Israël, deuxième jour. Tel Aviv.


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Middle East » Israel » Tel Aviv District
July 16th 2014
Published: August 23rd 2014
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19:07, Honey Beach, Tel Aviv.





On se lève assez tôt le lendemain matin (proximité et lumière du jour obligent). Le petit déjeuner est offert tous les matins, et il faut dire qu'il est assez royal : thé, café, pain grillé, pâte à tartiner bien entendu, mais aussi houmous, tomates, concombre et coriandre... on n'a que l'embarras du choix.



Alors que tout le monde est sur la terrasse en train de savourer un toast, ou de croquer un concombre, une sirène puissante retentit. On nous en avait beaucoup parlé, cela arrive enfin. Immédiatement, les fortes instructions de la responsable vient couvrir les grognements étouffés des dormeurs, et les "not again !". Sans attendre, tout le monde descend au rez de chaussée, et attend dans les escaliers. La situation est grave, mais elle m’apparaît plutôt cocasse : imaginez une cinquantaine de personnes, dont la moitié vient de se réveiller, venir s'embouteiller dans les escaliers poussiéreux de l'auberge. Certains, ruisselant encore, sortent même de la douche, une serviette pour seul vêtement. Un coup sourd vient faire taire les traits d'esprits qui fusent et les taquineries que se lancent les locataires.



Le temps semble se figer, puis un autre, et un troisième plus rapprochés. "It's closer than last time" murmure une gérante de l'hôtel. Les minutes s'écoulent, mais la sirène hurle toujours. Un dernier coup retentit, puis elle se tait. Immédiatement, la vie qui semblait s'être figée redémarre, et les gens remontent pour vaquer à leurs occupations comme si de rien n'était.



Le ventre plein, nous nous promenons à Jaffa, la vieille ville frontalière de Tel Aviv.

Située au sud de Tel-Aviv, la ville de Jaffa, vieille de 4000 ans, est l'une des plus anciennes du monde. Mentionnée dans les deux Testaments, la ville a été convoitée par de nombreux souverains et, aujourd'hui, Jaffa porte l'empreinte de chacun d'entre eux : des Turcs, à Napoléon en passant par les Anglais.

On dépasse la Place de l'Horloge, construite en 1906 par un sultan turc, pour flâner dans les ruelles, dont plusieurs sont nommées d'après les signes du zodiaque. On suit les vieilles maisons abîmées et les fils électrique qui partent dans tous les sens, et on dépasse l'église franciscaine de Saint-Pierre pour déambuler vers le Sud. Les rues sont remplies d'ateliers d'artistes et galeries d'art, ainsi que de charmants petits restaurants, qui donnent à ce quartier une atmosphère assez unique conjuguant les nuances du Moyen-Orient avec une ambiance chic européen.





Alors que nous commençons à avoir faim, on constate en s'alarmant des prix des restaurants. Même pour les moins chers, c'est à peu près les mêmes prix qu'en France sinon plus.

On flâne dans une brocante, et on finit par dénicher une petite échoppe où on ne sert que de l'houmous, décliné de toutes les façons possibles et imaginables. Je commence à en avoir un peu marre, mais l'endroit est assez typique, et très animé. Alors qu'on est en train de savourer notre houmous avec des galettes de pain, le spectacle d'une jolie femme me frappe. Elle doit avoir une quarantaine d'années, et mange en face de nous avec ses amis. Extrêmement élégante, elle est très bien habillée, et fume une cigarette très fine d'un air indifférent. Je ne sais pas pourquoi elle m'interpelle mais, ce spectacle me fait penser à un autre spectacle, celui de la veille quand on est partis boire des bières avec tout le monde. Je ne peux m'empêcher de noter le confort, et la qualité de vie, citadine, bourgeoise, insouciante, alors qu'à une cinquantaine de kilomètres à peine, les bombes pleuvent à Gaza. Tout le monde semble complètement détaché de tout cela.

(A mon retour, je suis content d'être tombé par hasard sur un article qui résumait assez bien cette impression : http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/08/06/paroles-d-israeliens-loin-de-gaza_4467720_3218.html)

Cette réflexion m'inspire un sentiment qui m'a frappé dans le pays en général, c'est le concept de communauté. On a vraiment l'impression que tous ces gens, ces Israéliens qui vivent autour de nous, vivent ensemble. Si tu fais partie de cette communauté, si tu vis dedans comme c'était finalement le cas pour nous (car on avait passé le test de l'aéroport), les gens sont extrêmement proches de toi. Combien de fois on nous a aidé plus qu'il n'eut fallu, combien de fois on a pu échanger, un groupe de vieux nous a même offert de la pastèque alors qu'on passait dans la rue. Même à l'hôtel cette inclusion est très forte. C'est peut-être du au sentiment d'être une enclave au milieu de pays menaçants, accentué encore plus par le dôme de fer (protection anti-missiles) mais, véritablement, on a l'impression d'être dans une bulle. Dans cette bulle, les gens mènent une vie à la fois trépidante, à la fois détachée de ce qui se passe hors de la bulle. Tant que notre gouvernement sauvegarde cette bulle et le confort de vie qui y est inhérent, il peut employer tous les moyens nécessaires.

Bien entendu, je ne suis pas resté assez longtemps en Israël pour pouvoir affirmer cela. Bien entendu, je n'ai pas bougé assez dans le pays pour en déduire que la situation est réellement ainsi. Bien entendu, de nombreux Israéliens pensent différemment, et seraient insultés si je concluais de cette manière. Pour autant, c'est un sentiment que j'ai eu, et qui a été prégnant tout au long du voyage.



Après une longue discussion sur Gaza et la situation qui y règne, on met de côté toutes ces atrocités... pour commander une limonade avant d'aller à la plage.

Des vacanciers par centaines, des belles vagues, et un coucher de soleil magnifique sur la Méditerranée, l'endroit est vraiment agréable. On fait un crochet par une épicerie, et achetons de quoi préparer un repas basique pour les soirs qui viennent.

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