La "Vacuite"... en 3 temps...


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October 20th 2005
Published: December 24th 2005
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Shiva's face, a Vagator...Shiva's face, a Vagator...Shiva's face, a Vagator...

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Salut a vous tous, mes tres chers.

Tout d'abord, ne vous inquietez pas a la lecture de ce qui suit : je n'ai pas pete les plombs.

Ensuite, realisez qu'un bon Chretien praticant (ou un musulman, ou autre) rattache "tout" a l'evidence de Dieu qui se manifeste, et voit des signes de son pouvoir et de sa bienveillance en "tout".
De la meme maniere, ma vie a moi est axee sur les preceptes et les enseignements du Bouddha, et ce qui m'arrive, je tente de l'expliquer par des "raisons" bouddhistes...

Enfin, rappelez-vous que je vis loin, dans un univers et une ambiance tout a fait differents de ceux que vous avez choisi, et que la facon dont je vis ma vie n'a pas grand chose a voir avec les preoccupations quotidiennes auxquelles la plupart d'entre vous ont a faire face.

La plupart du temps, j'avoue egalement passer sous silence le parcours interieur sur lequel je voyage depuis des annees, et ne partager ce cote de mon existence qu'avec Doudou.
Ceci explique sans doute le fait que vous aurez du mal a suivre ce blog particulierement, mais je me suis dit que pour une fois, j'allais tenter de vous faire partager... ou tenter, en tout cas.

Voila...
Ca, c'etait en quelque sorte une introduction, c'est a dire le prologue a ce qui va suivre.
Et lorsque vous lirez ce qui va suivre, gardez donc present a l'esprit ce que je viens d'ecrire plus haut.


======= 1 =======

Ce qui suit se deroule il y a quelques annees...
Je travaillais au monastere (bouddhiste) avec Doudou, comme cuistot.
Le monastere, comme la plupart l'ignore, se trouve dans les hauteurs de Nice, dans les montagnes, entoure de forets de pins, a environ je dirai 1000 metres d'altitude.
La bas, tout est calme et repose, et il semble facile de pouvoir y "oublier" le monde d'en bas.
Il y a des moines et des moniales, des "ceremonies bouddhistes", et l'on baigne dans une atmosphere de quietude et de calme... parfois meme de volupte.
(ca, c'est la theorie !)

Le monastere est donc situe en haut d'une montagne, entouree d'une foret, et coupe du monde.
En face de ce monastere se dresse majestueusement une autre montagne, qui elle aussi doit faire son kilometre de hauteur.
Je l'appelle le "mont Kailash" (qui en realite se trouve au Tibet).
Il se trouve droit devant le monastere, et cache tout un pan de la vue par son imposante masse.
Il est omnipresent, car ou que l'on se trouve (monastere ou en ballade), il suffit de tourner la tete pour le voir.

J'ai souvent regarde cette montagne, me demandant quels secrets elle pouvait bien receler... jusqu'a ce qu'un jour, avec Doudou, un moine (Marian) et une moniale (Lodreu), nous ne decidions de gravir cette montagne pour aller accrocher a son sommet des drapeaux a priere...
Le trip, c'etait de partir le matin pour une randonnee (ce fut dur pour Doudou, car ca grimpait vraiment sec), arriver au sommet, y manger, faire une puja (ceremonie) tous les 4 (c'etait tres sympa), se reposer, admirer la vue et savoir (enfin) ce qui se trouvait de "l'autre cote du mont Kailash", puis prendre un peu de soleil, et enfin redescendre de l'autre cote, pour arriver au monastere le soir.
C'est ce que nous fimes, car parfois, les plans se realisent !

Et voila, j'avais enfin gravi le mont Kailash, je l'avais senti sous mes pieds jusqu'au sommet et il ne s'etait derobe a aucun moment, j'avais admire la vue et enfin vu "les secrets qu'il cachait", c'est a dire ce qui se trouvait de l'autre cote (une vallee verdoyante et serpentant au pied d'autres montagnes).
Puis l'on est alle se coucher, puis on s'est leve le lendemain, et la vie a continue.

La Vacuite, en quelque sorte, c'est le Vide infini qui contient toutes choses.
Je vous accorde que ca a l'air que des mots, et qu'on sait pas trop comment se representer le truc.
Meme quand on en fait l'experience.

Quelques jours apres mon ascension du mont Kailash, comme tres souvent l'apres-midi, apres notre boulot (cuisiner et laver la cuisine), je suis parti en ballade dans les "collines" recouvertes de forets, sur la face opposee du temple.

