Buenos Aires : patchwork argentin aux airs d’Europe


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September 21st 2011
Published: September 21st 2011
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Buenos Aires… L’immense ville du continent sud-américain. Ville à l’histoire chargée, ville d’émigrés. Lieu de naissance du tango. Cette ville intrigue. À juste titre je pense, étant donné la multitude de choses ou d’images que l’on peut lui associer. Toutes véridiques.
Cette énorme ville de 13 millions d’habitants s’est formée par vagues successives, formant de nos jours une espèce de patchwork de quartiers tous différents, parfois à l’harmonie…. discutable.

Buenos Aires est la capitale de l’Argentine. Elle se situe non pas sur l’Océan Atlantique comme on pourrait le croire, mais sur les bords du « Río de la Plata », lui aussi un géant dans son domaine. Ce fleuve ne fait pas moins de 50 km de large à cet endroit ! Immense. La ville est fondée tout près de son embouchure, le fleuve se jetant dans l’eau salée presque 200 km plus à l’est. Sur une rive, Buenos Aires, Argentine. Sur l’autre, Colonia, Uruguay.

Avant d’aborder le côté histoire de la ville, revenons un peu sur notre arrivée. Après nos 10 heures de trajet depuis Córdoba, dans un bon bus nous proposant repas chaud, petit déjeuner, vin et même champagne !!, nous arrivons dans l’immensité urbaine au petit matin, admirant le lent lever de soleil sur les buildings. Nous débarquons dans un terminal de bus super organisé et avant de le quitter, nous faisons déjà notre billet pour la prochaine destination, une semaine plus tard.
Puis direction taxi, heureusement pas très chers dans la capitale, pour nous amener directement à l’auberge où nous passerons plusieurs jours, dans le quartier de « San Telmo ». Une auberge nickel, peut-être la meilleure d’Amérique du sud, une aubaine dans une mégapole, où généralement on se retrouve dans un petit truc un peu pourri, un peu petit, un peu bondé et ultra bruyant ! Là on peut dire qu’on a eu de la chance ! En plus, la fille qui tient cet hostel est très disponible et sympathique. L’auberge est ultra propre, très belle et bien tenue, vraiment le paradis ! Bonne surprise. Surtout pour plusieurs jours.

Nous avons donc très bien commencé notre séjour chez les Porteños, nom donné par les habitants d’Argentine « aux gens du port », autrement dit les habitants de Buenos Aires.

Bon maintenant, tout le monde prend place dans la « machine à voyager dans le temps », tenez-vous bien, on fait un gros plongeon au XVIe siècle !
PAF ! Nous sommes en 1536. Un certain « Pedro de Mendoza », colon espagnol, fonde le petit village de « Nuestra Señora del Buen Ayre » (Notre Dame des Bons Vents), en hommage à la très populaire sainte, connue de tous les marins de la Méditerranée, et veillant au salut des voyageurs traversant l’Atlantique, en les amenant jusqu’ici sains et saufs.
La ville changera plus tard de nom, pour s’appeler finalement : « Buenos Aires ».

Mais ces premiers colons, d’abord chanceux, sont vilement tués par des tribus indiennes vivant alors dans les vastes contrées de la « Pampa », cette immense région plate, habitée par des troupeaux de ñandus et de guanacos, terres fertiles longeant toute la côte argentine et plongeant même à des kilomètres vers l’intérieur. Les quelques survivants se déplacent alors un peu plus au nord pour fonder la « deuxième Buenos Aires ».
Vengeance oblige, les Indiens seront exterminés par les Espagnols peu après, qui utiliseront la Pampa pour développer alors l’élevage de bovins et de chevaux. Buenos Aires reste longtemps un petit village agricole.

Cette tranquillité est interrompue, en 1776, par l’arrivée de nouveaux colons espagnols qui ont cette fois une grande nouvelle : le port de Buenos Aires va être ouvert au commerce international, jusque-là, tout transitait obligatoirement par Lima, au Pérou. C’est le début de l’essor incroyable de la ville.
12'000 habitants en 1740, 90'000 en 1850. La ville se développe à vitesse grand V, tout cela en se détachant du peuple espagnol en 1810. L’indépendance définitive n’est proclamée qu’en 1816, mais depuis lors, les Porteños ne sont plus espagnols mais bien argentins !

