Ecce homo


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November 17th 2007
Published: November 17th 2007
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Ceci, c'est moi.

Parisien, malgré les apparences. Non pas provincial, bien que j'y sois né et que j'aie vécu 21 ans dans le Sud de la France. Non pas banlieusard, bien que j'y réside.
Paris m'est violemment attachée.
J'ai commencé à vivre de facto quand j'ai atterri dans ma nouvelle chambre, le jour où, préparant une arrivée surprise bien plus tôt que prévue, j'ai cru déceler la fausseté du sourire quand il m'a demandé ce que je faisais là. L'éveil succédant à la torpeur de ma jeunesse plate et sans saveur, car déjà oubliée sans le vouloir.
Ce premier jour en région parisienne allait influer sur ceux qui allaient suivre, en une succession de répétitions qui n'allaient prendre fin que ce jour-là, inconnu de tous sauf de moi-même, où je divaguais boulevard de Sébastopol, les yeux embuées de larmes et la démarche hoquetante. Parce que la transgression peut avoir du bon.

Je suis amoureux. Je dois bien l'avouer.
Ca ne fait pas mal. C'est étrange.
Passons.

Je pars le 5 février.
Après près de 24 heures durant lesquelles je penserai chaque seconde au crash, j'atterrirai à Sydney. J'aurai mis 13.249 kilomètres entre moi et Paris.
Une escale rapide à Singapour, où mâcher du chewing-gum est passible d'amende.
J'attends beaucoup de ce voyage.

Pour l'heure, je suis bêtement salarié. Les préparatifs me plongent dans le désarroi quand je me rends compte qu'il va falloir se retenir de vivre jusqu'au départ. C'est pour cela que j'ai mes petites habitudes. RER le matin à 9h04 quand je me lève à temps, descente finale à la Porte de la Chapelle où je termine le parcours à pied.
Je passe un CD après l'autre, je tape au clavier, je retouche, avant de boire un café avec une cigarette, et de remonter faire la même chose.
2007 est une année monomaniaque.
Je rentre le soir après de longues marches pendant lesquelles j'essaie d'évacuer le trop plein d'énervement.

Jusqu'à récemment, la rage contenue m'étouffait, me laissait plongé dans une torpeur d'où il était difficile de me sortir.
Maintenant, il me suffit de m'allonger près d'un corps pour sentir les fracas de ces dernières années relâcher leur grippe. Ou comment une chose grande et rousse apaise les tensions du passé.
Mais la colère est toujours présente, elle n'est que les suites d'amours qui ont sombré dans l'extrême. Un changement si subtil, voilà ce qu'est probablement la haine par rapport à son contraire: un degré supplémentaire.
Je suis quelque peu intense, Septimus et son monde poético-romantique, nimbé d'une naïveté affligeante.

Il y a une certaine amertume dans ce départ, et une peur indicible.

Mais nous y allons pour travailler, voyager, découvrir et nous éveiller.
Des projets qui se forment dans ma tête, j'espère mettre de l'ordre, afin de pouvoir enfin prendre une direction à mon retour.
L'énergie prise par ma rancoeur sera renouvelée, utile car ayant un but.

Et je serai bronzé.

Mais nous n'y sommes pas encore. Décider de quoi faire de l'appartement. Mettre des sous de côté. Prévoir la vie ici, sans nous. Profiter de ce qui viendra bien vite à manquer.
L'insatisfaction mène à des choses extrêmes.



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