Jaldapara National Park and Totopara ( Jungle Boogie )


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February 28th 2007
Published: February 1st 2013
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28 fév.

Il est 6H30AM dans le train qui relie Kalkatta à la station de train de New Jalpaiguri.

On est six dans notre capsule à attendre sur des lits superposés. Je n’arrive plus à dormir. Peut-être qu’on s’est fait piéger et qu’on nous envoie à la Gulag......





Il est 8H00 Am lorsque notre taxi nous débarque à notre hôtel. On est à Siliguri, ville de passage. D’ici, on peut se rendre à Darjeeling, à Gangtok (dans le Sikkim), au Bhutan, au Népal et en Chine.

Il fait plus frais. Ça sent la neige. Je devrai serrer mes gougounes et sortir mes godasses.

Je ne suis pas certain de me rappeler comment lasser mes lacets par contre.



Aujourd’hui est une journée de repos pour nous. Après avoir géré Chennai et Kalkatta, cette petite pause est certainement bien méritée On en profite pour planifier un peu notre prochain mois dans les montagnes.





Il est 4H00 Pm et tout est déjà réglé. On a en main notre permis pour le Sikkim, on a les infos qu’on voulait sur le Népal et le Bhutan, mais surtout, on a notre plan pour demain: Jaldapara Wildlife Sanctuary en jeep et à dos d’éléphant.

Devrais-je porter du beige et un chapeau de safari, question de me fondre au paysage?



Note à Moi-Même:

1-Ne jamais laver son unique paire de jeans à la main, avec la même eau qu’une serviette sale. Risque encouru: le denim peut s’imprégner d’une odeur de fond de sac de gym.



2-En Inde, tout est quantité mais peu est qualité.



3-Je pue.





1 mars:

Sursaut à 6h00 Am.

Le wake-up call de 5H00 Am n’a pas été fait malgré mes trois insistantes demandes d’hier. Je ne suis pas surpris, mais ça me rend grognon. Il faudra courir, et oublier la douche et le petit-déj.

J’ai toujours l’empreinte des draps sur ma joue alors qu’on arrive dans le lobby. On réveille le type de la réception qui dormait sur sa chaise cousinée pour qu’on puisse faire notre rapide check-out. On est pressé. Je prends quand même le temps de remercier le moustachu endormi derrière son comptoir pour sa mémoire efficace et ponctuelle. Je le fais évidement avec tout mon tact matinal et légendaire.

Le type de la réception me répond "thank you" en souriant.

Mon message n’a pas passé. Fffff! C’est l’histoire de Mysore qui se répète.



On est maintenant debout sur le quai d’embarquement.

J’ai encore les yeux collés

Et pis j’ai une rosette dans le toupette.

Je suis un diablotin amputé d’une corne.



C’est ainsi qu’on se tape un trois heures de train du matin.

On a droit aux travellos quêteux qui rôdent dans les ferrailleurs.

Haut-le-coeur.

Je n’ai pas déjeuné.



Les forêts s’épaississent le long des rails. Les villages rapetissent. Les rizières partagent bientôt le terrain avec des plantations de thé.

La souillure humaine s’efface tranquillement. C’est la nature qui reprend son espace.

On s’enfonce à l’est, tout près de la frontière avec l’État de l’Assam.



On sort du train pour rapidement prendre place sur une planche de bois d’un cycle-rickshaw grinçant. On nous pédale donc jusqu’à la "Jadalpara Tourist Lodge".

L’endroit où nous dormirons a les allures d’une ferme. Repas inclus.

Espérons qu’on sera mieux nourrit qu’au Kashmir!





Sieste et "Tea Pot". On ne goûtera jamais de thé Darjeeling plus frais qu’ici, au "Northern Bengal".

On s’éparpille ensuite dans notre chambre humide, question de se sentir comme à la maison. Je défais mon packsack... pour le refaire dans quelques jours. C’est rendu un automatisme.



Il est 5H00 Pm lorsque les nuages gonflés de pluie se vident. C’est une averse intense d’une bonne heure et demie.

Et c’est demain à la première heure que nous quitterons pour un safari à dos d’éléphant dans les trails du Parc National. Je peux le prévoir… ça va être boueux!



2 mars:

On cogne à la porte. Il est 6H00 Am. Pas besoin de s’inquiéter pour le wake up call aujourd’hui. C’est notre guide qui nous réveille ce matin.

On se cale un thé noir et hop!, on part pour notre safari… à dos d’éléphant.



Le pachyderme sur lequel on prend place est une femelle. Il y a ses deux bébés qui sont derrière. Ils vont suivre leur mère durant tout le trajet dans l’épaisse forêt détrempée.

Mon appareil-photo est à l’affût.



Soudainement, il y a du mouvement sous des branchages.

Silence. Le cornac nous fait signe.

Et Paf! J’ai dans ma mire photographique deux rhinocéros d’Asie! Ils sont justes là, à quelques mètres de nous et ils nous observent en mâchant des feuilles mouillées par la pluie. Les tanks sauvages sont à peine effrayés.

J’ai les yeux brillants.

Il y a à peine 50 de ces rhinocéros dans tout le Parc National... et à peine 2500 de ces bêtes dans tout le monde entier. Espèce en voie de disparition. J’ai l’incroyable sensation d’être en direct d’une émission de National Geographic.



Après cette incroyable aventure, on retourne déjeuner à la lodge.

On n’a pas même le temps de reprendre notre souffle qu’on saute dans une jeep en direction du village de Totopara.

Les routes sont cahoteuses. On s’enfonce dans des montagnes brumeuses, tout près du Bhutan. Les traces de civilisation s’effacent tranquillement.

Alors qu’on s’arrête pour une session de photos aux abords d’une rivière asséchée, on découvre, sur un rocher, une poupée en foin et en fumier qui a un peu perdu de son uniformité. Offrande au Dieu-Rivière. Wow. Je suis devenu un Anthropologue. Je suis dans un "Blair Witch Project" indien. Je suis dans "Cannibal Holocaust".



Toujours dans notre jeep, on continue notre route... pour enfin s’arrêter au village reculé de Totopara.

Replis de l’Inde.

Plus ou moins 1200 indigènes qu’on appelle les Toto y vivent dans un refus total du confort moderne. Un presque refus total disons, car il y a devant moi une cabane en feuilles avec, sur son toit, une coupole pour la télé par satellite.

J’ai quand même l’impression d’être dans l’Asie du Moyen âge.

Un petit bout d’homme se met à pleurer en me voyant marcher dans son village.

Je suis au bon endroit mais peut-être pas à la bonne époque.

C’est un choc pour lui... et aussi pour moi.



De retour à notre lodge, on visite l’hôpital aux léopards du sanctuaire de Jaldapara.

Éclairs, tonnerre et pluie torrentielle.

C’est le Dieu-Ciel qui est en colère.





Après une très courte discussion, on décide de rester une journée de plus au royaume des rhinos.

On est tous les deux d’accord. On veut en avoir plus.



Etienne X l’anthropologue


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