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Published: October 11th 2019
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Il était certain qu’en venant à Buenos Aires, berceau du tango argentin, nous trouverions un endroit pour savourer le tango! Des centaines de milongas s’annoncent aux touristes, mais c’est justement celles qui m’intéressaient le moins. Une milonga désigne le lieu où les argentins viennent danser et pour moi, c’est l’ambiance feutrée et un peu sombre du tango typique que je recherchais! Je l’ai trouvée au Cabaré Marabú. Cette milonga des années 20 a tenu les plus grandes soirées de tango à cette époque et jusque dans les années 50. Tous les grands noms du tango y ont joué et enregistré leurs succès pendant plus de 4 décennies pour le grand plaisir des porteños qui y sont venus et viennent encore user leurs talons aiguilles et souliers vernis sur son grand plancher de danse.
Il est 21h30 jeudi soir. Nous arrivons devant la porte du cabaret mais nous ne voyons presque personne. Pour quelques pesos, le propriétaire aux cheveux gris et en complet 3 pièces nous assigne une petite table près de la piste de danse et nous assure qu’il y aura beaucoup de monde... « mas tarde »!!! Il doit y avoir tout au plus trois ou quatre couples dans
cette salle un peu sombre où plus tard, lumières et boules en miroir s’allumeront pour réchauffer l’ambiance imprégnée d’une autre époque.
Vers 23 heures, on remarque déjà que la salle se remplit. Les couples sont plus âgés, souvent vers la fin de la soixantaine. Certains hommes, d’âge vraiment mûr, ont encore l’embarras du choix pour inviter les dames, assises de l’autre côté de la piste. Ils portent le veston et la cravate et leurs partenaires n’hésitent pas un instant à montrer leurs jambes et leur nouvelle jeunesse les yeux fermés. Nous remarquons en effet que le tango se danse joue contre joue, les yeux fermés. La femme se laisse guider par son partenaire et jamais ne fera les premiers pas. Elle attend docile, serrée contre lui, à la merci de la direction qu’il prendra. S’entame alors un ballet langoureux, collé-collé, qui ne sera interrompu que pour aller prendre quelques gorgées entre deux chansons.
Il est une heure du matin. La musique enregistrée fait place à un orchestre typique au grand bonheur des danseurs et des spectateurs qui attendaient ce moment depuis plusieurs heures! Les deux bandéonistes sont flanqués d’une contrebasse, de deux violons, d’un saxophone et d’un piano. Un jeune homme à la voix plutôt agréable se joint au groupe. L’atmosphère vient de changer d’un coup! La musique en direct apporte un tout autre aspect à cette salle bondée qui ne démontre encore aucun signe de fatigue, si ce n’est de quelques personnes qui se saluent avant de partir. C’est encore, à cette heure, un ravissement d’observer tous ces couples déambuler devant nous, chacun ayant ses propres manières, certaines mêmes incomparables.
À deux heures, la jeune touriste que je suis doit penser à aller se coucher, n’ayant pas (ou plus) l’habitude de traîner dans les bars aussi tard. Nous quittons la salle, à regret, mais ce n’est vraiment que quelques heures plus tard que le Marabú fermera ses portes, presqu’au lever du jour, pour mieux se reprendre demain soir.
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