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Published: July 12th 2012
12 juillet 2012
... Je grelotte comme une crecelle sur mon banc de cuir inclinable d'Air Transat.
La climatisation mord la peau des passagers en t-shirt.
Avec une temperature exterieure de canicule, rares sont les voyageurs qui ont prevu le cotton-ouatte pour le vol. Et j' en fait evidement partie.
Aucune couverture ni oreiller est a porte de main.
"We can provide you a blanket, a pillow and a sleeping mask for 7$" qu'on nous lance par l'intercom alors que l'air climatisee s'intensifie.
Je ferme les paupieres et je croise les bras.
J'ai un mal de tete a faire passer.
Sieste climatisee.
Derriere moi, deux jeunes gamins jouent a la tague sur leur bancs. Effluves fromagees: l'un deux a delasse ses bottines.
Tague.
Tague.
Tague.
Bon. Tant pis pour la sieste, j'opterai pour l'acetaminophene.
Une image apparait sur les petits écrans de l'avion réfrigérée: film thématique de notre destination qu'est Dublin. On a droit a "Green Lantern"
Le son explosif du film resonne dans les hauts-parleur au dessus de nous. Les passagers levent les
yeux et accrochent leurs regards sur le Blockbuster qui debute.
Focus.
Mais au moment ou Ryan Reynolds prononce son premier mot, silence. Le film devient muet.
" We can provide you earbud for 6$ " qu'on nous lance alors par l'intercom.
5 heures de vol pour atteindre Dublin. Ma montre m'annonce 2h30AM alors qu'il est 7h30AM en Irlande.
Essayant d'imiter le cafe, le sirop goudronne servit dans le Charter n'a pas ete suffisant pour m'allumer l'esprit. J'ai les yeux lourds d'une quasi nuit-blanche. Derange par les coups de pieds des deux singes derriere moi,les pleurs d'enfants et les "Dutty freeeeeeee" chante par les hotesses de l'air, mon suppose repos n'a pas ete tres profitable. Je suis assomme.
L'aerogare a Dublin est plutot calme.
La tete grise a l'immigration observe les visas exotiques au creux de mon passeport.
"Why you came to Ireland for?" me demande-t-il, sourire en coin, avec un accent irlandais fortement prononce.
"Trekking and Guiness" que je lui repond avec mon accent francophone.
Il me semble que ce sont de bonnes raisons pour mettre ses "Crocs" bruns sur l'ile verte
ca?
9h15AM.
Je quitte Dublin sans meme avoir sorti de l'aerogare. Direction Galway, dans l'ouest de l'ile. Curieusement, le chauffeur du bus ne m'a pas demande si j'etais etudiant: il me l'a affirme.
"Student: 15 euro"
Bien.
J'imagine qu'a 34 ans, je dois le prendre pour un compliment.
Dans le bus silencieux, je m'efforce de garder les yeux ouverts pour savourer mes premiers instants en Irlande: grisaille et verdure.
Et les routes sont si lisses et polies comme si elles avaient ete de longues patinoires de bitume.
Mais malgre tous mes efforts pour rester conscient, le sommeil m'a tout de meme rattraper rapidement, comme un coup de masse sur un clou.
Cloc!
Et puis, plus rien.
2h30 de route pour Galway, ville universitaire. Je ne me rappelle rien du trajet.
La population de la ville est jeune et terriblement sobre. Temperament Anglo-saxon, a l'image de la temperature jusqu'a maintenant.
C'est la grisaille sur Galway.
Bruine, a mi-chemin entre la pluie et le brouillard.
Dans les pubs, les gens perches sur leur
banc vieillot en bois, souffle sur leur soupe aux clams en sirrotant des stouts sirupeuses en silence.
Ambiance melancolique sur fond de chaleureuses boiseries.
L'Irlande est un moustachu qui bois une Guiness.
Je m'installe finalement dans un dortoir d'auberge de jeunesse. Un irlandais joueur de rugby m'y accueille en affichant avec fierte ses tatouages de combattants de je-ne-sais-quel-cause. Tout en faisant ses push-ups au milieu du dortoir, la bombe a retardement m'avoue que les irlandais ont tendance a un peu trop boire. La conversation ne m'interresse pas du tout. Heureusement, un couple de francais hitchicker apparait par miracle dans le dortoir aux allures de chambre de prison.
Je me met rapidement a leur faire la conversation.
Non. Pas question de me lier d'amitie avec Paul le "Fighting Irish" en bedaine.
La journee avance et la bruine prend toujours autant de place sur la ville. Ca ne m'empeche pourtant pas de me promener ici et la dans le centre-ville, au son des goelands et des corbeaux echeveles par l'humidite.
La vie tourne autour des pubs ici. Que ce soit pour le dejeuner, le diner
ou le souper (ou la collation meme)... qu'on soit heureux ou malheureux, tous les chemins menent au pub. La Guiness y est évidemment reine (...et si la reine devait un jour s'ennuyer, probablement qu'elle demanderait a Jameson (whiskey irlandais) de devenir roi).
Les gens s'ennivrent a bouche grande ouverte. Ils s'ennivrent jusqu'a en perdre le controle: les cravates titubent, les poings se levent et les couples s'engueulent...
"Come here i said..." lance l'alcolo
"Fuck you" qu'elle lui répond.
Bref, c'est un mode de vie... qui ne me deplait pas pour l'instant dois-je dire. Apres une journee grise, rien de mieux que de l'assombrir... avec une Guiness couleur melasse, froide et sablonneuse au fond d'un pub.
Notes a Moi-Meme:
1- Les distributeurs automatiques offrent tout plein de trucs dans les toilettes publiques. Ici, il y en a qui distribue... des parapluies. Ca donne une idee du climat.
2- Ne plus manger les biscuits secs servit avec le "Full Irish Breakfast". C'est du boudin seche!
3- Maudit Euro qui ruine les voyageurs!
Etienne X
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Myriam
non-member comment
T\'es parti et l\'on avait déjà deux semaines de beau temps derrière la cravate, mais v\'l\'a-ti pas qu\'on annonce du beau temps jusqu\'à mercredi prochain. Courreur de nuages va! note à toi-même: 1-as-tu apporter ton sleeping? 2- faudrait un jour faire une machine distributrice offrant le top ten des objets les plus bizarres qu\'il t\'a été donné de voir!