From Jaipur to Pushkar (ou l'Hare Krishna, Krishna Krishna)


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November 23rd 2006
Published: January 2nd 2013
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23 nov:

On quitte Rathambore en matinée pour se rendre à Jaipur, capital du Rajasthan.

LE Rajasthan : l’État indien le plus visité par les touristes. Et on a vu plus ou moins 40 blancs seulement depuis 3 jours, dont la majorité à Agra. Vous imaginez. Bon. Mais c’est quand même beaucoup plus qu’au Kashmire où l’on n’a croisé aucun occidental en 5 jours!



Assis au creux de notre voiture crème, on se lance dans un 6 heures de route de campagne dans la sécheresse du Nord-ouest de l’Inde. Il y a un ramassis de bunkers en ruine (qu’on appelle ici ‘’village’’) à chaque 2 km de voiture qu’on fait.

On s’arrête au milieu d’un de ces villages en morceaux.

Un camion orange fluo, caché sous des pompons et des froufrous en tout genre, bloque la route. Manu ’’le balafré’’ arrête le moteur de sa "Manu Mobile" pour économiser sa précieuse essence.

À ma droite, des vendeurs de dieu-sait-quoi nous observent. Un vieil homme à turban ocre et à moustache en parenthèses nous regarde d’un œil intrigué. Un tit boute de 4 ans se soulage d’un numéro 2, accroupit sur le bord d’un arbre mourant. Au loin, des enfants morveux nous crient des "Hellllllo" comme des perroquets sauvages.

À ma gauche, un vendeur de cacahuètes est préoccupé. Il semble avoir perdu quelque chose au fond d’une narine. Derrière lui, une grosse vache sacrée (comme dans les livres) partage le contenu d’un vieux sac de plastic avec un cochon noir poilu. Les vingt autres vaches autour préfèrent, elles, rester vautrées dans la montagne d’ordures qui leur sert de couchette.

Derrière notre voiture crème, un dromadaire tirant sa charrette se rapproche lentement en clopinant.

Les plaines arides où pousse le miracle des agriculteurs sont à perte de vue autour de nous.

Manu repart le moteur de la voiture.

Le troupeau de chèvres barrant la route au camion orange fluo s’est enfin poussé dans les champs.



….



On arrive finalement à Jaipur, la "Cité Rose". Étonnamment propre pour une ville aussi populeuse. Ouaip. Pas étonnant si on la compare avec le trou de cul de la Terre qu’est Delhi! (Je n’ai pas hâte de voir Calcutta!)



Check-in à l’hôtel (le plus luxueux qu’on a eu à date) et on part (Marilou, Manu ‘’le balafré" et moi-même) voir un film en hindi au célèbre Raj Mandir.

Ouf. Trois heures à essayer de comprendre un film bollywoodien romantico-quétaine sans s’endormir.

Ouf. On rigole bien durant la première heure de la présentation… mais les heures suivantes sont plutôt assommantes.



Entracte.



Mais pourquoi un entracte? Achevez moi d’un seul coup s’il-vous-plaît!





De retour à notre "palais", je m’endors comme un Maharadja.





24 nov:

Wake up call à 8h Am.

On est debout depuis au moins une heure.

"Today is a busy day" nous dit Manu, alors qu’on mange nos oeufs brouillés.



Amber fort, City Palace, le bazaar Badi Chaupar, l’observatoire Jantar Mantar, le Tripolia Gate, le Palais des vents, le Water palace...... toutes les attractions touristiques de Jaipur en une seule journée. Peu de place à l’improvisation aujourd’hui, dans ce tour fascinant de la "cité rose"!



On soupe sur le toit d’un hôtel perdu dans Jaipur: restaurant italien avec des serveurs indiens courtois mais maladroits. Pizza & "French Fries". Enfin, quelque chose que ma bouche reconnait et qui n’est pas trop épicée. Je me remplis solidement la panse.



De retour au chic hôtel, je me prends un petit chai the en m’assurant qu’il est bien "sans mouche" cette fois-ci. Aucune envie de me sentir comme à Rathambor demain matin.



J’ouvre le téléviseur et j’apprends comment les guépards tuent un buffle sur Discovery channel avant de m’endormir sur ces images de massacre animalier.



