42 km à pied jusqu'à la Ciutad Perdida...


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South America » Colombia » Santa Marta » Ciudad Perdida
October 31st 2010
Published: November 16th 2010
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Depuis Santa Marta, je pars pour le fabuleux trek de la Ciutad Perdida. On est un groupe de 7: 4 allemands, leur guide Manuel et le guide du trek, William; 2 colombiens. On prend d'abord une chiva, ces camions transformés pour transporter des passagers. L'aventure commence... La route est très abimée et on s'enlise dans un chemin boueux. Tout le monde sort de la chiva et il faudra dégonfler les pneus pour passer ! 3 heures plus tard on arrive à Mamey, un petit village où le trek commence. On s'enfonce dans la Sierra Nevada de Santa Marta, dans la forêt tropicale, sac sur le dos et avec nos 2 mules qui transportent la nourriture. Après 2h de marche, on est pris sous une averse. On marchera pendant près de 2h sous une pluie diluvienne, avec nos sacs, dans la boue. On arrive au premier campement trempés jusqu'aux os. Et on ne pourra pas accéder à notre campement car la rivière a trop monté ! On installe donc les hamacs sous un préau et on tente de se sécher comme on peux. Une partie de mes affaires était rangée dans un sac plastique donc j'ai encore quelques vêtements secs... Le reste restera mouillé pendant presque tout le trek car l'humidité dans l'air est très élevée.

Les jours suivants, on se lève aux aurores et on marche 4-5 heures dans la matinée, pour éviter la pluie de l'après-midi. Sans arrêt on monte puis on descend des montagnes, sous la chaleur et l'humidité écrasante; on se baigne dans des piscines naturelles, on traverse des dizaines de rivières, à pied ou en s'aidant de cordes pour ne pas se faire emporter par le courant; une fois on traverse même à l'aide d'une petite cabine qu'il faut tirer d'un bout à l'autre d'un précipice au dessus d'une rivière. Les paysages sont magnifiques: la forêt tropicale, les montagnes, les rivières, les cascades... On s'arrête régulièrement pour profiter du paysage et pour reprendre des forces en mangeant des fruits.

L'un des points fort du trek, c'est la rencontre avec les indigènes. Dès le deuxième jour, on traverse le premier village. Le long du sentier vit la tribu des coggis. Ils vivent de leurs cultures: du café, des fruits, des bananes plantains, du manioc... Ils fabriquent leurs vêtements eux mêmes et arpentent le sentier pieds nus. Les femmes transportent leur bébé sur le dos, en le tenant grâce à une bandoulière autour de leur tête et brodent tout en marchant. Les enfants en âge de marcher suivent à vive allure. Ils sont vraiment impressionnants. Ils ont leur propre dialecte et vivent en autarcie dans les montagnes, sans eau courante ni électricité, en se soignant avec les plantes médicinales qu'ils cultivent. La plupart d'entre eux n'a pas conscience de la date, ni de leur âge. Un soir au refuge, je discute avec Farmin, un coggi. Il parle espagnol et est tout fier de me présenter sa montre, en me disant qu'on est dimanche et qu'il va en profiter pour boire une bière. En fait on est lundi et sa montre indique mardi... Je la lui règle mais je doute que ça lui serve à grand chose. De toute façon il est saoul et il divague (il ira même jusqu'à dire qu'il aimerait bien avoir une française dans sa maison...). Il me dit qu'il sait lire et écrire. Sur mon carnet, il gribouille quelque chose et me dit que c'est son nom. Difficile à décrypter... Il repartira dans le courant de la nuit, sur le petit sentier et sans lampe, en me disant qu'il est guidé par la nature et qu'il retrouvera facilement son chemin.

Nous, on continue notre périple, en s'arrêtant chaque jour dans un campement, où on dort dans des hamacs ou dans des dortoirs sous des cabanes en bambou. On profite des rivières environnantes pour se baigner et se laver. Les cuisines sont rustiques mais on mange bien. Les après-midi on discute, on joue au cartes ou au rummikub et le soir, on ne tarde pas à aller se coucher. Quand on a encore des forces, la nuit tombée les colombiens nous racontent les histoires de leurs ancêtres; des histoires d'esprits et de fantômes. Les colombiens y croient très fort et gare à ceux qui oseraient provoquer les esprits...