La ville est choisie comme capitale en 1880. C’est également depuis là que le gouvernement décide d’encourager l’immigration pour faire prospérer son économie. Des lignes ferroviaires sont construites, la ville accroît sa puissance industrielle, la métropole multiculturelle est née !
On y construit de larges avenues, le premier métro en 1913 et les premiers buildings d’Amérique du sud !

Dans les années 1920, Buenos Aires reçoit une multitude d’émigrés européens, pour la plupart Italiens et Espagnols. La main d’œuvre est là, mais la pauvreté aussi ! Elle s’installe de plus en plus, créant même des quartiers populaires très pauvres, amenant également de nouveaux problèmes sociaux, avec conséquence politique à la carte : dictatures militaires, mouvements révolutionnaires, instabilité, etc.
C’est dans ces quartiers défavorisés que naît le tango, expression corporelle d’une population spontanée, sensuelle, au sang chaud. Même si au début, le tango n’était dansé que par des hommes ! Eh oui, les premiers tangos n’étaient donc qu’une danse entre deux mecs, sans tous les côtés séducteurs d’aujourd’hui, évidemment !

Aujourd’hui, Buenos Aires donne encore une image particulière au visiteur. On ressent fortement cette influence européenne, que ce soit dans l’architecture de certains bâtiments, dans le faciès des gens, dans l’offre gastronomique. Mais en même temps, on ressent un peu comme une juxtaposition de plusieurs styles, de plusieurs éléments n’ayant rien en commun ! Les quartiers ont chacun leur visage et ne se marient pas ensemble.
On cherche encore une harmonie dans la ville, on ne l’a pas trouvée ! Ici c’est un peu un grand puzzle, un grand patchwork, des styles et des quartiers un à côté de l’autre, sans liaison. À quelque part, sans âme. C’est un peu le reproche qu’on peut faire à cette grande ville. Elle n’a pas vraiment « d’unité », de centre à proprement parlé, d’âme propre. C’est un peu ce qu’il lui manque.

Malgré cela, elle n’est pas désagréable. N’oublions pas que nous sommes en Amérique du sud, et une ville comme cela ici, c’est un exploit ! La ville n’est pas très sale, et relativement sûre, ce n’est pas négligeable sous ses latitudes !
Et quel spectacle dans les rues : les Porteños sont connus pour leur défilé de mode perpétuel dans la « cache » (ou « calle » c’est-à-dire, rue !). Ici tout le monde est ultra bien habillé, à la dernière mode, l’apparence a un poids énorme ! On sent que certains viennent des peuples d’Italie, déjà fortement accoutumés à ce genre de pratique. Ici on y rajoute encore le fort côté latin. On adore regarder et être regardé ! C’est une activité à part entière ! …

Petite parenthèse encore sur la situation sociale qui règne ici en Argentine, entre les Porteños et les autres argentins ! La situation est un peu… tendue ! On en avait déjà eu quelques bribes lors de nos discussions avec des locaux de Salta ou de Córdoba et ça continue.
Le peuple de Buenos Aires exerce une domination économique et politique certaine sur le reste du pays. Déjà, il faut savoir que le tiers de la population argentine vit ici, sur seulement 1% du territoire national !!! Et sur ce petit 1% sont concentrées 75% de la richesse du pays. De quoi faire jazzer les autres, effectivement.
De plus, les habitants de l’Argentine trouvent les Porteños trop extravagants, stressés et leur ville trop bruyante et polluée. De plus, ils trouvent que la capitale ne représente en rien ce qu’est réellement le pays, ce qui, à notre avis, n’est pas faux.
De leur côté, les Porteños trouvent que les « autres » sont lents à la détente, peu cultivés et trop traditionnels.
Le classique combat entre « la ville et la campagne » ! Mais bon par ici, lorsqu’on sait que certaines provinces d’Argentine n’ont même pas encore accès à l’eau courante, c’est sûr que c’est un peu honteux… et à des kilomètres de la vie d’un Porteño, plutôt préoccupé par le choix du prochain centre commercial où il achètera son jeans Levis ou son costard Louis Vuitton !
On peut en dire de même, d’ailleurs, pour les centaines de sans-abris qui vivent ici dans la ville, squattant généralement les parcs, dans leur habitation de carton, sortant surtout le soir pour faire les poubelles du quartier. La pauvreté à Buenos Aires n’est pas une illusion, mais elle est en totale contradiction avec certains quartiers chics que l’on peut traverser surtout au nord de la ville et avec ses habitants, comme sortis tout droits des quartiers chics de Paris ou de Londres !

