Centre de l’Equateur : il va y avoir du sport !


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July 2nd 2011
Published: July 2nd 2011
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C’est dimanche matin, le 166ème jour de voyage. Nous quittons Quito la coloniale pour rejoindre, à seulement 90 kilomètres plus au sud, la petite bourgade de 57'000 habitants : Latacunga. Celle-ci fût détruite à plusieurs reprises par de violentes éruptions volcaniques du Cotopaxi, 5897 mètres, siégeant magistralement dans la vallée, à seulement 31 km de la ville.
Le trajet en bus se passe bien même si les odeurs et les dessous d’ongles de certains de nos acolytes laissent à penser que leur dernière douche date de déjà quelques temps :D.

Arrivés sur place, notre première impression n’est pas très flatteuse : mais où sont ces 57'000 habitants ? Ici, le temps est maussade, tout est fermé, barricadé, pas la moindre trace de vie dans les ruelles du centre-ville et il n’est que midi… Ah mais oui ! Nous sommes dimanche ! Et comme la ville n’est pas du tout touristique, on laisse presque les touristes dans le caniveau :D. Bon, on a quand même réussi à trouver un hôtel, de quoi se restaurer et nous avons pu tout juste organiser une excursion pour le lendemain, mais tout cela non sans peine. Surtout pour le repas du soir où nous avons arpenté, certes d’un pas très pressant, les petites ruelles sombres et sans vie de la ville. Mais où avons-nous atterri ?!?

La Lagune de Quilotoa : l’émeraude au cœur des montagnes

Sans trop savoir où nous allons mettre les pieds, le lendemain, à 8h00, nous rejoignons notre guide local du jour, pour une excursion à travers les collines et montagnes du coin jusqu’à la lagune de Quilotoa. Et bien cette journée sera l’une des plus belles et des plus mémorables depuis notre départ de Suisse…

Notre guide, William, 43 ans, issu de la classe moyenne, arbore fièrement une bonne barbe qui cadre parfaitement avec ses origines espagnoles. Il connait très bien le coin, la faune, la flore, les traditions indigènes et dispose d’une licence officielle de guide de haute montagne. C’est le genre de gars qui acclame gravir le sommet des volcans au pic à glace ! Bon, rassurez-vous, nous sommes tout de même conscients que nous n’avons pas (encore) le niveau pour ce genre de ballades… euh d’ascensions :D.

Nous quittons donc Latacunga, déjà perchée tout de même à 2800 mètres, pour commencer notre grimpette en 4x4 sur le flanc des montagnes. Le temps est assez nuageux pour le moment mais, en bons chrétiens, nous gardons la foi ! Nous prenons rapidement de la hauteur pour atteindre, dans le brouillard, les 4000 mètres. Altitude que nous ne quitterons pas de la journée !

À mesure que nous avançons, le brouillard se fait de moins en moins dense. Ouf, on a failli avoir peur :D. Le voile levé, nous prenons rapidement conscience de cet endroit magique. Ici se mêlent cultures agricoles, canyons, pics montagneux, rivières, petits villages isolés, moutons, lamas, ânes, locaux vivants encore comme il y a plusieurs siècles,… Wow ! Un vrai déluge de paysages fantastiques, LA représentation que nous pouvons avoir des Andes.

Le Nikon, de nouveau à la fête, fume ! Le décompte des clichés atteint en quelques heures des scores presque encore jamais égalés en une journée… et c’est pas fini !

Vers midi, William pose définitivement la Toyota dans le village de Quilotoa. C’est ici que les affaires sérieuses commencent !
Après quelques pas et déjà le souffle court, oui rappelez-vous nous sommes à plus de 4000 mètres, William nous prend la main et nous demande de fermer les yeux en avançant lentement. 10 secondes plus tard et les paupières de nouveau ouvertes, nous lâchons conjointement un énorme (vraiment énorme), WAAAAAAAAAOOOOUH !!! Nous y voilà, la lagune de Quilotoa.
Perchés au sommet de pics entourant la lagune, nous contemplons sans relâche et la larme à l’œil, les couleurs changeantes de cette merveille de la nature. En effet, le cache-cache incessant entre le soleil et les nuages ainsi que le violent vent qui souffle ici, nous permet de nous extasier devant ce lac couleur émeraude ou devrais-je plutôt dire devant ce cratère volcanique rempli d’eau. Tout simplement divin !

