Delhi, India (ou Comment s'agripper)


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November 10th 2006
Published: January 2nd 2013
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Chapitre 1 : Comment s’agripper



10 nov. 2006



Me voilà à Delhi.

Enfin....

Le vol s’est bien passé.

17.5heures de vol, avec 2 escales.

J’avais vraiment hâte d’arriver.

Interminable bordel.

Je pose les pieds à l’aéroport fade et silencieux de Delhi. Il y plane une odeur de poussière humide, un peu comme au Biodôme de Montréal. C’est plutôt calme. Rien ne laisse envisager ce qui se passe dans les rues de la capitale indienne.



Au moment où l’on sort de l’aéroport, on se fait accrocher par un chauffeur de taxi désinvolte… qui nous amène à un chauffeur de taxi moins désinvolte… qui nous amène à son taxi. Je lui explique que nous allons au Pallvi Palace, hôtel que j’ai réservé par internet avant notre départ. Il acquiesce. Il connait l’endroit. Ça lui prendra 20 minutes nous dit-il et il nous demande 650 roupies pour s’y rendre. Le prix indiqué dans le Lonely Planet de Marilou ne coïncide pas du tout avec le prix demandé par le chauffeur. Marilou refuse l’offre du chauffeur, et se met à argumenter avec la moustache. Moi, je suis là, figé derrière Marilou comme un figurant inexpérimenté. Ça discute, ça marchande, ça s’astine dans la pénombre des lampadaires flous … Et vlan! Marilou réussit à faire baisser considérablement le prix de la ride : ça nous coûtera 200 roupies au lieu de 600 finalement.....!!

On part donc en pleine nuit (12h15 Am) sur une route extrêmement bruyante et poussiéreuse. Et quelle pauvreté! J’ai l’impression d’être dans un film de fin du monde où les survivants d’une catastrophe tentent d’organiser le chaos.

Tout autour, les bâtiments sont en ruine. C’est foutrement effrayant!



5min de taxi... et paf... un cadavre gît, juste là, sur le bord de la route.

Accident de moto. Deux policiers discutent en regardant le corps. Ils semblent sourire.

Tout le monde s’en fou.

Notre chauffeur nous le mentionne: «hihi look an accedent". Faut croire que ça arrive. Souvent.





20 min de route dans le chaos total. Je ne sais plus où nous sommes. On contourne quelques vaches sacrées en klaxonnant avant d’arriver à un immeuble croche abritant un bureau louche.

‘’Agence de voyage’’.

Mmmm. Je suis inquiet.



D’un air sérieux, le chauffeur de taxi nous avoue qu’il ne trouve pas notre hôtel (!!) et que "l’agent touristique" à l’intérieur du bureau louche va nous aider. On nous propose un autre hôtel (!) …puis on nous dit que la rue de notre hôtel est fermée (!!) et en ‘’grève’’ (!!!), puis on nous dit qu’ils viennent d’appeler et que le Pallvi Palace n’a pas noté notre réservation (!!) et qu’ils n’ont plus de chambre de libre (!!).

Mmmm. Je suis inquiet. Ça sent l’arnaque.

Alors que Marilou discute avec les moustachus du bureau louche, je surveille le taxi et nos paksaks dans la pénombre des lampadaires flous. Je fais encore le figurant.

J’oblige finalement le chauffeur de taxi à nous amener à l’adresse de l’hôtel Pallvi Palace, malgré les ronchonnements de "l’agent touristique". Non mais… je l’ai payé par internet cette chambre d’hôtel!!



10 min de taxi encore... et on arrive enfin à l'hôtel délabré et miteux Pallvi Palace, situé dans une ruelle malfamée sorti directement d’un cauchemar médiéval. Bordel. Des gens sont alignés sur le trottoir, comme si un massacre avait eu lieu.... au milieu d’un dépotoir!! Sous leur couvertures déchirées, certains bougent encore, incapables de rejoindre leur sommeil consolateur.

Malgré ce que ‘’l’agent usurpateur’’ nous a dit, notre réservation était bel et bien fait à l'hôtel. En fait, le type au comptoir nous attendait depuis 2 jours. Ouaip. Je n’avais pas planifié le décalage horaire lors de ma réservation fait au creux de mon sofa au Québec. Heureusement, notre chambre est toujours libre.

Avant de quitter, le chauffeur de taxi croche nous demande un pourboire, comme si il nous avait rendu service. On lui remet un 50 roupies alors qu’il en exige 100. Pfffffffffffffff. On le lui donne en serrant les dents… pour qu’il foute le camp au plus criss, l’ostie de crosseur.



Ouf.



La chambre d’hôtel est une pièce sans fenêtre... mais avec une toilette. Une vraie!! Et une tv couleur en plus. On reprend un peu notre respire avant de se faufiler dans nos sleeping bag. IL est alors 3h du matin.





... Je suis incapable de dormir... je stress, j’angoisse, et je me dis que jamais je tufferai 6 mois. Des miaulements qui ressemblent étrangement à des "help me" se glissent sous la porte de notre chambre et viennent hanter mon sommeil. Où suis-je câliss!!! Je prends 2 gravols qui, espérons-le, causeront suffisamment de somnolence pour m’assommer.





Au réveil, tout va mieux.

Je vais enfin voir à la clarté ce qui m’horrifiait en pleine nuit, question de confirmer que ma fatigue amplifiait probablement l’horreur du décor.

On sort de l’hôtel.

Ouf.

Erreur.

C’est encore plus épeurant sous le soleil. Les zombies déambulent dans la ruelle! La grosse misère, vraiment.



On s’achète une bouteille d’eau sur un coin de rue et on se promène dans cette ruelle pleine de magasins sales et de teinturiers, de vendeurs de peanuts et de barbiers. On se fait dévisager, et on se fait offrir des promenades en rickshaw sans arrêt.

Un homme d’affaires indien nous aborde soudainement et nous suggère d’aller à Connaught place, à une agence de voyage en particulier où on pourra nous aider à planifier nos prochains jours. On accepte tout en prenant place dans un rickshaw qui s’élance dans les rues de Delhi au bruit de son moteur de tondeuse. C’est saturé de monde ici. Et c’est étouffant de saleté. Au-dessus de nos têtes, un immense singe galeux se promène sur un fil d’électricité.

Le type rencontré à l’agence touristique (une vraie agence cette fois-ci) est vraiment sympathique. On est de moins en moins inquiet. Il nous propose de trouver un hôtel dans le coin de Connaught place. Mon choix du Pallvi Palace n’était pas très judicieux paraît-il. Ces creux de ruelles peuvent être dangereux. On nous apprend qu’une hollandaise y a disparu l’année dernière. C’est de quoi nous rassurer!



Bref, il est 3h30 pm à Delhi et on a rien mangé encore depuis hier.

On s’est planifié un trip de 5-6 jours au Kashmire. Départ demain matin 9h30. Ce sera complètement fou. Une chance qu’on a rencontré cet agent touristique qui a su nous diriger un peu dans la fourmilière qu’est Delhi.

Des nouvelles très bientôt

Etienne "Indiana Jones" Martin

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