Équateur : Quito, première étape sud-américaine, rendez-vous avec une cité coloniale au-milieu des volcans


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June 26th 2011
Published: June 26th 2011
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Et voilà ! Nous voici enfin arrivés sur les terres qui sont à l’origine de notre départ en voyage autour du monde ! L’Amérique du sud ou plus justement : l’America latina !
Ici c’est fini de côtoyer les british du coin en train de manger leur fish’n’chips ! Ni de trouver de bons américains bouelleux derrière leur hamburger (quoique…) …

Nous débarquons à Quito, après un voyage des plus pénibles mais chargés de souvenirs. En effet, nous avons à nouveau accumulé un bon paquet d’heures sans dormir…même si on a essayé : explications : notre vol partait de Los Angeles et faisait escale à Lima. Grosse escale tout de même, 6h30. Mais le plus important c’est que cette escale se faisait de minuit à 6h30 du mat ! Trop bien la vie nocturne dans les aéroports.
Après avoir descendu une petite dose de Pisco (alcool péruvien, 40°) pour tenir un peu, nous nous sommes vite rendu compte que le temps allait passer très lentement… nous nous sommes donc dirigés vers des bancs, aux entrées des portes d’embarquement, qui étaient vides. On s’allonge et malgré le gros néon en pleine g… on tente de piquer un petit somme. Mais PAS SIMPLE ! Evidemment, comme on vous le disait plus haut, nous sommes arrivés en Amérique du sud, et ça ne signifie pas rien ! Imaginez-vous la scène : l’aéroport de nuit reste une zone plus ou moins active, très peu de voyageurs mais tous les restos et cafés du coin ou boutiques à souvenir sont ouverts ! Les pauvres qui doivent travailler là-dedans ont intérêt à avoir de l’occupation ! Et d’ailleurs, l’occupation principale des serveurs qui se trouvaient dans le resto à côté de nos « lits » était leur musique et ils étaient motivés ! Monstre musique latine aux rythmes endiablés qui passent à volume tout à fait honorable à 4h du mat (!), les serveurs qui chantent à voix haute et qui dansent derrière le comptoir puis ajoutez à cela, les flics ou Securitas de la zone qui s’arrêtent également pour faire quelques pas de danse. Difficile de dormir dans ce contexte-là.

Nous arrivons donc à Quito à 9h le matin, complètement plissés, comme d’habitude !
Quito... située à plus de 2800 mètres d’altitude, capitale de l’Equateur. Petit pays situé sur la côte ouest de l’Amérique du sud, plaqué entre le Pacifique, la Colombie, le Brésil et le Pérou.
Ce pays a un passé pour le moins agité et instable ! En effet, après avoir vu passer plusieurs civilisations bien avant le gros empire Inca, ses terres voient l’installation d’une des 2 capitales incas, Quito justement. L’empire inca, qui jusqu’ici avait régné en maître sur ce territoire, cède sa place (détruit et pillé) aux conquistadores espagnols qui débarquent par ici dans les années 1500. Quasiment tout est détruit, pour être reconstruit au « style espagnol » donc colonial.
Plus récemment, ce pays subit de grosses crises politiques et a de la peine à sortir la tête de l’eau, tellement la corruption est présente sur ses terres. Au niveau du gouvernement également. C’est la pagaille et la rébellion très fréquemment. Ce pays reste très instable même actuellement. Difficile alors d’avoir un peuple qui ne bascule pas dans la hargne… Heureusement, c’est surtout dans les grandes villes que nous serons dans un milieu parfois hostile.

En parlant de villes, l’Equateur en possède 3 principales : Quito, la capitale, 1'800'000 habitants, dans les montagnes (la sierra), Guayaquil, l’industriel à la mauvaise réputation, au bord de la mer et Cuenca, lieu d’artisanat, cachée dans ses montagnes plus au sud.