Le 4ème jour au matin, on arrive près de la Ciutad Perdida. Plus "que" 1500 marches en pierre à monter, construites il y a plus de 1300 ans et on y est. La ville est construite dans la montagne, en terrasses. Plus on monte et plus les escaliers sont larges et beaux, car plus on se rapproche de ce qui était la maison du chef. Des maisons il ne reste plus que les fondations en pierre, en forme de cercles. Le site n'est pas entièrement découvert. Il y aurait des centaines de maisons, ensevelies sous la forêt. Dans les montagnes environnantes, il y a un millier de petits villages recouverts de forêt, construits par la tribu des Tayrona, en 700 ap JC. C'était une tribu extrêmement intelligente, qui utilisait l'or pour faire de magnifiques bijoux et sculptures. Ils avaient même découvert un mélange de plantes tellement acide qu'ils pouvaient couper des pierres avec. Au jour d'aujourd'hui, la composition du mélange est toujours inconnue.

Il y a environ 500 ans, les espagnols ont pillé et tué les Tayrona, laissant la forêt s'emparer de la cité. Elle a été redécouverte il y a 35 ans par des chercheurs d'or. C'était au départ un secret bien gardé car les chercheurs d'or creusaient pour piller les tombes. Le pillage s'est transformé en bain de sang lorsque d'autres pilleurs de tombes sont arrivés sur le site. Le gouvernement a ensuite été mis au courant et a pris possession du site. Faute de moyen, seule une partie de la cité a été "débroussaillée". Même si tout n'est pas visible, le site laisse vraiment sans voix. Imaginer qu'ils ont pu construire tout ça il y a tellement longtemps et avec si peu de moyen, ça laisse rêveur.

Le trek jusqu'à la Ciutad Perdida est ouvert au tourisme depuis une quinzaine d'année mais la présence de la guérilla dans les montagnes le rendait très dangereux. Il y a encore peu de temps on trouvait dans ces montagnes des champs de coca à perte de vue. Ce n'est plus qu'un lointain souvenir car aujourd'hui il y a une forte présence militaire dans la région. Sur le chemin, l'une des attraction touristique consiste d'ailleurs à visiter une petite fabrique de pâte de coca. On ne le fera pas car il faut payer et en ce qui me concerne je ne veux pas payer pour permettre d'acheter les produits chimiques qui composent la pâte de coca.

On finira le trek en 5 jours au lieu des 6 initialement prévus; 42 km aller retour. Comme toujours, l'ennemi numéro 1 n'est pas le tigre qu'il est possible d'apercevoir dans ces montagnes, mais le moustique... Ici l'anti moustique ne sert à rien, tout le monde se fait piquer. Malheureusement, moi encore plus que les autres. Au retour, j'ai les jambes couvertes de piqûres, si bien que je développe une allergie qui fait doubler mes chevilles de volume.

Après avoir quitté le groupe, je pars pour me reposer quelques jours à Taganga, une petite ville au bord de la mer, réputée pour la plongée. Malheureusement je ne plongerais pas, à cause de mes piqures de moustiques d'une part et à cause de l'ouragan qui sévit sur les côtes du Vénézuela et sur Haiti, et qui rend la mer très agitée d'autre part. Le moral n'est donc pas au top, mais le soleil, ma rencontre avec Catarina, qui dirige un hostal et ... les mojitos m'aident à me remettre sur pied !



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9th November 2010
Plan de la region grave dans la pierre

Lol le gps!
On comprend que la ciutad se soit perdida! :-)
9th November 2010
Une araignee...

Wow
Jamais vu ça. C'est quoi exactement, quelqu'un sait?
9th November 2010

The sounds of the jungle at night must have been amazing ... no ghosts or spirits there although - they spend their nights in the coca fields !
11th November 2010

Bonjour Elvina,
Merci beaucoup Elvina, de nous faire voyager avec toi ! Ton récit nous ravit depuis le début ; on attend les épisodes nouveaux avec impatience. Profite au maximum de ton année, mais, fais quand même très attention à toi. Bises de Chagny, en attendant la suite... Charlette et Michel
23rd November 2010

araneido
Ese animalito de color amarillo y negro... es una araña, de la familia de los argiopidos (argiopidae), son por lo genarl duras y muy ornamentadas o "disfrazadas" de otra cosa... como este caso. ¿la especie? ... ni idea....!Saludos!

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