Varanasi, au coeur de l'Inde


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December 22nd 2007
Published: January 5th 2008
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He mon amiHe mon amiHe mon ami

Varanasi - Inde
On dit de Varanasi que c'est le coeur de l'Inde. Une ville sainte en Inde ou des voyageurs provenant des quatre coins du monde viennent vivre une expérience spirituelle. Commençons par le début...

Je débarque de l'avion, une étampe sur mon visa, hop! le sac sur les épaules et je me prépare pour le match. Quel match vous vous demandez? Le match de crosse indienne (aussi appelle la crosse des touristes), un sport très populaire en Inde qui consiste à faire cracher de l'argent aux visiteurs. Moi je joue pour l'équipe adverse, je suis défenseur et mon rôle consiste principalement à faire passer le moins d'argent de ma poche à la poche de l'équipe adverse, ce qui n'est pas toujours évident.

Avant de sortir de l'aéroport, je pense à tous les indiens qui vont se jeter sur moi pour m'offrir taxis, rickshaws et autres. À ma grande surprise, à la sortie, tout le monde est calme. Il y a quelque chose qui cloche! Je demande ou est l'autobus, évidement tout le monde me dit qu'il n'y a pas d'autobus: le match de crosse vient de débuter. Le gars au comptoir de change et mon Lonely Planet m'ont pourtant confirmé qu'il y a bel et bien un autobus, mais sans indication je n'y arriverais pas et les indiens autour de moi sont décidés à apporter le secret du bus avec eux sur le bûcher au bord du Gange (explications à venir). Mentir ce n'est pas bon pour votre karma les gars. Mais ils s'en foutent, ce soir, ils veulent faire la piastre. Plan B, je connais les prix pour les rickshaws et les taxis, respectivement 120 et 240 roupies (3 et 6 dollars). Je cherche les rickshaws, je n'en trouve pas. Mais il se passe quoi ici, ça ne sent pas bon tout ça! Je demande combien coûte un taxi pour le centre-ville, on me pointe la pancarte sur la cabane: 500 roupies, prix fixe et on doit payer à l'avance. Ça y est, l'équipe adverse s'est regroupée, organisé, bref on a créé un cartel de taxis, chassé les tuk tuk (rickshaws) et caché l'autobus. Ça s'appelle une solide mise en échec dans le coin de la bande pour un voyageur à petit budget. Mais je ne laisse pas tomber, je me regroupe avec un couple d'allemands qui vont dans le même coin que moi afin de séparer les coûts
Taj MahalTaj MahalTaj Mahal

Agra - Inde
d'un taxi. Fiou!match nul ce soir.

Mes premiers jours à Varanasi ont été plutôt difficiles. Si l'Inde c'est comme çà partout, je vais y laisser ma peau à quelque part en chemin. À vrai dire, j'ai plus ou moins compris ce qu'il fallait que j'apprécie ici. J'ai donc lancé une consultation publique dans le dortoir de mon auberge. Une m'a dit elle appréciait les petites rues de la vieille ville. Oui c'est vrai qu'elles sont charmantes, mais aussi remplies de crottes de vaches, taureaux, chèvres, singes, chiens et chats et que ça sent le tabar*** partout. Sans compter qu'avec cette présence aussi exhaustive des amis de la ferme, on est certain de mettre le pied ou il ne faut pas durant la journée. Un autre m'a dit qu'il aimait l'atmosphère spirituelle ici. Et là en le regardant rouler son joint, je me suis dit : ouin, toi tu fumes peut-être un peu trop de drogue, comme beaucoup de gens ici. Laissez-moi vous expliquer ce qui se passe ici, à Varanasi.

Aux extrémités de Varanasi passe le Gange, un fleuve important, la mère des indiens, une rivière sainte qui provient de l'eau immaculée des Himalayas, mais qui est un peu moins pure à Varanasi. Dans la religion Hindoue, lorsque tu meurs, on te brûle littéralement sur un bûcher. Les Hindous qui croient en la réincarnation disent que mourir à Varanasi et faire brûler son corps sur les rives du Gange met fin au cycle de réincarnation, ce qui semble être souhaité par plusieurs. Donc sur les rives du Gange, on brûle 200 personnes par jour et ou vont les restes humains vous croyez?!? Dans le fleuve! Ha oui, dans la religion hindoue, il y a certaines castes qu'on ne brûle pas comme les brahmans, ainsi que les enfants et autres exceptions. À la place, on attache des roches à leurs corps et on les coule dans le Gange. Il paraît que des fois, les corps font surface oupps ! Ensuite, on jette aussi les corps de tous les animaux qui meurent (ceux dont j'ai déjà parlé plus haut). La cerise sur le gâteau, il y a 30 énormes égouts dans une zone de 7 km qui déversent leur contenu pratiquement sans filtration. Bref, le Gange est aussi pollué que le bol de votre toilette après une grosse matinée. Parlons de faits maintenant, après analyse de l'eau, on a trouvé 1.5 millions de bactéries fécales par 100 ml d'eau alors que la norme pour se baigner est de moins de 500. Vous vous souvenez du scandale des piscines à Montréal ou on trouvait 10 fois la norme, soit 5000 bactéries par 100 ml, hé bien je trouve ça beaucoup moins choquant maintenant. La preuve que les gens sont sous l'influence de la religion, de la spiritualité ou d'autres choses, les habitants de la ville vénèrent le Gange, la prennent pour leur mère, se baignent dedans, se lavent dedans, font leur lessive dedans, y font des offrandes, des cérémonies, partent en gangs en bateaux pour chanter de belles chansons hindous à 2 mots qu'ils répètent pendant deux heures et finalement, boivent l'eau hiiii.