Un autre aspect qu’il nous faut aborder, car il sera présent en tout cas durant les 2 voire 3 prochains mois pour nous : l’altitude ! Eh oui, nous avons débarqué sur la Cordillère des Andes. Ce massif montagneux, le plus grand du monde (7100 kilomètres de long), qui traverse du nord au sud toute l’Amérique du sud est vraiment la colonne vertébrale de plusieurs pays, dont l’Equateur, le Pérou, la Bolivie et j’en passe. L’altitude moyenne de ce massif est de 4000 mètres, avec des pics qui peuvent aller jusqu’à 6962 mètres, son point culminant en Argentine, l’Aconcagua ! Une grande partie de ses montagnes sont en fait des volcans énormes.
Ici c’est sûr, il y a de quoi s’entraîner pour l’Himalaya !

Donc voilà, Quito à 2800 mètres c’est encore rien du tout ! Mais on le sent déjà un tout petit peu, peu de symptômes, sauf l’essoufflement lors d’un effort sommes toutes encore très raisonnable… Va falloir qu’on s’y habitue assez vite car par ici, si on veut visiter même sans faire d’ascension de volcans (très très prisé dans le coin), on passe vite la barre des 4500 mètres. Et après notre expérience au lac Titicaca il y a quelques années, à 4000 mètres, on se rappelle que le « soroche » (mal aigu des montagnes) c’est pas toujours sympa : gros mal de tête, souffle court voire sensation d’étouffement, palpitations cardiaques et en tout cas, cœur qui tape à fond et super fort, même au repos, bref pas très cool…

Parlons un peu de la capitale : Quito. Notre arrivée en avion a été splendide : Quito se trouve en effet dans une vallée étroite (de 4 à 7 km de large) entourées par 2 chaînes de volcans, dont le célèbre Cotopaxi, à 100 km de là, l’énorme bête en plein milieu de la vallée ! Très impressionnant lors de la percée des nuages en avion, on se retrouve nez à nez avec ce magnifique géant en activité de 5897 mètres !
Quito est donc plaquée dans cette vallée et s’est plutôt construite en longueur du coup. Elle fait plus de 30 km de long.
La ville présente 2 facettes bien distinctes : le vieux Quito ou « Quito colonial » qui est un bijou d’architecture baroque, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Quito est en effet la ville coloniale la mieux préservée d’Amérique du sud. La balade dans ce quartier est des plus agréables, toutefois il faut quand même préciser que c’est aussi le quartier le moins sûr pour nous touristes. La population y habitant est surtout indigène (donc souvent indiens ou métissés) et pauvres. Donc ça aide pas évidemment…
L’autre Quito, le Quito moderne, est plutôt … laid. Pseudos buildings dans des rues peu avenantes, c’est là que sont tous les hôtels et restaurants, juste un contraste : sa place touristique en plein centre où on se croirait plutôt sur une place américaine, surtout avec le nombre de hamburgers proposés dans les cafés et restos alentours.

Petit mot d’ailleurs sur les Américains : pas super bien vus par ici, sauf pour les pourboires, cela venant probablement de la dollarisation du pays en 2000 qui a donc perdu sa monnaie locale au profit de celle américaine. Mieux vaut donc ne pas parler anglais par ici et plutôt bredouiller des mots d’espagnol.

Nous avons alors choisi de passer nos quelques jours par ici dans une petite auberge située entre les « deux Quitos ». Et hasard oblige, on est tombés sur des suisses francophones qui tiennent cette auberge et la remettent à jour. Un des propriétaires vient de Montreux. Très marrant d’entendre à nouveau parler français, surtout avec un bon accent vaudois. Ça nous a du coup aussi valu de retoucher un petit coup de « raclette » dans le resto de l’auberge, avec le fromage local par contre, donc bon, c’est pas encore le fromage de Brigitte, mais il y a de l’idée ! :D

Premier constat : ça change une ville chargée d’histoire ! Et ça fait un bien fou !
On ressentait en effet de plus en plus le « manque de passé » dans les villes qu’on a visité jusqu’à présent et c’est bien sympathique de retrouver de vieux bâtiments, plus vieux que 1800.
Second constat : on a bien basculé du côté latin ! Les rues sont sales, étroites, bruyantes au possible, pollution fort appréciée (!) par les bus ou taxis qui passent par milliers dans les rues chaque jour, pauvreté permanente, quémandeurs fréquents mais population touchante. Les gens sourient très facilement, sont très gentils et polis, accueillants, spontanés. Ça aussi ça fait du bien !

