sa silhouette massive et sa propension à se mettre "bide à l'air" une fois le volant lâché, quelle que soit la température extérieure. Comme nous le découvrirons au cours du voyage, Bayra est aussi mécanicien, chanteur émérite, dresseur de chameaux, boucher, cuisinier, pêcheur, cordonnier,... bref une légende saluée et reconnue partout où nous nous rendons. Quant à Baska, notre jeune guide au tempérament aussi espiègle qu'intrépide, elle est aux petits soins pour nous et attentive au moindre désagrément potentiel, nous offrant souvent plusieurs options pour notre itinéraire ou notre hébergement. Cavalière de premier ordre, elle dispose en outre d'un don certain pour la cuisine roborative. Cela me rappelle un peu le Maroc, même si le "Buffbot" reste incontestablement le Maître en la matière !

La première semaine de voyage nous a donc conduits au sud, à travers steppes semi arides et déserts rocailleux, jusqu'aux confins du Gobi, là où les dunes chantent sous le vent. Notre petite équipe est hébergée à chaque étape par des familles de nomades qui disposent d'une "ger" (ou "yourte", si on emploie le terme russe) pour les visiteurs. Accueils chaleureux avec biscuits et lait de chèvre, de vache ou de chameau, selon les possessions de la famille. Je ne saurais dire à quel point ce voyage est dépaysant et magnifique. Une vraie petite aventure où, pourtant, tout est soigneusement organisé pour nous. Le pied !

Après les formations rocheuses et les falaises blanches de la province de Dundgov, nous nous réveillons, le matin du 4e jour, alors qu'une fine pellicule de neige a recouvert les collines environnantes. Spectacle féerique! La suite de notre périple nous mène jusqu'au vaste parc national Gurvan Saikhan, où il est possible de visiter un canyon couvert de glace le matin et tenter l'ascension des dunes de sable géantes l'après-midi. La vue du haut de ces "Khongoryn Els", comme on les appelle ici, est époustouflante. Nous passons deux jours sur place pour profiter du panorama et s'essayer à la randonnée à dos de chameau. Plutôt tranquille. L'animal est placide, mais il a son petit caractère. Difficile de l'empêcher de brouter les buissons épars et de le faire traverser un petit ruisseau s'il estime l'endroit peu propice. Nous quittons ensuite les dunes de sable pour remonter en direction du nord, vers le centre du pays. Sur notre chemin, une courte halte s'impose aux Flaming Cliffs, qui portent bien leur nom. C'est là que nous saisissons l'opportunité de faire une petite marche au crépuscule, dans un décor de western. Le jour suivant, nous visitons les ruines d’un ancien monastère, entouré des vestiges désolés de ce qui fut autrefois une petite bourgade. Il n’en reste guère que les fondations, colonisées par les lapins, les chevaux et les chameaux. C’est à l’occasion du repas de midi, pris près du site, que nous avons pu assister au combat entre Bayra et un chameau bien décidé à venir nous piquer notre casse-croûte. Pas évident de se mesurer à une bête qui avait sale caractère et dont on dit qu’elle peut vous briser le cou entre ses molaires : jet de pierre sur l’animal, puis lasso autour de cou pour dominer la bête qui finira, après un bon quart d’heure de muts, à s’enfuir complètement agitée…

L'après-midi du 7e jour touche à sa fin. Nous venons de quitter le Gobi. Les paysages sont désormais plus verdoyants et nous nous arrêtons au crépuscule au milieu d’une prairie pour une première nuit de camping. Une fois les tentes montées, je pars escalader quelques rochers alentours, en attendant la croûte, afin de voir ce qu’il y a de l’autre côté, là où l’horizon rosit. Après le repas, la soirée, mémorable, se poursuivit autour du feu, alimenté par de la bouse de chameau séchée. Très efficace! Ce soir-là, sous les étoiles, aux chansons mongoles se mêlèrent les chants maoris et écossais. Demain, destination Karakorin.


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14th June 2009

Salut a tous ! Apres 3 semaines de silence, j'ai retrouvé le chemin du clavier et de la souris et me remets au boulot :) Voici le premier volet relatif au périple de 20 jours que je viens de boucler en Mongolie. J'espere que ca vous plaira autant qu'a moi. La suite pour tres bientot ! A+
14th June 2009

Ha bah enfin !
Hier, en visite chez mon frère on se demandait : Mais pas simple pour Ferd !! pas de nouvelle c'est il fait capturé par une bande de mongole !!!! Mais non direct des nouvelles de notre brave aventurier !! Enfin !! En tous cas c'est juste splendide comme d'habitude! Tu nous fais rêvé ! Bonne continuation
15th June 2009

Hé hé non non, pas de soucis, tout roule nickel pour le moment ! Merci pour vos messages, a tout bientot !
19th June 2009

Ciao Ferdinand!, c'est toujour emotionant de passé par ici et lire tes découvertes! Auguri!

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