Chine : Trois jours a Xi'an


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Asia » China » Shaanxi » Xi'an
July 31st 2009
Published: August 4th 2009
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A défaut de pouvoir voyager plus avant dans les montagnes du Sichuan, j'ai pris la route de Xi'an, antique capitale impériale et chef-lieu de la province centrale du Shaanxi. C'est une destination touristique tres courue de nos jours. On y vient de partout pour admirer l'armée de soldats en terre cuite protégeant le tombeau de l'Empereur Qin Shi Huang ou pour marcher sur les remparts restaurés de la cité. Celle-ci constitue en outre pour moi une étape immanquable sur le chemin qui me mene vers l'est. La premiere partie de mon visa expire d'ici deux semaines, apres quoi il me faut impérativement avoir quitté le pays. Je fais donc route vers Qingdao, cité portuaire sur la Mer Jaune, d'ou je compte m'embarquer pour la Corée du Sud, puis pourquoi pas le Japon, avant de revenir en Chine, certainement par Shanghai. Voila en gros le programme qui devrait m'occuper ces prochaines semaines. Mais revenons a ce petit séjour de trois jours a Xi'an.

Enterrés pendant plus de deux milles ans

29 mars 1974, dans la campagne environnante de Xi'an. Ce n'est ni ce brave Dr. Jones ni un autre de ses éminents collegues, mais de simples paysans qui ont mis a jour ce qui est considéré comme une découverte archéologique majeure du XXe siecle. La, sous les champs de mais et les rizieres, gisait en silence une armée en formation de combat, comprenant chevaux, chariots et plusieurs milliers de lanciers, archers et épéistes en terre cuite, grandeur nature. Ces légions dotées de vraies armes en bronze furent, durant plus de deux milles ans, les gardiennes du tombeau du premier empereur qui parvint a unifier la Chine, au fil de l'épée. Réputé aussi valeureux que sanguinaire, le souverain aurait voulu continuer a régner et a diriger son armée apres sa mort.

La vision de cette armée, aujourd'hui exposée dans un vaste hall, ne m'a pas impressionné plus que ca. C'est plutot le mystere qui l'entoure encore qui exerce l'attraction. Le fait qu'aucun écrit ancien ne fait référence a cet ouvrage titanesque, dont chaque piece est unique, a quelque chose de déroutant et explique sa découverte somme toute tres récente. En outre, le tombeau de l'empereur lui-meme et nombre d'autres caches n'ont pas encore été excavés a ce jour. Crainte de malédictions ou de pieges mortels ? Pas vraiment. Les scientifiques affirment ne pas disposer des techniques adéquates pour préserver leurs découvertes. Il faut savoir en effet que les soldats sans couleurs que l'on peut observer sur le site étaient a l'origine entierement peints. Toutefois, une fois mis a jour, les couleurs se sont mises a disparaitre progressivement, par phénomene d'oxydation. Bref, plus de deux millénaires apres sa mort, Qin Shi Huang n'a toujours pas fini de faire parler de lui, chose que cet antique mégalomane aurait sans doute apprécié.

Xi'an, a la recherche de sa gloire passée

Xi'an est une des rares cités de Chine a avoir conservé ses remparts. Larges de 15m au bas mot et aujourd'hui completement restaurés, il est possible de les arpenter a pied, a vélo ou en voiture électrique. Si vous me connaissez un tant soit peu, vous aurez vite deviné sur quelle option mon choix s'est porté! J'ai donc loué un robuste monovitesse aux pneumatiques fatigués et au freinage approximatif pour faire le tour des remparts. Une ballade d'1h15 tout de meme, a un rythme correct, sur le chemin de ronde qui ceignait jadis la partie centrale de la ville ; ca permet déja de se faire une idée du gigantisme de la cité a l'époque. Un passage au magnifique musée d'histoire du Shaanxi permet d'en apprendre d'avantage. Connue, du temps de sa splendeur, sous le nom de Chang'an, la ville était le point de départ des caravanes de la soie prenant la direction de l'ouest. Opulente et avant-gardiste, elle fut pour un temps le carrefour mondial du commerce, des arts et des sciences. Son million d'habitants en faisait la plus grande cité du monde ; c'était il y a plus de mille ans.

A notre époque, Xi'an conserve encore, entre ses gratte-ciels et au milieu du vacarme des moteurs vrombissants, quelques vestiges de sa gloire passée, n'en déplaise a une touriste chinoise rencontrée sur place qui qualifiait volontiers la ville de "rubbish". Elle n'a certes ni la majesté de Pékin ni le futurisme de Shanghai, et elle n'est plus le centre cosmopolite qu'elle fut jadis. Toutefois, il reste encore quelques ruelles commercantes animées dans le quartier musulman, ou les vélos et cyclo-pousses peinent a se frayer un chemin a travers la foule. Les hommes y portent facilement la barbe et le kéfir et les femmes le foulard et les bijoux en argent. Il est possible d'y trouver toutes sortes de marchandises, des épices colorées aux écureils en cage, et de gouter a une cuisine aux saveurs variées. Pour un peu, on se croirait presque revenu au temps des caravanes. Pour combien de temps encore ?


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