Evidemment, comme on dit plus haut, la sécurité c’est pas le top par ici. Lorsqu’on sort, on laisse tout à l’hôtel. Ordinateur portable, gros appareil photo (période d’hibernation pour notre Nikon !), toutes cartes bancaires, le passeport (on a seulement une copie sur nous), on enlève les montres, les bijoux et tout ce qui peut être interprété comme « richesse ».
On est donc presque à poils lorsqu’on sort pour se promener. Le petit sac à dos tout de même pour les vestes, polaires, gore-tex, parapluies, casquettes, lunettes de soleil, absolument TOUS indispensables même en 1 heure ! La météo change très vite par ici !
On planque donc juste un peu de cash sur nous, dans des lieux différents de préférence, et notre petit appareil photo compact pourri, caché dans une poche fermée (déjà on sera pas à l’aise en le sortant, pour dérober vite fait quelques clichés de la ville).
Autre point important : on ne sort pas dans les rues dès 17h sans prendre de taxi. Aucune marche donc, pour éviter les agressions.
Voilà, on est prêts à visiter ! :D

Nous avons donc arboré les rues de cette ville équatorienne au fil du souffle, pour les premières heures, puis au rythme de notre guide et carte, toujours avec nous également. Pour s’immerger direct dans les hauteurs locales, notre première « visite » fut le téléphérique installé dans la ville, qui monte en 10 minutes au sommet d’un des volcans environnants (éteint) à 4100m d’altitude, pour une vue sur la ville et la vallée.
Joli, impressionnant et …. oppressant ! :oD
Dès notre arrivée en haut, on le sent direct, il est là, le début du soroche ! :D La tête semblant prise dans un étau, on se balade une petite demi-heure par-là puis basculant dans l’état de zombie au crâne toujours compressé, on décide de rentrer !

A part cette sympathique expérience, nous nous baladerons plusieurs fois dans les ruelles en pente de cette jolie ville coloniale, aux murs colorés, aux balcons quasi permanents, aux églises et basiliques d’une taille impressionnante, aux monuments historiques multiples. Et on profitera aussi un peu de manger/boire par-ci par-là, tout est devenu moins cher, c’est agréable ! Vive la binch à 1 $ ! :D

Au départ de Quito, nous avons aussi été visité un site très touristique (mais pas seulement, les locaux y vont aussi régulièrement), à 22 km au nord de la capitale : Mitad del Mundo ! Et oui, l’Équateur ne s’appelle pas ainsi pour rien ! Sur ses terres, passe en effet la ligne imaginaire de l’équateur, qui sépare le globe terrestre en 2 hémisphères. La plus grande partie du pays se situe dans l’hémisphère sud mais une petite partie se trouve au nord. On peut donc basculer ici d’été en hiver en moins d’un pas ! :D (pas de changement de température ni de climat en le faisant, dommage…)

Petit mot d’histoire : durant le siècle des Lumières, au XVIIIe siècle donc, les scientifiques se sont demandés si la Terre était vraiment ronde ou si elle était ovale (donc aplatie à quelque part…). Pour cela, deux équipes de savants français ont été envoyé pour calculer le tout, avec les moyens de l’époque ! Parmi ceux-ci, Charles Marie de La Condamine ! Un nom à retenir. L’Equateur actuel (appartenant au royaume du Pérou à l’époque) fût choisi parmi les pays traversé par l’équateur (la ligne !) car c’était une zone plus abordable pour des expériences scientifiques que ses collègues Bornéo, l’Amazonie ou l’Afrique, pleine de malaria ou de gros arbres denses qui empêchent les mesures.
Ces savants découvrirent après plusieurs années de dur labeur (et d’ascensions multiples de montagnes du coin, pour leur mesure), que la Terre était bel et bien ovale ! Aplatie sur ses 2 pôles et plus « large » sur l’Equateur. Ils fixèrent également le passage précis de la ligne de l’équateur, à 300 mètres près, ce qui est une prouesse pour l’époque !
N.B.
C'est quand même drôle de se dire que 200 ans avant, la civilisation de Quitu-Caras, avant les Incas, avait déjà repéré la chose, simplement en se basant sur le mouvement des astres ! ... donc au final, les Français sont bien sympas, mais c'est du plagiat ! :D