Depuis le haut de la lagune, William nous propose deux options : une heure de trace sur les hauteurs ou descendre au fond du cratère. Nous optons pour la seconde même si cela parait tout de même plus difficile. Rose, peu convaincue par la nécessité d’aller jusqu’en bas, se lance à la suite du guide et Ben ferme la marche, le Nikon aux côtés.
Il nous faudra presqu’une heure pour atteindre le lac en marchant dans une caillasse sablonneuse à forte déclivité. Nos chaussures et bas de pantalons sont devenus blancs en quelques pas et il n’est pas rare de manger un peu de poussière et d’en avoir dans les yeux, malgré les lunettes de soleil. De plus, notre esprit est déjà en train de se pencher sur la problématique de la remontée : genre j’avance de deux pas et recule d’un :D. Bah on verra !

Nous restons moins d’une heure en bas. Au programme, séance photos, grignotage de biscuits et recharge des batteries.

Sur le coup des 14h00, William nous lance alors un « listos ? ». Nous répondons par l’affirmative : oui nous sommes prêts ! La première partie de la remontée met direct à l’épreuve notre souffle. C’est dur mais on sert les dents ! Un petit replat pour reprendre sa respiration, un échange de regard et on continue.
On attaque maintenant le gros de la pente dans la foulée. Le rythme est lent et tout juste supportable. On se dit alors que William, lui qui gravi les 5000+, doit nous prendre pour des amateurs :D. De plus, nous sommes constamment dépassés par des mules chargées de touristes paresseux. Ah on est sportifs ou on ne l’est pas :D. Aucun mérite, se dit-on, comme pour se rassurer de notre choix.
Les pauses sont de plus en plus fréquentes, la tête tourne, le souffle manque, les goutte de sueur perlent de toute part… ahhhhhhhhhhh pas simple ! La dernière partie semble alors interminable… mais ça y est on est en haut !! Il nous aura fallu 1h20 presque pour faire ces 200 mètres de dénivelé !

Après un échange mutuel de félicitations, nous gagnons, totalement épuisés, une petite cahute pour le dîner. C’est l’habitation de Maria Eluiza et sa petite Myriam. Nous cassons la croûte et regagnons ainsi une partie de nos forces.

Nous reprenons ensuite le chemin du retour et comme pour parachever cette splendide journée, le ciel est presque totalement découvert. De plus, la luminosité à cette heure, 16h00, est juste envoûtante… Et le meilleur est pour la fin !
En arrivant sur les hauteurs de Latacunga, nous l’apercevons. Il est là : le Cotopaxi ! Enfin, il nous laisse contempler sa splendeur, surplombant toute la vallée. Waooooooooouuh, c’est du très lourd aujourd’hui !

Nous arrivons à Latacunga vers 18h30 et c’est un plaisir de découvrir une ville bouillonnante d’activités. Cette cité n’a rien à voir avec celle du dimanche :D. Nous regagnons notre hôtel et ce soir-là, fatigués et comblés, nous tombons rapidement dans les bras de Morphée…

Baños et ses environs : rencontres à la lisière de l’Amazonie

Le soleil tape déjà dur lorsque nous quittons Latacunga. Pourtant il n’est que 8h00. Nous rejoignons le « terminal terrestre » pour nous lancer dans notre bus du jour : destination Baños à 1800 mètres d’altitude. La route jusqu’à cette petite ville touristique de 13'000 habitants porte un nom plein d’espoirs : l’allée des Volcans.

En effet, les premiers explorateurs et scientifiques n’ont pas eu à réfléchir bien longtemps pour nommer cette région. Cette vallée, qui s’étend en fait de Quito à Riobamba ne compte pas moins de 66 volcans !! Bon, il faudrait faire un vol panoramique pour pleinement apprécier ces merveilles. Vu le budget, ce sera pour une autre fois :D.

Cependant, nous sommes chanceux ! Durant notre voyage en bus, nous avons pu réapercevoir le Cotopaxi, 2ème sommet de l’Equateur, découvrir pour la première fois le Chimborazo, 6310 mètres et point culminant du pays, et s’approcher du Tungurahua, 5016 mètres, qui siège aux portes de Baños. C’est peu dire que le trajet en bus est passé rapidement :D.

Ah oui, petite chose à mentionner absolument : notre chauffeur, sans doute ancien pilote de rallye, dévale les pentes des 50 derniers kilomètres à vive allure, faisant pencher, dangereusement nous semble-t-il, le bus de gauche et de droite. De plus, dépasser dans les contours sans visibilité en franchissant la double ligne ne semble pas lui poser le moindre souci. Des fous, des fous ces conducteurs… Contents d’arriver à destination entiers !

Nous prenons nos quartiers sur le coup des midis, mangeons une morce dans un resto miteux et attaquons, en début d’après-midi, une marche jusqu’au mirador de Bellavista. D’après nos sources, nous devrions avoir de là-haut une magnifique vue sur la ville, la vallée et, avec un peu de chance, sur le sommet du Tungurahua.

