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Published: November 30th 2012
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28 novembre 2012, Sibérie J’adore la Russie, depuis le premier jour où je l’ai rencontré. Plus belle que dans mon imaginaire, plus bucolique que mes attentes, elle est calme et sereine, blanche et boisée. On a fait connaissance à bord d’un train, alors que je regardais par la fenêtre, près du Lac Baïkal.
La Russie m’a d’abord charmé avec cette immense étendue d’eau qui abrite 20%!d(MISSING)e la réserve d’eau douce de la planète. Profond d’environ 1800m, son volume est plus grand que nos Cinq Grands-Lacs réunis. À défaut de ne pas y débarquer pour un court séjour, nous profitons d’un court arrêt pour y acheter de l’omoule fumée, un cousin de la truite et du saumon, que vendent des pêcheurs sur le quai de la station de train. C’est délicieux!
Mon premier coup de cœur reste tout de même le magnifique paysage hibernal qui s’offre à nous, représentation fidèle de notre Sibérie imaginaire, presque mythique. Sous nos yeux défile une forêt de conifères et de bouleaux, puis des hameaux de jolies petites maisons en bois. En bois foncé, elles ont des volets sculptés et peints en turquoise, en vert ou en bleu, des couleurs qui s’harmonisent parfaitement
avec la neige d’un blanc immaculé qui les recouvre. Phil dit qu’il trouve l’agencement joli, mais seulement sur les maisons des autres. Moi je dis que j’ai encore le temps d’user de mes charmes! Honnêtement, je n’ai pas de mots ni de photos qui rendent justice à la simplicité et la beauté du paysage sibérien; juste des yeux et une mémoire qui essaient de tout voir et enregistrer. 5000km, c’est du stock!
À ce jour, nous sommes agréablement surpris de la gentillesse et de l’hospitalité des Russes. Je dis surpris parce que nous avions eu quelques commentaires négatifs de la part d’autres voyageurs, comme quoi qu’ils étaient froids et bêtes. À chacun ses expériences, dont nous sommes les principaux acteurs. Nous avons réalisé qu’il n’y a rien de tel qu’un petit guide de conversation pour établir un premier bon contact, et en apprendre un peu plus sur cette langue que mes oreilles trouvent très agréable, mais que mon cerveau trouve un peu agace! Je pensais être capable de reconnaître ou deviner quelques mots mais ce n’est pas aussi facile. Bien que l’alphabet cyrillic ressemble à l’alphabet romain, la prononciation de certaines lettres s’inverse avec d’autres. Par exemple, un ‘’b’’
cyrillic se prononce comme un ‘’v’’ romain, un ‘’h’’ en ‘’n’’, un ‘’p’’ en ‘’r’’ et un ‘’c’’ en ‘’s’’. On commence tranquillement à les démêler et à lire des noms de villes. C’est un début, et surement la fin!
Petite paranthèse comique à propos de notre guide: il y a une section romance, puis les sous-sections Pick-up lines, Rejections, Getting closer, Love et Sex! Dans cette dernière, il y a le responsable let use a condom, mais aussi des expressions comme Touch me here, That was wild et I see you in my dreams!
Revenons aux Russes. Notre première rencontre fût celle de notre premier compagnon de cabine. Originaire d’une région dans l’est près de la frontière mongolienne, il est bouddhiste (ce qui en Russie est plutôt rare) et ne parle pas un mot anglais. Nous avons ensuite eu l’occasion d’en côtoyer de plus près et pour plus longtemps, dans le train et puis dans le cadre du CouchSurfing. Et oui, nous sommes maintenant inscrits à cette organisation qui met en contact hôtes volontaires et voyageurs, pour
faire des rencontres intéressantes tout en voyageant à petit budget. Notre première expérience a été très positive. Alyona nous appris plein de choses sur la Russie et sur Tomsk, notamment lorsqu’elle est venu marcher avec nous dans le centre-ville. Elle nous a aussi indiqué sur une carte les beaux endroits à visiter et nous a invités dans sa classe d’anglais pour pratiquer la conversation avec ses étudiants. Après le cours, l’un d’eux, Alexi, nous a reconduit jusque chez elle, après être arrêté en chemin à l’épicerie pour nous acheter un de leur met typique. Il voulait s’assurer que nous y goutions avant de quitter la Russie!
Je dirais aussi que notre voyage à bord du Trans-Sibérien contribue à mon appréciation de la Russie. Aussitôt que j’ai mis les pieds dans le train je me suis sentie détendue et libre de tous soucis. J’ai tout de suite enfilé mes flipflops et mes joggings; une première pour moi, et surement une dernière; tout compte fait, je préfère la légèreté des pantalons indiens! Puis nous nous faisons un thé à l’aide du réservoir d’eau chaude toujours plein (le samovar), et nous nous installons pour lire, écrire, dessiner, jouer aux échecs
ou regarder un film. C’est tout ce que nous avons à faire pour les 56 prochaines heures! J’aime voyager en train parce que c’est un mélange de contemplation et de loisirs personnels. Que du temps pour soi, sans même devoir aller à l’épicerie pour se nourrir. Voyager longtemps en train me donne l’impression de parcourir beaucoup de territoire mais sans pour autant avancer dans le temps. Excepté la lumière, nous perdons tous nos repères qui indiquent qu’elle heure il est. On mange quand on a faim, on dort quand on est fatigué. D’ailleurs, les cabines sont comme de petites chambres, avec une fenêtre habillée de rideaux, un miroir, 4 lits incluant la literie, une table couverte d’une nappe, beaucoup de rangement et même des supports pour nos manteaux! On prend même notre petit déjeuner au lit! Et comme je l’ai déjà dit, le balancement du train m’endort… Je songe même à fixer mon lit à la sécheuse à notre retour…
Et qui dit Sibérie, dit froid et neige! Encore là je ne suis pas déçue; il y a au moins 2 pieds de neige à Tomsk et la température est passée de -2 à -30 en trois jours. Ça
change notre rythme de visite, alternant une heure de marche avec une heure de réchaud dans un café.
Et qui dit Sibérie, dit fourrure! Encore là, je ne suis pas déçue; au moins le ¾ des femmes portent un manteau et un chapeau de fourrure, avec des bottes à talons-aiguilles. Ce qui correspond d’ailleurs à l’image que je m’étais faite des femmes russes : chic et distinguée. Et toutes en jambes! Phil les trouve bien belles (il les compare toutes à des mannequins…), mais il peut dire ce qu’il voudra : deux pouces de make-up ne m’a jamais complexé!
Nous sommes en route pour Suzdal, un village près de Moscou. Il nous reste encore 30 heures de train…
Dasvidanya!
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