Le site de Mitad del Mundo est donc le site mesuré par les savants à l’époque, pour le passage de la « moitié du monde ». D’où le nom donné ensuite au pays.
Pour la visite, rien de bien spécial. Une tour sur laquelle on monte qui se situe sur la ligne en question. On y admire le paysage et on redescend par un petit musée qui présente les diverses tribus locales d’Equateur. Rien de bien folichon, mais c’était juste pour le symbole.

Ce qui est par contre plus amusant, c’est le moyen de transport que nous avons choisi pour y aller : le bus local plein et archiplein de locaux, tous debout pour la plupart, on aime la transpiration équatorienne ! En effet, le site en question peut aussi être atteint en taxi mais bien plus cher (30 $ le taxi contre seulement 1,60 $ en bus !!) !
On va donc au lieu-dit de passage du bus, sans horaire évidemment, il passe quand il passe. On repère difficilement sa destination en décryptant les panneaux affichés à l’avant du véhicule. On s’engouffre à l’intérieur et on tente de trouver une place potable debout, en s’accrochant à ce qu’on peut, comme on peut. Il faut dire que la conduite par ici, et les routes, c’est sport ! Le chauffeur n’y va pas de main morte, on le sent bien assez lorsqu’on gicle de l’autre côté du véhicule, juste parce qu’on voulait se gratter le menton durant 2 secondes ! Mais c’est ça qui est drôle.
On se mélange donc à la population locale, on est même les seuls touristes sur les 80 personnes minimum qu’il devait y avoir dans le bus. Ah oui, une précision : ici évidemment, pas de limite de personnes. On charge, on charge, on compresse et on continue, si besoin est, les portes du bus restent ouvertes durant le trajet (en même temps, ça fait un peu d’aération). Pour sortir du bus, heureusement on allait presque au terminus, on doit soit peser sur LE bouton du bus, situé évidemment à des km de là où on est et séparés par environ une vingtaine de personnes collées. Ou alors pousser un petit cri aigu :D ou alors choper du regard le pseudo contrôleur qui va faire arrêter la machine.
1h comme ça pour faire 22 km. C’est pas mal. Mais le temps passe vite car nous sommes bercés par la douche musique qui sort sauvagement des haut-parleurs, musique des années 80, avec entre autres le fameux « Hot Stuff » qui résonne dans nos oreilles. Marrant de se dire qu’ils écoutent ça par ici !

En conclusion, Quito, notre premier contact sud-américain, est une très belle ville qui est tout de même ternie par son insécurité. Dommage ! Si les choses étaient un peu moins « sauvages », cet endroit serait des plus beaux ! Heureusement d’ailleurs qu’il y a déjà des flics à tout bout de champs dans les rues la journée, se promenant avec leur mitraillette ou leur fusil à pompe ! Charmant accueil !
Mais quoiqu’il en soit, bonne première étape dans ce nouveau monde que nous allons parcourir dans les 4 prochains mois !



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28th June 2011

Youhouhou!
Coucou les voyageurs! Merci pour les cadeaux et surtout pour la viande de croco que j'ai mangé avec le fabuleux chapeau de Crocodil Dundee comme seul vêtement. La flasque est très belle aussi et me servira dans mes ascensions de cet été! Toujours un plaisir de vous lire et surtout profitez bien. Bonne suite les vifs
28th June 2011

Dundee
De rien trentenaire, bienvenues chez les vraies monstres mouflettes ! :) Fallait bien marquer le coup, malgre notre absence ! Bon ete par chez nous ! a tout bientot :D

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