Luang Namtha / Muang Sing, Laos (ou Prenez Garde au Venin)


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March 10th 2011
Published: March 10th 2011
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7 mars 2011

Luang Namtha est hyper tranquille malgré les banques, le musée, les quelques guesthouses et restos qui s'y trouvent.

La ville y abrite 35 000 personnes mais c'est à se demander où ils sont tous passé.

C'est comme un oasis où tout le monde aurait décidé d'habiter le désert aux alentours.



Il y aura un peu plus de vie au soleil couchant mais quand même, ce sera la paix totale dans la ville.



À midi, la chaleur devient réellement pesante malgré que je sois dans les montagnes, tout au Nord du Laos.

Je n'ose même pas imaginer la température qu'il fera au mois d'avril dans les îles au sud de la Thailande.



Le peuple laotien est un peuple très très calme.

Tout le monde ici semble au repos.

S'enrichir ne fait assurément pas partie de leurs coutumes.

Je m'y sent bien.

C'est calme et, pour un voyageur qui a tout son temps, c'est parfait le Laos.

On peut s'assoir à une terrace de resto et passer inaperçu pendant des heures.

Et puis Hop, un petit signe de tête au serveur, et le voilà qui s'amène, sourire aux lèvres, avec une «Lao beer» froide à la main.



Notes à Moi-Même:

1- Fait étonnant! Une jeune laotienne m'a remis du change pour ma laundry. Je lui avais donne trop de Kips!! Peu de chance que ça arrive au Vietnam ça!

2- Bonne fête ma soeur!!





8 mars 2011

C'est un soixante kilomètres de plus à faire aujourd'hui, pour m'enfoncer davantage dans le Nord du Laos.

Muang Sing.

Je suis alors à dix kilomètres de la frontière chinoise... et les claviers d'ordinateurs sont maintenant en mandarin.



Il sera difficile de trouver un village rural plus authentique qu'ici.

Je ne suis pas perdu en plein bois: on y trouve toutes les commodités.

Mais il y a dans les rues beaucoup plus de poulets que de laotiens.



Je marche dans les chemins de campagne.

Sabaai-dii (bonjour) par-ci, Sabaai-dii par-là.

Honnêtement, il y a peu à faire à part marcher, saluer et observer ici.

Et prendre des tonnes de photos bien sûr, ce qui me suffit amplement.



Les moines sont de retour depuis mon arrivée au Laos.

Ils étaient rares, voire quasi absents au Vietnam.

Mais ici, il est plutôt commun de croiser des jeunes en toge jaune qui font leur ''service'' monastique.

Ce qui m'a frappé chez les jeunes moines, c'est qu'en robe ou non, un adolescent reste d'abord un adolescent.

J'ai donc vu ici:

1- un moine en moto qui parlait au cellulaire
2- un moine qui jouait à la pétanque avec des potes
3- un moine qui fredonnait une toune pop thailandaise
4- un moine qui jouait à World of Warcraft en ligne sur internet
5- deux moines qui lançaient des roches à un chat(!!)



Dans le même ordre d'idées, j'ai visité le Wat (temple boudhiste) de Muang Sing aujourd'hui.

Ces lieux de prières sont toujours apaisants... et ce Wat-ci (Xieng Jai), dois-je l'avouer, l'est encore davantage que tout ceux que j'ai visité à date en Asie du sud-est.

En effet, je m'y suis retrouvé seul.

Seul, seul, seul.

Aucun touriste, aucun moine dans l'endroit (tous occupés à faire une lessive de jaune à l'extérieur)... personne.

J'aurais pu entrer, me foutre à poil, chanter une toune d'AC/DC tout en posant mon derrière sur les genous de Bouddha.

Personne je vous dis.

Bon... comme je suis bien élevé, ce n'est pas ce qui s'est passé finalement.

Je m'y suis assis convenablement, respectant le lieu sacré, sans jamais pointer les pieds vers l'immense statue dorée.

Et j'ai observé. Et j'ai respiré. Et j'ai médité.

Qu'on ait la foi ou non, qu'on vénère Jésus, Allah, Boudha, Krishna ou les petits bonhommes verts, qu'on suit à la lettre les enseignements de la Torah ou de la Dianétique, il n'en demeure pas moins qu'il y a une étrange force à l'intérieur des lieux de culte.

Une force qui pousse à l'introspection.

Quoi qu'il en soit, j'y suis resté quelques temps, seul, sage, à écouter le silence... et les vaches paître de l'autre côté des murs du Wat.

