Kodaikanal, Tamil Nadu ( Puppet Master )


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February 8th 2007
Published: January 28th 2013
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8 fév.

Réveil. Un robinet a coulé toute la nuit dans notre chambre sans fenêtre de Madurai. La chaleur est intense. Je suis un hot-dog steamé.

Comme on a besoin d’un break des grosses villes, on se planifie une ride vers Kodaikanal, la "hill station" du Tamil Nadu. Ça fait toujours du bien de quitter le bruit et la pollution pour aller respirer l’air frais des montagnes!

On se retrouve donc sur une route zigzagante pour un total de 3 heures et demie.

C’est tolérable... car cette fois, on est assis sur la banquette avant d’une jeep privé. Un petit break des City-bus, ça fait du bien ça aussi.



On arrive à destination... surprise! On gèle! En 3 heures d’ascension, on est passé de 30 degré à 8 degré. C’est paradoxal l’Inde, jusque dans son climat.



À l’hôtel, on vide nos packsacks sur les lits pour se trouver une paire de jeans et un coton ouate. On ira ensuite s’acheter des couvertures de laine "made in Tibet" pour se réchauffer durant la nuit. On va devoir sans aucun doute dormir tout habillé… comme au Kashmir.



9 fév.

On sort de l’hôtel. Il est 9H30AM.



"Taxi?" nous demande un type qui semblait nous attendre à l’extérieur.

"Breakfast" que je lui réponds.

"Taxi?" que nous demande un autre type qui semblait lui aussi nous attendre à quelques pas de l’hôtel.

"Breakfast" que je réponds encore une fois, mais sans me retourner cette fois.

"Taxi?" qu’on nous relance.

"Breakfast".



Il y a beaucoup trop de taxis pour le nombre de touristes ici. Et pour l’instant, nous avons terriblement BESOIN de marcher!!



On se lance dans une longue promenade dans la montagne. On peut enfin se dégourdir les jambes.

Il y a un lac au centre de Kodaikanal. Enfoncés dans des pédalos en forme de cygnes, les touristes indiens crient à tue-tête comme des huards dans le temps des amours.

Il en faut peu pour exciter nos hôtes moustachus!



Un vieil homme dur d’oreilles s’approche de nous soudainement et me demande tout haut:

"Magic Mushrooms?"

Et bien, voyez-vous ça. C’est la première fois qu’on me le propose en Inde celui-là.

"No thank you" que je lui réponds. De toute façon, avec toutes les épices qu’ils mettent dans leur nourriture, pas besoin de ça pour s’empoisonner!



On croise aussi un vendeur à vélo de style vendeur-de-popsicles-dans-un-marché-aux-puces. Par contre, celui-là ne veut pas nous vendre des glaces, mais des Cup-a-Soup.

Comme tant d’autres indiens, le vendeur de nouilles veut savoir d’où nous venons.

"Canada’’ que je lui réponds. ‘’And you?" que je lui relance (par politesse).

"India" me répond-t-il en souriant.

Je ne sais pas pourquoi, mais je m’en doutais!



On va casser la croûte chez le Tibétain.

Là où il y a des montagnes, il y a des tibétains.

On s’enfile des immenses soupe-repas (Thumka), question de se réchauffer le gosier.



Je suis en Inde... et je rêve d’un foyer et d’une peau d’ours.



Note à Moi-Même:

Ici, les gens prennent de l’avance sur la fête de Noël. Les lumières multicolores et les brillantes guirlandes et serpentins sont toujours là. Et chez vous, les décorations, elles sont encore accrochées à votre balcon enneigé?



10 fév.

Notre plan pour aujourd’hui est de visiter les "Points de vue" de Kodaikanal.

On sort de l’hôtel... et merde! On ne voit pas 1 mètre devant nous.

La montagne est emmitouflée dans un gros nuage épais.

J’ai l’impression que le Tamil Nadu se consume et que Kodaikanal, la "hill station", reçoit la vague de fumée d’un Pays en feu.



On doit donc remettre notre plan des "Points de vue" pour demain (dimanche).

Pas ben ben le choix!