Je marchais.
Tout simplement.
Hormi que sans doute, a un moment donne, mon esprit a du se retrouver vide, c'est a dire que je ne faisais que marcher, et rien d'autre (j'etais pas en train de penser a ce qu'on allait bien pouvoir cuisiner le soir avec Doudou, et l'amant invisible que j'aime tres souvent a me creer lorsque je suis seul n'etait pas present a mes cotes).

Je marche sur un petit sentier tranquille en terre. Il fait bon.
Et puis je tourne la tete, sur ma gauche. Juste comme ca.
Et je regarde. La ou se dresse le mont Kailash.
Mais il est pas la.
Je percutte pas de suite sur le phenomene, et je continue de regarder.
Devant moi, il y a comme un ecran geant de cinema, agite par une brise legere, et sur lequel est projette une image quasi transparente et mouvante.
Transparente et mouvante, c'est tout ce que je trouve a dire.
C'est en meme temps tres restricteur du phenomene dont j'etais le temoin.
Mais finalement, c'est pas de cela dont je veux parler, alors " transparente et mouvante" ira tres bien.

Et voila.
En fait, a ce moment la, il n'y a pas de mont Kailash.
A ce moment la, il n'existe tout simplement pas.
Et je peux le realiser clairement, meme si je comprends rien.
Et mon cerveau se remet alors en marche, les pensees affluent a nouveau et m'envahissent et le mont Kailash reapparait de nouveau.

Lorsque je reviens de ma ballade, je parle de ceci avec Doudou (parce que je peux tout dire a mon Doudou), qui lui en parle avec le lama.
Celui-ci lui repond simplement que je viens de faire l'experience de la Vacuite, l'espace d'un bref instant.

J'en serai pas plus.
La Vacuite.
J'ai decide de ne pas m'accrocher au terme, parce que tout simplement, il ne me parlait pas.
Je me disais : mais c'est stupide ! Si elle existe pas, cette montagne, comment j'ai fait pour la gravir et m'allonger a son sommet ?
Je me suis renseigne un peu dans les livres, et ils parlaient du concept du "ni truc, ni non-truc".
C'est a dire que "une chose n'etait ni reelle ni non-reelle".
C'est un enseignement sur la non-dualite.
Ca fait partie des enseignements bouddhistes, ce genre de chose, et vraiment, parfois (si c'est pas tout le temps), faut vraiment s'accrocher.

On se dit que les gens qui ont ecrit ces trucs, ils avaient rien de mieux a foutre que de jouer avec les mots, et de nous y perdre avec leur concept plutot que de nous aider a nous y retrouver.

Finalement, j'ai fini par me dire que la Vacuite dont j'avais ete temoin, elle s'expliquait par le fait que j'avais releve l'un des voiles de l'illusion.
J'etais tres satisfait de cela et de mon explication.
Elle etait quasi rationnelle.
Elle disait que tout n'est qu'illusion, comme je l'ai appris, mais le fait d'etre alle au sommet de la montagne, d'avoir vu ce qu'il y avait de l'autre cote, me permettait maintenant de voir au travers, en quelque sorte.
Parce que je savais ce qu'il y avait de l'autre cote.

Il n'y avait pas une montagne pour tout horizon devant le monastere, et puisque je savais ce qu'il y avait au-dela (c'est a dire d'autres montagnes... c'est a dire d'autres voiles d'illusion, comme a l'infini), je pouvais si mon "esprit" etait bien dispose, voir "au travers".

C'est genre se retrouver avec les superpouvoirs de superman, a part qu'ils ne marchent que sur une et une seule montagne !!!
Et je suis reste avec cela.
J'ai fait d'autres experiences du genre.
Des tas, en realite.
Mais il me manquait toujours un element de comprehension.
C'est a dire que j'essayais toujours de "cerebraliser" les phenomenes, de les presenter a mon cerveau et de lui demander de traiter l'information, puis de me donner une reponse.
C'etait la mon erreur.

Mon cerveau, il en a pas la moindre idee, de ces choses.
Il aurait plutot tendance a refuter, a dire que ce n'est pas possible, que ma vue baisse, que je dois changer de lunette, que le soleil est trop fort et que j'ai attrape une insolation, blablabla.
Le cerveau... il aime pas dire qu'il sait pas...

Parfois, c'est bien mieux d'accepter les choses sans essayer de les lui soumettre.
Mais le cerveau... il aime pas etre feneant.
Quand on lui donne pas de boulot a faire, ben il le fait quand meme.
Il s'arrete jamais de reflechir, sans doute parce que sinon, il croit qu'il est mort.
Qui veut mourir ?