Ça grimpe sec d’entrée dans une végétation luxuriante ! En effet, nous nous rapprochons peu à peu de l’Amazonie et le coin est plutôt très vert et relativement humide. La montée n’est pas évidente sur un sol terreux et légèrement boueux. Bon, après la journée à la lagune, cette ballade semble quand même plus facile. Du moins ici, à 1800 mètre, on respire normalement :D. 50 minutes plus tard et les T-shirt trempés nous atteignons le sommet.
Nous nous hissons encore un peu plus haut dans un pré, rappelant nos chers alpages, pour avoir une vue plongeante sur la ville et le volcan. Ah pas mal du tout ce spot ! Nous contemplons ces paysages une vingtaine de minutes puis redescendons en 30 minutes chrono. Les cuisses ramassent mais on adore ça :D.

Pour nous ressourcer, nous décidons ensuite de nous plonger dans les bains thermaux de la ville. D’ailleurs le nom de la ville, « les bains » en espagnol, vient de là. Cependant, il ne faut pas s’attendre à un Lavey-Les-Bains bis mais plutôt à une piscine d’eau trouble remplis de locaux. Et il y a foule en plus ce soir ! Nous resterons finalement qu’une demi-heure car l’eau est extrêmement chaude. Les panneaux indiquent pourtant un 40 degré… Ouais quand on sait que c’est le volcan qui chauffe directement l’eau, on est moins sûrs de la température !

Nous terminerons cette belle journée par une « soirée raclette » au « Swiss Bistro » de la ville. Hé oui, il y a foule d’émigrés helvètes dans le coin, allez on se fait plaisir :D. Ah merde y a pas de fendant !

Après un sommeil des plus profonds et pour continuer sur notre lancée sportive des 2 derniers jours, le lendemain, nous décidons de louer deux VTT. Rose s’était promis de ne plus jamais mettre les pieds sur un vélo mais au fil des mois, elle a presque oublié notre dernière étape cycliste de Napier en Nouvelle-Zélande.
Nous enfourchons donc nos bécanes vers 9h00 pour prendre la route de Rio Verde, 20 kilomètres plus à l’Est et, le plus important, 300 mètres plus bas que Baños. En effet, on nous a promis surtout de la descente et un peu de plat. On verra…
Les paysages sont une fois encore à la hauteur de nos espérances. Nous longeons sur le flanc de la montagne le Rio Pastaza, dans un décor de carte postale. En effet, nous sommes dans une vallée bien étroite qui se dirige tout droit vers l’Amazonie. On sent que la jungle n’est pas loin ! Les papillons virevoltent, la végétation est dense, la chaleur pèse et l’humidité se fait sentir peu à peu.
Nous découvrons, au fil des kilomètres, plusieurs belles cascades ainsi qu’une série d’attractions plus loufoques les unes que les autres. Ainsi une gentille dame nous propose de jouer les supermans le long d’un câble surplombant le fleuve, un petit vieux nous demande si on ne veut pas faire du saut à l’élastique en-dessus du rio ou plus simplement d’utiliser les « tarabitas ». Ce sont des nacelles qui permettent de traverser la vallée pour rejoindre l’autre côté. Nous sommes tentés mais… non :D. Même si ce sont les Incas qui ont créé ce moyen de transport rapide, nous préférons rester les pieds sur terre !

Étonnamment, le parcours se passe bien. Rose ne crève pas, ne tombe pas et la chaîne tient le coup, quel miracle :D. À relever quand même qu’il y a effectivement pas mal de descentes mais également de petites montées qui nous font passablement transpirer et sentir les cuisses ! Deux heures plus tard, nous arrivons à destination !

Nous posons les vélos dans un café et entamons une marche d’une heure jusqu’à une cascade très réputée dans la région : « El Paillòn del Diablo » ou « Le chaudron du Diable ». Un nom plein de promesse ! Nous descendons donc dans la vallée le long d’un chemin pentu entouré d’une végétation du type « jungle ».

Le débit de la cascade est impressionnant ! Surtout que ces malins d’équatoriens ont tracé un chemin dans la végétation jusque sous la cascade : douche naturelle assurée :D.

La remontée est plus pénible mais cette fois nous doublons plusieurs groupes. On y prendrait presque goût…

Pour le retour, nous optons pour un voyage dans une camionnette locale qui remonte vers Baños. On balance ainsi nos VTT à l’intérieur et on s’accroche comme on peut dans les contours, sur les trous ou sur les gendarmes couchés de la route, respirant avec bonheur les gaz d’échappement du véhicule :D.

