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Published: July 10th 2015
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Mardi, mercredi et jeudi peuvent se résumer en trois mots : route, route et route. Ce fut parmi nos plus grosses journées au niveau du kilométrage. Nous avions à traverser les fjords de l’ouest et fjord signifie qu’on double la distance : d’un côté de l’eau puis de l’autre. Ça devient aussi un peu redondant. Par contre, on a pas à se plaindre côté météo depuis trois jours alors que le soleil nous suit.
Mardi matin, on a quitté Drangnes vers Isafjordur, la métropole des Westfjords avec ses 2540 habitants. Ça veut donc dire un supermarché, une pharmacie, un hôpital et plus d’un restaurant. En chemin, peu d’arrêts; c’est surtout une journée « paysage ». On arrête cependant au musée islandais de la sorcellerie à Holmavik. Ils ont eu une phase « on brûle les sorcières » ici il y a quelques siècles, sauf que pour la plupart, c’était des « sorciers ». Le musée était intéressant, mais c’était surtout de la lecture, avec peu d’éléments visuels. Il manquait la musique nouvelle âge, la marmite avec la boucane et la reproduction du bucher.
On contourne ensuite fjords par-dessus fjords, avec un assez long détour sur
une route de gravier pour aller voir un glacier qui n’était pas visible finalement. On arrive à Isafjordur assez tôt (17h00 - un record!) et on emménage dans notre « private home with private garden ». On a une maison à nous tous seuls au « centre ville ». L’épicerie et le souper font apparaître les joies du voyage alors qu’on a aucune idée de ce qu’on achète. D’abord, à quelle saveur est cette enveloppe de soupe? Même le monsieur islandais à qui on a demandé ne pouvait répondre (c’était écrit en suédois). Puis on achète des chops de porc qui se sont avérées être du jambon. Et enfin, on a dû traduire les instructions de préparation du dessert avec google, après avoir confirmé qu’il s’agissait bien d’un gâteau au chocolat. Après le souper, petite balade dans Isafjordur où il n’y a pas grand-chose à voir malgré sa situation spectaculaire.
Mercredi matin, encore un beau soleil. Nous nous dirigeons maintenant vers le sud en cette dernière journée dans les Westfjords. Au lieu de contourner les fjords, on passe directement par-dessus les montagnes, où les paysages font croire qu’on est à très haute altitude (beaucoup de neige et
très venteux!), même si on est rarement à plus de 500 mètres de haut. On fait un arrêt à notre « foss du jour » : Dynjandi. Celle-là est d’un nouveau modèle et assez spectaculaires. Elle est assez haute, étroite en haut et très large en bas, et a plusieurs étages. Elle fera probablement belle figure dans le palmarès final des chutes islandaises.
Après un diner dans le village perdu de Patreksfjordur, on fait un très long détour sur des routes de gravier pour aller voir les falaises de Latrabjarg, supposé être l’un des meilleurs endroits du pays pour observer les oiseaux. Ils sont près d’un million à y faire leurs nids. La vedette est le « puffin », ou macareux en français, qui ressemble un peu à un pingouin (mais qui sait voler celui là). On en a vu plusieurs depuis le début du voyage, mais jamais d’aussi près. Ici, tu peux littéralement utiliser la fonction « macro » de ta caméra pour le photographier. Il faut juste pas avoir le vertige parce que la falaise est haute et le vent est venteux! La technique privilégiée est de se coucher sur le ventre et de ramper
jusqu’au bord de la falaise.
Après s’être retapés la longue route de gravier dans le sens inverse, on se redirige lentement vers le sud. La logistique du souper est complexe puisqu’il ne semble y avoir que deux ou trois restaurants sur un stretch de 200 km. Il ne faut pas les manquer. Nuit dans le « hameau » (je ne pense pas qu’il y ait plus de deux maisons) de Logar, dans une résidence étudiante transformée en hôtel l’été. Les chambres sont « cosy », c’est le moins qu’on puisse dire.
Jeudi : direction péninsule de Snæfellsnes, un long bras mince à l’Ouest de l’Islande recouvert de montagnes. On se dirige d’abord vers la ville principale de la région : Stykkisholmur, 1100 habitants, où Michèle nous paie le p’tit dej (35 $ pour des petits cafés et quelques brioches, aye!). Ensuite, petit arrêt à la montagne sacrée de Helgafell, où en suivant une procédure assez simple, on peut obtenir trois vœux : 1) débuter à la tombe de Gudrun Osvifursdottir; 2) marcher jusqu’en haut de Helgafell sans dire un mot et sans regarder derrière; 3) faire face à l’Est et faire trois vœux. Malheureusement,
JS et Richard ont fait une moquerie de tout le processus en brisant à peu près toutes les règles et à cause de ça on va probablement tous se retrouver dans la géhenne!
On s’arrête ensuite à la ferme de Bjarnahofn pour goûter à la spécialité locale : le requin fermenté (hakarl). Le requin du Groenland est immangeable dans son état naturel à cause de l’ammoniac qu’il contient alors ils le font fermenter pendant six mois dans des boites puis accroché dans une grange. Certains disent que c’est la pire chose qu’ils ont jamais mangée, mais je prendrais 10 morceaux de requin pour un morceau de brocoli…
On continue sur la péninsule avec quelques petits arrêts : un cratère, un endroit pour observer les phoques (de très loin; c’est décidemment pas les îles Galápagos), et un sentier qui relie deux petits villages longeant des falaises très impressionnantes. C’est là qu’on a dû affronter à nouveau notre pire adversaire en sol islandais : la sterne arctique, l’oiseau le plus désagréable au monde. Ridiculement territorial, il attaque tout ce qui s’en approche le moindrement. Il commence par tourner en rond au dessus de toi avant de
descendre en piquée comme un kamikaze japonais. Il vise la partie du corps la plus haute alors si vous ne voulez pas vous faire empaler la tête, il faut se promener avec les bras dans les airs. Et le pire c’est qu’ils se mettent souvent en gang pour attaquer. Chaque interaction avec eux fait penser au film « Les Oiseaux » d’Hitchcock.
Ensuite, direction Snorrastadir où on trouve notre chalet du jour sur le terrain d’une ferme de chevaux sur une plaine très venteuse. Dernière nuit en campagne puisque la prochaine destination est la capitale Reykjavik.
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