Sans farce, je ne veux pas rire des traditions hindoues. Les activités autour du Gange sont pratiquées depuis des centaines d'années, bien avant que la rivière soit une toilette à ciel ouvert. L'explosion de la population, le manque criant de ressource et l'extrême pauvreté font que les choses bougent lentement ici et les Indiens sont coincés avec ce problème de pollution. On a commencé à construire 2-3 usines de filtrations, mais elles ne semblent pas vraiment efficaces et consomment tellement d'électricité que la ville de Varanasi subit des black out plusieurs fois par jour.

Finalement, un autre colocataire du dortoir m'a dit en toute simplicité qu'il aimait la nourriture. C'est vrai que ce n’est pas si pire parfois, mais... l'autre jour, en me promenant sur travelblog, je suis tombé sur une photo d'un restaurant en Inde. Le restaurant s'appelait Less Dirty Than The Others. Je commence à comprendre... Un gars que j'ai rencontré a décrit l'Inde à certains endroits comme un véritable trou de merde tellement ça peut être malpropre. Aussitôt arrivé à Varanasi, je rencontre un Français qui me fait part que son compagnon de voyage est coincé depuis 5 jours à l'hôpital à cause de problèmes gastriques. Un peu plus tard, une Québécoise me dit qu'elle est droguée aux Cipro (un antibiotique) à cause de problèmes à l'estomac. Ensuite c'est le tour d'un français de tomber au combat et finalement c'est le nom d'Alex qui est sorti du chapeau sur lequel est marqué: tu as mangé une grosse bouffe malpropre, tu passes la nuit à faire l'aller retour entre ton lit et la toilette. Hé oui, j'ai donc passé la nuit accoté sur le bol de toilette ou pour être plus exact, la tête bien penché au-dessus parce que c'était juste un trou dans le plancher. Je me suis donc mérité un bel abonnement au Cipro pour une semaine.

En dernier lieu, pour continuer sur mon appréciation de l'endroit, les employés de mon auberge n'étaient pas les gens les plus sympathiques du monde. Aucun service, des réponses bêtes et imprécises, le gars qui faisait le ménage le matin mettait de la musique hindoue insupportable et ce dans le tapis à 6h30 du matin et finalement on m'a fait vivre d'espoir pendant mon séjour en me disant qu'il allait y avoir de l'eau chaude bientôt, ce qui n'est jamais arrivé. Avant de quitter, j'ai donné de la marde à quelques employés, checké out en retard juste pour les écœurer et jeté à la poubelle le collant Yoggi Guest House qu'ils m'ont donné. Tiens toi! Seul point positif, la maman du boss m’a conseillé une toast banane pour soigner mon ventre, merci pour l'attention, j'ai presque l'impression d'être à la maison. Prix de consolation, mon logis me coûtait 1,50$ par nuit, ce qui en fait le lit payant le moins cher que j'ai eu dans mon voyage à date.

Mot de la fin sur Varanasi: après toute cette pollution et malpropreté à Varanasi, on ne peut pas dire que la ville sainte soit bénie des dieux. Oufff c'est profond ca! Anyway après recul, je peux dire que Varanasi est une ville intéressante et surtout très spéciale, mais le fait que j'ai été malade pendant mon séjour m'a empêché d'apprécier pleinement l'endroit.

Avez-vous déjà entendu parlé du Taj Mahal, un beau bâtiment blanc perdu à quelque part en Inde. Hé bien j'ai fait 12 heures de train vers Agra pour aller voir ça. Ouin ouin pomal beau... hé puisque j'ai pris goût aux longs trajets de train, j'ai fait 24 heures pour me rendre à Bombay, un petit village de 13 millions habitants que j'ai plutôt apprécié. Pour finir l'année sur une bonne note, j'ai fait 12 heures de train de Bombay à Goa et la belle affaire pour ce trajet de nuit, mon billet n'a jamais été confirmé. Bref je détenais un billet de train, mais il n'y avait aucune place pour moi. Passager clandestin, j'ai quand même décidé d'embarquer sur le train. Quand le contrôleur a vu mon billet, il m'a fait signe d'aller me mettre dans le coin du wagon, tsé la ou il y a un pouce de crasse à terre, ou l'odeur des toilettes empeste et ou tu passes la nuit à converser avec les coquerelles. Pas question, j'ai fini par me négocier le coin d'une couchette avec un Indien et je suis reste éveillé toute la nuit à lire des bouquins et à chasser les coquerelles sur le plancher, sur les murs et sur mon bagage. Est-ce que je vous ai mentionné que c'était malpropre l'Inde? À suivre.



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Scene de vie sur les ghatsScene de vie sur les ghats
Scene de vie sur les ghats

On fait des offrandes


9th January 2008

Haha!
Ouain ouain bel endroit :P Je n'avais jamais eu envie de visiter l'Inde auparavant, et encore moins après cette lecture. En espérant que lorsque tu quitteras l'Inde, tu y laisseras tes microbes & bactéries! Bon voyage!

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