On profite de cette sombre et lugubre journée pour acheter nos billets d’avion "Chennai to Kalkatta" prévu pour le 26 février. On en profite aussi pour envoyer au Canada le surplus de nos packsacks et pour se trouver un moyen de se rendre à Trichy (lundi).

Journée organisationnelle.



11 fév.

Il fait frais ce matin.

C’est plutôt difficile de sortir du sac-de-couchage et d’aller se laver à l’eau froide.



Les murs de la chambre sont couverts de tapisserie jaune quadrillé à dorures. Un grand poster couleur pastel présente des cervidés broutant sur une colline d’aquarelle. On dirait un paysage de l’ouest canadien.

Je suis dans un chalet non chauffé.

L’odeur insistante du tabac me ramène à l’époque de mon grand-père.



L’hôtel de Kodaikanal à la même allure qu’à sa construction. Rien ne semble avoir bougé depuis un demi-siècle.

Je sors enfin de la chaleur de ma sleeping-bag pour me rendre à la salle-de-bain.

Le plancher en carrelage est gelé.

Alors que je flush la toilette, j’entends quelque chose débouler dans la pente derrière notre gîte.

Ouaip.

Ça, c’est leur système d’égouts… pour nous et pour les 33 000 autres habitants de la montagne.



On sort de l'hôtel.

L’appétit s’ouvre. Petit creux. On se cherche un endroit pour avoir un vrai déjeuner.



On croise sur la rue un indien qui attend les clients derrière son commerce improvisé de type vendeur-de-limonade. Il nous sourit.

Le long de la devanture de sa cabine en bois, des poussins déplumés et accrochés à des hameçons se balancent au gré du vent. Les petites bêtes ont été roulées dans le Masala avant d’être présentées aux passants affamés.

Non merci. Pas pour nous.



À deux pas de lui, un pêcheur est assis en indien sur le sol, avec un bac de recyclage à ses côtés. Des poisson-chat boursouflés s’y baignent dans 1 pied d’eau sale.

Vous avez une petite envie de sushis? Pas de problème. Vous êtes à la bonne adresse.

À votre demande, le pêcheur vous sortira un spécimen à moustaches du bac et vous le tranchera devant vous, alors que le poisson se débat encore.

Quand on parle de sushis, il ne s’en fait pas de plus frais qu’ici.

Enroulé dans une feuille de papier journal, ça ferait une bonne collation, non?

Pas pour nous. Non merci.



On emprunte une ruelle au hasard alors qu’on est encore à la recherche d’un restaurant pour déjeuner.

Il y a des piles de peaux noires et blanches par terre, le long d’un mur de briques humides.

C’est peut-être des vaches qui sont partit se baigner que je me dis... oups.

Non.

On aperçoit rapidement les carcasses qui flottent dans un air saturé de mouches.

Boucherie.

Tiens tiens, moi qui pensais qu’ils ne mangeaient pas leurs vaches sacrées.

Je comprends maintenant pourquoi il y a beaucoup de végétariens et beaucoup de resto "pure-veg" en Inde.



On se trouvera des pancakes aux bananes finalement.



C’est aujourd’hui finalement qu’on s’embarque dans notre tour des "Points de vue" en voiture. La journée est encore une fois nuageuse par contre. On ne voit rien devant nous. Les paysages ne sont que brume opaque.

Le "Suicide point" sera pour nous qu’une corniche accrochée à un lit de ouate.

Et le "Fairies Fall" ne sera qu’une chute de ouate!

Tant pis.



Alors qu’on arrive au parc Bryant, une vieille indienne portant deux loupes en guise de lunettes nous accueille en souriant. Elle a fabriquées des marionnettes qu’elle tente de vendre aux touristes. Elle a sa main droite dans les entrailles d’une de ses baleine en tissu et elle lui fait dire: "puppetpuppetpuppetpuppetpuppetpuppetpuppet...".



C’est tordant. On ne peut s’empêcher d’éclater de rire devant la ‘’Puppet Master’’.



Essayez de le dire rapidement pour voir….

Puppetpuppetpuppetpuppetpuppetpuppetpuppetpuppet



On retourne à l’hôtel tout de suite après notre brumeux tour de montagne.

Il pleut à boire debout.

C’est ça vivre dans les nuages.



Demain, on retourne au bas de la montagne.

Direction: Trichy.



Etienne X


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