Voila.
C'est l'un des 3 chapitres de ce blog.
Il s'acheve ici et ainsi.


======= 2 =======

C'etait il y a une semaine, ou peut etre 10 jours, je sais plus exactement.
Vous savez, le temps, ici (dans ma vie), il "s'ecoule" d'une maniere tres... differente de celle a laquelle vous etes habitue.
C'est l'une des permieres choses a comprendre, en Inde, il me semble.
Et c'est sans doute l'une des choses que l'on ramene avec soi, lorsqu'on rentre, si l'on est reste suffisemment longtemps... avant d'oublier de nouveau.

Le temps, c'est en plein dans le concept du ni truc, ni non truc.
C'est a dire qu'on ne peut pas dire que cela existe, ni que cela n'existe pas.
Le temps, ce n'est ni-reel, ni non-reel.

C'etait donc il y a quelques temps de cela.
On m'avait invite a une surprise partie.
Lorsque je suis arrive, on m'a torture avant de me tuer.

Comme je l'ecrivais a Doudou, c'etait etrange : j'avais l'impression d'etre devant ma tele-realite, mais on m'avait pris la telecommande, et je ne pouvais pas zapper, alors je regardais ce qui se passait.
J'ai pas eu mal, mais j'ai eu un peu peur tout de meme.
C'etait totalement surrealiste, d'asister a sa propre torture et a sa mise a mort, et en meme temps comprendre que cela ne me concernait pas, que cela n'arrivait que dans une certaine "realite", mais que moi, je me trouvais dans une autre.

Je me rendais compte de ce qui se passait, et cela m'aurait sans doute terrorise si mon esprit avait ete acteur, mais il ne voulait etre que spectateur.
Ce fut violent.
Apparemment suffisemment pour que Doudou le ressente depuis la France, car quelques jours plus tard, alors que je venais a Internet, il y avait un mail de lui, me disant qu'il avait "ressenti" que je n'etais plus de ce monde, qu'il etait arrive quelque chose de terrible, que je ne lirai jamais son mail...
On m'avait bien tue (une partie de moi s'est effectivement etteinte ce jour la), mais apparemment, on avait tue la mauvaise personne, car j'etais toujours la (la partie avec laquelle j'avais choisi de continuer).

Apres la mise a mort, je me suis retrouve assis sur le sable, devant l'ocean, au soleil couchant.
J'ai pris une profonde inspiration (j'etais bien... et je me sentais si vivant), et j'ai tourne mon oeil interieur en moi a la recherche de haine ou de colere, pour ceux qui m'avaient tue.
Mais je n'ai pas trouve de haine, ni de colere, seulement de l'Amour.
Alors j'ai souri au soleil, et je suis rentre a ma chambre.

C'est peut-etre pour cette raison que je suis toujours la.
Parce qu'il y avait de l'amour en moi, simplement.
L'amour, c'est le moteur, la source reelle de toute chose, c'est immortel, sans debut ni fin.

Jusqu'a present, je passai ma vie a me dire que j'etais quelqu'un de bien, et alors me venait en travers de la gueule la pire des tuiles, qui me faisait comprendre qu'en fait, j'etais loin d'etre aussi "bon" que ce que je croyais etre.
Pour la premiere fois de ma vie, comme je l'ai ecrit a Doudou, j'ai realise que j'etais une "meilleure" personne que ce que je croyais etre, et cela m'a rendu... cela a change encore bien des choses.
Et sans doute ceci explique cela.
C'est a dire que ce paragraphe, qui s'acheve, racontait ce qui m'amenait a vivre celui qui va commencer, c'est a dire celui ou enfin je vous parle du concept du ni-truc ni non truc...

C'est la "loi de cause et d'effet", c'est a dire de l'interdependance de toutes choses.


======= 3 =======

C etait donc le lendemain de mon meurtre, et je partais comme chaque jour pour ma marche sur la plage.
Il faisait bien evidemment beau, et un gros cumulus jouait avec le soleil, histoire de lui calmer ses ardeurs.

Sur ma droite, l'ocean, grand reservoir d'enseignements quotidiens.
Sur ma gauche, la plage, encore deserte, avec personne d'autre a perte de vue que des vaches et des chiens.
Au dessus de ma tete, des aigles et des corbeaux qui se chamaillent pour un poisson.
Le sac et le resac en fond sonore, ainsi que le chant de la douce brise a mes oreilles, le temps qui semble fige quelque part, je marche les pieds dans l'eau, dans un monde ou mon humeur semble illuminer tout ce que je croise.

Bref, un moment de pure perfection.

