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Published: April 16th 2015
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11-12 avril
(Toujours à Embilipitiya, Sri Lanka)
Je m'éloigne de l'hôtel d'Embilipitiya en saluant mes hôtes qui se sont regroupés en demi-cercle pour l'occasion.
La manager me secoue le bras un peu trop chaleureusement.
On dirait qu'elle tente de soulager une brûlure qu'elle se serait infliger à la main.
Je l'aperçois aussi qui soupire mélancoliquement.
On m'aura donc traité en Prince jusqu'à la dernière seconde à la Sahanma Holiday Resort.
Je marche sur le chemin terreux et salissant qui sépare l'hôtel de la station de bus.
Avec toute la pluie reçue ces derniers jours, pas surprenant que la voie de campagne ait des allures de champs labourés.
Et l'air est foutrement collant aussi, humide à steamer des hotdogs.
Je prend maintenant place dans un bus qui m'amènera pour une dernière fois à la capitale.
Ce sera une dernière distance en transport public au Sri Lanka, et possiblement le dernier mal de cœur aussi sur la Perle de l'océan indien.
Je me visse donc à mon banc, visage aéré comme celui d'un gros chien qui se fait secouer les babines par la fenêtre.
On est samedi.
Il y a beaucoup de trafic encore une fois.
Le 4 heures de route se transforment en 6.
Les gros bus malades passent sous mon nez en pouffant de larges nuages de suie qui me lèchent le visage.
Je cherche mon foulard Lucky Luke pour filtrer les effluves
mais le tissu s'est volatilisé.
Disparu.
Il a démissionné.
Le travail demandé a eu raison de lui.
Je passerai donc une bonne partie du trajet comme une tortue, le museau enfoui dans mon t-shirt dessiné par la transpiration et l'haleine cancérigène des carcasses motorisées.
J'arrive à l'hostel de Colombo, jase un peu avec le staff, et puis fais mon check-in...
et, passant devant le miroir de la salle commune, constate que j'ai la face barbouillée d'une moufette!
C'est que les crachats goudronnés, soufflés par le trafic pendant 6 heures, m'ont littéralement beurré les joues comme un mineur à la sortie d'une mine de plomb.
Ça me fait comme un coup biseauté de fusain qui me sépare la tronche en deux parties presqu'égales.
C'est le maquillage du trafic sri lankais ça.
Tranquillement, je prépare ma sortie du Pays...
et mon retour au Canada.
"Where you from?" qu'on m'a trop souvent demandé ici.
"Canada"
"Nice country Canada" que me répondait instinctivement les sri lankais
"Nice country but cold Canada" que je leur répondait aussitôt.
Et la conversation s'arrêtait alors là-dessus.
...
13-14-15 avril
Du moment que je quitte le Bed Hostel en direction de l'aéroport de la capitale,
tout se met à s'enchaîner jusqu'à Montréal:
Je quitte Colombo pour une nuit à l'aéroport de Kuala Lumpur (Malaisie)
Je quitte Kuala Lumpur pour un 24 heures à Hong Kong
Je quitte Hong Kong pour une escale à Tokyo (Japon)
Je quitte Tokyo pour un court instant passé à Chicago (USA)
Je quitte Chicago pour rejoindre enfin Montréal, Québec (Canada)
5 avions en 3 jours
5 aéroports, 5 Pays différents.
J'ai en tête l'image d'une cassette qu'on rewind (que voulez-vous, j'ai grandi dans les années 80).
Quand on part en voyage, on presse Play.
On écoute la cassette pour une première... et unique fois.
La musique qui s'y trouve n'est jamais la même à chaque aventure.
Elle est parfois douce, parfois rythmée
saccadée ou criarde
sensuelle ou carrément agressante aussi.
C'est une musique d'une seule écoute.
Et puis, quand le voyage tire à sa fin, quand la cassette s'arrête au bout du ruban,
ça rewind presque tout seul jusqu'à la maison.
Après un deux mois de périple, c'est une autre musique qui, encore une fois, s'arrête.
Mais c'est aussi une nouvelle mélodie que je pourrai
à jamais fredonner.
Etienne X
Notes à Moi-Même:
1- J'ai compté pour le fun: cet atterrissage à Montréal est mon 57ième atterrissage!
2- Etienne en mandarin veut dire: "One Day"
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