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Published: March 9th 2013
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8 mars
Je suis plutôt déshydraté ce matin. Mon linge sent la clope et j'ai la gorge enrouée comme un mineur. J'ai passé trop de temps dans les cafés emboucannés j'imagine.
Peut-être qu'il faudrait que les marocains apprennent à moins fumer au lieu de s'échanger des cigarettes sans cesse en signe de fraternité.
Cuf cuf.
Après mon café goudronné matinal, je prend place dans une vieille Mercedes reconvertit en taxi. Le rafiot est en très piteux état dois-je dire. Les amortisseurs sont absents et les ressorts poussent de la mousse grise par les craquelures de la banquette arrière en cuirette.
Les ceintures de sécurité sont invisibles.
Je dois m'agripper à la poignée de porte pour ne pas me retrouver à l'avant du taxi à chaque freinage. Derrière le volant, le conducteur marmonne des prières au son de la radio-mosquée. Moi aussi je prie tout bas: je prie pour ne pas me faire embrasser par un camion-citerne dans une courbe mal calculée.
Sur les collines verdoyantes autour de la route, les oliviers sont en rang comme des soldats. Pas étonnant de voir autant de verdure ici, avec toute cette eau qui nettoie le
printemps marocain de cette année.
"Pas normal toute cette pluie" que m'avait dit un homme d'affaires à Casablanca.
Au final, ce sont les agriculteurs qui y seront gagnants.
Je visite les fameuses ruines romaines de Volubilis et la ville sacrée de Moulay Idriss avant de revenir sain et sauf (heureusement) à un Meknès détrempé par la saison.
Dernier tour de la cité impériale et de sa médina tortueuse en après-midi.
À la place El-Hedim, assis sur des peaux de félins, des vendeurs à la peau d'ébène écoulent leur stock de produits miracles aux touristes. De la peau de zèbres et des oeufs d'autruches, des crânes d'antilopes séchés et des cuirs de crocodiles. Bref, tout plein d'étrangetés venus des Pays sub-sahariens où les preneurs y sont manquants.
Il y a des cireurs de chaussures et des pèse-personnes, des vendeurs de ballons et puis des tours de poney et des jeux d'adresse aussi. Ce sera mon amuse-gueule avant d'atteindre la Place Djemaa el-Fna à Marrakesh j'imagine.
Alors que je me réchauffe le sang avec un espresso un tantinet trop court, une chicane éclate à la terrasse d'à côté.
Paf! Le vendeur de viande a reconnu un compétiteur qui n'est pas dans le bon secteur de livraison.
C'est que ça peut devenir agressif un marocain fâché et sans cigarette dois-je avouer.
Voilà donc que le plus costaud des deux, baraqué comme un cheval de trait, empoigne l'autre et le secoue comme un tapis poussiéreux sous les parasols. L'essuie-pieds ne semble pas comprendre le message pourtant clair du livreur enragé.
Et boom! C'est alors que le costaud se saisit d'un hachoir à viande et s'élance avec fureur sur l'autre type.
Heureusement, la carpette prend la poudre d'escampette à ce moment même, avant de finir en shish-kebab sur le trottoir.
Houlà. C'est que ça joue vachement dur ici.
Peut-être qu'inviter les marocains à arrêter de fumer tous en même temps ne serait pas une si bonne idée finalement.
Etienne X
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