Revenons-en aux deux principaux protagonistes de ce blog, si vous le voulez bien… :D
Nous arrivons donc assez frais sur ces nouvelles terres, prêts à aborder la visite de cette grande métropole. Nous le ferons par quartier, bien plus simple pour s’orienter et pour découper la ville.

Après s’être installés, douchés et déployés dans notre superbe chambre aux tons verts clairs, nous attaquons donc la visite dès le premier jour, munis d’une bonne carte de la ville, généreusement offerte par la proprio de l’auberge.
Premier arrêt : un petit café, histoire de déjeuner quand même et de s’imprégner des premiers pas dans la ville, autour d’un bon café (oui il faut le dire, en Argentine, enfin, on boit du bon café !). Nous nous faisons déjà une petite remarque : tout est fermé à clé ici, même les entrées aux cafés, restaurants. On doit sonner pour qu’on nous ouvre. Notre auberge de même. Paraît-il que c’est pour la sécurité, pour éviter que quelqu’un se pointe avec une arme à feu. Pas très rassurant mais bon, on se dit qu’après l’Equateur et Guayaquil, on peut aller partout !! :D

Puerto Madero : un peu d’espace et d’air frais

Nous partons finalement direction « le bord de l’eau » ou plutôt « Puerto Madero », ce quartier agréable de la ville, récemment réaménagé car étant connu avant comme le plus dangereux et le plus mal famé de la ville! Difficile d’ailleurs de bien réaliser cela, car depuis 1998, c’est en fait un haut lieu de promenades au bord des anciens docks portuaires, offrant ainsi un accès « bétonné » à l’eau mais tout de même agréable, dans cette ville de pollution et de bruit. Tout cela, grâce à des millions de dollars dépensés.
Aujourd’hui, c’est le quartier le plus cher de la ville, l’hôtel Hilton ayant même pris place sur une des rives du quartier !
Tout le long des quais, des restaurants chics, cafés chers et cinémas. De jolis ponts qui traversent les différents docks ornent un peu plus ce lieu de balade. Lieu de sorties nocturnes pour les friqués, ce fût, pour nous pauvres pouilleux, une sympathique promenade, surtout après les heures passées dans le bus.
Nous avons également très bien mangés, même si les prix prennent très vite l’ascenseur, même lorsqu’on essaie de les éviter ! Mais que voulez-vous faire ? Ce quartier se situe juste à côté du centre, il voit donc déferler les hommes en costard cravate à midi, venus s’aérer par ici pour leur pause. Donc bon…….. ouvrons le porte-monnaie !!!

À la fin de notre repas, nous avons fini la promenade en rejoignant un parc un peu plus loin, le « Parque San Martin », un petit coin de gazon à l’intersection de gros axes routiers. Tout cela pour rejoindre un arrêt de métro, principal moyen de transport durant nos jours à Buenos Aires.
Nous avons donc eu le plaisir de goûter à la transpiration argentine ! Fort sympathique. Ici le réseau de métro, datant de base de 1913, n’a pas été beaucoup étendu, et est aujourd’hui totalement dépassé par la population grandissante ! Et ça se voit ! Il devrait y avoir bien plus de lignes et de rames que ça ! Les quais sont bondés déjà au départ du métro totalement plein ! Le voyage est donc très … sportif. Et en ce qui concerne la sécurité, faut bien se tenir ! On est tellement collés que rien n’est plus facile que de glisser une main dans une poche ou l’autre ! Heureusement, pour le moment, pas d’événements malheureux à déplorer, juste un bon coup de chaleur à chaque fois qu’on se lance dans les souterrains porteños !
En même temps, ça ne coûte rien et c’est quand même bien pratique !

Voilà, nous rejoignons notre charmant hostel pour nous reposer enfin, et passer notre première nuit divine dans un lit plus que correct !!! :D

Centro : architecture et foule

Pour notre deuxième jour de visite, nous nous sommes lancés à l’assaut des vieux bâtiments de Buenos Aires. Tout cela se concentre dans le Centre, quasiment tous les monuments y sont. Le centre est un lieu de vie hautement active et dynamique, avec le Palais du Congrès, les administrations, les banques et les commerces. Quelques rues piétonnes également, vraiment bondées de chez bondées, très … éprouvantes à traverser, il faut le dire.
Des centres commerciaux aux démesures bling-bling côtoient ces rues, plus qu’animées.

