Mongolie centrale : de Karakorin au Grand Lac Blanc


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Asia » Mongolia » Arkhangai
June 7th 2009
Published: June 15th 2009
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Au sortir du Gobi, sur la route qui nous mène vers Karakorin, les paysages se transforment à une vitesse étonnante. Les plaines arides à perte de vue font place aux vertes collines, les hardes de yacks remplacent les troupeaux de chameaux, les aigles dominent les cieux et les premiers arbres épars se manifestent.

L'ambiance au sein de notre petite troupe est plus que jamais au beau fixe. Jo, la petite Irlandaise aux yeux pétillants, intarissable sur les aventures qui l'ont menée aux quatre coins du globe depuis deux ans, est devenue la mascotte du groupe en nous enseignant un jeu de cartes populaire appelé "Shithead" (inutile que je traduise!). Pas une soirée ne passe sans que l'on élise quelques nouveaux shitheads, autour d'un verre de vodka, de vin ou de bière. Peter, jeune retraité australien, et son épouse Janice, ancienne hippie anglaise, forment un couple à l'humour décapant et gèrent a merveille l'approvisionnement en douceurs et en vodka Ginggis Khan. Duncan, l'Écossais, et sa compagne britannique, Alyson, retournent vivre en Europe après près de deux ans passés en Nouvelle-Zélande. Les écouter parler avec passion de leur terre d'adoption me fait rêver. Passer l'hiver européen en Océanie est une option très séduisante, mais encore lointaine à ce stade du voyage. De la musique d'avenir comme on dit...

De l'antique Karakorin, qui fut un temps capitale de l'Empire mongol, il ne reste aujourd'hui presque rien. Une petite bourgade occupe désormais le site. Non loin de là, l'imposant monastère Erdene Zuu Khiid, plus récent, est entouré d'une muraille nacrée ponctuée de 108 stupas. Le lieu mérite une visite ; il a été classé au patrimoine mondial de l'humanité, ainsi que les paysages de la vallée de l'Orkhon dont il fait partie.

Nous prenons ensuite la route de l'ouest en suivant la tranquille rivière Orkhon, dans un décor qui me rappelle les Préalpes fribourgeoises. Nous passons là deux jours splendides, hébergés et dorlotés par une famille de nomades. Dégustation de produits à base de lait de yacks, tels le beurre, la crème et les yogourts frais. Absolument délicieux. Bayra se met aussi aux fourneaux pour nous concocter un barbecue traditionnel mongol : viande de chèvre grillée au milieu de pierres brûlantes. De quoi me consoler un peu, au début de la saison des grillades en Valais ! Le lendemain, ballade le long de la rivière et initiation à la pêche à la mouche avec Duncan, qui a son propre matos. Débuts difficiles en ce qui me concerne ; j'ai beau me remémorer Brad Pitt dans le film de Redford, j'ai encore de gros progrès à faire. Le succès vint avec l'hameçon, plus traditionnel, qui m’a donné une prise de taille fort décente que je décide toutefois de relâcher. C’est pas le poisson qui manque par ici. Bayra en a déjà pêché plusieurs ce matin, en vue de nous préparer un second repas d'anthologie pour la soirée.

Filant toujours vers le nord-ouest, nous entrons dans la province centrale de l'Arkhangai et nous nous arrêtons une nuit a Tsenkheriin Khaluun Us, pour un brin de délassement dans des sources d'eaux chaudes, en plein air, bières à portée de main, les yeux sur les collines environnantes couvertes de forêts. Le lendemain, nous gagnons le Grand Lac Blanc, une fois n’est pas coutume sous un ciel chargé de nuages. Là, entre montagnes aux cimes enneigées et steppes balayées par les vents, le climat se fait plus rigoureux, ce qui ne décourage pourtant pas notre fine équipe durant les deux jours passés sur place. Le premier jour, nous explorons le cratère d'un volcan éteint, puis partons pour une chevauchée de plusieurs heures des rives du lac jusqu'aux sommets les surplombant. Pas besoin de vous faire un dessin : les chevaux et la nation mongole ont une longue histoire commune. Partir à cheval dans les steppes relève du mythe, celui de Gengis ou des autres qui lui ont succédé. Mais il n’est pas évident de s’improviser cavalier pour qui n’est pas né sur ces terres, même si les grands espaces à perte de vue peuvent mettre le rêveur en quête d’aventures directement dans la peau d’un Khan. On se réveille assez vite ! En dépit de sa petite taille, le cheval mongol a en effet un tempérament de feu et de l'énergie à revendre. Dès que s'ouvre devant lui l’horizon, l'instinct se met à parler, le rythme s’accélère et il part dans un galop effréné qui donne de bonnes injections d'adrénaline et fait voleter les couvre-chef. Le second jour passé sur les bords du Grand Lac Blanc a été plus relaxant. Nous avons eu la chance de participer à un Nadaam local, sorte de kermesse installée au beau milieu de nulle part. Les deux attractions de la journée ont été le tournoi de lutte et la course de chevaux. Superbe! J'ai hésité a m'inscrire pour le tournoi de lutte ; pas de regrets cependant après avoir vu les "maouss" mongols combattre. Bayra, en tant qu'ancien lutteur, n'a pas résisté à la tentation. Après un superbe premier tour, il a été sorti avec les honneurs par le futur vainqueur du tournoi. Il n'a pas par contre pas été question de participer à la course équestre, ouverte aux jeunes garçons. Pas de selle, pas d'étriers pour une chevauchée fantastique de près de 16 km : chapeau bas aux descendants du peuple des steppes.


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15th June 2009

Superbe comme d'habitude manque quand même une photo de groupe avec toi et tes potes !!
16th June 2009

Yup, ca vient, ca vient mec, pour la derniere entree sur la Mongolie :)

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