Surgis de nulle part, sur la plage, je vois apparaitre un vieux bonhomme avec une pelle et un sac plastique.
Il est assis sur le sable, et me sourit.
Et son sourire, bien que completement edente, me ravit.
Il me fait signe avec ses doigts qu'il veut une cigarette, et comme Mission Control lui a deja accorde son voeux, aujourd'hui, j'ai effectivement des clopes dans la poche (parce que today, j'ai des poches ;o).

Je m'approche, lui tend une cigarette qu'il enfile dans sa bouche, pendant que j'allume une allumette que je lui tend.
Il se penche, allume, fais un signe de la tete et un autre grand sourire.
Je m'eloigne apres lui avoir souri a mon tour.
Moment sans parole.
Ca aussi, ca m'avait semble parfait.
Peut etre parce que le type en question, il etait completement shanti.

En fait, son boulot, c'etait de ramasser les dechets sur la plage, et il etait seul, avec une pelle et un sac plastique... devant des kilometres de sable a perte de vue.
C est genre tu te retrouves seul en barque avec une epuisette apres le naufrage d'un petrolier, et il te faut collecter tout le petrole qui s'en echappe.
Il avait bien raison d'etre assis la a admirer le paysage, le vieux monsieur.

Je me demande si mon cerveau s'etait remis en route, lors de cet episode, mais finalement, je decide d'aller m'assoir un peu plus loin pour m'en griller une, aussi, de clope.

Assis sur un petit promontoire de sable, le sable humide qui s'etale devant moi jusqu'au rivage, puis l'ocean qui s'etale jusqu a l'horizon, droit devant, pour y rejoindre le ciel en une ligne parfaitement droite et courbe a la fois.
Je crois qu a nouveau mon cerveau s etait mis en mode veille, pendant que je regardai cet horizon courbe et pouvait voir clairement que la Terre etait ronde.

Puis, la clope terminee, j'ai regarde mon avant bras gauche... et la, le meme phenomene que celui de la montagne se produisait.
(Voila pourquoi je vous ai parle avant de cet episode du mont Kailash)
En fait, ca n'avait rien a voir avec ce que j'ai vu lorsque je regardai la montagne, mais cela participait du meme phenomene dont j'avais ete temoin plusieurs fois dans ma vie.
A la difference que pour la premiere fois, je pouvais le voir se produire sur MOI MEME...

Mais j ai pas du tout panique (ce qui a n'en pas douter se serait produit il y a quelques temps), et j'ai alors pousse mon regard plus loin, sur le sable devant moi...
Et le phenomene se poursuivait sur le sable.
Alors j'ai pousse mon regard jusqu'a l'ocean puis jusqu'au ciel, mais la, le phenomene ne se reproduisait ni pour l'un, ni pour l'autre.
Je suis revenu au sable (c'etait toujours la), puis a mon avant bras gauche (et c'etait toujours la).

Le concept du ni truc ni non truc.
La non Dualite, la Vacuite, etc
Ben c est la que j ai realise.

Je regardai simplement mon bras, et je realisais qu'il n'y avait absoluement aucune difference entre mon avant bras gauche et le sable.
Puis j'ai regarde ma jambe droite, et la un autre phenomene m'est apparu, et je voyai ma jambe telle une montagne.
Des petites cellulles, des grosses, differentes couleurs, avec des poils qui poussent dessus.
Des petits cailloux, des gros, differentes couleurs, avec des arbres qui poussent dessus.
Et j'ai realise que cette jambe n'etait pas plus ¨MOI¨ que ce que ne l'etait la montagne.

En resume, le sable, mon bras, ma jambe, la montagne (et par extrapolation, l'univers entier), ce n'etait ni moi, ni non moi.
Tout cela n'etait que Vacuite.

C'est ce que j'ai realise ce jour la, et que j'essaie de retranscrire avec des mots, mais lorsque je me relis, je vois bien que ce n'est pas vraiment transcriptible.

En tous les cas, ne vous inquietez pas, car aux vues des enseignements bouddhistes, cela ne signifie pas que je suis fou, mais au contraire que je le suis de moins en moins.
Bref, je suis sur la bonne voie.

Rejouissez vous pour moi.
Je vous embrasse tous tres fort.

Lyam ;o)

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28th November 2007

om ha hum
le cerveau n'est pas l'esprit le bouddhisme c'est une science de l'esprit pas du cerveau je t'aime je t'invite a mediter sur les quatres profondeurs de la vacuité surtout sur l'union des deux vérité cela va metre tes experiences en places recherche des instructions sur la vue madhiamaka tantra prasangika om shunyata gyana vajra sobahawa hemako ham

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