Dans le centre, on trouve également la place centrale de la ville, la «Plaza de Mayo », premier endroit où se sont installés les Espagnols à leur arrivée sur ces terres. On y retrouve un obélisque en plein centre, avec la date symbolique du jour de l’indépendance.
Egalement sur cette place, la « Casa de Gobierno » ou « Casa Rosada » vu sa couleur rose, qui domine la place. Depuis là, le couple Perón, et surtout Evita, dans les années de gloire du président, se sont exprimés depuis les balcons, à une foule en délire.
Aujourd’hui, c’est le siège du gouvernement.

Une autre preuve de l’immensité de cette ville : son avenue principale « 9 de Julio », qui perce la ville du nord au sud. Cet énorme axe est la plus large avenue du monde, 125 mètres d’un côté à l’autre ! On ne s’est même pas amusés à compter les voies de voiture, c’est énorme.
En plein centre de l’avenue, l’obélisque légendaire de Buenos Aires, qui commémore les 400 ans de la ville.

Et puis un autre lieu incontestable de la ville : son théâtre ! Le « Teatro Colón », construit en 1908 par trois architectes, rien que ça, fait partie, comme l’Opéra de Sydney, des plus grands opéras du monde. Une salle de concert pour 4'000 personnes, sur 6 étages, paraît-il une acoustique hors du commun, peut-être la meilleure du monde dans une salle de ce genre.
Quoiqu’il en soit, sa visite était au programme mais en arrivant devant les guichets et en voyant les prix, nous y avons renoncé. Encore plus lorsque l’on sait que les touristes paient 3 fois le prix d’un Argentin ! Wouwou ! Exagération touristique ! …

Quoiqu’il en soit, nous avons beaucoup marché ce jour-là, nos pieds et nos dos l’ont bien senti. Le repos fût salvateur, aussi pour nos pauvres têtes fatiguées par le bruit. Cette ville est très bruyante, c’est une vérité.

Palermo: quartier résidentiel et ambiance nature

Après une journée pluvieuse et nuageuse, occupée entre achats et cinémas (le bon côté d’une grande ville), nous avons débarqué à Palermo furtivement, quartier de parcs et de platanes.
Les quartiers du nord, c’est-à-dire Palermo, Belgrano et la Recoleta sont des quartiers chics de la ville. Ici tout est propre, le gazon est bien coupé, rectiligne, les arbres sont entourés de cage et tout le monde fait du jogging ! Un autre monde ! On se croirait presque en Nouvelle-Zélande, sauf que tout est moins vert et moins neuf !
Nous avons parcouru durant 2 bonnes heures le quartier de Palermo, principal quartier résidentiel de la ville, en visitant un musée particulier au passage. Vous rappelez-vous d’Evita, la femme du président Perón, dont nous vous avons parlé au début de l’Argentine ? Eh bien c’est son musée que nous avons visité, témoignage de sa vie et de sa triste fin, à 33 ans. Émouvant moment, mis en scène par un membre de sa famille.
Après quoi, nous nous sommes un peu promenés dans le grand parc du quartier, que nous n’avons vu qu’à 1%, tellement il est énorme ! Il possède même un hippodrome, des courts de tennis, un planétarium, des lacs, des jardins japonais et j’en passe ! Le poumon de la ville en définitive ! Il représente 2/3 de la superficie du quartier, de quoi passer des journées entières sans voir les buildings. Ça fait du bien !

Palermo est également le quartier où les ambassades ont décidé de s’implanter. Nous avons donc passé devant les bâtiments du Chili, Uruguay, France, Brésil, etc. Probablement amateur de lumières, ils ont élu domicile ici, sur les larges avenues bordées de platane.