Encore une magnifique journée qui s’achève…

Notre dernière journée consacrée au centre de l’Equateur sera un voyage en bus jusqu’ à Puyo, aux portes de l’Amazonie.
Pourquoi ne pas aller plus loin, nous diriez-vous ? Et bien, c’est vrai que la question « Amazonie » s’est bel et bien posée. De base, nous l’avions totalement incluse dans notre périple. Du moins quelques jours. Mais après diverses recherches et bien que l’Equateur propose un éco-tourisme dans les tribus très alléchant, nous avons renoncé. Pour aller jouer les chamans dans la jungle, il faut impérativement prendre un traitement anti-paludisme. Chose que nous n’avons pas sur nous. De plus, il faut le prendre quelques jours avant, pendant, et encore une semaine après. Au final, de quoi être malades durant 2 semaines :D, sans même avoir la totale garantie qu’on ne va pas choper cette cochonnerie ! Nous mettrons cela au programme une autre fois, avec une semaine de maladie au retour des vacances :D.

Nous arrivons donc à Puyo vers les 10h00, prenons un taxi et rejoignons le « Centro de Rescate Los Monos », tenu encore une fois par un couple helvétique expatrié. Il s’agit d’un centre de réhabilitation pour animaux maltraités ou blessés. Principalement des singes. Nous nous baladons 2 petites heures dans cette arche de Noë où singes de toutes sortes, chiens, fourmiliers, belette et tortues cohabitent étrangement. C’est le fou rire assuré lorsque les singes s’agitent dans tous les coins, grimpant sur les touristes, volant les bracelets, décrochant les soutiens-gorge (si si),… Excellente aventure en plein air :D. Il y a même possibilité de travailler ici en étant payé 100$ la semaine, logé et nourri. Avis aux amateurs ! Si nous n’avions pas un programme si chargé nous aurions bien tenté l’aventure.
Nous regagnons ensuite Baños pour notre dernière nuit dans le centre.

Pour conclure, ces quelques jours passés dans cette magnifique région de l’Equateur se sont révélés extrêmement plaisants et restent désormais gravés à tout jamais dans nos mémoires. Nous avons découverts une zone très riche, que ce soit niveau culturel, naturel ou social, qui mériterait même d’y passer encore quelques jours. En tout cas, avis aux amateurs de rando en haute montagne, il y a de quoi faire par ici !

Il est temps maintenant pour nous de prendre la route de la poisseuse et insécure Guayaquil. On se réjouit déjà :D.




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3rd July 2011

"Seupeeeeeuuurbe !"
Vraiment, vraiment, vraiment, vraiment de la haute ! Attendez-moi, j'arrive :-) Le genre de paysage qu'on me décrivait en parlant de la toute proche Bolivie. Est-ce aussi au programme ? Non en fait, n'y allez pas, je pense que c'est une très mauvais idée, comme l'Argentine tout ça, c'est tout pourri il paraît :p Sinon, ravi de voir que vous prenez goût à la sueur : Dextrose est en place ? ^^ Par ici, Jalabert a repris du service comme chaque année sur sa moto France télévision, mais où est Lance ? Alors que certains l'ont vu à L.A. dans un studio, d'autres disent qu'il s'entraîne sur les hauteurs de Sion ^^
6th July 2011

Le sens de rotation!
C'est vraiment l'endroit idéal pour tester toutes ces rumeurs concernant le sens de rotation du siphon! Horaire? anti-horaire? Plein de questions qui, je l'espère pourront être résolues grâces à d'importantes expériences! Bonne chance.
8th July 2011

Salut Nan-Nan ! :D La région centrale nous a fait effectivement beaucoup d'effet et nous laissera bcp de souvenirs. Splendide ! :D La suite du programme risque aussi de te tourmenter. Tu devrais peut-être songer à mettre les pieds par ici un de ces 4. La Bolivie ? Mmmmmm.... mouais ! Un mois devrait suffire... Argentine ?? ... Mmmmmmmm... mouais aussi ! Deux mois devraient suffire. Autre question ? Pas eu besoin de dextrose pour faire de la descente. Quant à Lance, on se réjouit de le défier en 2012 ! Bonne suite à toi, amateur cycliste :D
8th July 2011

Bonjour Trazera le scientifique, on en attendait pas moins de toi concernant ces rumeurs fantaisistes. Que du pipo ! Enfin bon... le siphon ça marche quand même, l'oeuf aussi ! Tu auras les réponses à tes questions en 2012, si le monde ne s'embrase pas ! Salutations à la Knüpf Family et bon pull ! :D

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