Descente dans le cratère de Kawah Ijen


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Asia » Indonesia » Java » Ijen Plateau
June 18th 2011
Published: July 10th 2011
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Depuis Baluran, on pense pouvoir rejoindre facilement Sempol, un village près du volcan Ijen à environ 80km de là. Avec le confort australien, j'ai de toute évidence oublié quelques leçons que j'avais apprises en Amérique du sud ! Il nous faudra changer 2 fois de bus, et la dernière partir s'avère épique. Un minibus s'arrête alors qu'on attend au bord de la route. Grave erreur, je négocie le prix du voyage sans regarder l'intérieur du bus ! Il est tellement bondé que mon père se retrouve assis sur des bidons d'essence au milieu des commissions des voyageurs, ma mère sur une barre de fer au bout d'un siège et moi sur une minuscule allée de 60cm de large que je partage avec un autre passager ! Tout ça sur une route de montagne. Pour partourir ces 30km on mettra près de 2h30 durant lesquels je scrute les visages de mes parents pour voir si cette fois je suis allée trop loin... On arrive soulagés en riant de cette expérience. Je leur dit que là on a touché le fond et qu'il n'y aura pas pire comme moyen de transport...

On loge dans une plantation de café bien située pour aller grimper le volcan le lendemain. Ici on découvre l'Indonésie "authentique", et le grand contraste avec Bali. La religion musulmane est très présente, les femmes sont voilées et les hauts parleurs en haut des mosquées emettent des prières pour le moins sonores dès 4h du matin ! Et bien sur, la barrière de la langue est bien plus grande. On tente de communiquer avec des gestes, je tente d'articuler quelques mots. Parfois la situation est cocasse et drole, parfois c'est fatiguant et agacant. Ce qui est sur, c'est qu'ici les stars, c'est nous ! En arrivant dans un petit village, les enfants courent vers nous en criant "Photo, Photo !" et on pose en riant avec eux. J'avais déjà vécu ça en Thaïlande il y a 17 ans maintenant, et je ne croyais pas revivre ça ici ! Dans ce petit village, tous les regards se tournent vers nous lors de notre passage. Les regards insistants sont rapidement suivis de grands sourires et de quelques phrases dans un anglais maladroit : "Where you go", "Where you from", "How you name"...

Papa et moi partons au lever du jour en direction du volcan Ijen. Sur la route que nous parcourons à mobylette, une petite bruine débute et se poursuit à la montée. L'attraction ici, ce sont les porteurs de souffre, qui extraient le souffre depuis l'intérieur du cratère et le transportent sur leurs épaules. Chaque cargaison pèse entre 60 et 90 kilos. C'est un travail difficile, pénible et dangereux car les vapeurs de souffre sont très mauvaises pour la santé. Non seulement ce travail comporte de nombreux risques, mais en plus il n'est pas très lucratif. Un porteur qui fera dans sa journée 2 descentes dans le cratère gagne environ 140 000 roupies, soit une dizaine d'euros... De quoi faire rougir n'importe quel travailleur occidental qui se met en grève parce que 40h de travail par semaine, c'est trop...

Après 3km de grimpe, on arrive au sommet du cratère et quelle déception ! La vue est complètement bouchée ! On décide de braver l'interdiction de descendre dans le cratère, redoublant de prudence et s'accompagnant d'un porteur reconverti en guide pour l'occasion. La descente caillouteuse n'est pas trop difficile mais gare au nuage de souffre qui se déplace au gré du vent changeant rapidement de direction. Munis d'un linge humide couvrant notre bouche, on pénètre dans le cratère, puis sous le nuage, laissant le lac turquoise se dévoiler au milieu de la fumée de souffre jaune. Ce ne sont pas les vapeurs de souffre qui nous coupe le souffle mais bien le paysage. Arrivés en bas, on observe les mineurs casser le souffre à la barre à mine pour remplir leurs paniers. De temps en temps, le nuage de souffre se dirige vers eux et ils toussent violement. Certains ne portent même pas de linge pour cacher leur bouche... Après une dizaine de minutes en bas, on remonte en compagnie des porteurs. Pas question de se plaindre de la montée difficile, quand on pense qu'ils le font avec 80kg sur les épaules !

On redescend le long du volcan silencieusement. Kawah Ijen nous a offert une belle leçon de vie; malgré leur travail si pénible, les mineurs prenent toujours le temps de nous faire un sourire et s'arrête même à nos cotés pour partager un gâteau sec.




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19th July 2011

soufre
Quel leçon de vie, en effet. Ces images sont aussi belles qu'elles supposent de souffrance et de misère ! Ces gens vivent et souffrent (sûrement jusqu'à en mourir) du soufre. On est toujours déboussolé entre la joie de découvrir et l'empathie pour ces gens qui n'ont vraiment aucune autre issue ..... En tout cas,, ravie de voir tes parents et je te confirme pour avoir vu ta maman en coup de vent de retour à Gueugnon, qu'ils furent enchantés de leur séjour (malgré ces conditions passablement éreintantes dt tu parles mais qu'eux ont oubliées !) Toujours bon vent et à plus de te lire ..... Bises, odile

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