Le calme total.

J'y pense, les occasion de se retrouver seul dans un lieu de culte au Québec.... ce n'est pas ça qui manque, non?





9 mars 2011

Je passe cette journée complète à découvrir les villages Aka et Hmong des alentours.

Je suis accompagné d'un couple de banlieusards français à la retraite et d'un guide laotien aux dents proéminentes.

Fascinante découverte de la ruralité laotienne.

Encore une fois (comme au Nord du Vietnam), notre trek consiste à passer de villages en villages et de plantations en plantations.

Caoutchouc, cannes à sucre et bananiers.

Mais cette fois-ci, les produits de la terre ne poussent pas pour nourrir les agriculteurs: ils seront vendus à la Chine, géant situé à quelques kilomètres seulement d'ici.

La tonne d'engrais saupoudrée au pied des plants en est la preuve.

Ah! Qu'ils sont heureux de leur nouvelle situation les paysans!

Les affaires sont bonnes.

Par contre, l'argent gagné durement n'ira pas aux rénovations des bâtiments des villages... mais à l'achat de motocyclettes et de ''mobile phone'' (produits qu'ils achèteront à la Chine, bien sûr).

C'est plutôt paradoxal de voir les pauvres agriculteurs en habits troués passer leur temps libre au téléphone portable dernier cris.

Les temps changent faut croire.





Partout dans les plantations, il y a des larges nids de termites comme des abcès de terre sur le paysage rural laotien.

Le long des arbres asséchés par la saison, des fourmis rouges font l'ascenseur.

Les insectes sont plus dangereux les uns que les autres.

On est de toutes évidences loin de se trouver dans un sous-bois canadien.





Il est midi et on est sur le point de s'arrêter pour luncher.

Halte-routière.

On prend une pause sous une hutte de foin sur pilottis au milieu d'un champs défriché.

L'abris sert habituellement aux agriculteurs.



Quelques secondes s'écoulent à peine... lorsque notre guide nous susurre de quitter rapidement l'abris de fortune.

Ni une ni deux, nous voilà de retour sous le soleil.

Mais pour luncher, il était bien correct cet endroit! Quel est le problème exactement?

Et bien le guide nous prévient gentiement qu'il était préférable de s'éclipser car...
il y avait un serpent suspendu au plafond!!!



Aïe! Mais c'est qu'il a raison le guide!

Il y a en effet un sssplendide ssspécimen enssspiralé après l'une des poutre du plafond.

Et je ne parle pas ici d'une gentille couleuvre, mais d'un large serpent assurément vénéneux et potentiellement mortel, une vipère sssilencieuse vivant au fond de la campagne laotienne.

J'ai le sourire aux lèvres.

L'histoire aurait pu mal tourner...

mais heureusement, je m'en sort avec une autre belle aventure à raconter.



On marche encore un peu et on se trouve finalement une autre hutte ou se reposer.

Aucun serpent de visible aux alentours.

Nous sommes quatre à s'en assurer.

Repos.

Enfin, car l'astre solaire est présentement d'une chaleur écrasante.



Notre guide (qui se prénomme Ketkeo) nous dévoile le repas, emballé dans de grandes feuilles de chlorophylle.

Baluchons de riz et d'omelette.

Nous mangeons avec la main comme des paysans.

Que puis-je demander de plus authentique?





Après le repas, on continue notre marche... avant d'arrêter pour une petite pause, tout juste avant de rejoindre notre tuk tuk qui nous ramènera à notre point de départ.

Attablés devant une école, un groupe d'enseignants laotiens nous invitent à festoyer avec eux à leur repas extérieur.

Comme il est coutume de ne pas refuser les invitations, on se doit d'accepter.

Et comme il est aussi coutume de ne pas refuser ce qui nous est offert à boire, on se retrouve à caler avec eux leur eau de riz à 70% en teneur en alcool.

Je sent ma langue s'engourdir rapidement à cause du venin décapant au fond de mon verre sale.

Et comme si ce n'était pas suffisant, on nous exige d'en boire un deuxième.

Il semblerait que le respect des hôtes s'obtient toujours au second verre.

Aïe!

On retourne ainsi au guesthouse, la peau grillée par le soleil et l'estomac brûlé par la geôle.



Tous comptes fait, on devait inévitablement terminer notre journée de trek empoisonnés,

non pas par le venin d'une vipère, mais par la morsure de l'alcool.



Etienne X


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