Advertisement
Published: November 2nd 2012
Edit Blog Post
Les Malgaches croisés lors de ce voyage sont tellement souriants, accueillants et amicaux qu’il est difficile d’imaginer ce qui se passe en ce moment dans le Sud du pays. Dans cette région aride où la misère est quelquefois extrème, des bandes de voleurs attaquent les taxis-brousse pour dévaliser les passagers, volent les zébus en paturâge (les zébus sont pour de nombreux paysans leur unique richesse), ou agressent les touristes imprudents qui auraient la mauvaise idée de se balader seuls la nuit tombée. Certaines routes sont d’ailleurs fermées dès le crépuscule pour éviter les attaques, et selon les conditions de circulation, on peut se retrouver à passer la nuit dans un village qui n’était pas au programme.
Je laisse donc le Sud à des touristes téméraires pour cette fois. L’insécurité est due en partie à l’incertitude politique, car le gouvernement actuel n’est pas légitime, ce qui provoque des retards de paiement des fonctionnaires et notamment des policiers, qui en réaction abandonnent en partie leur mission (une élection présidentielle est prévue en 2013).
Les contrôles policiers sont cependant innombrables sur les routes malgaches (aux abords des villes, on peut être arrêté tous les 5 km…), et leur fonction principale
semble d’ailleurs être la rémunération des officiels : le chauffeur du véhicule, en tendant les documents, glisse un cadeau dont le montant doit être assez standard (entre 1 et 2 euros) pour ne pas faire l’objet d’une négociation. Tout cela est naturel, automatique, et j’ai dû y regarder de près pour apercevoir les billets passés en toute discrétion de la main à la main.
La pratique du « cadeau » (on ne parle pas de corruption ou de backshish ici) est par ailleurs intégrée dans chaque démarche administrative. Une greffière m’a expliqué que les gens donnent spontanément un billet quand ils viennent déposer un dossier au Tribunal, alors qu’ils n’y sont pas obligés…cela permet en revanche de voir son dossier avancer plus vite (ou plutôt, a contrario, votre dossier risquerait de rester bloqué un moment si vous ne contribuiez pas !). Les cadeaux sont divisés en fin de mois entre les salariés du tribunal, comme c’est le cas entre les serveurs des bars et restos !
J’ai passé quelques jours sur la belle côte Nord-Est, appelée Côte de la vanille, très fertile et où poussent la plupart des fruits et légumes de l’île : ananas, bananes,
Sambava (95)
Fèves de cacao cacao, noix de coco, lychees, mangues, jacques, caramboles etc et bien sûr la vanille de Madagascar. La culture de la vanille est complexe et onéreuse, puisque la plante est une orchidée qui doit être fécondée manuellement. LE producteur que j’ai rencontré a d’ailleurs abandonné la culture de la vanille et se concentre sur le cacao, qu’il vend à Nestlé, même si le prix de vente diffère grandement : le kilo de fèves de cacao séché est vendu 6000AR (2,5 Euros) contre 30000AR (17 Euros) pour la vanille. La noix de coco, la banane, la lychee qui poussent sans effort humain, sont négociées pour beaucoup moins que le cacao.
Dans le Nord et le Nord-Ouest de l’île que vers Sambava, les touristes sont plus présents, français en majorité. De belles plages et de beaux paysages, notamment à Nosy Be et autour de Diego-Suarès, et quelques parcs naturels qui permettent de voir les lémuriens et autres caméléons (dont le plus petit mesure 1,5cm !).
Advertisement
Tot: 0.091s; Tpl: 0.015s; cc: 7; qc: 53; dbt: 0.0562s; 1; m:domysql w:travelblog (10.17.0.13); sld: 1;
; mem: 1.2mb