Toujours en marchant (les pieds commencent à s’user sec par ici, heureusement que nous avons acheté de nouvelles baskets argentines !!:D), nous nous dirigeons vers le prochain quartier de la ville …

La Recoleta : le monde chic argentin

Le quartier de la Recoleta est le quartier ultra-chic de Buenos Aires. Certains disent qu’il a des airs de Paris, peut-être. En tout cas, tout est bien tenu par ici et si vous voulez dépensez votre argent, pas de problème !!! Avec ses boutiques de luxe, ses bars mondains et ses restaurants ultra-branchés, la carte de crédit peut chauffer sans souci !
Mais nous on est pas comme cela, bien évidemment. Nous nous sommes donc contentés de parcourir les rues marchandes de ce quartier, de visiter ses jolis parcs aux vertes pelouses et d’aller visiter son cimetière ! n
Quoi ??!! Un cimetière ? Eh oui, on n’est pas fous non, nous avons passé le somptueux portail qui garde le cimetière avec notre appareil photo, pour une visite des plus particulières. En fait, c’est une activité touristique « must do » de tout touriste de Buenos Aires. Pour dire toute la vérité, une tombe est à visiter : devinez laquelle, vous pouvez le faire maintenant !!! ……. Celle d’Evita, ou plutôt celle d’Eva Duarte de son vrai nom de jeune fille. Enterrée ici, suite à des remous terribles après sa mort (son corps fût enterré en cachette dans un cimetière de Milan en Italie sous un faux nom, avant d’être déplacé en Espagne puis d’enfin revenir sur terre argentine, en 1976, 24 ans après sa mort !!). Quelle histoire.
Elle est maintenant enterrée dans le caveau de sa famille, les Duarte, dans ce beau cimetière où beaucoup de gens importants de la bourgeoisie ou de la politique porteña reposent.

La Recoleta est le quartier de l’aristocratie de Buenos Aires. Ce n’est pas le plus vieux des quartiers car avant d’habiter ici, ces personnes se trouvaient plutôt à San Telmo, un quartier proche du centre. Mais une épidémie de fièvre jaune les poussa à s’éloigner de cette zone et à s’installer ici. C’est aujourd’hui aussi un lieu culturel intense de la capitale.

Nous avons finis cette sympathique journée en prenant le métro tant adoré de la ville, commençant petit à petit à avoir nos repères dans cette jungle urbaine.

San Telmo : pavés et atmosphère bohème

Pour notre dernier jour de visite de la ville, nous avons attendu le dimanche car à San Telmo, dimanche c’est jour de brocante !
Ce petit quartier au sud du centre est le berceau de l’atmosphère bohème et beaucoup d’artistes y ont pris place de nos jours. Avant, c’était le quartier des bonnes familles, on peut le voir avec certains beaux et anciens bâtiments stylés. De nos jours, ce quartier pavé a un charme particulier. Mis à part le froid matinal qui y régnait, nous avons pris plaisir à flâner dans ces ruelles, où les marchands installaient tranquillement leur stand pour la journée.
C’est aussi un quartier d’antiquaires, il y en a à tout bout de champ !

Une autre caractéristique du quartier : il est le berceau du tango. C’est ici que les très nombreux immigrants européens, italiens surtout, se sont installés à leur arrivée. Ils élisent domicile dans les vieilles maisons bourgeoises, les séparent en petits appartements et c’est parti ! Le tango est né par ses gens.
Aujourd’hui, ici aussi quelques spectacles de rues s’improvisent, sous les yeux admiratifs des badauds, tout cela à côté des marchands d’argenterie, de vieux meubles ou de vieux livres.

Quartier très typique et à l’atmosphère bien agréable.

La Boca : qui dit quartier populaire, dit football !

Juste au sud de San Telmo, voici « La Boca » ou « la bouche, l’embouchure ». Ce nom est donné au quartier car il est proche de l’embouchure du « Riachuelo », un petit fleuve qui se jette dans le « Río de la Plata ».

Ce quartier est très vieux. Il se situe à l’emplacement même de la « première Buenos Aires ». Il s’est développé autour du premier port de Buenos Aires, aujourd’hui quasiment délaissé, et c’est le quartier populaire par excellence. Ici vivait le prolétariat au début du XXe siècle. Il y avait alors de nombreuses usines, aujourd’hui toutes désaffectées. Les habitants avaient pris l’habitude de construire et de vivre dans des maisons précaires, en bois et en tôle, souvent détruites ou endommagées par les crues et les inondations du fleuve juste à côté.

Ce quartier a subi fortement les vagues successives d’immigrants arrivés ici, au début du XXe siècle, parmi eux : Grecs, Yougoslaves, Turcs et beaucoup d’Italiens, beaucoup venant de Gênes, attirés par l’activité portuaire.
Aujourd’hui, ils ont été remplacés par les Boliviens et les Paraguayens, peuple en recherche de meilleure condition que dans leur pays du nord.