Demain: Pushkar.





25 nov:

Matinée Post-office.

Deux heures d’attente en file indienne avant de quitter Jaipur. Il fallait bien diminuer le poids de nos packsack, non?



4 heures de route pour se rendre à Pushkar. Encore de la route sous le soleil brûlant. Il fait trop beau. Je branche mon petit lecteur MP3 dans le tape-cassette de la "Manu-Mobile": Snow (Hey ho) des Red Hot Chili Peppers.

"No prrroblem" me dit Manu ‘’le balafré’’.

Je mange une pomme-grenade alors que les fenêtres de la voiture sont toutes grandes ouvertes.

J’enfile mes lunettes-soleil orangés.

Je souris à Marilou.

La vie est belle.





On arrive à Pushkar vers 4h de l’après-midi.

Petit tour du village à pied pour découvrir les lieux: lac central sacré (mais stagnant), gurus dans les vaps, barbus dopés, dreadlocks, dromadaires tatoués, singes mangeurs de colliers de fleurs et weirdos en tous genres.

Des hauts-parleurs crient des " Hare Krishna, Krishna Krishna’’ en écho sur le lac.



‘’Hare Krishna, Krishna Krishna’’



… ‘’Hare Krishna, Krishna Krishna’’



… lorsque soudainement, le prêtre hindou s’étouffe royalement dans son micro royal…



‘’cuf cuf cuf’’



… ‘’cuf cuf cuf’’



Hilarant!!!



Marilou et moi marchons donc dans cette étrange fête foraine.

Soudainement, un indien nous aborde en nous offrant des pétales de rose. Il nous mentionne que nous devons les "offrir" au lac sacré. Bonne fortune paraît-il. Bon, d’accord, on est prêt à jouer le jeu. L’indien semble tellement y tenir aussi! Bon. Et comme Pushkar est un endroit sacré pour les hindous, il faudrait quand même respecter et participer un peu leurs coutumes, non?

Alors, pétales de rose au creux de la paume, on se présente à ce lac sacré (mais stagnant), en plein coeur de Pushkar. Bon. Difficile de ne pas le trouver ce lac anyway, avec tous ces indiens qui nous pointent des ruelles en nous disant "this way this way".

On arrive donc sur les ghats (marches menant au lac) en se faisant accueillir par des prêtres hindous.

‘’Come. Come’’ qu’ils nous disent.

Bon. On les suit sans trop poser de question.

Je me retrouve donc assis sur un quai flottant à observer un guru qui exécute un rituel plutôt étrange mais charmant. Il me tache l’entre-deux yeux de son pouce taché d’orange. Fasciné, j’observe le spectacle aux allures de sorcelleries. Quel privilège de participer à ça, que je me dis.

Mais Paf! Sans le voir venir, le guru m’exige de faire un don. Je l’aurais parié! C’est une trappe à touristes! Je pogne les nerfs. Encore une fois, je suis déçu par ces indiens qui utilisent tous les moyens possibles pour subtiliser le cash des touristes. Rituels bidon. Trop crédule, je me suis fait rouler. Je fais la morale au pseudo prêtre en fronçant les sourcils, tout en lui laissant l’équivalent de 0.75 $ en don symbolique. J’enrage de m’être fait avoir alors que Marilou rit de moi.

Fâché, je remonte le ghat alors que j’aperçois tous ces touristes qui tombent dans le piège les uns après les autres. Grrr. Plus jamais je me ferai pogner que je me dis.

Ouaip.

Du moins, jusqu’à la prochaine fois.





26 nov:

L’hôtel où on loge est un peu retiré du centre du village. Il nous faut donc marcher un peu pour se rendre dans la foule colorée de Pushkar. Les marchands d’épices nous harcèlent, tout comme les enfants quêteux et les manchots mal en point de toutes sortes. Encore et toujours. Le harcèlement ne cesse jamais ici.

Devant nous, le lac sacré est aussi stagnant que la veille.



On profite de cette journée libre pour chiller sur une terrasse au soleil.

Marilou boit un 7up avec Fido Dido dessus. C’est louche!

Tout est souvent louche!



Etienne X


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