Arriver au bout du monde, à 1000km de l’Antarctique


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South America » Argentina » Tierra del Fuego » Ushuaia
October 16th 2019
Published: October 16th 2019
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À l’approche finale sur l’aéroport international d’Ushuaïa, à un peu plus de 3 heures de Buenos Aires, le spectacle qui s’offre à nous est incroyable! L’Antarctique, les montagnes enneigées, le canal de Beagle, autant de beauté suscite nécessairement l’émotion. Je crois que lorsqu’on est une grande voyageuse, on réussit à ressentir cette émotion pure, celle qui fait monter les larmes. C’est exactement ce qui est arrivé à l’atterrissage.

Ushuaïa (prononcer Uswaia), ville battue par le vent, perchée sur une colline escarpée, est entourée par la Cordillère Darwin et le canal de Beagle. Il s'agit de la porte d'entrée de l’Antarctique et la ville la plus au sud de la planète. Elle se situe dans la province de la Terre de Feu, elle-même située dans la région de la Patagonie, sur la frontière chilienne. On y compte environ 70,000 habitants et la principale source d’économie est le tourisme. Mais en ce début de printemps, bénis sommes-nous justement d’y être si peu nombreux. Que ce soit à la tombée de la nuit ou au lever du jour, les teintes spectaculaires que nous offre la lumière sont à couper le souffle, tantôt recouvrant d’or les cimes éternellement enneigées, tantôt les enveloppant d’un pastel rose bleuté.

Enchâssée entre les chapelets de montagnes, paysage semblable aux Rocheuses canadiennes, la sinueuse petite route nationale 3, qui relie le centre de Buenos Aires à l’Antarctique, sera celle qu’on empruntera sur environ 90 kilomètres à travers la dernière forêt subatlantique. Nous nous rendons ce matin au Ranch Harberton, le plus ancien de l’île, construit en 1870 par un ecclésiastique anglais venu pour apprendre et enseigner une nouvelle façon de vivre. Ce sera le point départ pour notre visite sur l’île Martillo, réserve naturelle protégée où viennent nicher des centaines de petits pingouins de Magellan. Mais en attendant, nous longeons une route bordée de neige et de verdure naissante, de cimes enneigées et de chevaux s’abreuvant aux rivières, un paysage qui dégage un calme profond propice à la contemplation de l’extraordinaire beauté des lieux. On regarde en silence, on se remplit les yeux et l’âme! Et comme nous menons une bonne vie, la prime du jour est un superbe ciel bleu sans nuage et un immense soleil accroché très haut complète le tableau.

Dès notre arrivée au Ranch, nous quittons déjà la terre ferme sur un petit zodiaque qui nous déposera sur l’île Martillo quelques minutes plus tard. L’expérience est excitante et le paysage bucolique, mais les règles de conduite à l’approche des manchots sont très strictes. Nous sommes sur une réserve naturelle protégée, nous devons donc marcher dans les sentiers balisés et ne pas approcher les manchots à moins de 3 mètres. Mais ces adorables bêtes semblent avoir l’habitude de la présence humaine car ils n’hésitent pas à venir à notre rencontre, marchant leur chemin à travers nos pas. Nous sommes en période de nidification et d’ici décembre, des centaines de petits viendront à leur tour peupler cette colonie qui profitera du temps plus chaud et de ce paysage unique jusqu’en mars, après quoi ils migreront vers le nord, au sud-ouest du Brésil. Les couples reviendront ensuite à chaque année et retrouveront naturellement le même nid pour la prochaine saison. Nous profitons donc de cette chance unique pendant une bonne heure et apprécions le spectacle qui s’offre à nous.

Le retour sur Ushuaïa se fera par le canal de Beagle, ce cours d’eau qui sépare l’Atlantique du Pacifique, entre le Chili et l’Argentine. Il doit son nom à un navire d’exploration britannique qui vint y faire quelques voyages au milieu du 19e siècle, emmenant à son bord Charles Darwin qui vient parfaire ses ouvrages de naturaliste. Nous naviguons aujourd’hui sur une distance d’environ 70 kilomètres, nous permettant d’admirer par grands vents et image parfaite, toute la « majestuosité» de ce paysage qui coupe le souffle.

Sur un rocher surplombant la baie d’Ushuaïa depuis 1830, se dresse le Phare des Éclaireurs. Toujours en fonction, c’est le phare le plus au sud de la planète. Notre capitaine prendra la peine d’en faire deux fois le tour, nous laissant ainsi tout le loisir d’admirer les dizaines d’otaries de Patagonie qui s’y prélassent et la bruyante colonie de cormorans royaux qui ne semblent pas se préoccuper de nous tout en s’affairant à pêcher leur dîner.

En rentrant au port, le magnifique panorama nous rend déjà nostalgiques en pensant qu’il faudra rentrer. Mais nous ramenons précieusement dans nos bagages, ces images du bout du monde qui seront heureusement impossible à oublier.


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