De nos jours, c’est un quartier très touristique la journée, à éviter totalement la nuit, encore dangereux. On n’y visite que quelques rues, aux charmes indéniables malgré la dose de touristes au mètre carré ! On dit que le quartier a des airs de Naples. N’ayant jamais mis les pieds à Naples (quelle honte !!!), on ne peut pas le confirmer… mais on veut bien y croire, vu l’ambiance qui y règne !

La principale attraction du lieu : el « Caminito », une ancienne voie de garage qui a été totalement refaite par les habitants du quartier ! De nature profondément artistique, ils reçurent autorisation de la municipalité de décorer leur extérieur, rendant alors ces rues plus colorées que jamais ! Et pour combler tout cela, des danseurs de tango en pleine rue, faisant leur show sur le trottoir ou sur la petite scène des restaurants aux terrasses extérieures.
Très touristique mais très appréciable. C’est un peu le seul endroit où nous avons ressenti une « âme » propre à cette grande ville ! Une belle journée.

Pour combler cette ferveur, il fallait bien visiter le stade de « Boca Juniors », le club fétiche argentin, ayant son stade à deux rues du « Caminito ». Le stade, la « Bombonera », doit son nom à sa forme massive qui évoque la forme d’une « bonbonnière » !
Ici les couleurs c’est bleu roi et jaune. Le club « Boca Juniors » est LE grand club des argentins, mondialement connu, le club qui a aussi vu évoluer un petit Diego il y a quelques années de cela, ce qui n’enlève rien à sa célébrité ! Nous avons donc suivi un jeune guide bien excité, nous présentant le stade, les vestiaires, les loges, etc, tout en ne ratant aucune occasion de cracher un coup sur le principal rival du club, le second club argentin et de Buenos Aires : River Plate. Ah la la….
Autre anecdote comique : si notre guide voulait parler de Maradona, il l’appelait à chaque fois « El Dio », comme si c’était un prénom en soi ! On vous l’avait bien dit, ici c’est vraiment un Dieu vivant ! Amen.

En ce qui concerne le stade, il est assez vieux. Construit en 1940, il ne peut abriter que 50'000 spectateurs alors que rien que les membres de « Boca Juniors » sont déjà 76'000 ! Du coup, quasiment impossible d’avoir des places pour un match sans être membre. Une seule solution : un convoi totalement touristique qui vous emmène au match, moyennant une bonne grosse somme en dollars américains. Mouais, on verra…

Quoiqu’il en soit, ce fût un bel aperçu du lieu et on s’imagine déjà très bien ce que doit être un match en pleine ferveur là-dedans ! :D Une vraie cocotte-minute, certainement. Et pis bon, rien ne vaut une petite visite au musée rien que pour voir la statue de Maradona vous accueillir, la main sur le cœur ! :D

Voilà, ainsi s’achève notre visite de la Boca, qui fût sûrement le moment fort de notre visite de Buenos Aires.
Nous avons ainsi visité 6 quartiers de Buenos Aires, les 6 plus touristiques, mais il y en a beaucoup d’autres ! Quasiment 20 en tout ! Faut bien caser les 13 millions quelque part ! :D


En conclusion, Buenos Aires est une réelle grande ville comme on l’entend, avec ses bons et mauvais côtés. Le bruit, le trafic, le béton, la foule d’un côté, le côté pratique, tout sous la main, le dynamisme de l’autre.
On doit quand même dire qu’on a été un peu déçus. On s’attendait à mieux que cela, à une autre atmosphère, à une autre ferveur. En grande partie pour ce que nous disions précédemment, un manque « d’âme », de spécialité propre à la ville, par exemple d’une énorme place principale où se promener, se poser sur une terrasse ou autre. Cette grande ville a certes une influence européenne, on le sent, mais en même temps, à notre avis, elle n’est pas au niveau des villes européennes justement. Elle semble avoir été construite en « patchwork », sans fil conducteur.

Elle n’en reste pas moins agréable à parcourir, mais elle peut s’avérer étouffante parfois, enivrante d’autres. Quoiqu’il en soit, nous allons bientôt quitter (momentanément) cette cité, mais cela nous fera du bien. Être loin du bruit et de l’agitation permanente, c’est aussi très stimulant ! Et rien ne vaut les retrouvailles avec la nature aussi…




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